Carapace formée de 6 plaques calcaires lisses
En forme de cône ouvert (2,5 cm de diamètre moyen)
De couleur blanche ou beigeâtre
Court ergot tranchant sur le bord supérieur
Ivory barnacle, american balane (GB)
Balanus eburneus Gould, 1841
Balanus democraticus DeKay, 1844
Atlantique Ouest, puis cosmopolite (mers tempérées et tropicales)
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française], ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises], ● Caraïbes, ● Indo-Pacifique, ● Atlantique Nord-OuestOriginaire de l'Atlantique Ouest (Amérique du Nord, du Maine à la Caroline du Sud, Caraïbes et nord de l'Amérique du Sud jusqu'au Brésil), la balane ivoire a été introduite en Europe de l'Ouest par l'intermédiaire des bateaux (Pilsbry 1916). Elle a également envahi la Méditerranée, la mer Noire, la mer Caspienne, l'océan Indien, le Japon (noté en 1950) et Hawaï (noté en 1929 à Pearl Harbor), ainsi que d'autres îles du Pacifique.
C'est un crustacé sessile* qui vit fixé sur différents types de supports : la roche, mais aussi les coquilles de mollusques ou les carapaces de crustacés, plus artificiellement sur le bois (racines dans les mangroves, par exemple), les bouées ou les coques de bateaux.
La balane ivoire s'installe en importantes bandes compactes, souvent parallèlement au niveau haut de la zone des marées. Elle est présente de la surface jusqu'à 35 m de profondeur. Elle supporte les changements importants de salinité. Elle vit donc également dans les eaux saumâtres et les estuaires.
La carapace de la balane ivoire est composée de 6 plaques calcaires lisses et poreuses, avec parfois quelques rainures peu profondes. Elles sont disposées symétriquement et forment un petit cône (2 à 3 cm de diamètre et de hauteur), parfois un cylindre. Elles sont recouvertes d'une cuticule* beigeâtre ou blanche. La suture entre les plaques est ouverte à la base. Les plaques rostrales sont larges et débordent sur les plaques latérales.
Le haut du cône, largement ouvert, peut être fermé par un opercule en losange. Cet opercule est formé de 4 plaques triangulaires : les plaques arrière sont finement ciselées ; les plaques avant n'ont pas de pointe tranchante. Le passage créé permet à l'animal de déployer ses cirres* filtreurs.
Le bord supérieur de ces plaques, terminé par une sorte de court ergot, est très tranchant. La base est calcifiée.
Amphibalanus improvisus, une autre espèce invasive de balane, possède une coquille calcaire, lisse, en forme de cône, à ouverture étroite. La base est en forme d'étoile.
Amphibalanus amphitrite Darwin, 1854 et Balanus reticulatus Utinomi, 1967 sont très ressemblantes. Cependant, elles sont rayées dans la longueur, sans éperon sur le bord supérieur.
Comme tous les cirripèdes, la balane ivoire est suspensivore* : elle se nourrit de particules en suspension dans la colonne d'eau. Elle capte ces particules au moyen de ses cirres* déployés qui les ramènent ensuite vers la bouche. C’est pour cette raison qu'elle vit le long des côtes battues.
Elle supporte très bien les changements de température et le manque d'eau. Elle reste alors refermée, en attendant quelques gouttes d'eau. Elle peut même se contenter de l'oxygène de l'air.
Toutes les espèces du super-ordre Thoraciques sont hermaphrodites. La fécondation croisée est favorisée par le grand nombre d'individus situés à proximité les uns des autres. Les spermatozoïdes sont déposés dans un animal voisin, en utilisant un long tube pour atteindre les œufs. Les œufs fécondés restent dans la cavité générale jusqu'à éclosion, puis les larves sont libérées. Elles s'appellent nauplius* et sont typiques des crustacés. C'est d'ailleurs ce qui a conduit à classer les balanes dans cet embranchement. Les larves passent par six stades avant de se stabiliser : elles se fixent par la tête, perdent leur abdomen et édifient une muraille faite de plaques calcaires.
Très souvent, les balanes se fixent sur des coquilles de moules puisqu'elles partagent la même zone de vie. Cela est vrai aussi pour d'autres organismes habitant les zones battues.
En 2009, au Brésil, un recensement des différentes espèces de balanes présentes (70 environ) a été effectué. Il permet de noter que là, Amphibalanus eburneus s'est plutôt installé dans les estuaires, dans une amplitude de profondeur assez large. Cette balane se fixe sur les racines de la mangrove, sur les coquilles d'huîtres et de moules, sur des pierres ou des coquilles vides dans des zones de sédiment. L'expansion de cette espèce tout au long des côtes brésiliennes s'est faite via les coques de bateaux.
Les scientifiques ne sont pas tous d'accord sur le nom d'espèce Amphibalanus eburneus : certains continuent à l'appeler Balanus eburneus.
La balane ivoire appartient aux "salissures marines", c'est à dire un ensemble d'organismes qui se fixent à la coque des bateaux, nécessitant alors un entretien de celle-ci.
La longévité de cette balane reste encore inconnue.
Balane : directement issu du nom scientifique.
Amphi : préfixe grec = autour et balanus : du grec [balan] = gland, châtaigne. Les balanes vivent enfermées (comme dans un gland),
eburneus : du latin [eburneus] = d'ivoire.
Numéro d'entrée WoRMS : 421138
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Arthropoda | Arthropodes | Animaux invertébrés au corps segmenté, articulé, pourvu d’appendices articulés, et couvert d’une cuticule rigide constituant leur exosquelette. |
Sous-embranchement | Crustacea | Crustacés | Arthropodes à exosquelette chitineux, souvent imprégné de carbonate de calcium, ayant deux paires d'antennes. |
Classe | Maxillopoda | Maxillopodes | Absence d'appendices abdominaux. 6 segments thoraciques maximum, 4 segments abdominaux maximum. Carapace réduite. |
Sous-classe | Thecostraca Cirripedia | Thécostracés Cirripèdes | Les Cirripèdes sont des crustacés marins, présentant des stades larvaires (larve nauplius à cornes fronto-latérales ; larve cypris bivalve) et un stade adulte pendant lequel ils vivent soit fixés de façon permanente à un substrat, soit adpatés à la vie parasitaire. Leurs paires d'appendices thoraciques biramés sont nommées cirres. |
Super ordre | Thoracica | Thoraciques | Cirripèdes fixés au stade adulte, ayant 6 paires d’appendices thoraciques biramés à l'origine de 24 cirres.. |
Ordre | Sessilia | Sessiles | Cirripèdes dont la carapace est fixée à même le support (roche, bois, coquille, objet quelconque...). |
Sous-ordre | Balanomorpha | Balanomorphes | Groupe des balanes au sens large. |
Famille | Balanidae | Balanidés | |
Genre | Amphibalanus | ||
Espèce | eburneus |
Opercule en losange
L'opercule est formé de 4 plaques en triangle qui se replient à l'intérieur de la carapace : l'orifice ainsi créé permet alors aux cirres* de se déployer.
Les Médes, étang de Berre (13), 10 cm sous la surface
12/05/2008
Opercule ouvert ou fermé
Au premier plan, on ne voit plus que la muraille vide.
Les Médes, étang de Berre (13), 10 cm sous la surface
12/05/2008
Population très dense
Elles sont toutes fixées, très rapprochées, sur une coquille de moule. On comprend bien alors que ce sont des balanes de petite taille.
Les Médes, étang de Berre (13), 10 cm sous la surface
12/05/2008
Détail
On voit très bien les ergots en haut de chaque plaque (en particulier pour les individus du fond de la photo, par contraste).
Les Médes, étang de Berre (13), 10 cm sous la surface
12/05/2008
Rassemblement
Il y a un nombre impressionnant d'individus sur cette coquille. Une densité pareille est assez fréquente.
Les Médes, étang de Berre (13), 10 cm sous la surface
12/05/2008
Opercules fermés
Les opercules sont presque transparents ; les plaques sont, elles, bien blanches.
Les Médes, étang de Berre (13), 10 cm sous la surface
12/05/2008
Sous l'eau, sur des moules
Balanes au repos, les opercules sont ici refermés.
Étang de Berre, Martigues (13), 2 m
16/09/2007
Balane en épibiose et aux cirres détendus
Monsieur (Carcinus aestuarii) promène Madame, un chapeau sur la tête. Cette balane est en pleine action : on devine son panache en train de capter du plancton.
Étang de Berre, Martigues (13), 3 m
30/09/2006
Alimentation
Vue de plusieurs balanes ivoire en période de nutrition. Les cirres qui sortent de la carapace sont en fait les appendices thoraciques d'un petit crustacé, qui lui servent à récolter les particules planctoniques en suspension.
Étang de Berre, Martigues (13), 3 m
30/09/2006
Rédacteur principal : Sylvie DIDIERLAURENT
Vérificateur : Laurent FEY
Responsable régional : Sylvie DIDIERLAURENT
La page d'Amphibalanus eburneus dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN