Etoile particulièrement aplatie
Contour irrégulier, de pentagonal à étoilé, avec bras très larges
Couleur souvent orangée au centre, sur la ligne médiane des bras et sur leur bord
Sillon ambulacraire assez fin et bien rectiligne
Patte-d'oie, patte d'oie, pied-d'oie, étoile palmée, anséropode
Goose-foot star (GB), Pie de ganso (E), Gänsefussstern (D), Pé de Ganso (P), Ganzevoetje (NL)
Palmipes membranaceus Linck, 1733
Asterias placenta Pennant, 1777
Asterias membranacea, Retzius, 1783
Anseropoda membranacea (Nardo, 1834)
Atlantique et Méditerranée
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française], ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises]Atlantique : depuis les îles Féroé jusqu'aux côtes de l'Afrique de l'Ouest, absente dans la partie sud de la mer du Nord. En Manche orientale l'espèce est bien présente. En Manche occidentale elle est plus rare, elle est d'ailleurs considérée comme déterminante ZNIEFF (espèce autochtone rare) dans le golfe Normand-Breton. Elle est aussi signalée en Méditerranée.
On observe cette étoile surtout sur les fonds de graviers sableux ou vaseux, de 10 à 200 m de profondeur (et jusqu'à 600 m).
L'étoile patte d'oie est particulièrement aplatie, et son contour, irrégulier, peut être de pentagonal à étoilé, avec dans ce cas des bras très larges. Un léger relief marque le centre de chacun des bras.
La face dorsale peut être de couleurs très variables : orangées souvent, mais parfois jaunâtres, rouges, roses ou même violettes. Souvent elle présente un centre orangé et cette teinte se retrouve sur la ligne médiane des bras et sur le bord de l'étoile. Cette face est classiquement munie d'une plaque madréporique* et est recouverte de minuscules granulations disposées en rangées radiaires. Il s'agit d'épines très aplaties.
La face ventrale peut être de couleurs variables aussi, sensiblement les mêmes que celles de la face dorsale mais le plus souvent très claires. Sous chaque bras le sillon ambulacraire* est assez fin et bien rectiligne, bordé de deux rangées de podia* munis de ventouses. Ces podia sont de teinte orange clair.
Les individus observés sont souvent d'une taille comprise entre 12 et 15 cm, mais les plus grands peuvent atteindre 20 cm. Les petites papules* respiratoires sont disposées sur les bras, par contre cette espèce ne possède pas de pédicellaires*.
Asterina gibbosa (Pennant 1777) est également une étoile pentagonale mais elle est plus épaisse, d'une teinte plus bleutée, avec des podia* plus long, et ne fréquente pas les mêmes biotopes le plus souvent.
Peltaster placenta (Müller & Troschel, 1842) est beaucoup plus épaisse et possède des plaques dorsales bien visibles.
Selon les auteurs, le régime alimentaire de cette espèce est très différent !
Pour certains, l'étoile patte-d'oie est phytophage* et phycophage* : elle se nourrit de végétaux du type posidonies, et d'algues.
Pour d'autres, elle se nourrit de petits crustacés et d'ophiures (mais on s'interroge sur les modalités de capture).
Après recherches poussées plus avant, il apparaît que cette espèce, comme c'est souvent le cas chez les Astérides, possède un régime mixte qui peut évoluer avec l'âge :
- les individus d'une envergure inférieure à 5 cm consomment surtout des petits crustacés du type amphipodes ou isopodes.
- entre 5 et 8 cm d'envergure, il y a consommation en plus de petits crabes et de petits bivalves.
- au dessus de 8 cm d'envergure (âge estimé : 3 ans pour une envergure de 10 cm), des ophiures sont consommées (Ophiothrix fragilis) ainsi que des crustacés (Porcellana longicornis).
Il y a un cannibalisme, mais peu important, et la nutrition diminue durant la période précédant la reproduction ainsi que durant l'hiver.
La maturité est atteinte vers l'âge d'un an, par des individus de 4 cm d'envergure environ. En juillet-août, de gros œufs sont pondus, il en sort des larves qui se métamorphosent assez rapidement pour donner des individus qui rejoindront plus tard les populations d'adultes de cette étoile. C'est dans les lieux riches en débris coquilliers (où ne vivent pas les adultes) que s'installent surtout les jeunes dans un premier temps : ils y trouvent des abris très utiles. Ensuite, en hiver, les jeunes rejoignent des endroits plus profonds. Ultérieurement, ils gagneront leur biotope préférentiel.
L'étoile patte-d'oie peut être observée en compagnie des oursins Arbacia lixula et Paracentrotus lividus.
Cette étoile est souvent recouverte de sable ou de gravier. Elle peut-être commune localement (rade de Brest) et très rare ailleurs.
Souvent ensablée, cette étoile peut passer inaperçue au plongeur passant trop rapidement au-dessus des fonds marins.
Le nom vernaculaire se rapporte évidemment à l'allure de cette étoile, palmée comme la patte d'une oie.
Anseropoda se traduit littéralement du latin et signifie "patte d'oie".
placenta en latin désignait une galette ou un gâteau.
Ces deux termes sont à mettre en relation avec l'allure originale de cette étoile.
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Echinodermata | Echinodermes | Symétrie radiale d'ordre cinq (chez les adultes). Squelette de plaques calcaires bien développé sous le derme. Présence d'un système aquifère auquel appartiennent les podia souvent visibles extérieurement. |
Sous-embranchement | Asterozoa | Astérozoaires | Echinodermes de forme étoilée. Les bras, simples et parfois absents, sont en nombre variable, et contiennent des organes. |
Classe | Asteroidea | Astérides | Organismes en forme d’étoile, libres. 5 à 50 bras, squelette réduit, estomac dévaginable. Ce sont les étoiles de mer. |
Ordre | Spinulosida | Spinulosides | Podia* avec ventouses. La surface aborale* porte de petites épines, plaque marginale et pédicellaires* absents. |
Sous-ordre | Leptognathina | Leptognathes | |
Famille | Asterinidae | Astérinidés | Epiderme mince, plaques squelettiques apparentes et imbriquées et porteuses de piquants courts groupés ou isolés. |
Genre | Anseropoda | ||
Espèce | placenta |
Individu typique
Belle vue d'un individu possédant la robe caractéristique, on peut également bien remarquer la disposition rayonnée de la granulation de surface.
Des photos d'autres secteurs géographiques, notamment de Méditerranée, seraient les bienvenues pour compléter cette fiche, n'hésitez pas à en proposer.
Rade de Brest (29), 18 m
10/03/1984
Anus et plaque madréporique
Cette vue dorsale rapprochée de l'étoile patte d'oie met en évidence l'anus central et la plaque madréporique, excentrée.
Roscoff (29), 25 m
27/04/2009
Robe dominante
Cet individu, visiblement de plus petite taille que le précédent, montre également la robe la plus fréquente dans cette région. Il apparaît particulièrement plat sur ce cliché.
Des photos d'autres secteurs géographiques, notamment de Méditerranée, seraient les bienvenues pour compléter cette fiche, n'hésitez pas à en proposer.
Epave du Swansea Vale, Brest (29), 30 m
21/06/2006
Autres couleurs
Cet individu ne montre pas les lignes orangées en milieu de bras, par contre les taches de contour sont bien visibles.
Rade de Brest (29), 18 m
10/03/1984
En déplacement
Un individu plus clair, photographié de trois-quarts, semble se déplacer sur un fond de gravier. Ici encore les granulations disposées de façon radiaire sont particulièrement visibles.
Cet individu est atypique : il possède 6 bras !
Rade de Brest (29), 18 m
10/03/1984
Ensablée
Il est très fréquent pour l'étoile patte d'oie de se retrouver plus ou moins enfouie dans le sédiment.
Rade de Brest (29), 18 m
10/03/1984
Face inférieure
Ce cliché permet d'observer la couleur claire de la face inférieure, à l'exception des étroits et rectilignes sillons ambulacraires montrant des podias de couleur orange clair et de la bordure de l'étoile orange soutenu. La bouche est bien visible.
Cet individu est atypique : il possède 6 bras !
Rade de Brest (29), 18 m
10/03/1984
Rédacteur principal : Vincent MARAN
Vérificateur : Patrice PETIT DE VOIZE
Responsable historique : Frédéric ZIEMSKI
Responsable régional : Samuel JEGLOT
La page d'Anseropoda placenta dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN