Corallina phoenix J.Ellis & Solander 1786
Penicillus phoenix (J.Ellis & Solander) J.B.de Lamarck 1813
Udotea plumula var. plumula P.L.Crouan & H.M.Crouan 1865
Udotea plumula var. curta P.L.Crouan & H.M.Crouan 1865
Udotea phoenix (Ellis & Solander) P.L.Crouan & H.M.Crouan 1878
Rhipocephalus phoenix f. typica A.Gepp & E.S.Gepp 1905
Atlantique tropical et sub-tropical Ouest
Zones DORIS : ● CaraïbesCette algue est présente dans l'Atlantique tropical et sub-tropical Ouest, du sud de la Floride au nord de la Colombie.
Plus exactement, l’espèce a été décrite dans les pays suivants : Etats-Unis (Floride), Bahamas, Cuba, Hispaniola, Porto Rico, Antilles, Mexique, Belize, Panama, Colombie.
Habitant les substrats* sableux de la zone photique* (de 1 à 50 m de profondeur; dragué à 73 m de profondeur), incluant les prairies marines, l’espèce peut parsemer les herbiers ou s’étendre en vastes peuplements monospécifiques*. Elle peut pousser occasionnellement dans les zones sableuses/rocheuses sur et entre les récifs.
Cette espèce d’algue verte calcifiée (aragonite) de forme oblongue, ressemble à un cône de conifère porté par un petit pédicelle cylindrique, d'où son nom. Sa taille varie entre 6 et 12 cm. Les couronnes de la partie supérieure du stipe* sont composées de filaments fusionnés en petites lames. Les siphons de 200 à 250 microns à leur base s’amincissent vers l’extrémité. Le bulbe est ancré dans le substrat* par une série de rhizoïdes*.
Il existe trois morphotypes* de croissance : la forme phoenix avec un cône qui ressemble aux cônes femelles de cèdres, la forme brevifolius avec un cône long et cylindrique et des lames serrées et la forme longifolius avec les lames longues et le bout du cône plus aplani. C'est la chlorophylle*, pigment principal, qui lui donne sa couleur verte à vert-blanchâtre.
Confusion possible avec Rhipocephalus oblongus (Decaisne) Kützing qui diffère par les filaments de ses lames qui ne sont pas soudés latéralement.
Cette algue est autotrophe* photosynthétique* : elle élabore sa matière organique à partir du dioxyde de carbone, de minéraux et de lumière, grâce à des pigments qui lui permettent de faire la photosynthèse.
Cette algue se reproduit végétativement par fragmentation et par voie sexuée. L’espèce est dioïque* (mâles et femelles séparés). Lors des phases non fertiles, la coloration des femelles est uniforme le long des lames. La coloration plus claire des marges est un signe de fertilité. Les gamètes* sortent par les siphons non encore calcifiés donnant cet aspect bicolore. Les mâles sont similaires mais les gamétanges* (structures contenant les gamètes) sont de couleur vert clair plutôt que grise chez les femelles. Les gamètes anisogames* (f=200 µm; m=6 µm) sont flagellés* et à flottabilité négative. Après fécondation, ils stoppent rapidement leur mouvement (la motilité étant de 40 à 90 minutes) pour se poser sur le fond.
Rhipocephalus phoenix se protège des animaux marins brouteurs grâce à deux toxines produites dans les tissus : rhipocéphaline et rhipocéphenal (sesquiterpénoïdes). Ces molécules sont toxiques pour bon nombre d’herbivores. C'est notamment prouvé chez les Pomacentridés. Les spicules d’aragonite (CaCO3) participeraient aussi à la défense contre les herbivores.
Rhipocephalus phoenix a un rôle écologique important de stabilisation des sédiments grâce aux réseaux de rhizoïdes* qui ancrent les algues au substrat.
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Chlorophyta | Chlorophytes | Embranchement très vaste et hétérogène de plus de 7000 espèces d'algues vertes. Unicellulaires (flagellées ou non), coloniales, filamenteuses, thalles* siphonés* ou non. Benthiques* et fixées ou planctoniques*. Subaériennes, eaux douces, saumâtres et marines. |
Classe | Ulvophyceae | Ulvophycées | Organismes multicellulaires. Zoïdes et spores possèdent généralement 2 et 4 flagelles respectivement. Cycle de reproduction variable. Habitat essentiellement marin et benthique. |
Ordre | Bryopsidales | Bryopsidales | Thalles* siphonés*. Cycles de reproduction diphasiques*, haplodiplontiques*, algues monogénétiques majoritairement haplontiques (n chromosomes, le genre Codium serait une exception) ou digénétiques*. Majoritairement marines (un genre d'eau douce). |
Famille | Udoteaceae | Udoteacés | |
Genre | Rhipocephalus | ||
Espèce | phoenix |
Pomme de cèdre sous-marine
Cette photo permet de comprendre l'origine du nom commun de cette algue verte.
Cayo largos (Cuba), 15 m
23/04/2009
Forme longifolius
La forme longifolius avec les lames plus écartées et le bout du cône plus aplati.
Cozumel (Mexique)
16/03/2005
Forme brevifolius
La forme est plus allongée et les lames plus serrées.
Mexique
08/2014
A la Guadeloupe
Une preuve que cette algue est présente à la Guadeloupe et donc dans la zone traitée par DORIS.
Guadeloupe
08/03/2007
Habitat
Rhipocephalus phoenix colonise les fond sableux et plutôt peu profonds (15 m) et les herbiers. Elle a toutefois été signalée jusqu'à 50 m au sein de la zone photique (ou euphotique), zone où la lumière du soleil pénètre assez pour entretenir la croissance des végétaux.
Mexique, 15 m
06/08/2012
Vaste peuplement
L’espèce peut s’étendre sur de vastes peuplements monospécifiques*.
Playa del Carmen (Mexique)
30/04/2013
Rôle écologique
Dans les zones à forte densité d'individus, les rhizoides*, sorte de racines, permettent au substrat* d'être maintenu.
Mexique, 15 m
06/08/2012
Protection contre les herbivores
L'algue est relativement bien protégée contre les herbivores grâce à deux toxines produites dans les tissus : rhipocéphaline et rhipocéphenal (sesquiterpénoïdes). Ces molécules sont toxiques pour bon nombre de poissons. Cela est notamment prouvé chez les Pomacentridés comme cette demoiselle bicolore (Stegastes partitus).
Playa del Carmen (Mexique)
30/04/2013
Rédacteur principal : David BEAUNE
Vérificateur : Jean-Michel SUTOUR
Correcteur : Marc VERLAQUE
Responsable régional : Jean-Michel SUTOUR