Coquille arrondie et épaisse
Stries concentriques bien marquées
Couleur blanchâtre avec parfois des rayons roses
Blunt tellin (GB), Dicke Tellmuschel (D), Geribde platschelp, stevige platschelp (NL)
Tellina crassa Pennant, 1777
Tellina maculata Turton, 1819
Manche, Atlantique Nord-Est, Méditerranée
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française], ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises]Cette telline vit en mer du Nord, sur les côtes occidentales du Royaume-Uni, en Irlande, sur les côtes belges et françaises de la mer de la Manche et en Atlantique Est de la Bretagne au Sénégal. Elle est également présente en Méditerranée sur les côtes françaises du Languedoc-Roussillon, en Catalogne espagnole et jusqu'aux côtes grecques.
La telline épaisse vit enfouie verticalement dans les sables grossiers ou coquilliers, les gravelles*, voire les sables vaseux de l'infralittoral jusqu'à 150 m de profondeur. En Méditerranée elle est caractéristique des sables et graviers sous l'influence des courants de fond.
La coquille arrondie, presque ovale, mesure en moyenne 40 à 50 mm de diamètre mais peut atteindre 65 mm. D'aspect solide, elle possède de nombreuses stries* concentriques bien marquées. La valve* gauche est légèrement plus aplatie que la valve droite. Le crochet* ou umbo* est pratiquement central. La carène* du bord dorsal antérieur est plus oblique, moins bombée que celle du bord dorsal postérieur. La couleur, le plus souvent blanchâtre, peut varier du beige clair au roux avec plusieurs veines rayonnantes rougeâtres ou fauves plus ou moins marquées. Les umbos sont parfois orange pâle ou rouges. L'intérieur de la coquille est blanc brillant teinté parfois de taches jaune orangé, roses ou pourpres. Le sinus palléal* est bien visible, profond, en forme de langue (ovale) et disposé de façon oblique. Les dents sont bien développées ; on distingue deux cardinales, dont une bifide*, une latérale antérieure et une latérale postérieure à l'intérieur de chaque valve. L'empreinte adductrice antérieure est un peu plus longue et moins large que la postérieure.
Macoma balthica (Linnaeus, 1758) : forme plus triangulaire et taille beaucoup plus petite ne dépassant pas 20 mm.
Arcopagia balaustina (Linnaeus, 1758) : plus petite (15 à 25 mm), coquille toujours équilatérale*, lignes concentriques moins marquées.
Les dosinies en général, Dosinia exoleta (Linnaeus, 1758) et Dosinia lupinus (Linnaeus, 1758), ont les stries concentriques moins marquées et le sommet incurvé sur le côté.
A la différence de beaucoup de bivalves, les tellines ne se sont pas des filtreurs suspensivores* mais des filtreurs dépositivores*. Leur siphon* inhalant, très allongé, aspire les particules alimentaires qui se trouvent à la surface du substrat à l'intérieur duquel elles sont enfouies.
La reproduction des tellines se fait dans l'eau de mer. Chez cette espèce gonochorique*, il n'y a pas de dimorphisme* sexuel. Les cellules reproductrices mâles (spermatozoïdes) et femelles (ovocytes) sont libérées dans l'eau de mer. Leur fusion va donner un œuf qui après développement donnera une larve capable de nager. Après environ un mois de vie planctonique*, la jeune telline se posera sur le fond à proximité de ses congénères.
On a remarqué que la telline épaisse s'enfouissait obliquement à 45° environ et toujours valve gauche posée sur le sédiment. Si par hasard elle est posée côté valve droite, elle arrive à l'aide de son pied à se retourner afin de présenter la valve gauche côté substrat avant de s'enfouir.
Cette espèce, comestible, possède un goût très fin mais semble peu consommée du fait du peu de quantité de chair dans la coquille.
Elle est récoltée au râteau ou à la griffe à dents lors des grandes marées de vive eau.
Pour la pêche professionnelle, elle est draguée essentiellement sur des fonds de 30 à 50 m de profondeur, mais elle relève des captures accessoires.
La telline épaisse est soumise, comme toutes les tellines, à la réglementation sur la pêche de loisir avec une taille minimum de récolte de 2,5 cm mais sans quantité maximale ni période de pêche autorisée.
Telline : ce nom vernaculaire, donné à plusieurs espèces de mollusques bivalves, viendrait de l'ancienne appellation de la ville d'Arles à la fin du Vème siècle avant J.-C. : Théliné (= la nourricière), donné par les colons grecs du fait de l'abondance de ce coquillage en Camargue.
épaisse : fait référence à la robustesse de la coquille de ce bivalve.
Arcopagia : du grec [arkès] = agile et [pixoa] = qui enfonce en tournant. Cette espèce, quand elle repose côté droit sur le sédiment, se retourne de façon agile avant de s'enfoncer.
crassa : du latin [crassus] = épais, dense comme l'aspect que donne la coquille.
Numéro d'entrée WoRMS : 141577
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Mollusca | Mollusques | Organismes non segmentés à symétrie bilatérale possédant un pied musculeux, une radula, un manteau sécrétant des formations calcaires (spicules, plaques, coquille) et délimitant une cavité ouverte sur l’extérieur contenant les branchies. |
Classe | Bivalvia / Lamellibranchia / Pelecypoda | Bivalves / Lamellibranches / Pélécypodes | Mollusques aquatiques, filtreurs, au corps comprimé latéralement. Coquille composée de 2 valves articulées disposées de part et d’autre du plan de symétrie. Absence de tête, de pharynx, de radula et de glande salivaire. |
Ordre | Venerida | Vénérides | Coquille mince, allongée, dure et costulée, bâillante à une ou aux deux extrémités. Ligament à la fois interne et externe. |
Famille | Tellinidae | Tellinidés | Coquille ovale ou allongée, plus ou moins inéquivalve, souvent arquée latéralement en arrière. |
Genre | Arcopagia | ||
Espèce | crassa |
Crochet et carènes
Le crochet ou umbo* est pratiquement central. La carène du bord dorsal antérieur est plus oblique, moins bombée que celle du bord dorsal postérieur.
Landrellec, Pleumeur-Bodou (22), estran
31/03/2010
Dans son habitat
La telline épaisse vit dans les sables grossiers ou coquilliers de l’infralittoral.
Ar Gouredec, Trébeurden (22), 12 m
13/08/2014
Ligament et lunule
Le ligament est une structure cornée, dure et élastique, qui permet l'union des deux valves et la lunule est une dépression lisse et lancéolée* en avant du sommet.
Landrellec, Pleumeur-Bodou (22), estran
31/03/2010
Stries concentriques
D’aspect solide, la coquille possède de nombreuses stries concentriques bien marquées.
Coquille récoltée en épave.
"Les collections et prélèvements de coquilles sont à considérer uniquement à visée scientifique"
La Grande Grève, îles Chausey, Granville (50), médiolittoral inférieur
12/10/2010
Veines rougeâtres rayonnantes
La couleur de la coquille, le plus souvent blanchâtre, peut varier du beige clair au roux avec plusieurs veines rayonnantes rougeâtres ou fauves plus ou moins marquées.
Coquille récoltée en épave sur un fond de sable grossier en 2000.
"Les collections et prélèvements de coquilles sont à considérer uniquement à visée scientifique"
Trébeurden (22), estran
03/10/2010
Coquille ovalaire
La coquille est arrondie, presque ovale.
Coquille récoltée en épave.
"Les collections et prélèvements de coquilles sont à considérer uniquement à visée scientifique"
La Grande Grève, îles Chausey, Granville (50), médiolittoral inférieur
12/10/2010
Dents bien développées
Les dents sont bien développées ; on distingue deux cardinales, dont une bifide*, une latérale antérieure et une latérale postérieure à l’intérieur de chaque valve.
Landrellec, Pleumeur-Bodou (22), estran
20/01/2011
Intérieur valve droite
L’intérieur de la coquille est blanc brillant teinté parfois de taches jaune orangé, roses ou pourpres. Le sinus palléal* est bien visible, profond, en forme de langue (ovale) et disposé de façon oblique.
Coquille récoltée en épave.
"Les collections et prélèvements de coquilles sont à considérer uniquement à visée scientifique"
La Grande Grève, îles Chausey, Granville (50), médiolittoral inférieur
12/10/2010
Intérieur blanc brillant
L’intérieur de la coquille est blanc brillant teinté parfois de taches jaune orangé, roses ou pourpres. Coquille récoltée en épave sur un fond de sable grossier en 2000.
"Les collections et prélèvements de coquilles sont à considérer uniquement à visée scientifique"
Trébeurden (22), estran
03/10/2010
Rédacteur principal : Philippe LE GRANCHÉ
Correcteur : Yves MÜLLER
Responsable régional : Philippe LE GRANCHÉ
Caill-Milly N., Duclercq B., Morandeau G., De Casamajor M.N., 2006, Étude prospective de l'exploitation des coquillages au large des côtes d'Aquitaine Volet : Ressources et première approche économique, Archimer-Ifremer, 89.
Dauvin J.C. (coordonnateur) et al.,1994, Typologie des ZNIEFF-Mer, liste des paramètres et des biocénoses des côtes françaises métropolitaines. 2ème édition, Collection Patrimoines naturels, Secrétariat de la faune et de la flore/MNHN, 12, 1-70.
Holme N.A., 1961, Notes of the mode of life of the Tellinidae (Lamellibranchia), Journal of the Marine Biological Association of the United Kingdom (GB), 41, 699-703.
Mars P., 1965, Mollusques Aplacophores Polyplacophores, Scaphopodes et Bivalves. Faune marine des Pyrénées-Orientales, Masson et Cie. ed., Paris, fascicule 5, Vie et Milieu, 15(4), 1-156.
La page d'Arcopagia crassa dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN