Poisson-chat

Ameiurus melas | (Rafinesque, 1820)

N° 990

Europe occidentale et Amérique du Nord

Clé d'identification

Tête aplatie avec une large bouche
Quatre paires de barbillons de chaque côté de la bouche
Peau nue et visqueuse

Noms

Autres noms communs français

Chat, greffier, barbicho, barbotte, barbotte noire

Noms communs internationaux

Cat fish, black Bull-head, walking catfish (GB), Pesce gatto (I), Pez gato negro (E), Katzenwels, Schwarzer Katzenwels, Zwergwels (D)

Synonymes du nom scientifique actuel

Ameirus melas (Rafinesque, 1820)
Ameiurus melas melas (Rafinesque, 1820)
Ameiurus vulgaris (Thompson, 1842)
Ictalurus melas (Rafinesque, 1820)
Ictalurus melas melas (Rafinesque, 1820)
Silurus melas Rafinesque, 1820

Distribution géographique

Europe occidentale et Amérique du Nord

Zones DORIS : ● Eau douce d'Europe, ● Atlantique Nord-Ouest

On le rencontre partout en Europe occidentale sauf en Scandinavie. Présent également en Amérique du Nord jusqu'au Mexique.
Partout en France et en Corse, ainsi qu'en Belgique.

Biotope

Il vit posé sur le fond dans les eaux calmes des cours d'eau ou dans les étangs, les eaux stagnantes, turbides et chaudes, les lacs et bras mort des rivières.

Description

C'est un poisson sans écaille, à peau nue et visqueuse. Il mesure généralement de 15 à 20 cm, mais peut atteindre 45 cm maximum pour un poids de 2 kg. Son corps nu est allongé et possède des milliers de cellules sensorielles (les cellules électro-réceptrices) qui sont une particularité de l'espèce. Il a une grosse tête aplatie, une très large bouche avec de grosses lèvres et 8 barbillons, dont 6 pendent, et 2 sont situés derrière les narines. Ses nageoires pectorales possèdent des épines pointues qui sont dangereuses. De même, sa première nageoire dorsale possède un aiguillon piquant. Il présente également une courte nageoire adipeuse (entre la nageoire dorsale et la nageoire caudale). Son dos brun est presque noir ou brun verdâtre, les flancs plus clairs, le ventre blanc jaunâtre.

Espèces ressemblantes

Noturus gyrinus (Mitchill, 1817) : le chat-fou brun
Bagrus docmak (Forsskal, 1775) : il a une grande nageoire dorsale.
Ictalurus furcatus (Valenciennes, 1840) : le poisson chat bleu.
Silurus glanis Linnaeus, 1758 : le silure glane
Ameiurus nebulosus (Lesueur, 1819) : la barbotte brune

Alimentation

Il dévore tout de ce qui est comestible d'origine animale ou végétale que les autres poissons ne mangent pas : des organismes du benthos, des larves, des vers, des œufs de poissons, des alevins et même des poissons aussi grands que lui qu'il mutile en leur mordant la queue. C'est une espèce omnivore et vorace.

Reproduction - Multiplication

Le poisson-chat atteint sa maturité sexuelle vers deux ou trois ans et ne se reproduit que dans une eau d'au moins 18°C.
La reproduction a lieu en mai-juin, en eau peu profonde, très près du bord. La femelle dépose jusqu'à 5 000 œufs dans un nid préparé par le couple géniteur en éliminant les herbes du fond. Mâle et femelle défendent ensuite l'accès jusqu'à l'éclosion des alevins (l'incubation dure dix jours) et surveillent encore quelques jours. Ils se multiplient très vite. Ce ne sont pas de "bons parents" mais ils surveillent leurs œufs jusqu'à l'éclosion. Les alevins restent groupés en boule caractéristique pendant plusieurs semaines.

Vie associée

Parasites connus :
- Proteocephalus ambloplitis : ver plat parasitant l'intestin
- Corallobothrium fimbriatum : ver plat parasitant l'intestin
- Ergasilus versicolor : copépode parasitant les branchies
- Spiroxys sp. : ver plat de l'estomac
- Leptorhynchoides thecatus : ver intestinal (zone du pylore).

Divers biologie

Ameiurus melas est un poisson de fond aux mœurs nocturnes.
Il peut vivre très longtemps hors de l'eau par rapport aux autres poissons (jusqu' à 3 heures). Il peut supporter des températures allant jusqu'à 35-40°C et s'acclimate en période de sécheresse en s'enfouissant dans la vase.
Sa durée de vie est de 6 à 7 ans. Sa peau dépourvue d'écailles lui permet de vivre dans des eaux pauvres en oxygène. En hiver, il s'enfouit dans la vase pour résister au froid quand l'eau descend en dessous de 14°C.
Il a été importé d'Amérique du Nord et a été introduit en France accidentellement en 1871 où il s'est répandu presque partout : les premiers spécimens se seraient échappés du Muséum d'Histoire naturelle, pour rejoindre la Seine proche en empruntant le réseau d'égouts. Le succès de cette introduction prit rapidement des allures de catastrophe écologique dans diverses régions, notamment le sud-ouest et l'ouest de la France. Aujourd'hui, sa présence est devenue beaucoup plus discrète.
Il connaît deux ennemis : le black-bass et le silure.

Au cours de l'été 2007, les poissons-chats du lac du Bourget (Savoie, France) ont été décimés. Depuis, un laboratoire installé à Brest (France) a identifié le virus qui devait sévir également sur ce poisson en août dernier au lac d'Apremont, en Vendée (France).

Informations complémentaires

Un vieux mythe japonais raconte qu'un poisson-chat géant du nom de Namazu, dormant dans les profondeurs de l'océan Pacifique, serait à l'origine des tremblements de terre qui frappent le pays. Ils ont d'ailleurs fait l'objet d'une étude sur leurs comportements anormaux à l'approche des séismes. En effet, d'ordinaire calmes, les poissons-chats deviennent très agités avant les grands cataclysmes. Leur réceptivité aux stimulations électriques et aux vibrations en serait la cause.

Enfin, une société vietnamienne spécialisée dans l'exportation de poissons-chats (Agifish) envisage de transformer leur graisse en carburant pour moteur diesel. En effet, selon cette société, un kilo de graisse de poisson-chat pourrait générer 1,13 litre de biocarburant.

Statuts de conservation et réglementations diverses

Il est interdit par la loi de le transporter vivant et de le relâcher. Le poisson-chat est considéré en France comme un nuisible dont l'éradication est recommandée : Décret n° 85-1189 du 08/11/1985.

Origine des noms

Origine du nom français

Ce poisson de fond dulçaquicole doit son nom aux longs barbillons qui ornent le pourtour de sa bouche.

Origine du nom scientifique

Ameiurus : du grec [a] = privatif, [mei] (meio) = moins, plus petit, [urus] = queue, signifiant littéralement "sans plus petite queue" pour probablement se référer à la courte nageoire adipeuse de ce poisson.
melas : du latin [melas] = taches noires sur la peau ; lui-même dérivé du grec [mél(an)(o)] = noir, noirceur.

Classification

Termes scientifiques Termes en français Descriptif
Embranchement Chordata Chordés Animaux à l’organisation complexe définie par 3 caractères originaux : tube nerveux dorsal, chorde dorsale, et tube digestif ventral. Il existe 3 grands groupes de Chordés : les Tuniciers, les Céphalocordés et les Vertébrés.
Sous-embranchement Vertebrata Vertébrés Chordés possédant une colonne vertébrale et un crâne qui contient la partie antérieure du système nerveux.
Super classe Osteichthyes Ostéichthyens Vertébrés à squelette osseux.
Classe Actinopterygii Actinoptérygiens Ossification du crâne ou du squelette tout entier. Poissons épineux ou à nageoires rayonnées.
Sous-classe Neopterygii Teleostei Néoptérygiens Téléostéens Poissons à arêtes osseuses, présence d’un opercule, écailles minces et imbriquées.
Super ordre Ostariophysi Ostariophysaires
Ordre Siluriformes Siluriformes Cet ordre regroupe l'ensemble des poissons-chats. La grande majorité des 580 espèces de siluriformes vit en eau douce.
Famille Ictaluridae Ictaluridés Mâchoire et corps symétriques, nageoires pelviennes adipeuses, barbillons sur la tête.
Genre Ameiurus
Espèce melas

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