Anémone des moules

Aiptasiogeton hyalinus | (Delle Chiaje, 1822)

N° 5207

Méditerranée occidentale, Adriatique, Atlantique Nord-Est

Clé d'identification

Petite anémone pédonculée de 20 mm de haut
Tentacules relativement longs, effilés et toujours lisses
Deux tentacules directeurs à la base plus blanche de part et autre de la commissure labiale
Commissure labiale fine
Colonne translucide allongée, lisse, avec des cinclides situés au milieu de la colonne
Colonne non distinctement divisée en scapus et capitulum

Noms

Autres noms communs français

Petite aiptasie rose (nom proposé pour la variante rose de la façade atlantique)

Noms communs internationaux

Fairy anemone (GB), Anemone delle cozze (I)

Synonymes du nom scientifique actuel

Actinia hyalina Delle Chiaje, 1822
Actinia pellucida Hollard, 1848
Aiptasiogeton pellucidus (Hollard, 1848)
Sagartia pellucida (Hollard, 1848)
Aiptasiogeton comatus (Andrès, 1881)
Aiptasiogeton pellucidus var. pellucidus Manuel, 1988 (parfois utilisé pour la variante à tentacules roses, Atlantique NE)
Aiptasiogeton pellucidus var. comatus Manuel, 1988 (parfois utilisé pour la variante ocre à rougeâtre, Atlantique NE)

Distribution géographique

Méditerranée occidentale, Adriatique, Atlantique Nord-Est

Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française], ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises]

L'anémone des moules Aiptasiogeton hyalinus peut être localement commune en Méditerranée occidentale et dans l'Adriatique notamment dans des lagunes. Elle est présente en Atlantique Nord-Est (Canaries, Madère, Açores, Maroc, Portugal, Espagne, France et sud de l'Angleterre). Elle a aussi été signalée en Israël et en Egypte.

Biotope

Cette anémone affectionne les estuaires, les lagunes et les eaux saumâtres*. Elle est souvent associée aux moules. Elle se développe sur les petits fonds de 0 à 7 m environ.

Description

Aiptasiogeton hyalinus est une petite anémone discrète ne dépassant guère 20 mm de haut. La taille de la couronne tentaculaire peut atteindre jusqu’à 30 mm de diamètre.

Sa colonne translucide est allongée, lisse, avec des cinclides* situés au milieu de la colonne, peu nombreux et éparpillés. Les cinclides sont des pores par lesquels l'anémone peut émettre des aconties* (filaments blancs et urticants). Sa colonne est non distinctement divisée en scapus* et capitulum*. Des muscles ectodermiques longitudinaux forts sont visibles sous forme de fines bandes dans la partie basse de la colonne. Elle présente un disque pédieux* bien développé d'environ 5 mm de diamètre.

Les tentacules* sont relativement longs, simples, effilés à leur extrémité et toujours lisses. Ils sont au nombre de 60 à 70 mais cela peut aller jusqu’à 96. Les tentacules internes (du côté du disque) sont plus longs que les externes (du côté de la colonne). Ils sont blanchâtres sur environ un tiers de leur longueur à leur base. Deux tentacules (parfois nommé "tentacules directeurs") à la base plus blanche et souvent plus longs, sont situés de part et autre de la commissure labiale. Chez les variantes atlantiques, les tentacules peuvent être rose clair à ocre. Les tentacules des individus de Méditerranée sont le plus souvent blanchâtres.

Le disque oral est nu, il mesure jusqu'à 10 mm de diamètre. Sa coloration translucide varie de l'incolore au verdâtre ou au rougeâtre. Il présente des traces blanches radiaires plus ou moins marquées à mi-distance entre le centre et le bord du disque. Les lèvres de l'ouverture buccale sont fines et rectilignes.

Espèces ressemblantes

Exaiptasia diaphana (Rapp, 1829), l'aiptasie diaphane, se différencie d'Aiptasiogeton hyalinus par sa couleur brun jaunâtre et ses tentacules en "zigzag".

Diadumene cincta Stephenson, 1925, l'anémone flammée, est le plus souvent de couleur orangée à rose, sa distribution semble restreinte à la mer du Nord et la Manche, néanmoins il existe quelques rares observations en Méditerranée (à valider).

Diadumene lineata (Verrill, 1869), l'anémone asiatique lignée, présente des tentacules translucides de couleur uniforme et une colonne souvent kaki marquée de lignes orangées.

Diadumene cf. leucolena (Verrill, 1866), l'anémone fantôme, est de couleur blanchâtre, verdâtre à saumon clair, elle est toujours translucide. Sa colonne est plus ou moins rayée longitudinalement, fine et allongée. Ses tentacules sont longs, effilés, pointus, lisses ou perlés et parfois tachetés de blanc. Elle porte une soixantaine de tentacules d'aspect inorganisé.

Alimentation

L'anémone des moules est carnivore et utilise les cellules urticantes disposées ses tentacules* pour capturer des proies parmi les invertébrés et poissons de très petite taille ou même à l’état larvaire*.

Reproduction - Multiplication

La reproduction des anémones des moules se produit selon deux modes :

  • mode ovipare* : ce mode est facilité par la formation de colonies. Les polypes* optimisent leurs chances de capter des spermatozoïdes* émis par les congénères voisins et assurent ainsi leur fécondation*.
  • division (multiplication végétative) : chez Aiptasiogeton la reproduction asexuée est très active et se fait par lacération du pied de l'anémone. Il se forme des colonies de clones de couleur identique.

Chez les Aiptasiidés (Aiptasiidae) seuls les genres Aiptasiogeton et Exaiptasia présentent des lacérations basales (reproduction asexuée).

Vie associée

Les moules ne semblent pas souffrir de la présence de ces petites anémones sur leurs coquilles.

Divers biologie

Aiptasiogeton est le seul genre de la famille Aiptasiidés (Aiptasiidae) sans algues endosymbiotiques*.

La lacération basale (multiplication végétative) peut être déclenchée lors d'une attaque d'un prédateur comme certains gastéropodes nudibranches.

Les mésentères* basaux sont plus nombreux que les apicaux*. Il y a huit mésentères parfaitement formés et leurs insertions bien visibles. Tous les cycles de mésentères sont fertiles. Les muscles rétracteurs sont réduits. Les aconties* sont bien développées et peuvent être expulsées si l'anémone est dérangée.

Origine des noms

Origine du nom français

Anémone des moules est une traduction du nom commun italien.

Origine du nom scientifique

Aiptasiogeton : de Aiptasia à la signification inconnue (selon la faune de Perrier fasc IA). Selon Cailleux et Komorn (1981), il y a bien une racine grecque [Aipt-] = qui ne peut suivre, mais pourquoi ? Le nom de genre est dû à Gosse en 1858, qui, écrivant à propos de ce genre, fait une allusion au mot trompette. Et du grec [geitôn] = voisin. Donc genre proche des Aiptasia.

hyalinus : du latin [hyalinus] = qui a la transparence du verre.

Classification

Numéro d'entrée WoRMS : 283493

Termes scientifiques Termes en français Descriptif
Embranchement Cnidaria Cnidaires

Organismes aquatiques (marins pour la plupart) libres ou fixés, carnivores, principalement à symétrie radiaire, caractérisés par des cellules urticantes : les cnidocytes. Deux morphologies principales : le polype et la méduse. La larve est une planula.

Classe Anthozoa Anthozoaires Cnidaires exclusivement marins, solitaires ou coloniaux, uniquement sous la forme polype (jamais de phase méduse dans le cycle de vie).
Ordre Actiniaria Actiniaires Polypes solitaires souvent colorés, en général fixés à un substrat dur par un large disque pédieux. Organismes parfois mobiles.
Famille Aiptasiidae Aiptasiidés Plusieurs couronnes de tentacules, de nombreux aconties*, six paires de mésentères* complets, colonne non segmentée.
Genre Aiptasiogeton
Espèce hyalinus

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