Base encroûtante rouge, rosée, blanche ou jaune
Polypes bien visibles, blancs à jaunes
Rugueux au toucher
Colonise les gorgones en Méditerranée
Petites masses digitées sur roches en Atlantique
Faux corail rouge, alcyon rose (Bretagne)
Encrusting alcyonarian, false coral (GB), Corallo incrostante, gorgonia rossa falsa (I), Coral incrostante, falso coral (E), Krustenbildende Lederkoralle, Hornkoralle (D)
Parerythropodium coralloides (Pallas, 1766) est encore utilisé dans de nombreuses classifications.
Parerythropodium (Alcyonium) hibernicum
Alcyonium pusillum
Méditerranée, Atlantique, Manche
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française], ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises]Abondant en Méditerranée, Alcyonium coralloides n'est que sporadiquement rencontré sur nos côtes d'Atlantique et de la Manche. Sa limite nord se situe en Ecosse.
En Méditerranée son biotope est le même que celui des gorgones qui lui servent de support tel que celles du genre Eunicella, Paramuricea, Clavata et Lophogorgia, on rencontre plus rarement cette espèce sur l'ascidie du genre Microcosmus ainsi que sur les algues qui forment le coralligène*.
En Atlantique, cet alcyon encroûtant forme principalement des petites masses digitées sur les roches verticales, surplombs et plafonds de grottes à l'abri de la lumière et sous de grandes algues brunes (cystoseires et sargasses).
Il semblerait que la température et la turbidité de l'eau soient les facteurs des variations de l'aspect d'une colonie.
L'alcyon encroûtant forme une colonie rugueuse au toucher par les spicules* de son squelette (aspect sec au toucher). Ces spicules sont petits et fragiles, ils sont également présents dans les polypes. Les polypes quant à eux sont blancs à jaunâtres et peuvent atteindre 5 mm, ils sont bien visibles et proéminents à la surface de la colonie, leur répartition est irrégulière, non ordonnée et certaines zones de la colonie peuvent en être dépourvues. Ces polypes sont plus gros et proéminents que ceux des gorgones qu'ils encroûtent.
En Méditerranée, cet alcyon encroûtant a la stratégie originale de souvent se développer sur la structure ramifiée de certaines gorgones. Ces Gorgonaires sont également des Octocoralliaires caractérisés par la présence d'un squelette ramifié et plus ou moins rigide, alors que l'alcyon encroûtant n'en possède pas. De couleur généralement rouge violacé, il peut être blanc, jaune ou rose en Méditerranée où une forme rampante, bien que rare, est également rencontrée (quelques lobes ne dépassent guère 3 à 4 cm de haut).
En Atlantique cet alcyon encroûte très rarement les gorgones, il forme principalement des petites masses présentant 2 formes :
- soit sous une forme lobée, digitée, dressée, rose clair à polypes blancs (40 mm maximum)
- soit sous une forme plate, rampante, rouge grenat à polypes jaunes ou blancs. Cette forme rouge, bien plus rare, présente souvent des zones dépourvues de polypes.
Il est intéressant de noter que les colonies méditerranéennes vers l'Espagne (Banyuls, Cap Creus, îles Mèdes..), où les eaux sont souvent troubles et les plus froides du bassin occidental en hiver (9° en surface), encroûtent aussi le squelette des gorgones, mais arborent souvent une couleur rose.
Sarcodictyon catenatum plus gélatineux au toucher et dont le substrat* est généralement rocheux, habituellement rouge, quelques fois jaunâtre ou incolore, Méditerranée occidentale et Atlantique Nord-Est.
Il se nourrit de matière en suspension et de plancton déplacés par les courants.
De trois types :
La reproduction sexuée est suivie par une expulsion d'œufs, puis par l'émission de larves nageuses qui se fixeront sur un support pour, si les conditions le permettent, développer une nouvelle colonie par partition du polype-souche né de la larve planula*. Dans sa limite nord (eaux britanniques) toutes les colonies sont femelles, et la reproduction est parthénogénétique*. Dans ce cas, les œufs donnent, après incubation, des larves rampantes, d'où la dissémination réduite et la présence de colonies en taches.
Il y a un développement parasite de cet animal au détriment de l'animal support (les gorgones). Le départ de la colonie se fait sur une partie morte ou nécrosée, celle-ci gagne du terrain et recouvre les polypes urticants des gorgones par un mécanisme que l'on ignore actuellement. Les tissus de la gorgone sont repoussés et son squelette utilisé comme support par la colonie envahissante d'Alcyonium coralloides.
Un petit gastéropode de la famille des Ovulidés, Neosimnia spelta, vit sur les gorgones (Eunicella, Lophogorgia, Paramuricea) et se nourrit de leurs polypes, il semble également consommer les polypes de l'alcyon encroûtant, quand celui-ci parasite son habitat.
Alcyon : Oiseau marin fabuleux, dont la rencontre était un présage de paix et de calme.
Alcyonium dérive du mot ulcyonium défini en 1690 comme une "espèce de polypier marin". L'origine de ce mot est le mot Alcyon, qui désigne un oiseau de mer mythologique dans la Grèce antique.
Par- : de [paris], adj. : dans le sens de : égal à, pareil, apparié, semblable ; -erythro- : de [erythros] = rouge ; -podium : dans le sens de : petite éminence, tertre, petite butte.
coralloides : de [corallium] = corail.
Numéro d'entrée WoRMS : 125332
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Cnidaria | Cnidaires | Organismes aquatiques (marins pour la plupart) libres ou fixés, carnivores, principalement à symétrie radiaire, caractérisés par des cellules urticantes : les cnidocytes. Deux morphologies principales : le polype et la méduse. La larve est une planula. |
Classe | Anthozoa | Anthozoaires | Cnidaires exclusivement marins, solitaires ou coloniaux, uniquement sous la forme polype (jamais de phase méduse dans le cycle de vie). |
Sous-classe | Octocorallia / Alcyonaria | Octocoralliaires / Alcyonaires | Anthozoaires coloniaux, parfois solitaires. Polypes de petite taille à symétrie radiaire d’ordre 8 (8 tentacules portant 2 rangées de pinnules). Exosquelette calcaire ou spicules calcaires ou fibres organiques. |
Ordre | Alcyonacea | Alcyonacés | Octocoralliaires dont les polypes sont enfouis dans un coenosarc épais plus ou moins calcifié. Polypes allongés qui restent accolés les uns aux autres en bouquets. Spicules fusiformes et épineux. Ce groupe renferme les alcyons (ou coraux mous), les gorgones, et les coraux vrais. |
Sous-ordre | Alcyoniina | Alcyoninés / Alcyonides | Coraux mous vrais, ou alcyons. |
Famille | Alcyoniidae | Alcyoniidés | |
Genre | Alcyonium | ||
Espèce | coralloides |
Colonie avec polypes ouverts
Cet alcyonaire recouvre complètement l’animal support (le squelette d'une gorgone).
Côte Bleue, Bouches du Rhône, 30 m
05/2004
Colonie charnue
Quand l’animal a complètement colonisé son support, il devient de plus en plus charnu.
Banyuls (66)
03/06/2000
Colonie charnue et anastomosée
Quand l’animal a complètement colonisé son support, il devient de plus en plus charnu.
Sud Elvine, Côte Bleue (13), 35 m
15/04/2007
Sur gorgone pourpre
Cet alcyon a parasité et tué une partie des ramifications d’une gorgone pourpre (Paramuricea clavata). La couleur de l’alcyon est ici rose foncé et les polypes blancs présentent comme souvent, une base jaune bien visible sur les polypes rétractés.
Port Cros (83)
21/05/1995
2 colonies, rose et rouge
On peut voir deux grandes colonies de couleurs différentes sur ces gorgones caméléon (Paramuricea clavata), l’une en haut est rose clair, alors que celle du bas de l’image est bien rouge. Si vous cherchez bien, vous découvrirez une autre petite colonie à droite, sur une partie nécrosée de la gorgone.
Iles Mèdes, Costa Brava, Espagne, 32 m
26/08/2005
Forme blanche sur gorgone blanche !
Cette forme blanche, plutôt rare, est ici en train de s'attaquer à une gorgone blanche Eunicella singularis, notez les zones de nécroses présentes sur la gorgone aux extrémités de l'alcyon encroûtant, celles-ci sont aussi visibles sur la branche du haut, pourtant à distance de l'alcyon !
Les Tines, Banyuls (66), 16 m
19/08/2010
Colonie jaune à Marseille
L'Alcyon encroûtant dans sa version jaune est très rare au tour de Marseille.
Marseille (13), 30 m
30/11/2019
Colonie jaune pale en Catalogne
Sans être communes, des colonies de couleur jaune ou blanche sont régulièrement observées sur la Côte Vermeille (Catalogne). Cette colonie s'attaque ici à une gorgone blanche.
Banyuls (66)
2000
Rose pâle, Méditerranée
Individu rose clair ayant totalement encroûté le squelette d’une gorgone blanche (Eunicella singularis). Comparé à une gorgone blanche vivante, vous notez que les polypes sont ici plus gros et plus proéminents.
Escala (Espagne, Costa Brava), 21 m
24/08/2005
Sur Eunicella cavolinii
Alcyonium coralloides sur Eunicella cavolinii en vue d'ensemble sur un tombant de la rade de Marseille.
Marseille (13), 34 m
22/10/2006
Forme digitée, Manche
Colonies roses d'Atlantique sur un substrat dur vertical à l'abri de la lumière directe. Il s'agit ici probablement de Alcyonium hibernicum qui est rose pâle à rose plus soutenu et typiquement lobée et digitée (3 cm max. de hauteur).
Iles Chausey, Manche
07/1994
Beau rose en Manche
Alcyonium coralloides est de couleur rose plus ou moins soutenu en Manche. Il peut s'agir ici de l'espèce ressemblant en Manche Alcyonium hebernicum qui est rose pâle à rose plus soutenu et typiquement lobée et digitée (3 cm max. de hauteur).
Bretagne, St Quay Portrieux, 20 m
06/09/2014
Forme digitée, Côte d'Armor
Cette photo montre la forme libre et pâle de l'alcyon "rose". En Manche, cette espèce est peu fréquente. On peut observer une petite population au Cap Fréhel, beaucoup d'individus à Chausey, et sa présence est signalée à Trébeurden. Ce cliché nous la fait connaître donc maintenant à Ploumanach !
Il s'agit ici très probablement de Alcyonium hibernicum.
Dolmen, Ploumanach (22), 25 m
31/08/2010
Forme digitée, Méditerranée
Plusieurs petites colonies digitées ont été trouvées sous un surplomb peu profond, elles couvraient près d'un mètre carré.
Petit Mornas, Côte Bleue (13), 9 m
17/03/2007
Forme digitée, Méditerranée
Colonies sur substrat pseudo-rocheux (coralligène).
Carry Le Rouet, Bouches du Rhône
04/1993
Polypes
Les polypes font environ 5 mm de long. Clairs et légèrement translucides, ils présentent souvent une base jaune et une dominante violacée sous la couronne des huit tentacules à double rangée de pinnules (caractéristiques communes à tous les Octocoralliaires). Notez que la masse basale présente régulièrement des petites taches jaunes, comme sur cette photo.
Les Rosiers, La Ciotat (13), 16 m
10/2004
Macro !
Cette très belle photo fait ressortir les couleurs vives des polypes.
Marseille (13), 13 m
18/11/2007
Colonie femelle fertile
Chez cet alcyon de jolis œufs orangés sont visibles dans les tissus au pied des polypes. Nous sommes au printemps.
Mejean Est, Côte Bleue (13), 23 m
22/05/2009
Ponte rose
Cette photo de Alcyonium coralloides est exceptionnelle car elle illustre une expulsion d'œufs (il ne s'agit pas de larves). Mais vont-ils être gardés sous la couronne tentaculaire comme chez Clavularia, ou s'en iront-ils dans le plancton ? Nous l'ignorons.
La Ciotat (13)
17/05/2009
Rédacteur principal : Philippe PERRIER
Vérificateur : Frédéric ANDRÉ
Responsable régional : Michel PEAN
La page de Acyonium coralloides dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN