Labre à poitrine jaune

Anampses twistii | Bleeker, 1856

N° 3228

Mer Rouge et Indo-Pacifique

Clé d'identification

Taille maximale documentée 18 cm
Couleur dominante brun foncé avec la moitié inférieure de la tête et l’abdomen jaune vif
Ocelle noir bordé par un anneau bleu à liseré noir en partie postérieure des nageoires dorsale et anale
Écailles marquées d’un point bleu cerclé de noir dans la partie brune
Tache successivement rouge, verte et noire à la pointe de l’opercule chez les grands adultes

Noms

Noms communs internationaux

Twister wrasse, yellowbreast wrasse, yellowbreasted wrasse (GB), Donzella (I), Gelbbrust-Junker, Gelbbrust-Perllippfisch (D)

Distribution géographique

Mer Rouge et Indo-Pacifique

Zones DORIS : ● Indo-Pacifique, ○ [Mer Rouge]

On peut trouver cette espèce en mer Rouge ainsi que dans les zones tropicales et subtropicales de l’océan Indien et de l’océan Pacifique Ouest et centre. Dans le Pacifique, elle est présente d’ouest en est de l’Indonésie aux îles Pitcairn et, du nord au sud, du sud du Japon à l’Australie et à l’île de Pâques.

Biotope

Le labre à poitrine jaune vit de 1 à 30 mètres près des fronts récifaux des récifs côtiers et des lagons. Il a besoin d’un milieu corallien sain et d’eaux claires. Il fréquente aussi les substrats* sableux, rocheux ou détritiques*.

Description

Le corps est élancé et comprimé latéralement. Sa hauteur (distance entre la base du troisième rayon dur de la dorsale et la base du premier rayon des pelviennes) entre environ de 3 à 3,3 fois dans sa longueur standard (longueur sans la queue). La taille maximale documentée est de 18 cm. L’espèce ne présente pas de dichromatisme* sexuel.

La couleur dominante est un brun foncé qui peut tirer sur le rouge ou le gris, avec la moitié inférieure de la tête et l’abdomen* jaune vif, parfois verdissant, et l’extrémité postérieure du corps rosâtre ou blanchâtre. La zone jaune peut couvrir jusqu’au front chez certains individus. Les écailles sont marquées d’un point bleu cerclé de noir dans toute la partie brune chez les individus de l’océan Indien et de la mer Rouge, ce qui forme des lignes horizontales de points bleus espacés. Dans le Pacifique, ces points bleus sont dispersés aléatoirement et moins nombreux. Certains individus âgés développent parfois une barre jaune verticale au milieu du corps et les points s'estompent un peu.

La tête est petite, le museau est pointu. La bouche est terminale, les lèvres sont épaisses et peuvent être roses, jaunes ou blanches. Les yeux sont relativement grands, l’iris* est doré autour de la pupille, et brun rouge au-delà. Une tache successivement rouge, verte et noire se trouve à la pointe de l’opercule* chez les grands adultes.

Les nageoires dorsale et anale sont brun-rouge avec un liseré bleu à base noire, l’anale étant généralement plus claire. Elles portent un nombre variable de séries longitudinales de points bleus cerclés de noir, et un ocelle* noir bordé par un anneau bleu à liseré noir en partie postérieure. De rares individus arborent deux ocelles, attenants ou séparés, en fin de nageoire dorsale. Les pectorales ont des rayons jaunes, certains individus portant une barre orange à brune à leur base. Les rayons des pelviennes sont jaunes. La nageoire caudale est arrondie. Elle est translucide à rosâtre et porte quelques rangées de points bleus cerclés de noir, avant un liseré bleu pâle à base noire.

La livrée des juvéniles est décrite dans la section Reproduction.

Espèces ressemblantes

Sa poitrine jaune vif permet de ne pas confondre Anampses twistii avec une autre espèce, y compris celles de son propre genre.

Alimentation

L’espèce est carnivore et se nourrit principalement d’invertébrés benthiques*.

Reproduction - Multiplication

La reproduction n’a pas été étudiée pour cette espèce à la date de publication de cette fiche (mars 2021), à notre connaissance. Mais quelques épisodes de reproduction ont été observés aux îles Marshall. La stratégie est harémique*. La couleur des mâles ne change pas pendant ces épisodes. Ils sont souvent agressifs entre eux. Ils nagent avec la caudale repliée et courbée sur le côté pendant la cour. Ils se placent à une dizaine de centimètres au-dessus des femelles, parfois en faisant des cercles, jusqu’à ce que la femelle courtisée accepte l’accouplement. Le couple fait alors une ascension rapide dans la colonne d’eau, à l’apex* de laquelle les gamètes* sont émis simultanément. Le couple tente de défendre ses œufs contre les prédateurs pendant 5 à 10 secondes après l’émission des gamètes, ce qui est suffisant pour rendre la prédation inefficace ensuite, le nuage de gamètes étant dispersé par le courant. Les épisodes de ponte ont lieu après la marée haute. Les œufs sont presque sphériques et mesurent 0,64 x 0,68 mm. Les larves* sont pélagiques*. La durée de vie larvaire va de 23 à 38 jours.

Le juvénile d’environ 3 cm est jaunâtre avec ou sans zones caramel sur le dos et les flancs. Son corps est parsemé de multiples taches blanches de forme variable, les plus grosses se situant derrière la tête, qui porte de nombreuses taches blanches rondes. Les taches présentes sur les flancs sont le plus souvent des agrégats de petites taches, celles qui sont présentes sur la partie dorsale tendent vers le turquoise. Les nageoires dorsale et anale portent un ocelle noir proportionnellement plus grand que celui des adultes, et l’anneau blanc qui l’entoure est plus large. Puis la couleur de fond devient bleue à grise, la partie abdominale jaunit et les taches sont toujours de forme variable mais plus petites et elles commencent à s’organiser en lignes horizontales chez les individus de la mer Rouge et de l’océan Indien.

Divers biologie

Le genre est caractérisé par un aspect singulier de sa dentition : les deux paires de canines situées en avant des mâchoires sont dirigées vers l’avant et recourbées, mais elles le sont vers le haut pour la mâchoire supérieure, et vers le bas pour l’inférieure. Elles se touchent au niveau de leurs parties convexes quand la bouche est fermée, ce qui est probablement destiné au broyage de la carapace des crustacés, qui sont la nourriture principale de ces espèces. Les autres dents sont minuscules, le travail de trituration des proies étant assuré par des dents pharyngiennes*.

L’espèce est diurne. Les individus sont le plus souvent solitaires, mais on peut observer de petits groupes.

Le comportement de protection des juvéniles en cas de stress consiste en une nage la tête en bas, les nageoires dorsale et anale déployées ainsi que la caudale. L’extrémité des deux premières touchant les bords de la dernière, l’ensemble forme une ligne arrondie continue et les ocelles pourraient alors jouer le rôle de « faux yeux » appartenant à un animal plus gros et faisant face, ce qui serait susceptible d’inquiéter un prédateur. Cette stratégie est supposée, mais pas démontrée.

Les mâles sont plus grands que les femelles. Le spécialiste J. Randall observe que, chez les spécimens examinés pour sa révision du genre, la taille des mâles matures va de 8,3 à 14,1 cm en longueur standard (longueur sans la queue) et que celle des femelles matures va de 6,6 à 10,2 cm.

La nageoire dorsale comprend 9 rayons durs et 12 rayons mous, la nageoire anale comprend 3 rayons durs et 11 rayons mous.
La ligne latérale* comprend 27 écailles.

Origine des noms

Origine du nom français

Labre : le mot vient du nom scientifique de la famille des Labridés. Ce nom de famille est issu du mot latin [labrum], qui signifie lèvre, en référence aux lèvres généralement charnues des poissons de ce groupe, et probablement aussi à leur voracité bien connue.

à poitrine jaune : en référence à la partie jaune de la livrée de l’espèce, qui va de la partie inférieure de la tête à l’abdomen.

Origine du nom scientifique

Anampses : ce nom est dérivé du verbe grec [anakámpto], qui signifie recourber, se recourber.
Il est proposé par Valenciennes, qui dit l’avoir choisi à cause de la dentition très particulière de ces labres, consistant en deux canines recourbées vers le haut sur la mâchoire supérieure, et deux canines recourbées vers le bas sur la mâchoire inférieure. Il est d’abord repris par Cuvier dans la seconde édition du Règne animal (Tome II, p. 259) pour isoler un sous-genre voisin des girelles, puis par Quoy et Gaimard, descripteurs du genre en 1824.
L’espèce-type* est Anampses cuvier, ainsi nommée en l’honneur du grand naturaliste français et de son travail sur ce groupe.
Le genre contient actuellement 13 espèces acceptées.

twistii : génitif du nom latinisé d’Albertus Jacobus Duymaer van Twist, Gouverneur Général des Indes Néerlandaises (actuelle Indonésie) de 1851 à 1856.
Bleeker (1819-1878), naturaliste hollandais qui devint médecin militaire dans l’armée des Indes Orientales, accompagnait Duymaer van Twist lors de son voyage aux Célèbes (actuel Sulawesi) et aux Moluques en 1855, à la suite duquel l’espèce a été décrite. Bleeker a décrit 1925 espèces, dont 743 restent valides, et 520 genres, dont 298 restent valides.

Classification

Numéro d'entrée WoRMS : 218918

Termes scientifiques Termes en français Descriptif
Embranchement Chordata Chordés Animaux à l’organisation complexe définie par 3 caractères originaux : tube nerveux dorsal, chorde dorsale, et tube digestif ventral. Il existe 3 grands groupes de Chordés : les Tuniciers, les Céphalocordés et les Vertébrés.
Sous-embranchement Vertebrata Vertébrés Chordés possédant une colonne vertébrale et un crâne qui contient la partie antérieure du système nerveux.
Classe Actinopterygii Actinoptérygiens Ossification du crâne ou du squelette tout entier. Poissons épineux ou à nageoires rayonnées.
Ordre Perciformes Perciformes Nageoires pelviennes très rapprochées des nageoires pectorales.
Sous-ordre Labroidei Labroïdes Une seule dorsale, dents molariformes formant un puissant appareil masticatoire.
Famille Labridae Labridés Lèvres épaisses.
Genre Anampses
Espèce twistii

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