Anémone solitaire rouge vif, plus rarement brune ou verte
Colonne cylindrique de 5 à 7 cm de diamètre et jusqu'à 7 cm de hauteur
Base de la colonne élargie et liserée de bleu
Disque oral de 3 cm de diamètre avec 200 tentacules
Tentacules souvent rétractés dans la colonne qui ressemble alors à une tomate
Anémone-tomate, actinie rouge, actinie chevaline, actinie commune, cubasseau
Beadlet anemone (GB), Tomate marino (E), Tomáquet de mar (Catalan), Attinia rossa, pomodoro di mare, cazzo rosso (I), Morango-do-mar (P), Pferdeaktinie, Purpurrose, Erdbeerrose (D), Paarde-anemoon, rode paardenanemoon, gewone zeeanemoon, gemeene zeeanemoon (NL), Hepomerivuokko (F)
Actinia equina mediterranea Schmidt, 1971
Actinia schmidti Monteiro, Sole-Cava & Thorpe, 1997
Méditerranée
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française]L'anémone tomate Actina mediterranea est commune en Méditerranée et dans le proche Atlantique (Portugal).
Actinia mediterranea est une espèce benthique*, fixée au rocher par sa base en forme de ventouse. Elle se rencontre sur les rochers, les digues et affectionne les quais des ports, depuis la surface jusqu'à environ 2 m de profondeur. Elle peut être émergée à marée basse.
Actinia mediterranea est une anémone de mer solitaire, même si parfois on peut la trouver à proximité de congénères. Elle est de couleur rouge vif, plus rarement brune ou verte. Sa colonne (ou pied) est cylindrique, molle et lisse, d'un diamètre qui peut atteindre 5 à 7 cm et jusqu'à 7 cm de hauteur. La base de cette colonne est souvent élargie et liserée de bleu. Le disque oral mesure jusqu'à 3 cm de diamètre et porte environ 200 tentacules* courts, creux et entièrement rétractiles, disposés en 6 rangées concentriques. Au centre de ce disque s'ouvre sur un orifice à la fois bouche et anus. Sous la couronne de ses tentacules se trouve un anneau de vésicules urticantes, parfois coloré en blanc.
De jour ou lorsque l'anémone est émergée, les tentacules se rétractent dans la colonne qui forme alors une boule et ressemble à une tomate.
Jusque dans les années 80, on ne parlait que d'Actinia equina pour la tomate de mer que l'on rencontrait sur les côtes européennes atlantiques, en Méditerranée, en Afrique du Nord, dans les îles au large de l'Afrique et même en Afrique du Sud. Aujourd'hui, les analyses génétiques ont montré qu'il existe en fait plusieurs espèces indiscernables sur photos et qui ne cohabitent pas :
En Méditerranée on trouve aussi :
Carnivore, la tomate de mer de Méditerranée se nourrit principalement la nuit de toute proie ou autre nourriture animale qui passe à la portée de ses tentacules* urticants : détritus organiques, zooplancton*, invertébrés, poissons. Les proies sont paralysées et amenées à la bouche centrale. Après digestion, les déchets sont rejetés par le même orifice.
Chez la tomate de mer, les sexes sont séparés. Il existe des individus mâles, des individus femelles et des individus asexués. Cette anémone est vivipare* (les petits naissent déjà développés et sans enveloppe).
Les spermatozoïdes* libérés en pleine eau pénètrent dans la cavité gastrique d'une femelle où se déroulent la fécondation et le développement des larves*. Les jeunes individus libérés ont déjà 12 tentacules et s'installent autour de l'anémone-mère.
L'espèce atlantique, Acitina equina, peut également se reproduire par bourgeonnement, ce qui ne semble pas être le cas de A. mediterranea.
Cette espèce est très commune le long des rochers, juste sous la surface, voire hors de l'eau à marée basse (même en Méditerranée il y a des marées de quelques centimètres à quelques dizaines de centimètres).
La tomate de mer mène une vie benthique*, fixée sur les rochers de l'étage médiolittoral* en mode calme et à l'abri de la lumière vive. Elle se fixe par son pied dont la base en forme de ventouse sécrète des produits adhésifs qui renforcent cette fixation. Elle est cependant capable de se déplacer pour s'installer dans un endroit qui lui convient mieux.
Elle déploie ses tentacules* la nuit et reste rétractée en boule la journée. Cependant, quand la mer est agitée et que le ressac est important on peut la trouver épanouie. D'ailleurs si vous rencontrez une tomate de mer rétractée, il suffit de créer un mouvement d'eau en agitant votre main devant elle. Vous verrez l'anémone s'ouvrir, déployer ses plus beaux tentacules et vous permettre ainsi de faire une très belle photo !
Repliée en boule, tentacules rétractés, elle est bien protégée contre le dessèchement. Ceci est accentué par sa haute teneur en mucus qui retient l'eau.
Comme de nombreux cnidaires, la tomate de mer sécrète des substances au pouvoir anti-bactérien.
En aquarium, elle peut vivre jusqu'à 60 ans.
Les tentacules* dépliés sont collants et urticants. Même si les mains ne ressentent rien, il faut, après contact, veiller à ne pas se frotter les yeux ou les lèvres, car ces zones plus sensibles peuvent alors ressentir des brûlures plus ou moins importantes.
Tomate de mer : en référence à sa couleur et à sa forme quand elle est refermée.
De Méditerranée pour préciser sa distribution géographique et pour la différencier de celle d'Atlantique.
Actinia : du grec [aktis, aktinos] = rayon. Animal à tentacules disposés de façon rayonnante.
mediterranea : de Méditerranée.
Le nom précédent, A. schmidti : en hommage au biologiste allemand Hajo Schmidt, pour ses travaux sur les Actinia d'Europe en 1971-1972 et notamment sa description de Actinia equina mediterranea devenue aujourd'hui A. mediterranea.
Numéro d'entrée WoRMS : 854459
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Cnidaria | Cnidaires | Organismes aquatiques (marins pour la plupart) libres ou fixés, carnivores, principalement à symétrie radiaire, caractérisés par des cellules urticantes : les cnidocytes. Deux morphologies principales : le polype et la méduse. La larve est une planula. |
Classe | Anthozoa | Anthozoaires | Cnidaires exclusivement marins, solitaires ou coloniaux, uniquement sous la forme polype (jamais de phase méduse dans le cycle de vie). |
Sous-classe | Hexacorallia / Zoantharia | Hexacoralliaires / Zoanthaires | Anthozoaires coloniaux ou solitaires, tentacules lisses, polypes à symétrie d’ordre 6. |
Ordre | Actiniaria | Actiniaires | Polypes solitaires souvent colorés, en général fixés à un substrat dur par un large disque pédieux. Organismes parfois mobiles. |
Sous-ordre | Enthemonae | ||
Famille | Actiniidae | Actiniidés | |
Genre | Actinia | ||
Espèce | mediterranea |
Disque oral
Le disque oral porte 200 tentacules. La bouche apparaît au centre. Elle sert également d'anus.
Carro, Côte Bleue (13), 0,5 m
27/03/2011
Anneau blanc
Parfois un anneau blanc est visible à la base des tentacules.
Méjan, Côte Bleue (13), 0,50 m
10/08/2008
Tomate
Cette photo illustre pourquoi cette espèce est appelée tomate de mer !
Ste Catherine, Banyuls-sur-Mer (66), 1 m
13/09/2020
Liseré bleu
Sur cette tomate de mer à peine émergée, on distingue le liseré bleu à la base du pied.
Cap Corse (2B), 0,20 m
10/04/2010
Forme ouverte
Ouverte, protégée par un résidu d’eau dans un creux de rocher.
Carro (13), 0 m
11/03/2006
Semi fermée
Cette anémone-tomate est en train de se refermer.
La Ciotat (13), 2 m
07/07/2012
Prédation
Une anémone-tomate se régale d'une méduse pélagie bien plus grosse qu'elle.
Marseille (13), 0,5 m, de nuit
20/11/2019
En colonie
Colonie d’anémones-tomates à fleur d’eau.
Golfe de Sagone (2A), 0 m
13/08/2005
Colonie
Pas la peine d'avoir du matériel de prise de vues sous-marines pour capter l'anémone-tomate. Les tentacules sont sortis dès que l'anémone est en contact avec l'eau.
Agay (83), port de Lolo
29/03/2009
Variation de couleur ?
Ces individus photographiés dans l'étang de Berre sont verts ou marron. La colonne des spécimens marron a des lignes pointillées verticales claires. Il s'agit probablement de variations de couleur d'Actinia mediterranea.
Port de Marignane (13), étang de Berre, 1 m
13/06/2020
Rédacteur principal : Sylvain LE BRIS
Vérificateur : Ginette ALLARD
Responsable régional : Véronique LAMARE
Davenport J., Moloney T. V., Kelly J., 2011, Common sea anemones Actinia equina are predominantly sessile intertidal scavengers, Marine Ecology Progress Series, 430, 147-155.
Hutton D. M. C., Smith V. J., 1996, Antibacterial Properties of Isolated Amoebocytes From the Sea Anemone Actinia equina, Biology Bulletin, 191, 441-451.
Monteiro F. A., Solé-Cava A. M., Thorpe J. P., 1997, Extensive genetic divergence between populations of the common intertidal sea anemone Actinia equina from Britain, the Mediterranean and the Cape Verde Islands, Marine Biology, 129, 425-433.
Perrin M. C., Thrope J. P., Solé-cava A. M., 1999, Population structuring, gene dispersal and reproduction in the Actinia equina species group, Oceanography and Marine Biology, 37, 129-152.
Schama R., Solé-Cava A. M., Thorpe J. P., 2005, Genetic divergence between east and west Atlantic populations of Actinia spp. sea anemones (Cnidaria: Actiniidae), Marine Biology, 146, 435-443.
La page d'Actinia mediterranea dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN