Coquille conique de 25 à 70 mm de diamètre
Spire peu élevée et base large
Stries axiales obliques et rides plates
Quatre spirales colorées différemment sur la partie supérieure
Cinq spirales sur la base
Ombilic profond et large, bordure crénelée
Solarium, solarium clair, cadran strié
Sundial, clear sundial, perspective sundial snail (GB), Perspektivschnecke, Sonnenuhrschnecke (D), Pupu puhi (Hawaï)
Trochus perspectivus Linnaeus, 1758
Solarium perspectivum (Linnaeus, 1758)
Architectonica trochlearis Hinds, R.B., 1844
Solarium formosum Hinds, R.B., 1844
Solarium fuliginosum Hinds, R.B., 1844
Solarium maculatum Reeve, L.A., 1848
Solarium australe Philippi, R.A., 1849
Solarium incisum Philippi, R.A., 1849
Solarium maximum, Philippi, R.A., 1849
Solarium zonatum Philippi, R.A., 1849
Solarium striatum Gray, J.E., 1850
Solarium cumingii Hanley, S., 1862
Solarium hanleyi Sowerby II in Hanley S., 1863
Solarium trisulcatum Jousseaume, F.P., 1876
Architectonica perspectiva fressa Iredale, 1936
Solarium heurni Bayer, F.M., 1940
Solarium perspectivum var. -heurni Bayer, F.M., 1940
Indo-Pacifique tropical Ouest et central
Zones DORIS : ● Indo-Pacifique, ○ [Mer Rouge]Le cadran solaire est répandu dans l'Indo-Pacifique Ouest, depuis l'Afrique de l'Est, Madagascar, la mer Rouge, le golfe Persique, jusqu'à l'est de la Polynésie. On le trouve également sur les côtes du Japon, d'Hawaii, du sud et sud-est de l'Australie et de Tasmanie.
Le cadran solaire fréquente les fonds sableux et vaseux de la zone infralittorale*. On le rencontre également près des récifs, jusqu'à 65 m de profondeur. Cependant il a été dragué dans des fonds de 120 m.
La coquille d'Architectonica perspectiva a une forme de cône aplati. Elle est épaisse et mesure généralement entre 25 et 50 mm de diamètre mais peut atteindre 80 mm. La base de la spire* est large et les tours sont légèrement convexes. Les spires portent des côtes* radiales et des stries axiales. En partant de la partie interne près de la suture* (les tours sont unis les uns aux autres suivant un sillon appelé suture) et en allant vers la partie externe, on distingue quatre zones. La première zone (sous-suturale) est blanche avec parfois de fines taches marron à sa partie supérieure. La deuxième zone est séparée de la première par un sillon. Elle est aplatie, large et beige avec des taches marron quadrangulaires à sa partie supérieure et elle porte des stries axiales obliques. La troisième zone présente une côte saillante avec de larges taches marron. La quatrième zone présente une côte saillante plus fine séparée de la troisième par un sillon large clair. Cette côte disparaît sous le tour précédent.
La base de la coquille est plane. On y distingue cinq zones : la première borde l'ombilic*; elle est crénelée de tubercules allongés brun rouge. Un sillon clair la sépare d'une deuxième zone dentelée claire. Un autre sillon clair sépare cette deuxième zone de la troisième qui est constituée d'une large bande beige portant des stries axiales. Les quatrième et cinquième zones sont des côtes saillantes séparées d'un sillon clair.
L'ombilic est large (jusqu'à 40 % du diamètre de la coquille adulte) et profond. La columelle* est verticale avec un canal siphonal* dessinant une encoche en U à sa base. L'ouverture de la coquille est presque carrée. Un opercule* corné brun foncé, légèrement spiralé (avec un tubercule sur la face interne) ferme la coquille.
Le corps et les tentacules* épais sont également rayés, en accord avec l'ornementation de la coquille. Deux lobes pointus sont présents à l'extrémité postérieure du pied.
Plusieurs espèces du genre Architectonica fréquentant l'Indo-Pacifique, peuvent être confondues avec le cadran solaire.
A. modesta (Philippi, 1849) a une coquille mesurant entre 24 mm et 55 mm, plus aplatie que celle d'A. perspectiva. Chaque spire présente cinq zones distinctes (au lieu de quatre chez A. perspectiva) incisées par de fins sillons.
A. gualtierii Bieler, 1993, a une coquille mesurant entre 30 et 60 mm. Chaque spire présente cinq zones séparées par de profonds sillons. Des stries radiales marquées incisent toutes les zones.
A. perdix (Hinds, 1844) a une coquille mesurant entre 22 et 25 mm, plus convexe que celle d'A. perspectiva. La coloration est peu marquée. La face supérieure de la coquille présente quatre zones distinctes. La bordure crénelée de l'ombilic est blanche. Les côtes sont saillantes et portent de fortes stries axiales.
Le cadran solaire se nourrit de cnidaires coloniaux, comme des coraux, des pennatules, des zoanthaires et des anémones de mer. La radula* est prolongée par une paire de mâchoires. Sa bouche est garnie d'une cuticule* dure qui la protège des piqûres des cnidocytes* de ses proies.
L'espèce est hermaphrodite* simultané.
La ponte consiste en une masse gélatineuse molle en forme de saucisse, mesurant quelques centimètres de long (selon la taille de l'animal) et trois millimètres de diamètre. Cette ponte est irrégulièrement enroulée et de couleur blanchâtre, jaunâtre ou verdâtre. Elle est fixée au substrat* par un mucus épais. A l'intérieur de la masse, des milliers d'œufs sont disposés en lignes spiralées, chaque œuf étant relié à ses voisins par un petit cordon.
Les larves véligères* sont planctoniques* et peuvent vivre pendant un long moment avant de se métamorphoser (larves téléplaniques*), maximisant ainsi la dispersion de l'espèce. L'enroulement de la spire change au cours du développement. La coquille embryonnaire est sénestre alors que la coquille de l'adulte est dextre. Ce type de développement, appelé hétérostrophie, permet de regrouper plusieurs superfamilles un peu particulières dans le taxon des Heterostropha.
Des recherches récentes (1991) portant sur l'observation au microscope électronique de l'ultrastructure des osphradiums* (organe chimio-sensoriel des mollusques) et des spermatozoïdes*, ainsi que l'observation de la spermatogénèse*, indiquent que cette famille est plus proche des Hétérobranches (Euthyneura) que des Prosobranches. La classification sera mise à jour sur DORIS dès que possible.
L'espèce vit souvent enfouie dans le substrat, la forme de sa coquille facilitant ce mode de vie.
Les cadrans solaires sont occasionnellement piégés dans les filets des chalutiers qui pêchent la crevette.
Architectonica perspectiva est une espèce classée "en danger" sur la liste rouge des espèces menacées à Singapour. Cela signifie que cette espèce est "confrontée à un risque très élevé d'extinction à l'état sauvage". Ce danger est dû à l'aménagement des plages originellement fréquentées par l'espèce.
Cadran solaire : qui indique la localisation du soleil. Ce nom fait sans doute référence à l'origine du mot cadran qui désignait un cercle gradué. La coquille du cadran solaire composée de spires colorées et de tiretés à la base peut évoquer une telle surface.
Architectonica : du latin [architectonicus] et du grec ancien [arkhitektonikos], qui a rapport à l'art et aux techniques de la construction.
perspectiva : du latin [perspectivus] relatif à la perspective. L'ombilic ressemble à un escalier en colimaçon vu en perspective.
Numéro d'entrée WoRMS : 215169
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Mollusca | Mollusques | Organismes non segmentés à symétrie bilatérale possédant un pied musculeux, une radula, un manteau sécrétant des formations calcaires (spicules, plaques, coquille) et délimitant une cavité ouverte sur l’extérieur contenant les branchies. |
Classe | Gastropoda | Gastéropodes | Mollusques à tête bien distincte, le plus souvent pourvus d’une coquille dorsale d’une seule pièce, torsadée. La tête porte une ou deux paires de tentacules dorsaux et deux yeux situés à la base, ou à l’extrémité des tentacules. |
Sous-classe | Heterobranchia | Hétérobranches | |
Famille | Architectonicidae | Architectonicidés | Coquille très petite à moyenne (de moins de 4 mm à 75 mm de diamètre), discoïde ou conique aplatie, surface à sculpture spiralée, granuleuse ou lisse, coloration intense suivant les spires. Base plane. Ombilic presque toujours pourvu d'un épais bourrelet latéral. Opercule corné, possédant du côté interne un appendice verruqueux ou conique. Prédateurs de cnidaires. Lindner 2011:126. |
Genre | Architectonica | ||
Espèce | perspectiva |
Spécimen en mouvement
Le cadran solaire fréquente les fonds sableux et vaseux de la zone infralittorale*. On voit nettement les tentacules épais avec les lignes noires longitudinales et, à la base du tentacule gauche, on devine l'œil gauche.
Nouméa, Nouvelle-Calédonie, 6 m
2003
Sur du sable noir
La coquille est conique et épaisse. La spire est peu élevée, aplatie. Sa base est large.
Anilao, Philippines, 10 m
01/12/2014
Ponte ?
Il possible que cette masse gélatineuse soit la ponte du cadran solaire.
Anilao, Philippines, 10 m
01/12/2014
A faible profondeur
Sur chaque tour de spire, on observe cinq rides. En partant du sable : une blanche, une brune avec des tirets blancs, une large beige clair, une brun chocolat, et une blanche.
Nouméa, Nouvelle-Calédonie, 5 m
2003
Rédacteur principal : Nadine SABOURIN
Vérificateur : Christophe QUINTIN
Vérificateur : Yves MÜLLER
Responsable régional : Sylvie HUET
Scheltema R.S., Williams I.P., 1983, Long-distance dispersal of planktonic larvae and the biogeography and evolution of some Polynesian and Western Pacific mollusks, Bulletin of Marine Science, 33(3), 545-565.
Healy J.-M., 1991, Sperm morphology in the marine gastropod Architectonica perspectiva (Mollusca) - Unique features and systematic relevance, Marine Biology, 109, 59-65.
La page d'Architectonica perspectiva dans l'Inventaire National du Patrimoine scientifique : INPN