Touffes denses ramifiées et érigées de 10 à 20 cm de hauteur
Coloration grisâtre
Longs et fins petits tubes serrés entre eux et recourbés à leur extrémité
Tubes fortement encrassés de particules de vase
Présent dans les zones sédimentaires fines proches des estuaires (eaux saumâtres)
Ambiguous bryozoan (GB/USA)
Cosmopolite et sporadique des eaux tempérées et sub-tropicales
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises], ○ [Méditerranée française], ● Atlantique Nord-Ouest, ● CaraïbesLa distribution de ce bryozoaire est cosmopolite et discontinue.
Pour l'Europe, il est présent en mer du Nord, en Atlantique Nord-Est et en Méditerranée. C'est une espèce nordique dont la limite sud de distribution touche à peine la France en mer du Nord (Calais, Wimereux). En France, les observations plus méridionales sont très ponctuelles (Royan et bassin d'Arcachon dans le golfe de Gascogne), ainsi que dans la région de Banyuls en Méditerranée. En 2014, une étude scientifique reporte également pour la première fois sa présence dans les eaux ibériques, sur la côte atlantique portugaise.
D'autres observations ont été faites dans les eaux tempérées sur les côtes de l’Atlantique Est (Sénégal, Ghana, Congo) et Ouest (Etats-Unis au nord et Brésil au sud). Dans les Caraïbes, il a été observé à Puerto Rico.
Anguinella palmata, espèce invasive, est aussi retrouvée dans l'Indo-Pacifique autour de la Nouvelle-Zélande et de l'Australie ainsi que sur les côtes de Californie et du Pérou.
Ce bryozoaire fréquente l'infralittoral* (zone des marées) dans les zones sédimentaires fines proches des estuaires (eaux saumâtres). Il est très rarement retrouvé en mer.
Anguinella palmata forme des colonies arborescentes érigées ou pendantes et très ramifiées. Les rameaux sont serrés, épais et de consistance plutôt charnue. Les colonies sont parfois de grande taille pouvant mesurer jusqu’à 20 cm de haut. Les longs zoïdes* tubulaires souples sont recourbés dans leur partie terminale. La forte imprégnation de particules de vase donne un aspect terreux et opaque à la surface des rameaux.
Voir "Divers informations" pour la description microscopique.
Malgré sa grande taille Anguinella palmata reste difficile à observer. Cette espèce animale peut être très facilement confondue avec une algue molle de couleur grisâtre, mais la présence de lophophores* aide à différencier ce bryozoaire d'une algue. Aucune autre espèce de bryozoaire ne lui ressemble.
Comme tous les bryozoaires, c'est un filtreur* suspensivore* microphage*. Les diatomées* (algues unicellulaires) sont à la base de son alimentation. Les cils des tentacules* sont capables de créer des micro-courants permettant l'acheminement des particules alimentaires vers la bouche au centre du lophophore* (lequel assure aussi les fonctions de respiration et de nettoyage de la colonie).
Comme tous les bryozoaires, cette espèce est capable de se reproduire de manière sexuée. La fécondation* est interne, les œufs sont libérés sous forme de larves*. La larve nageuse va ensuite se fixer pour bourgeonner une nouvelle colonie par multiplication asexuée. La multiplication asexuée se fait par bourgeonnement de nouveaux zoïdes le long des très fins stolons* rampants, premiers conquérants de nouveaux espaces.
Description microscopique :
Les dernières ramifications sont formées de longs tubules zoïdaux*, cylindriques, spatulés, non caduques et continus avec les axes qui les portent. Les autozoïdes* de la base de la colonie émettent des prolongements (rhizoïdes*) descendant vers le substrat* et s’y fixant.
Le lophophore* porte dix tentacules* ciliés* assez courts, les cils étant particulièrement longs.
Il n'y a pas d'opercule* chez cette espèce et les zoïdes s'ouvrent au bout par une fente transversale.
Anguinella palmata est la seule espèce du genre Anguinella.
Anguinelle palmée est une traduction du nom scientifique.
Anguinella : du latin [anginus] dérivé de [anguis] = serpent et de [ella] = petit. Donc en forme de petits serpents, sans doute en rapport avec la forme courbée des longs zoïdes tubulaires terminaux. L'auteur a nommé ainsi ce genre pour son affinité avec le genre Anguinaria (genre aujourd'hui renommé Aetea) et qui s'en distingue par des zoïdes non spatulés à leur extrémité et par une ouverture à leur sommet.
palmata : du latin [palmatus] = qui a la forme d’une palme, qui porte l’empreinte d’une main. L'auteur l'a nommé ainsi pour évoquer l’aspect palmé des ramifications terminales.
Numéro d'entrée WoRMS : 111631
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Bryozoa / Ectoprocta | Bryozoaires / Ectoproctes | Petits animaux coloniaux filtreurs aquatiques fixés à un substrat. Tous les zoïdes sont en continuité physique et issus de bourgeonnement à partir d’un individu unique. Chaque zoïde porte un lophophore rétractile et est abrité dans une logette. |
Classe | Gymnolaemata | Gymnolèmes | Colonies polymorphes. Les zoïdes sont cylindriques ou aplatis, les lophophores circulaires. Les parois peuvent être calcifiées ou non. Presque tous marins. |
Ordre | Ctenostomata | Cténostomes | Colonies compactes ou en stolons. Zoécies membraneuses non calcifiées. Loges ovoïdes. Orifices habituellement terminaux et fermés par une collerette de la gaine tentaculaire. Pas d’opercule, ni aviculaire, ni ovicelle. |
Famille | Nolellidae | Nolellidés | Colonies érigées ou encroûtantes, zoïdes dressés, cylindriques, non contigus, avec ou sans fin stolon. Cette famille inclue plusieurs espèces très petites et cryptiques, un petit nombre d'espèces sont de taille plus grande (Nolella stipata, Nolella dilatata, Anguinella palmata). |
Genre | Anguinella | ||
Espèce | palmata |
Buisson envasé aux ramifications palmées
Anguinella palmata est très sporadiquement observée dans la région du bassin d'Arcachon. Cette observation a été faite en hiver dans une eau à 11 °C et turbide depuis deux mois (visibilité de 50 cm ayant pour conséquence une très faible luminosité).
Les rameaux formés de nombreux petits tubes recourbés sont toujours fortement couverts de vase.
Hortense, bassin d'Arcachon (33), 11 m
17/02/2021
Détails des zoïdes tubulaires terminaux longs et courbés
Les lophophores sont discrets et comportent dix tentacules courts.
Hortense, bassin d'Arcachon (33), 11 m
17/02/2021
En mer du Nord
C'est en mer du Nord que Anguinella palmata est la plus présente en Europe.
Pays-Bas
2013
Dessins originaux de l'auteur
Les ramifications terminales sont formées de longs tubules zoïdaux, cylindriques, et continus avec les axes qui les portent.
Le lophophore porte dix tentacules ciliés assez courts.
Van Beneden, Ostende, Belgique
Reproduction de documents anciens
1845
Dessins anciens
Ces différents dessins anciens illustrent les rhizoïdes (dessin de gauche) permettant la fixation de ce bryozoaire au substrat et l'aspect palmé des ramifications terminales (dessin de droite).
D'aprés Hincks & Marcus, in Prenant & Bobin
Reproduction de documents anciens
1956
Rédacteur principal : Frédéric ANDRÉ
Vérificateur : Valérie CARO
Responsable régional : Frédéric ANDRÉ
D'Hondt J.-P., 1975, Sur quelques bryozoaires de la région de Dakar, Bulletin de l'Institut fondamental d'Afrique noire, 37, 619-628.
Souto J., Reverter-Gil O., De Blauwe H., Fernandez-Pulpeiro E., 2014, New records of bryozoans from Portugal, Cah. Biol. Mar., 55, 129-150.
Van Beneden P. J., 1845, Recherches sur l'anatomie, la physiologie et le développement des Bryozoaires qui habitent la côte d'Ostende, Nouveaux Mémoires de l'Académie Royale des Sciences et des Belles-Lettres de Bruxelles, 18, 1-44, plates I-V.
Vieira L., Migotto A., Winston J.E., 2014, Ctenostomatous bryozoans from Sao Paulo, Brazil, with descriptions fo twelve new species, Zootaxa, 3889, 485-524.