Tige ou hampe de 5 cm de haut
Chapeau ou ombrelle en disque de 1 cm de diamètre
Ombrelle à bord lisse
Couleur vert clair à blanc
Ombrelle de mer
Mermaid's cup (GB), Acetabularia (I), Acetabularia (E), Schirmalge (D), Parasolwier (NL)
Acetabularia mediterranea
Madrepora acetabulum (Linnaeus)
Méditerranée
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française]Méditerranée occidentale, orientale (sauf Egypte) et mer Adriatique.
Elle est signalée aussi sur les côtes atlantiques du sud de l'Espagne.
L'acétabulaire préfère les substrats solides (rochers, coquilles, etc…) bénéficiant d'un fort ensoleillement (c'est une algue photophile *). On la trouve donc à faible profondeur (2 à 5 m le plus souvent, plus profond quand les eaux sont claires), le plus souvent sur le haut des rochers.
Elle n'apprécie pas trop l'agitation. Vous la trouverez donc plutôt en zone calme.
L'acétabulaire est une petite espèce appartenant aux algues vertes (Chlorophycées).
Inutile de la chercher en automne ou en hiver, elle n'est visible qu'à la fin du printemps et en été.
Cette particularité de l'acétabulaire vient du fait que cette algue est unicellulaire, c'est-à-dire constituée d'une seule cellule.
Elle vit fixée par ses rhizoïdes* (espèces d'excroissances servant de crampons) sur des supports solides comme des rochers, dans les zones ensoleillées à faible profondeur. Le noyau de la cellule est toujours présent à ce niveau, près des rhizoïdes.
Au printemps, la cellule qui était jusque-là invisible, se met à grandir et à former une espèce de tige verticale appelée la hampe. Cette hampe mesure environ 5 cm de haut chez A. acetabulum.
Lorsque la hampe a atteint sa taille maximale, elle forme un chapeau ou ombrelle en forme de disque creux d'environ 1 cm de diamètre (entre 5 mm et 1,2 cm), à bord lisse.
L'algue est alors bien visible, vert pâle à blanc, bien reconnaissable : la forme du chapeau est caractéristique de l'espèce.
Le chapeau est marqué de stries radiales, car il est en fait constitué de petits sacs liés entre eux, contenant les éléments reproducteurs de l'algue. Ils se détachent à la fin de l'été, et ceux qui seront fécondés donneront peut-être une nouvelle algue après s'être fixés.
Il existe de nombreuses espèces très ressemblantes entre elles, mais Acetabularia acetabulum est la seule à être endémique de Méditerranée. Elle y est abondante et vraiment commune.
On peut citer :
Acetabularia crenulata : le bord de l'ombrelle est crénelé, irrégulier.
Acetabularia dentata : le bord de l'ombrelle est dentelé, le centre de l'ombrelle est plus large
Acetabularia kilneri : chaque sac formant l'ombrelle a l'extrémité arrondie
Acetabularia schenckii : chaque sac formant l'ombrelle a l'extrémité arrondie, et le dessus de l'ombrelle présente des sillons.
Comme toutes les Chlorophytes, les acétabulaires réalisent la photosynthèse, elles sont autotrophes *, c'est-à-dire qu'elles utilisent la lumière comme source d'énergie, pour synthétiser des sucres et se développer, à partir du CO2 dissous dans l'eau.
A la fin de l'été, les sacs remplis de gamètes* se détachent et les gamètes sont libérés dans l'eau. Alors la hampe disparaît également.
Les gamètes mâle et femelle se rencontrent dans l'eau, fusionnent et forment une nouvelle cellule qui doit tomber au fond de l'eau et se fixer dans une zone favorable pour pouvoir se développer et reformer une algue unicellulaire adulte.
A condition d'être patient, on peut trouver l'Elysie timide (Elysia timida, Mollusque Saccoglosse) qui se nourrit de l'acétabulaire durant le printemps et l'été.
Elle ne mesure que quelques millimètres de long et se confond parfaitement avec l'acétabulaire (même couleur).
L'acétabulaire est visible sous sa forme « entière » (hampe + ombrelle) de la fin du printemps à la fin de l'été ; le reste du temps elle est quasiment invisible, car réduite à une seule cellule collée au substrat.
Cette petite algue étant constituée d'une seule grande cellule, elle est un sujet d'étude privilégié par les généticiens.
Elle a notamment été utilisée par Hämmerling en 1953, pour montrer le lien entre le noyau et le cytoplasme * d'une cellule.
De façon plus précise, Hämmerling a réalisé des coupes et des greffes d'acétabulaires de différentes espèces, ce qui lui a permis de comprendre le rôle essentiel du noyau d'une cellule : il est responsable des caractéristiques de l'individu, et de l'espèce ; par exemple ici, la forme de l'ombrelle de l'acétabulaire.
Acétabulaire est la francisation du nom scientifique Acetabularia.
Acetabularia : du latin [acetabulum] qui signifie gobelet, donc « en forme de gobelet » en référence à sa forme de disque creux comme une assiette, ou un gobelet.
Acetabulum répétition du latin [acetabulum].
Numéro d'entrée WoRMS : 494795
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Chlorophyta | Chlorophytes | Embranchement très vaste et hétérogène de plus de 7000 espèces d'algues vertes. Unicellulaires (flagellées ou non), coloniales, filamenteuses, thalles* siphonés* ou non. Benthiques* et fixées ou planctoniques*. Subaériennes, eaux douces, saumâtres et marines. |
Classe | Ulvophyceae | Ulvophycées | Organismes multicellulaires. Zoïdes et spores possèdent généralement 2 et 4 flagelles respectivement. Cycle de reproduction variable. Habitat essentiellement marin et benthique. |
Ordre | Dasycladales | Dasycladales | Sécrètent du calcaire, 1 noyau isolé à la base de la cellule. |
Famille | Polyphysaceae | Polyphysacées | |
Genre | Acetabularia | ||
Espèce | acetabulum |
Vue d'ensemble
Bouquet d'acétabulaires en période de reproduction.
Carry le Rouet (13), L'arche du Moulon, 5 m
27/05/2006
Petite prairie
Acétabulaires dans un herbier de posidonies
Cassis, Anse l'Arène à 5 m de profondeur.
30/07/2017
Petit bouquet
Un joli petit bouquet d'acétabulaires installé sous une roche, à différents stades de développement.
Cap Brun, Toulon, à 1,5m de profonceur
2017/06/16
En développement
En mai : les ombrelles commencent à se développer au bout des longues hampes. Les ombrelles se forment d'abord en forme de gobelets, puis s'étaleront à l'horizontale pour former un disque plat.
Les Lecques (13), 10 m
19/05/2007
Ombrelle striée
Les logettes contenant les éléments reproducteurs de l'algue sont serrées côte à côte, leurs soudures latérales forment des stries radiaires sur l'ombrelle.
Port-Cros (83), 15 m
03/06/2006
Une couleur rougeâtre inhabituelle
Il arrive que cette algue arbore une couleur rougeâtre à l'intérieur de l'ombrelle, durant sa phase de croissance, tandis que la tiges sont blanches.
Mouré rouge (face à la villa Gould), Cannes, 50 cm d'eau
18/04/2022
Détail
Les chapeaux de ces spécimens d'algue sont striés et vont bientôt se détacher pour tenter de créer une nouvelle algue.
Sec de la Gabinière, Porquerolles, 11 m
19/06/2009
A maturité
Un peu plus tard : les petits sacs reproducteurs commencent à se détacher les uns des autres et l'ombrelle va se fendiller puis disparaître progressivement, ne laissant que la hampe visible.
Antibes (06), anse de la Garoupe
10/08/2007
Sous l'ombrelle
Sous l'ombrelle il ya ... des lamelles, comme sous un champignon!
Et aussi une petite Elysie timide.
Cerbère (66), 6 m
05/07/2012
Photophile
Les acétabulaires apprécient les sites ensoleillés à faible profondeur. Ici sur les enrochements du port de Galeria, en compagnie de padines.
Galeria (20), 1 m
23/06/2005
Tiges blanches
Lorsque l'algue est en phase de croissance, ou lorsque les ombrelles se sont détachées, on peut ne remarquer que des tiges blanches.
Ici nous sommes en phase de croissance, et certaines ombrelles sont bien formées déjà.
Port-Cros (83), 8 m
13/05/2012
Rédacteur principal : Magali PERRIN
Vérificateur : Anne PROUZET
Responsable régional : Anne PROUZET
La page sur Acetabularia acetabulum sur le site de référence de DORIS pour les algues : algaeBASE
La page d'Acetabularia acetabulum dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN