Ophiure minuscule, la plus petite observable en plongée
Disque de 5 mm de diamètre maximum, bras de 2 cm maximum
Tégument et bras écailleux
Couleur fort variable, espèce polychromatique
6 à 8 très courtes épines coniques par segment (3 à 4 de chaque côté)
Scale brittle star, long-armed brittle star, tiny brittle star, dwarf brittle star, small brittle star (GB), Levendbarende slangster (NL)
Amphioplus squamata (Delle Chiaje, 1828)
Amphipholis appressa Ljungman, 1872
Amphipholis australiana H.L. Clark, 1909
Amphipholis elegans (Farquhar, 1897)
Amphipholis japonica Matsumoto, 1915
Amphipholis kinbergi Ljungman, 1872
Amphipholis lineata Ljungman, 1872
Amphipholis minor (Döderlein, 1910)
Amphipholis tenera Lütken, 1856
Amphipholis tissieri Reys, 1961
Amphipholus squamata (Delle Chiaje, 1828)
Amphiura elegans Farquhar, 1897
Amphiura neglecta Forbes, 1843
Amphiura parva Hutton, 1878
Amphiura squamata (Delle Chiaje, 1828)
Amphiura tenera Lütken, 1856
Asteria squamata Delle Chiaje, 1828
Asterias squamata (Delle Chiaje, 1828)
Axiognathus squamatus (Delle Chiaje, 1828)
Axiognathus squamata (Delle Chiaje, 1828)
Ophiactis minor Döderlein, 1910
Cosmopolite
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française], ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises], ● Indo-Pacifique, ● CaraïbesIl s'agit d'une espèce commune de toutes les côtes métropolitaines, particulièrement abondante dans l'Atlantique Nord et en Méditerranée. Elle est également cosmopolite sur le globe, mais absente des eaux polaires.
Cette espèce sera trouvée très fréquemment en zone intertidale peu profonde (étage infralittoral) sous les pierres, les coquilles et les galets ou parmi le coralligène. On peut occasionnellement la voir ramper d'une cachette à l'autre, sur fond sableux ou rocheux. Elle colonise aussi des supports vivants comme les crampons d'algues, les éponges, les moules, les buissons d'hydraires et les colonies de bryozoaires. On peut la trouver jusqu'à 250 mètres de profondeur.
Il s'agit de plus d'une espèce euryhaline* qui tolère aussi bien les eaux saumâtres des estuaires et des ports que les eaux hypersalines des marais d'évaporation. Ceci explique qu'elle soit si fréquente.
Amphipholis squamata est une minuscule ophiure, la plus petite que l'on pourra rencontrer en plongée. Pour cette raison, elle passe souvent inapercue. Elle sera par contre fréquemment observée en laboratoire, sous loupe binoculaire, parmi les algues, les hydraires et les bryozoaires. Le diamètre du disque central ne dépasse pas 5 mm, la longueur des cinq bras ne dépasse pas quatre fois le diamètre du disque, soit 2 cm maximum. Ces derniers sont grêles, flexueux, cassants et par conséquent très fragiles. La surface du tégument de l'ophiure est écailleuse. La couleur du disque central est fort variable : il s'agit d'une espèce polychromatique. Sur nos côtes, la coloration est en général couleur chair ou gris-bleu. Les bras sont blanchâtres et chaque segment porte 6 à 8 très courtes épines coniques (3 à 4 de chaque côté).
Vue la taille de cette ophiure, il faut veiller à ne pas la confondre avec les juvéniles d'Ophiothrix fragilis. Ces derniers possèdent davantage de piquants latéraux, qui sont plus longs et plus fins.
Il s'agit d'une espèce microphage qui ingère de minuscules proies et de petits débris collectés le long de ses bras recouverts de mucus. Elle est aussi détritivore et charognarde, comme bon nombre d'ophiures.
Alors que la très grande majorité des ophiures possède des sexes séparés, Amphipholis squamata elle, est hermaphrodite. La reproduction a lieu toute l'année. Cette espèce est de plus vivipare : à maturité, l'ovaire contient deux œufs qui seront incubés dans les sacs branchiaux. Ils donneront deux jeunes et minuscules ophiures.
La rupture éventuelle d'un bras est suivie de régénération.
Sphaerodorum ophiurophoretos (Polychaeta, sphaerodoridae), une nouvelle espèce d'annélide polychète découverte récemment, est souvent trouvée sur Amphipholis squamata. Cette relation serait de nature symbiotique.
Des copépodes, Cancerilla tubulata et Parachordeumium amphiurae, ainsi que l'orthonectide Rhopalura ophiocomae et une espèce de turbellarié rhabdocoele ont également été trouvés sur ou à l'intérieur de Amphipholis squamata. Ces relations sont également de nature symbiotique.
Il s'agit d'une espèce à phototropisme négatif, c'est à dire qui fuit la lumière directe.
Amphipholis squamata fait partie d'un groupe d'ophiures luminescentes. Cette luminescence est d'autant plus spectaculaire qu'elle est déjà visible chez la jeune ophiure encore incubée, à travers le tégument de l'ophiure mère !
La luminescence a été observée en laboratoire suite à des stimulations chimiques, et aussi en réponse à des stimulations mécaniques, lors de contacts avec d'autres organismes. Elle est localisée sur toute la longueur des bras. La réaction est maximale lorsqu'un crustacé touche l'ophiure. Après un contact prolongé, elle est même capable d'autotomie. Le bras sectionné continue à briller pendant que l'ophiure s'échappe : il constitue en quelque sorte un leurre !
La luminescence serait donc pour Amphipholis squamata un signal de défense aposématique* et un moyen efficace de tromper les prédateurs potentiels. Elle serait enfin utilisée aussi lors de la reproduction.
Le spectre d'émission de lumière par Amphipholis squamata présente des longueurs d'onde variant de 71 à 510 nm.
La pollution aux métaux lourds réduit considérablement cette bioluminescence. Le phénomène est réversible : après avoir replacé l'ophiure dans un milieu sain, et après 3 jours, elle redevient normale.
Amphipholis squamata est une ophiure largement étudiée sur la planète : la variété des couleurs, la bioluminescence, l'hermaphrodisme, la viviparité, les variations génétiques entre les différentes populations ne cessent d'intriguer les zoologistes, et sont à l'origine de la publication d'une multitude d'articles scientifiques.
Le terme ophiure est directement dérivé du grec [ophis] = serpent et [ouros] = queue, les bras de l'animal ondulant telles des queues de serpents,
écailleuse à cause de la texture écailleuse du tégument.
Amphipholis: du grec [amphi] = autour, de part et d'autre, et du grec [phol] = écaille,
squamata: du latin [squama] = écaille,
Le tégument des bras ainsi que celui des 2 faces du disque (d'où "amphi") présentent un aspect écailleux.
Numéro d'entrée WoRMS : 125064
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Echinodermata | Echinodermes | Symétrie radiale d'ordre cinq (chez les adultes). Squelette de plaques calcaires bien développé sous le derme. Présence d'un système aquifère auquel appartiennent les podia souvent visibles extérieurement. |
Sous-embranchement | Asterozoa | Astérozoaires | Echinodermes de forme étoilée. Les bras, simples et parfois absents, sont en nombre variable, et contiennent des organes. |
Classe | Ophiuroidea | Ophiuroïdes | Echinodermes benthiques, 5 bras à la base, serpentiformes, parfois ramifiés. |
Ordre | Ophiurida | Ophiurides | Epiderme fin, ossicules* dermiques bien développés. Bras non ramifiés se déplaçant horizontalement. Ce sont les ophiures vraies. |
Sous-ordre | Gnathophiurina | Gnathophiurines | |
Famille | Amphiuridae | Amphiuridés | |
Genre | Amphipholis | ||
Espèce | squamata |
Sur fond rouge
Amphipholis squamata, sur fond rouge, probablement un bryozoaire...
Saint-Malo (35), estran
30/10/2011
Minuscules
Amphipholis squamata est la plus petite espèce d'ophiure de notre littoral. Le diamètre de son disque ne dépasse guère les 5 millimètres.
Le Verdelet, Pléneuf-Val-André (22), estran
01/2011
Estran, face ventrale
Voici Amphipholis squamata, une minuscule ophiure très fréquente sous les pierres sur l'ensemble de notre littoral, comme ici sur l'estran breton. On aperçoit ici sa face ventrale.
Landrellec (22), estran
04/2008
Enorme...
Le disque central de cet individu est ici fort gonflé. Repas copieux ? Phase qui précède une libération de gamètes ?
Plage de Landrellec (22)
25/05/2008
En plongée
Une petite ophiure écailleuse rampe sur un fond de graviers et de débris coquilliers costarmoricain.
Cale de Ploumanac'h (22), 18 m
10/05/2009
Sur une laminaire
Il s'agit probablement ici d'une ophiure écailleuse qui rampe sur une fronde de laminaire.
(Résolution maximale). L'ophiure mesure à peine un centimètre.
Trébeurden (22), 6 m
07/2007
Rédacteur principal : Frédéric ZIEMSKI
Vérificateur : Yves MÜLLER
Responsable régional : Frédéric ZIEMSKI
Responsable régional : Yves MÜLLER
Alva V., 1996, Reproduction, développement, incubation et dynamique de population de l'ophiure Amphipholis squamata (Echinodermata) en Baie de Seine.
Deheyn D., 1998, Etude de la bioluminescence chez l'ophiure Amphipholis squamata (Delle Chiaje), 1828 (Echinodermata) : structure des sites photogènes; modalités de l'expression et fonction de la bioluminescence.