Méduse transparente, délicate
20 cm de diamètre maximum
Nombreux canaux radiaires centrifuges de couleur blanche à bleu pâle
Très nombreux tentacules blancs fins, longs et tortillonnés
Bouche blanche centrale bien visible
Dépression en entonnoir au dessus de la bouche
Aequorée
Glass jelly (GB), Lampekapje (NL)
Mer du Nord, Manche, océan Atlantique Nord
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises]La distribution de cette méduse s'étend de la Norvège à la Bretagne. Aequorea vitrina est une méduse plutôt "nordique". Elle est notamment très fréquente en mer du Nord.
Cette méduse est pélagique. On la trouvera dans les eaux côtières plutôt fraîches de l'Europe du nord où l'apport en zooplancton est important. Le polype, lui, est benthique.
Aequorea vitrina est une méduse transparente, dont l'ombrelle mesure de 5 à 20 cm de diamètre, ce qui est inhabituellement grand pour une hydroméduse. Elle est caractérisée par un grand nombre de canaux radiaires de couleur blanchâtre à bleu pâle qui parcourent l'endoderme de manière centrifuge de l'estomac vers le bord de l'ombrelle, où s'enracinent de très nombreux tentacules fins et longs. On en compte 4 par canal radiaire, finement tortillonnés et plus épais à leur base. Leur taille peut atteindre 4 fois le diamètre de l'ombrelle. Au centre, la bouche blanche est bien visible. Au dessus de la bouche, l'endoderme présente une légère dépression en entonnoir.
La phase polype, benthique, est très petite et non observable directement par le plongeur.
Aequorea forskalea, méduse de plus grande taille et dont les canaux radiaires sont bleus ou brun foncé.
Cette méduse vorace se nourrit de petits crustacés du zooplancton qu'elle capture grâce aux cnidocytes qui garnissent ses tentacules. Après capture, ceux-ci sont rétractés et le zooplancton est recueilli par la bouche, très mobile. Elle capture également des proies plus grosses comme d'autres méduses, et des cténaires au moyen de sa bouche grande ouverte. La digestion est externe, grâce à des enzymes sécrétés au sein de la cavité gastrique, puis les restes non digérés sont rejetés par la bouche.
Aequorea vitrina est une hydroméduse, c'est-à-dire que son cycle de reproduction passe par une phase polype. Cette alternance de phases est caractéristique de l'immense majorité des hydrozoaires. Le polype bourgeonne des méduses mâles et femelles, qui émettent dans l'eau les deux types de gamètes. Après fécondation, la larve planula pélagique tombe sur le fond et redonne une nouvelle colonie de polypes. Ce cycle est donc classiquement asexué puis sexué.
Bien qu'il s'agisse d'une hydroméduse, le velum (voile sous-ombrellaire caractéristique des hydroméduses) n'est pas observable. Cette absence de velum, qui en temps normal, tend à rigidifier la méduse, a certainement permis à celle-ci d'atteindre cette taille très inhabituelle.
Les leptoméduses de la famille des Aequoreidae sont des méduses luminescentes et fluorescentes. Deux protéines ont pu être extraites de leurs tissus: La GFP (Green Fluorescent Protein) est responsable de la fluorescence, et l'aéquorine, de la luminescence. Ces deux protéines fonctionnent de manière couplée et ont aujourd'hui de nombreuses applications en biologie cellulaire (embryologie, pharmacologie, etc). Ces phénomènes sont en général peu visibles en plongée.
C'est une méduse délicate et très fragile qui se déchire facilement face au plongeur maladroit.
Traduction directe du nom scientifique.
Aequorea : du latin [aequorea] = marine, ou maritime.
vitrina : du latin [vitr-] = comme du verre.
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Cnidaria | Cnidaires | Organismes aquatiques (marins pour la plupart) libres ou fixés, carnivores, principalement à symétrie radiaire, caractérisés par des cellules urticantes : les cnidocytes. Deux morphologies principales : le polype et la méduse. La larve est une planula. |
Classe | Hydrozoa | Hydrozoaires | Cnidaires dont le cycle de vie est alterné, mais de façon inconstante, par deux phases différentes : le polype et la méduse. Présence d’un velum dans la méduse (dite craspédote), gonades ectodermiques, perte des septes, perte des cnidocytes endodermiques. Coloniaux ou solitaires. Quelques espèces d’eau douce. |
Sous-classe | Hydroidolina | Hydroïdes | Hydrozoaires dont le cycle de vie présente toujours une phase polype. |
Ordre | Leptothecata / Leptomedusa | Leptothécates / Leptoméduses | Hydroïdes coloniaux dont les polypes sont protégés par une enveloppe chitineuse, la thèque. Méduses (quand elles existent) aplaties, parfois de grande taille, portant des statocystes sur le bord de l’ombrelle, et des gonades sur les canaux radiaires. |
Famille | Aequoreidae | Aéquoréidés | |
Genre | Aequorea | ||
Espèce | vitrina |
Equorée en vue latérale
Une équorée a rétracté ses nombreux tentacules blancs qui présentent alors une forme tortillonnée. L'ex-ombrelle, ectodermique, est transparente. L'endoderme, lui, est parcouru par les canaux radiaires de la bouche vers le bord de l'ombrelle. Au centre, la bouche, surplombée d'une dépression en entonnoir.
Zélande (Pays-Bas), 8 m
07/2006
Equorée, ombrelle contractée
Une équorée a rétracté ses nombreux tentacules blancs qui présentent alors une forme tortillonnée. L'ex-ombrelle, ectodermique, est transparente. L'endoderme, lui, est parcouru par les canaux radiaires de la bouche vers le bord de l'ombrelle. Au centre, la bouche, surplombée d'une dépression en entonnoir.
Zélande (Pays-Bas), 8 m
07/2006
Nutrition, phase 1
En période de chasse, l'équorée étend ses tentacules qui peuvent atteindre 80 cm de long. Ils sont alors plus fins. La base des tentacules est plus épaisse.
Ici la méduse est en phase de repos, l'ombrelle ne se contractant que rarement. Elle a alors un aspect conique.
Zélande (Pays-Bas), 8 m
07/2006
Nutrition, phase 2
En période de nutrition, après la collecte du zooplancton, les tentacules sont rétractés et tortillonnés, et les petites proies sont amenées vers la bouche via les tentacules. On voit bien sur cette photo 3 captures. La bouche est très mobile et apparaît alors excentrée, ici vers la gauche.
Ici elle vient de contracter son ombrelle, ce qui lui donne un aspect hémisphérique.
On devine les propriétés luminescentes de la méduse lorsqu'elle est éclairée.
Zélande (Pays-Bas), 8 m
07/2006
Bouche
Vue sous-ombrellaire; les tentacules, les canaux radiaires et la bouche centrale sont bien visibles.
Den Osse (Pays-Bas), 5 m
02/07/2005
Vorace...
Cette équorée a avalé une dizaine de Beroe gracilis !!
Den Osse (Pays-Bas), 4 m
02/07/2005
Entonnoir
Sur cette photo, l'entonnoir qui surplombe la bouche est bien visible.
Zélande (Pays-Bas), 5 m
12/08/2005
Luminescence
On devine les propriétés fluorescentes et luminescentes de la méduse lorsqu'elle est éclairée.
Ici les nombreux tentacules sont étalés dans toutes les directions afin d'attraper le plus de proies possible. Aequorea vitrina est une méduse vorace.
Zélande (Pays-Bas), 8 m
07/2006
Rédacteur principal : Frédéric ZIEMSKI
Correcteur : Vincent MARAN
Responsable régional : Frédéric ZIEMSKI
Mills, C.E. 1999-present. Bioluminescence of Aequorea, a hydromedusa. Electronic internet document available at http://faculty.washington.edu/cemills/Aequorea.html. Published by the author, web page established June 1999, last d (see date at end of page).