Petite anémone pédonculée de 20 mm de haut
Tentacules relativement longs, effilés et toujours lisses
Deux tentacules directeurs à la base plus blanche de part et autre de la commissure labiale
Commissure labiale fine
Colonne translucide allongée, lisse, avec des cinclides situés au milieu de la colonne
Colonne non distinctement divisée en scapus et capitulum
Petite aiptasie rose (nom proposé pour la variante rose de la façade atlantique)
Fairy anemone (GB), Anemone delle cozze (I)
Actinia hyalina Delle Chiaje, 1822
Actinia pellucida Hollard, 1848
Aiptasiogeton pellucidus (Hollard, 1848)
Sagartia pellucida (Hollard, 1848)
Aiptasiogeton comatus (Andrès, 1881)
Aiptasiogeton pellucidus var. pellucidus Manuel, 1988 (parfois utilisé pour la variante à tentacules roses, Atlantique NE)
Aiptasiogeton pellucidus var. comatus Manuel, 1988 (parfois utilisé pour la variante ocre à rougeâtre, Atlantique NE)
Méditerranée occidentale, Adriatique, Atlantique Nord-Est
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française], ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises]L'anémone des moules Aiptasiogeton hyalinus peut être localement commune en Méditerranée occidentale et dans l'Adriatique notamment dans des lagunes. Elle est présente en Atlantique Nord-Est (Canaries, Madère, Açores, Maroc, Portugal, Espagne, France et sud de l'Angleterre). Elle a aussi été signalée en Israël et en Egypte.
Cette anémone affectionne les estuaires, les lagunes et les eaux saumâtres*. Elle est souvent associée aux moules. Elle se développe sur les petits fonds de 0 à 7 m environ.
Aiptasiogeton hyalinus est une petite anémone discrète ne dépassant guère 20 mm de haut. La taille de la couronne tentaculaire peut atteindre jusqu’à 30 mm de diamètre.
Sa colonne translucide est allongée, lisse, avec des cinclides* situés au milieu de la colonne, peu nombreux et éparpillés. Les cinclides sont des pores par lesquels l'anémone peut émettre des aconties* (filaments blancs et urticants). Sa colonne est non distinctement divisée en scapus* et capitulum*. Des muscles ectodermiques longitudinaux forts sont visibles sous forme de fines bandes dans la partie basse de la colonne. Elle présente un disque pédieux* bien développé d'environ 5 mm de diamètre.
Les tentacules* sont relativement longs, simples, effilés à leur extrémité et toujours lisses. Ils sont au nombre de 60 à 70 mais cela peut aller jusqu’à 96. Les tentacules internes (du côté du disque) sont plus longs que les externes (du côté de la colonne). Ils sont blanchâtres sur environ un tiers de leur longueur à leur base. Deux tentacules (parfois nommé "tentacules directeurs") à la base plus blanche et souvent plus longs, sont situés de part et autre de la commissure labiale. Chez les variantes atlantiques, les tentacules peuvent être rose clair à ocre. Les tentacules des individus de Méditerranée sont le plus souvent blanchâtres.
Le disque oral est nu, il mesure jusqu'à 10 mm de diamètre. Sa coloration translucide varie de l'incolore au verdâtre ou au rougeâtre. Il présente des traces blanches radiaires plus ou moins marquées à mi-distance entre le centre et le bord du disque. Les lèvres de l'ouverture buccale sont fines et rectilignes.
Exaiptasia diaphana (Rapp, 1829), l'aiptasie diaphane, se différencie d'Aiptasiogeton hyalinus par sa couleur brun jaunâtre et ses tentacules en "zigzag".
Diadumene cincta Stephenson, 1925, l'anémone flammée, est le plus souvent de couleur orangée à rose, sa distribution semble restreinte à la mer du Nord et la Manche, néanmoins il existe quelques rares observations en Méditerranée (à valider).
Diadumene lineata (Verrill, 1869), l'anémone asiatique lignée, présente des tentacules translucides de couleur uniforme et une colonne souvent kaki marquée de lignes orangées.
Diadumene cf. leucolena (Verrill, 1866), l'anémone fantôme, est de couleur blanchâtre, verdâtre à saumon clair, elle est toujours translucide. Sa colonne est plus ou moins rayée longitudinalement, fine et allongée. Ses tentacules sont longs, effilés, pointus, lisses ou perlés et parfois tachetés de blanc. Elle porte une soixantaine de tentacules d'aspect inorganisé.
L'anémone des moules est carnivore et utilise les cellules urticantes disposées ses tentacules* pour capturer des proies parmi les invertébrés et poissons de très petite taille ou même à l’état larvaire*.
La reproduction des anémones des moules se produit selon deux modes :
Chez les Aiptasiidés (Aiptasiidae) seuls les genres Aiptasiogeton et Exaiptasia présentent des lacérations basales (reproduction asexuée).
Les moules ne semblent pas souffrir de la présence de ces petites anémones sur leurs coquilles.
Aiptasiogeton est le seul genre de la famille Aiptasiidés (Aiptasiidae) sans algues endosymbiotiques*.
La lacération basale (multiplication végétative) peut être déclenchée lors d'une attaque d'un prédateur comme certains gastéropodes nudibranches.
Les mésentères* basaux sont plus nombreux que les apicaux*. Il y a huit mésentères parfaitement formés et leurs insertions bien visibles. Tous les cycles de mésentères sont fertiles. Les muscles rétracteurs sont réduits. Les aconties* sont bien développées et peuvent être expulsées si l'anémone est dérangée.
Anémone des moules est une traduction du nom commun italien.
Aiptasiogeton : de Aiptasia à la signification inconnue (selon la faune de Perrier fasc IA). Selon Cailleux et Komorn (1981), il y a bien une racine grecque [Aipt-] = qui ne peut suivre, mais pourquoi ? Le nom de genre est dû à Gosse en 1858, qui, écrivant à propos de ce genre, fait une allusion au mot trompette. Et du grec [geitôn] = voisin. Donc genre proche des Aiptasia.
hyalinus : du latin [hyalinus] = qui a la transparence du verre.
Numéro d'entrée WoRMS : 283493
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Cnidaria | Cnidaires | Organismes aquatiques (marins pour la plupart) libres ou fixés, carnivores, principalement à symétrie radiaire, caractérisés par des cellules urticantes : les cnidocytes. Deux morphologies principales : le polype et la méduse. La larve est une planula. |
Classe | Anthozoa | Anthozoaires | Cnidaires exclusivement marins, solitaires ou coloniaux, uniquement sous la forme polype (jamais de phase méduse dans le cycle de vie). |
Ordre | Actiniaria | Actiniaires | Polypes solitaires souvent colorés, en général fixés à un substrat dur par un large disque pédieux. Organismes parfois mobiles. |
Famille | Aiptasiidae | Aiptasiidés | Plusieurs couronnes de tentacules, de nombreux aconties*, six paires de mésentères* complets, colonne non segmentée. |
Genre | Aiptasiogeton | ||
Espèce | hyalinus |
Petite anémone blanchâtre, rose, rougeâtre à ocre
La couleur de cette petite anémone discrète varie en fonction de sa situation géographique : translucide blanchâtre en Méditerranée, souvent rose pâle en Atlantique Nord-Est (Arcachon, Bretagne) et parfois bien plus foncée, rougeâtre à ocre, sur les côtes atlantiques Nord-Est au niveau du Maroc et des îles Canaries.
Trois Frères, La Mède, étang de Berre (13), 4 m
24/07/2021
Petite anémone pas facile à reconnaître à Berre
Aiptasiogeton hyalynus est très présente dans tout l'étang de Berre où elle peut être facilement confondue avec deux autres espèces du genre Diadumene (Diadumene lineata et Diadumene cf. leucolena).
Marignane, étang de Berre (13), 2 m
13/06/2020
Vue latérale
Colonne jaunâtre parcourue de lignes orangées et couronne de tentacules à la base blanche.
La Pointe, Berre l'Etang (13), 2 m
20/06/2020
Disque oral parfois coloré
Le disque oral nu peut être plus ou moins coloré, comme ici en rougeâtre.
Notez en bas à gauche un petit rejeton de coloration identique et sans doute issu d'une lacération basale.
Trois Frères, La Mède, étang de Berre, 6 m
01/08/2020
Variante rose dans l'étang de Berre
Alors que la majorité des individus observés dans l'étang de Berre sont blanchâtres, cette petite anémone montre une coloration rosée, en particulier au bout des ses tentacules. Il faut noter qu'elle était implantée au fond d'un canal prés de la communication avec la mer et où l'eau est plus salée que dans l'étang.
Canal de Marseille au Rhône, port de Jonquières, Martigues, étang de Berre (13), 3,5 m
11/11/2021
Contractée à gauche, ouverte à droite
Dérangée, l'anémone des moules peut se contracter partiellement et ne laisser visible que sa colonne rayée longitudinalement.
Trois Frères, La Mède, étang de Berre (13), 4 m
31/07/2020
Variante à disque oral translucide
Notez les fines lèvres et les deux tentacules directeurs plus longs et plus blanchâtres à leur base que les autres tentacules.
Trois Frères, La Mède, étang de Berre (13), 5 m
06/08/2020
Lacération basale et aconties
La reproduction par lacération basale est bien visible au niveau du disque pédieux à gauche. Au centre de la colonne, des aconties (filaments blancs visibles en bas) sont expulsées par de petits trous placés en série (cinclides).
Trois Frères, La Mède, étang de Berre (13), 5 m
06/08/2020
Multiplication par lacération basale
Chez Aiptasiogeton la reproduction asexuée est très active et se fait par lacération du pied de l'anémone. Il en découle des colonies de clones de couleur identique.
Seuls les genres Aiptasiogeton et Exaiptasia présentent des lacérations basales (reproduction asexuée) chez les Aiptasiidés.
Canal de Marseille au Rhône, port de Jonquières, Martigues, étang de Berre (13), 2 m
11/11/2021
Longue colonne translucide
La colonne est longue et translucide chez cette petite anémone de 2 cm de haut environ.
Sur cette vue latérale, il est plus facile d'observer que les tentacules situés du côté du disque sont plus longs que ceux situés du côté de la colonne.
Petit port de Marignane, étang de Berre (13), 1 m
18/07/2020
Long pied translucide
Notez les mésentères complets qui rejoignent l'entonnoir pharyngien à leur partie supérieure.
Plage des Marettes, Vitrolles, étang de Berre (13), 3 m
12/09/2021
Groupe dense sur des moules
Notez le mélange d'individus identiques de différente taille et qui est sans doute lié à une reproduction végétative.
Plage du Jai, Marignane, étang de Berre (13), 0,5 m, de nuit
24/08/2021
Petites anémones des moules
Les moules (Mytilus galloprovincialis), dont la taille est ici de l'ordre de 5 cm, donnent une meilleure idée de la petitesse de cette anémone (20 mm de long au maximum).
Petit port de Marignane, étang de Berre (13), 1 m
24/09/2020
Deux tentacules directeurs
La taille de l'anémone des moules est très variable, de quelques mm à environ 30 mm de diamètre pour la couronne tentaculaire.
Petit port de Marignane, étang de Berre (13), 1 m
27/06/2020
Sur des moules à Thau
Notez la coloration rougeâtre de cette colonie observée dans l'étang de Thau sur des moules.
Ponton de la Bordelaise, étang de Thau (34), 3 m
07/10/2006
Anémone rose et discrète en Atlantique Nord-Est
La petite taille de cette anémone la rend difficile à observer parmi les nombreux organismes colonisant les petits fonds durs.
Ria d'Etel (56), 8 m
28/10/2009
Variante rose en Bretagne
Cette anémone présente plusieurs variantes de couleur en fonction de sa situation géographique, elle est généralement rose sur la façade atlantique européenne.
Ria d'Etel (56), 8 m
28/10/2009
A Thau
La colonne est nettement visible et les tentacules relativement longs et fins. Les marques blanchâtres radiantes sur le disque oral sont bien visibles ainsi que les deux tentacules directeurs.
Tables de l'école, Thau (34), 6 m
18/10/2009
Sur des moules à Thau
Aiptasiogeton hyalinus peut se fixer sur les coquilles de moules.
La base des tentacules est marquée de larges bandes blanches, les trois quarts restants vers l'extrémité restent plus translucides. La bouche centrale présente des lèvres lisses.
Tables du Lycée, Etang de Thau (34), 4 m
08/05/2010
Sur des ascidies
Aiptasiogeton hyalinus n'est pas systématiquement associée aux moules, elle peut également se développer sur d'autres supports, comme ici sur des ascidies (Ciona robusta).
Balaruc-les-Bains, étang de Thau (34), 1 m
07/10/2006
Rédacteur principal : Frédéric ANDRÉ
Vérificateur : Sylvain LE BRIS
Responsable régional : Frédéric ANDRÉ
Grajales A., Rodriguez E., 2014, Morphological revision of the genus Aiptasia and the family Aiptasiidae (Cnidaria, Actiniaria, Metridioidea), Zootaxa, 3826(1), 55-100.
Grajales A., Rodriguez E., 2016, Elucidating the evolutionary relationships of the Aiptasiidae, a widespread cnidarian–dinoflagellate model system (Cnidaria: Anthozoa: Actiniaria: Metridioidea), Molecular Phylogenetics and Evolution, 94, 252-263.
Ocaña O., den Hartog J.C., 2002, A catalogue of Actiniaria and Corallimorpharia from the Canary islands and from Madeira, Arquipélago, Life and Marine Sciences, 19A, 33-54.
Ocaña O., den Hartog J.C., Brito A., Moro L., Herrera R., Martín J., Ramos A., Ballesteros E., Bacallado J. J., 2015, A survey on Anthozoa and its habitats along the Northwest African coast and some islands: new records, descriptions of new taxa and biogeographical, ecological and taxonomical comments. Part I., Rev.Acad. Canar. Cienc., 27, 9-66.