Zoïdes tubulaires sur une ligne fine à l'apparence d'un stolon blanc laiteux
Tube érigé rectiligne ou courbé à intervalle régulier
Petit tube toujours perpendiculaire au substrat et à l'extrémité duquel sort le lophophore
Réseau à maille lâche
Zoïdes de très petite taille (quelques mm au maximum)
Cosmopolite des mers tropicales à tempérées
Zones DORIS : ● Atlantique Nord-Ouest, ● Europe (côtes françaises), ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises], ○ [Méditerranée française], ● Indo-Pacifique, ○ [Mer Rouge], ● CaraïbesLe genre Aetea est présent dans toutes les mers tropicales à tempérées du globe, la majorité des espèces présentent une large distribution.
Vous trouverez ces petits bryozoaires sur d'autres grands bryozoaires (Myriapora spp., Chartella spp....), diverses algues brunes ou rouges, des substrats durs (coquilles vides) et plus rarement sur les feuilles de phanérogames (plantes marines comme la posidonie).
Parmi les grands bryozoaires érigés dans la zone européenne, Pentapora fascialis, Myriapora truncata, Chartella spp. etc., portent de nombreux petits bryozoaires dont Aetea spp. mais aussi Nolella spp., Crisia spp., Scrupocellaria spp..
Les petits bryozoaires Cheilostomes du genre Aetea forment des colonies composées de zoïdes tubulaires adhérant au substrat et collés les uns derrière les autres sur une seule ligne. L'ensemble prenant l'apparence de fins stolons blancs plus ou moins laiteux et entrecroisés sur diverses substrats durs. Ces "stolons", le plus souvent adhérents, mais pas toujours, au substrat, peuvent occasionnellement se ramifier. La maille de ces délicates constructions encroûtantes reste lâche. Chaque zoïde présente une partie distale libre et érigée en forme de petit tube (le péristome) flexible et rectiligne ou plus ou moins courbé suivant l'espèce. La partie basale de chaque zoïde est cylindrique et clairement dilatée sur sa moitié distale.
L'opercule membraneux est terminal, il n' y a pas d'aviculaire* ou de vibraculaire* chez Aetea. Suivant l'espèce, les parois des zoïdes sont lisses, striées de façon concentrique ou finement ponctuées, mais ces critères ne sont pas accessibles à l'œil nu.
Le genre Aetea est représenté par une douzaine d'espèces dans le monde dont la moitié sont présentes sur nos côtes européennes. Un examen microscopique est le plus souvent nécessaire pour identifier l'espèce.
Aetea longicollis (Jullien, 1903) est la plus grande espèce du genre avec quelques mm de longueur (2 à 4 mm) pour son tube érigé. Ce péristome est flexible et rectiligne chez cette espèce. Les parois des zoïdes sont lisses. Méditerranée et Atlantique Nord-Est.
Aetea anguina (Linnaeus, 1758) et Aetea truncata (Landsborough, 1852), toutes deux cosmopolites, sont de très petites espèces de moins d'un mm de hauteur pour leur partie érigée. Aetea anguina, au péristome typiquement courbé en massue, vit en profusion sur diverses algues brunes ou rouges et plus rarement sur les feuilles de posidonie. Aetea truncata vit sur des bryozoaires dressés.
Aetea sica (Couch, 1844) est une espèce très répandue. Les tubes érigés qui naissent d'une dilatation marquée de la partie basale du zoïde mesurent moins de 2 mm de hauteur.
Aetea ligulata Busk, 1852, espèce très répandue.
Aetea lepadiformis Waters, 1906, endémique de Méditerranée.
Aetea capillaris d'Hondt, 1986, est une espèce du Pacifique présente en Nouvelle-Calédonie.
Les Cténostomes Nolella dilatata et Nolella stipata (ex N. gigantea) sont de petits bryozoaires qui présentent aussi de petits tubes érigés (1 à 2 mm), mais ceux-ci sont plus serrés, plus nombreux, de couleur sable ou gris brunâtre.
Comme tous les bryozoaires, c'est un filtreur suspensivore* microphage*. Les diatomées (algues unicellulaires) sont à la base de leur l'alimentation. Les cils des tentacules sont capables de créer des microcourants permettant l'acheminement des particules alimentaires vers la bouche au centre du lophophore* (lequel assure aussi les fonctions de respiration et de nettoyage de la colonie).
Comme tous les bryozoaires, cette espèce est capable de se reproduire de manière sexuée. Les œufs fécondés sont libérés sous forme de larves. Les embryons se développent dans de délicats et évanescents ovisacs (poche contenant les œufs dans les autozoïdes*) et non pas dans des ovicelles. La position de ce sac est variable suivant les espèces. La larve nageuse va ensuite se fixer pour bourgeonner une nouvelle colonie par multiplication asexuée. L'ancestrule du genre Aetea, le zoïde primaire issu de la reproduction sexuée, a l'apparence d'un zoïde ordinaire. La multiplication asexuée peut aussi se faire à partir d'un fragment cassé ou d'un clivage de la colonie.
Aétée est la traduction française de Aetea dans la littérature ancienne francophone.
Aetea : du grec, nom d'une des Neréides (une des familles de nymphes marines), filles de Nérée et de Doris.
Numéro d'entrée WoRMS : 110819
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Bryozoa / Ectoprocta | Bryozoaires / Ectoproctes | Petits animaux coloniaux filtreurs aquatiques fixés à un substrat. Tous les zoïdes sont en continuité physique et issus de bourgeonnement à partir d’un individu unique. Chaque zoïde porte un lophophore rétractile et est abrité dans une logette. |
Classe | Gymnolaemata | Gymnolèmes | Colonies polymorphes. Les zoïdes sont cylindriques ou aplatis, les lophophores circulaires. Les parois peuvent être calcifiées ou non. Presque tous marins. |
Ordre | Cheilostomatida | Cheilostomes | Bryozoaires calcifiés, zoïdes* en forme de boîte obturée par un opercule à charnière. Gymnolèmes les plus nombreux et les plus diversifiés des régions littorales, souples à rigides. Groupe au polymorphisme marqué où l’on trouve des individus différenciés (aviculaires, vibraculaires, ovicelles globuleux…). |
Sous-ordre | Inovicellina | ||
Famille | Aeteoidea/Aeteidae | Aétéoidés/Aétéidés | Colonies composées de zoïdes tubulaires adhérent au substrat et organisées le long de fins stolons. Chaque zoïde présente une partie distale libre et érigée en forme de petit tube courbé ou rectiligne. |
Genre | Aetea | ||
Espèce | spp. |
Petits tubes érigés le long d'un fin stolon
Le long d'un fin stolon blanc, à intervalle régulier, un petit tube cylindrique et souple est érigé perpendiculairement au substrat. Ici ce tube, le péristome, est bien rectiligne et mesure environ 2 mm, il pourrait donc s'agir de Aetea sica ou de Aetea longicollis.
Notez le renflement caractéristique de la moitié distale de la zone rampante de chaque zoïde.
Barge de Carro (13), 35 m
01/08/2009
Dans une coquille morte
Dans cette coquille morte de Pinna nobilis, la grande nacre de Méditerranée, un grand nombre de bryozoaires sont venus occuper l'espace, dont ces discrètes lignes blanches d'Aetea sp.
Barge de Carro (13), 35 m
01/08/2009
Petite espèce d'Aetea sur une feuille de posidonie
En compagnie, à droite, de Electra posidoniae.
Observez bien, vous découvrirez le lophophore déployé au bout de certains péristomes* (petits tubes érigés).
Sud Corse, 15 m
24/09/2011
Lignes entrecroisées à la maille lâche
Les bryozoaires encroûtants partiellement visibles à droite (orange) et gauche (translucide) donnent une idée de la petitesse de ces lignes unisériés.
Barge de Carro (13), 35 m
01/08/2009
Sur une feuille verte de posidonie
En compagnie du bryozoaire de la posidonie Electra posidoniae.
Les petites flèches jaunes indiquent les colonies de Aetea sp. (Aetea sica ?).
Corse sud, 15 m
24/09/2011
Epiphyte de grands bryozoaires
Sur ce faux corail Myriapora truncata, le réseau lâche de Aetea a recouvert l'ensemble de ce grand bryozoaire.
Barge de Carro (13), 35 m
01/08/2009
Sur Chartella tenella
Sans prélèvement et examen détaillé, il est bien difficile de savoir à quel bryozoaire épiphyte (sans doute Aetea sp. mais l'hypothèse Nolella sp. n'est pas à exclure !) appartiennent les petits tubes érigés et recouvrant une bonne partie des lobes souples de cette chartelle Chartella tenella.
Mongo, Escala, Costa Brava (Espagne), 18 m
08/08/2007
Aetea anguina en Bretagne Sud
Les péristomes érigés de Aetea anguina sont courbés à 90° au niveau de leurs parties terminales, les ouvertures dirigées vers le substrat. Noter le lophophore (12 tentacules) déployé et visible par dessous au centre.
Prélèvements en Ria d'Etel, sur une algue rouge, profondeur 8m (pleine mer), photo sous loupe binoculaire x40.
Ria d'Etel (56), 8 m (prélèvement)
07/04/2013
Aetea anguina, détail du péristome
A gauche sur la photo, le cuilleron qui termine le péristome très allongé est aperçu ici par sa face postérieure, celle opposée à l'ouverture operculée par où sort le lophophore. Cette partie terminale du péristome est finement granuleuse (flèche bleue) alors que plus bas le tube, plus étroit, est strié perpendiculairement à l'axe du péristome (flèche orange).
Prélèvements en Ria d'Etel, sur une algue rouge, profondeur 8m (pleine mer), photo sous loupe binoculaire x40.
Ria d'Etel (56), 8 m (prélèvement)
07/04/2013
Aspect général d'une zoécie, Aetea longicollis
Le cuilleron qui termine le péristome très allongé, porte l'opercule terminal.
Dessin, modifié et annoté, extrait de :
Jullien J., Calvet L., 1903, Résultats des campagnes scientifiques du prince de Monaco accomplies sur son yacht par Albert 1er prince de Monaco - Fascicule XXIII (23), bryozoaires provenant des campagnes de l'Hirondelle (1886-1888), imprimerie de Monaco, 188 pages & 18 planches.
Albert 1er prince de Monaco, bryozoaires Pl. II
Reproduction de documents anciens
1903
Dessins anciens de trois espèces
4 & 5 : Aetea anguina
6 & 7 : Aetea recta (actuellement renommée Aetea sica)
8-10 : Aetea truncata (11 : variante naine, 12 : portion de la partie rampante)
Extrait de : Hincks Th., 1880, A HISTORY OF THE BRITISH MARINE POLYZOA vol I & II, John Van Voorst, Paternoster Row., London.
Hincks Thomas
Reproduction de documents anciens
1880
Rédacteur principal : Frédéric ANDRÉ
Vérificateur : Véronique LAMARE
Responsable régional : Frédéric ANDRÉ
La page sur le genre Aetea sur le site de référence Bryozoa.net