Eolidien de 20 mm de long maximum
Rhinophores lisses
Cérates renflés arrangés en lignes imprécises
Un anneau jaune ou orange subterminal est assez souvent observable
Taches orange sur le dos pour les formes sombres
Amphorine d'Albert (description originale de Quatrefages en 1844)
Amphorina alberti Quatrefages, 1844
Eolis farrani Alder & Hancock, 1844
Eubranchus farrani (Alder & Hancock, 1844)
Galvina farrani (Alder & Hancock, 1844)
Aeolis adelaidae Thompson, 1860
Eolis andreapolis M'Intosh, 1865
Eolis robertianae M'Intosh, 1865
Galvina flava Trinchese, 1879
Le dernier changement de genre en date, Eubranchus farrani (Alder & Hancock, 1844) devenant Amphorina farrani (Alder & Hancock, 1844), résulte de la publication de Korshunova &al. en 2020.
Atlantique Nord-Est, Méditerranée
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française], ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises]Cet éolidien fréquente les eaux de l'Atlantique Nord-Est, de la Norvège au Portugal, en incluant tout le tour des îles Britanniques et le golfe de Gascogne.
Il est présent en Méditerranée.
On trouve l'éolis de Farran sur les rochers, dans la zone des marées et sublittorale* jusque vers 15 m.
Il apprécie les eaux agitées de houle et de courants.
Nudibranche éolidien de 20 mm de long maximum, de coloration générale blanche à appendices jaunes, mais avec de nombreuses variations de couleur.
Les rhinophores* lisses sont un peu plus longs que les tentacules labiaux.
Le dos porte des cérates* renflés de taille variable, les plus gros au centre, les petits en périphérie. Ils sont arrangés en dix lignes imprécises, de cinq cérates maximum par ligne. La pointe du pied* les dépasse en arrière.
Les couleurs sont très variées et l'on distingue quatre grands types avec des intermédiaires.
Le plus courant est blanc translucide avec des taches jaunes ou orange sur le dos. Les rhinophores et tentacules labiaux sont jaunes ou orange sur leur moitié distale*, avec un apex* blanc opaque. Les cérates translucides laissent voir la glande digestive et se terminent par un anneau jaune avec parfois une pointe translucide.
La couleur du corps peut être brun-chocolat ou orange ou uniformément jaune. Les cérates ont alors une pointe blanc translucide et des taches et anneaux orange inconstants. Ces formes sombres présentent des taches orange sur le dos qui sont caractéristiques de Amphorina farrani.
Une forme uniformément blanche voit les pigments jaunes remplacés par du blanc opaque, les rhinophores et tentacules labiaux gardent du pigment orange ou jaune.
Enfin existe une forme blanc translucide sans aucune pigmentation ; les lobes de la glande digestive sont alors visibles par transparence.
Ces colorations évoluent selon l'âge : les juvéniles sont blanc translucide et se colorent progressivement.
Comme bien des Eolidiens, Amphorina farrani se nourrit d'hydraires du genre Obelia, particulièrement Obelia genicula, et d'Aglaophenia pluma. Mme H. Gantès a noté leur préférence pour Sertularia cupressina, lors d'un élevage en aquarium.
Ils râpent leur nourriture avec leur radula* chitineuse*.
Comme tous les nudibranches, l'éolis de Farran est hermaphrodite*.
Ses orifices génitaux, mâle et femelle, sont très rapprochés, à l'avant droit du pied, sous les premiers et seconds groupes de cérates. L'éolis de Farran adopte donc une position tête-bêche avec un partenaire, pour une fécondation réciproque avec échanges de gamètes mâles.
La ponte consiste en un ruban blanc enroulé en spirale sur environ deux tours.
La radula* est un élément essentiel pour la détermination des différentes espèces de nudibranches, selon le nombre, l'arrangement et la forme des dents.
La formule de celle d'Amphorina farrani est 42 x (1.1.1), soit une radula trisériée, comportant quarante-deux rangées de trois dents.
La région cardiaque se trouve sur le dos, entre les second groupe costaux de cérates.
Dans sa description de l'individu type* du genre Amphorina (sous le nom d'Amphorina alberti, devenue depuis Amphorina farrani), en 1844, Armand de Quatrefages décrit l'anatomie du seul exemplaire qu'il a en sa possession. Il y décrit notamment et précisément le cerveau ainsi que la "langue mobile" (radula) et le système digestif. A son sujet, ne trouvant pas d'ouverture postérieur correspondant à un anus, il se dit "très porté à croire que l'Amphorine manque d'anus, et que les résidus de la digestion sont rejetés par la bouche". Et d'expliquer le fonctionnement musculaire permettant cette "espèce de vomissement".
En fait, l'ouverture anale est située dans une petite papille, localisée un peu en arrière et à droite de la région cardiaque, et juste au-dessus de la zone génitale.
Eolis de Farran : ce nom est une simple francisation d'un ancien nom scientifique de cette espèce : Eolis farrani.
Il rappelle en outre sont appartenance au groupe des nudibranches éolidiens.
Amphorina : genre décrit par Quatrefages en 1844. Le nom évoque probablement de petites amphores (peut-être les cérates en peu renflés ?) mais l'auteur n'a pas donné dans sa description d'explications précises à ce choix, comme c'était fréquemment le cas à cette époque.
Amphorina farrani est l'espèce-type* (sous le nom d'Amphorina alberti) du genre.
farrani : de Farran. Le Dr Charles Farran était, au XIXe siècle, un gentleman irlandais collectionneur de coquillages. Alder & Hancock lui dédicacèrent en 1844 ce nouveau nudibranche, découvert en draguant à proximité de ses propriétés.
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Mollusca | Mollusques | Organismes non segmentés à symétrie bilatérale possédant un pied musculeux, une radula, un manteau sécrétant des formations calcaires (spicules, plaques, coquille) et délimitant une cavité ouverte sur l’extérieur contenant les branchies. |
Classe | Gastropoda | Gastéropodes | Mollusques à tête bien distincte, le plus souvent pourvus d’une coquille dorsale d’une seule pièce, torsadée. La tête porte une ou deux paires de tentacules dorsaux et deux yeux situés à la base, ou à l’extrémité des tentacules. |
Sous-classe | Heterobranchia | Hétérobranches | |
Super ordre | Nudipleura | Nudipleures | |
Ordre | Nudibranchia | Nudibranches | Cavité palléale et coquille absentes chez l’adulte. Lobes pédieux souvent absents aussi. Respiration cutanée, à l’aide de branchies, de cérates ou d’autres appendices. Tête portant une ou deux paires de tentacules, les tentacules postérieurs ou rhinophores peuvent parfois être rétractés dans des gaines. Principalement marins ou d’eau saumâtre. |
Sous-ordre | Cladobranchia | Cladobranches | |
Famille | Eubranchidae | Eubranchidés | Eolidiens aux cérates renflés de formes variables, en rangées simples ou ramifiées. Rhinophores lisses et tentacules labiaux. Absence de tentacules pédieux. Se nourrissent d'Hydraires. |
Genre | Amphorina | ||
Espèce | farrani |
Adulte en grande forme
Beau spécimen en livrée typique. Excursion sur un hydraire. Les éolis de Farran ont été particulièrement nombreux cet automne-là dans la Ria d'Etel.
Ria d'Etel (56), 12 m
09/09/2006
Sur des hydraires, en Méditerranée
Cet individu se délecte des polypes d'une colonie d'hydraires.
Cap d'Antibes (06), 5m
23/1/2011
Livrée typique
Livrée typique avec les taches jaunes du dos, mais la pointe du pied est soulignée de blanc.
Camaret (29), 10 m
20/08/2003
Jaune
Un individu bien jaune et bien étiré.
Golfe du Morbihan (56), 10 m
25/06/2008
Couleur chocolat
Individu de couleur chocolat, unie et foncée ; un spécimen de couleur classique blanc et jaune se devine en arrière-plan. Un rhinophore a été amputé.
Ria d'Etel, (56) 4 m
18/03/2009
Spécimen très foncé
Amphorina farrani en noir en Bretagne Sud.
Ria d'Etel (56),12 m
18/04/2014
Cérates en vrac
Les cérates enflés et leur pointe jaune sont caractéristiques, mais la disposition en paquet masque les rhinophores.
Chez Hortense, Cap-Ferret, Bassin d'Arcachon (33)
11/05/2008
Dos sans taches
On ne voit pas sur ce spécimen les taches jaunes du dos.
Erquy (22), 17 m
O9/06/2007
Cérates enflés
En balade sur une zostère, les cérates enflés sont caractéristiques de l'espèce, de même que les taches jaunes du dos.
Trégastel (22), 8 m, de nuit
25/08/2008
Avec ponte en Bretagne
La ponte en arrière-plan pourrait bien être celle du spécimen en premier plan, ici sur une fronde de laminaire.
Ria d'Etel, (56), Atlantique; 10 m
16/09/2006
Ponte en Méditerranée
Bien visible sur cette image, la ponte est probablement à proximité du géniteur, en dessous. Ou d'un autre de la même espèce.
Frontignan (34), Méditerranée, 11 m
25/05/2024
Tout blanc
Sur une algue verte, une ulve peut-être, un spécimen tout blanc.
Parfois les photos ne suffisent pas à s'assurer de l'identification d'un individu...
Ouessant (29)
2005
Blanc de blanc
Sur des algues rouges, bien visible.
La Vieille, Carantec (22), 15 m
01/08/2008
Juvénile tout blanc
Un juvénile de 7 mm environ sur une branche d'Hydraires.
Les Ridens, Boulogne-sur-mer, (62) 20 m
14/06/2008
Robe orangée
Belle photo d'un invividu ayant une robe assez typée.
Pointe Carramassagne, Marseille (13), 22 m
28/01/2012
Rédacteur principal : Michel BARRABES
Rédacteur : Alain-Pierre SITTLER
Vérificateur : Yves MÜLLER
Responsable historique : Michel BARRABES
Responsable régional : Alain-Pierre SITTLER
Gantès H., 1980, OPISTHOBRANCHES ARCACHON., Thèse Université Bordeaux 1.
Korshunova T., Malmberg K., Prkić J., Petani A., Fletcher K., Lundin K., Martynov A., 2020, Fine-scale species delimitation: speciation in process and periodic patterns in nudibranch diversity, ZooKeys, 917, 15-50.
Quatrefages J.L.A. de., 1844, Sur les Gastéropodes Phlébentérés (Phlebenterata Nob.), ordre nouveau de la classe des Gastéropodes, proposé d'après l'examen anatomique et physiologique des genres Zéphyrine (Zephyrina Nob.), Actéon (Acteon Oken), Actéonie (Acteoniæ Nob.), Amphorine (Amphorina Nob.), Pavois (Pelta Nob.), Chalide (Chalidis Nob.), Annales des Sciences Naturelles. ser. 3, 1, 129-183.
La page d'Amphorina farrani dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN