Grande étoile circulaire, à large disque central et nombreux bras cylindriques (entre une dizaine et une vingtaine)
Piquants du disque central très courts, presque granuleux et non effilés
Piquants des bras formant des motifs géométriques
Taches allongées claires entre les bras et taches allongées sombres au milieu d’eux
Short-spined Crown of Thorns (GB)
Océan Indien, Pacifique tropical Ouest
Zones DORIS : ● Indo-PacifiqueAcanthaster brevispinus est une espèce rarissime, à la répartition apparemment vaste, mais peut-être discontinue. Les deux endroits où elle a été le plus observée sont les Philippines et le sud du Japon (Kushimoto), mais elle a également été observée en Australie et Indonésie.
Dans l’océan Indien, elle a été vue aux Seychelles sous la forme de la sous-espèce Acanthaster brevispinus seychellensis Jangoux & Aziz, 1984, ainsi qu’à la Réunion.
On sait extrêmement peu de choses sur la répartition et l’habitat de cette espèce, très rarement observée et surtout probablement sous-signalée du fait de la confusion avec sa célèbre espèce-sœur A. planci.
Cette étoile a initialement été décrite comme vivant plus profondément que A. planci et sur des substrats* plus sableux. Elle a en fait depuis été observée à faible profondeur (moins de 15 m), aussi bien sur des récifs que dans des herbiers, et semble assez généraliste : les données sont numériquement insuffisantes et trop contradictoires pour affirmer quoi que ce soit. Elle semble cependant apprécier particulièrement les zones riches en coraux mous.
Acanthaster brevispinus est une grande étoile circulaire, composée d’un disque central large et aplati autour duquel rayonne un grand nombre de bras cylindriques (entre une dizaine et une vingtaine). Elle peut atteindre une cinquantaine de centimètres de diamètre, peut-être plus.
Le disque est densément couvert de petits piquants très courts et émoussés, parmi lesquels se trouvent de très nombreux pédicellaires* en forme de pince, volumineux et vivement colorés (généralement de blanc ou de rouge orangé), ainsi que plusieurs plaques madréporiques* blanches et grossièrement hémisphériques. L’anus est central et réduit. Les bras, pointus, sont quant à eux équipés de longs piquants effilés, en général disposés selon un motif géométrique en losanges, et de longs pédicellaires colorés. Les espaces à l’intérieur de ces losanges sont d’un bleu profond, formant des séries radiales de taches sombres. Les espaces entre les bras sont marqués par un fin réseau de lignes blanches plus ou moins coalescentes, formant de longues lignes claires délimitant bien les bras et remontant jusqu’à mi-disque. Un réseau de très fines lignes du même blanc peut orner discrètement les bras et le disque, selon des motifs grossièrement radiaux.
La coloration semble assez variable, mais on observe généralement que le disque est rouge vif avec des motifs circulaires blancs. Cette coloration vire au violet sur les bras qui se terminent d’un bleu de plus en plus profond, sur lesquels se détachent les piquants, rouges à verdâtres.
La face orale est assez similaire à celle d’A. planci, avec des podia* charnus émergeant des sillons ambulacraires* et une bouche centrale. A l'extrémité des bras se trouvent des podia plus fins, sans ventouse, avec un rôle tactile.
La principale source de confusion pour cette espèce est la proche et très ressemblante Acanthaster planci qui s'en différencie par ses nombreuses épines acérées même sur le disque central. Cette ressemblance avec une espèce aussi célèbre, entraîne sans doute un sous-signalement d’A. brevispinus qui pourrait être moins rare qu’on ne le croit.
Comme beaucoup d’étoiles de mer, cette espèce se nourrit en dévaginant son estomac par la bouche, pour opérer une digestion externe de proies fixes ou trop grosses pour être ingérées directement.
Les scientifiques ont longtemps cru que cette espèce était inféodée aux fonds sableux profonds, où elle se nourrissait de mollusques bivalves (qu’elle consomme effectivement avec appétit en aquarium). Cependant, une étude japonaise a montré que dans la nature sa nourriture favorite était plutôt les coraux mous, notamment ceux de la famille des Nephtheidés (ce qui lui permet effectivement d’avoir une gamme de profondeur plus large, ces coraux étant non photosynthétiques).
Cette espèce semble ignorer les coraux récifaux tant qu’elle trouve sa nourriture favorite, cependant elle a été observée en grande densité à la Réunion consommant des coraux tabulaires à la manière d’A. planci.
Il y a très peu de données sur la reproduction de l'acanthaster à piquants courts. Cependant, comme pour les autres étoiles de mer, les sexes sont sûrement séparés, les gamètes* doivent être libérés dans l'eau et la fécondation doit être externe. La larve* est d’abord planctonique*, et tombe sur le fond au bout de quelque temps.
Des chercheurs australiens ont prouvé que cette espèce pouvait s’hybrider avec A. planci, et donner une descendance fertile.
En dehors de son alimentation, la biologie de cette espèce rarissime est encore très méconnue.
Ses piquants sont probablement venimeux, comme ceux d’A. planci, cependant les toxines n’ont pas fait l’objet d’études dédiées, et on ne sait pas si A. brevispinus est plus ou moins venimeuse que sa congénère.
L'acanthaster à piquants courts, comme les autres échinodermes, se déplace au moyen de ses pieds ou podia*, munis d'une ventouse terminale et actionnés par un véritable système hydraulique : le système aquifère*.
Aucune donnée publiée n’existe sur le potentiel invasif de cette espèce, généralement observée isolée, et très rarement (moins d’une vingtaine de signalements depuis sa description en 1917). Cependant, elle peut parfois être grégaire au Japon, et au moins une invasion a été observée et filmée à la Réunion en 2000, à plus de 40 m de profondeur : les étoiles observées, en grande densité (> 1 individu/m²), consommaient des coraux scléractiniaires à la manière d’A. planci.
Acanthaster à piquants courts, traduction de son épithète spécifique, fait référence à la principale caractéristique qui distingue cette espèce de sa congénère.
Acanthaster : du grec [acanthos] = épine et [aster] = étoile. Le genre signifie donc étoile avec épines.
brevispinus : du latin [brevis] = court, et [spinus] = épine : cette étoile a les piquants du disque central courts.
Numéro d'entrée WoRMS : 213291
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Echinodermata | Echinodermes | Symétrie radiale d'ordre cinq (chez les adultes). Squelette de plaques calcaires bien développé sous le derme. Présence d'un système aquifère auquel appartiennent les podia souvent visibles extérieurement. |
Sous-embranchement | Asterozoa | Astérozoaires | Echinodermes de forme étoilée. Les bras, simples et parfois absents, sont en nombre variable, et contiennent des organes. |
Classe | Asteroidea | Astérides | Organismes en forme d’étoile, libres. 5 à 50 bras, squelette réduit, estomac dévaginable. Ce sont les étoiles de mer. |
Ordre | Valvatida | Valvatides | Etoiles de mer à 5 bras arrondis et souples. Papules* respiratoires réparties sur la face dorsale. |
Famille | Acanthasteridae | Acanthastéridés | |
Genre | Acanthaster | ||
Espèce | brevispinus |
Rare observation de Acanthaster brevispinus aux Philippines
Cette étoile de mer du genre Acanthaster a des piquants longs uniquement sur les bras, et peu pointus.
Malapascua, Philippines, 7 m, de nuit
05/12/2016
Peu dangereuse pour les récifs
Contrairement à sa cousine Acanthaster planci qui se nourrit de coraux durs, A. brevispinus préfère les coraux mous.
Malapascua, Philippines, 8 m
11/07/2019
Espèce rare
Acanthaster brevispinus est une espèce rarissime, à la répartition apparemment vaste, mais peut-être discontinue. Les deux endroits où elle a été le plus observée sont les Philippines et le sud du Japon (Kushimoto), mais elle a également été observée en Australie, en Indonésie, aux Seychelles et à la Réunion.
Malapascua, Philippines, 15 m
16/11/2018
Rédacteur principal : Frédéric DUCARME
Responsable régional : Sylvain LE BRIS
Fisher W.K., 1917, New starfishes from the Philippines and Celebes, Proceedings of the Biological Society of Washington, 30, 89-93.
Haszprunar G., Vogler C., Wörheide G., 2017, Persistent Gaps of Knowledge for Naming and Distinguishing Multiple Species of Crown-of-Thorns-Seastar in the Acanthaster planci Species Complex, Diversity, 9(2), 22.
Jangoux M., Aziz. A, 1984, Les astérides (Echinodermes) du centre-ouest de l'océan Indien (Seychelles, Maldives et iles Mineures), Bulletin du Museum National d'Histoire Naturelle, Paris ser. 6(A)4, 857-884.
Lucas J.S., Jones M.M, 1976, Hybrid crown-of-thorns starfish (Acanthaster planci x A. brevispinus) reared to maturity in the laboratory, Nature, 263, 409-412.
Moran P.J., 1990, Acanthaster planci (L.) : biographical data, Coral Reefs, 9, 95-96.
Pratchett M.S., Caballes C.F., Wilmes J.C., Matthews S., Mellin C., Sweatman H.P.A, Nadler L.E., Brodie J., Thompson C.A., Hoey J., Bos A.R., Byrne M., Messmer V., Valero-Fortunato S., Chen C.C.M., Buck A.C.E, Babcock R.C, Uthicke S., 2017, Thirty Years of Research on Crown-of-thorns Starfish (1986-2016): Scientific Advances and Emerging Opportunities, Diversity, 9(4), 41.
Yuasa H., Higashimura Y., Nomura K., Yasuda N., 2017, Diet of Acanthaster brevispinus, sibling species of the coral-eating crown-of-thorns startfish, Acanthaster planci sensu lato, Bulletin of Marine Science, 93(4), 1009–1010.
La page d'Acanthaster brevispinus dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN