Allure allongée et fusiforme, avec un museau assez pointu
Partie supérieure des flancs marron chocolat, entrecoupée de 7 taches claires
Une tache sombre souvent visible avant et après la dernière tache claire, sur le pédoncule caudal
Une tache sombre sur la partie molle de la dorsale, juste après la partie épineuse
Toujours à proximité d'abris rocheux
Roucaou
Scale-rayed wrasse (GB), Lappira imperiali, tuddu monicu, tordo di fondale (I), Tordo de fondo, tabernero de profundidad, tae rocas (E), Truta-do-alto (P), Stachel-Lippfisch, Schuppenstrahl-Lippfisch (D)
Lutjanus palloni Risso, 1810
Labrus pallidus Nardo, 1824
Acantholabrus couchii Valenciennes in Cuvier & Valenciennes, 1839
Acantholabrus imbricatus Lowe, 1839
Méditerranée occidentale et Atlantique Est
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française], ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises]Présent en Méditerranée occidentale, en mer Ionienne et en Adriatique, ainsi que sur les côtes atlantiques depuis le sud de la Norvège jusqu'au Gabon. Présent également autour de Madère, des Açores et des Canaries.
C'est plutôt un poisson des grands fonds, il vit surtout à plus de 100 m de profondeur, et même jusqu'à plus de 500 m. En plongée autonome il peut heureusement être rencontré à des profondeurs plus modestes : il a été signalé à 18 m de profondeur. Il se rencontre à des profondeurs plus faibles en Europe du Nord. Il affectionne les zones rocheuses car il se tient toujours à proximité de surplombs, de grottes ou d'anfractuosités (biotopes cryptiques*), notamment celles qui s'ouvrent dans les tombants. Un individu de petite taille (15 cm) a cependant déjà été observé dans un récif artificiel installé sur un fond sédimentaire. Certains auteurs signalent aussi la présence d'individus sur des fonds sablo-vaseux profonds : entre 70 et 270 m.
L'acantholabre est un poisson de taille modeste ; il atteint 25 à 30 cm au maximum. Il possède une allure allongée et fusiforme, avec un museau assez pointu. Les yeux possèdent une pupille noire en forme de poire, pointe dirigée vers l'avant, souvent cerclée de jaune. Des petites dents pointues dépassent de sa bouche. Sa robe est parcourue par une bande médiane étroite très claire, beige rosé. Au-dessus de celle-ci, la teinte est marron chocolat, entrecoupée de 7 taches claires, la dernière, sur le pédoncule caudal, étant précédée et suivie par une tache sombre (ces taches semblent moins visibles chez les individus d'Europe du Nord). Sous la bande médiane, une bande plus large, marron clair. Sous celle-ci, une zone blanc nacré étroite au niveau de la tête et plus large au niveau du tronc. La ligne latérale est très arquée et peut présenter une couleur marron chocolat. Sur la partie molle de la dorsale, juste après la partie épineuse, on peut remarquer une tache sombre. Certains individus arborent des teintes verdâtres ou rougeâtres.
Lappanella fasciata fréquente des biotopes* proches mais il est plus petit (15 cm maximum) et il possède une teinte bien moins discrète : rose-orangée.
Ctenolabrus rupestris est plus petit, vit à des profondeurs plus faibles, et possède une coloration plus uniforme, avec seulement une tache noire sur le pédoncule caudal.
Labrus bimaculatus, la coquette femelle possède trois taches foncées qui alternent avec 4 taches blanches sur le dos, dans sa partie postérieure seulement, et le reste de sa robe est plus uniforme et plus orangé.
L'acantholabre est un chasseur d'invertébrés benthiques*.
Les poissons de cette espèce, d'ordinaire solitaires, deviennent grégaires au moment de la reproduction, au printemps.
L'acantholabre est un poisson plutôt solitaire, mais des groupes de 2 à 3 individus ont déjà été observés, comportement à mettre en relation probablement avec la reproduction.
Très farouche, peu de photos de cette espèce sont disponibles (on en recherche notamment en Atlantique !) et il se réfugie très rapidement dans une cachette à l'approche d'un plongeur...
Les premières observations et prises de vues de ce poisson dans le milieu ne datent que de 1988 (par Jo Harmelin), et c'est grâce au sous-marin Cyana de l'IFREMER que certaines informations au sujet de cette espèce ont pu être collectées !
Les observations, sur nos côtes, d'Acantholabrus palloni à "faibles profondeurs" (à moins de 60 m) semblent récentes (années 90). Un suivi régulier devrait permettre de savoir s'il s'agit d'une nouvelle répartition de l'espèce ou si les observations précédentes avaient été lacunaires.
Capturé accidentellement, ce poisson est présenté, mais rarement, sur les étals des poissonniers.
Cette espèce est classée dans la liste rouge 2010 UICN sous le statut LC (Least Concern), soit "préoccupation mineure".
Francisation du nom de genre.
Acantho : du grec [acanthos] = épine. Hypothèse très probable : les poissons de ce genre de Labridés possèdent 4 à 6 épines à la nageoire alors que les espèces des genres proches n'en ont que 3.
labrus : du latin [labrum] qui signifie « lèvre » et fait référence aux lèvres charnues des poissons de cette famille.
palloni : origine inconnue, sans doute en hommage à une personne nommée "Pallon".
Numéro d'entrée WoRMS : 126957
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Chordata | Chordés | Animaux à l’organisation complexe définie par 3 caractères originaux : tube nerveux dorsal, chorde dorsale, et tube digestif ventral. Il existe 3 grands groupes de Chordés : les Tuniciers, les Céphalocordés et les Vertébrés. |
Sous-embranchement | Vertebrata | Vertébrés | Chordés possédant une colonne vertébrale et un crâne qui contient la partie antérieure du système nerveux. |
Super classe | Osteichthyes | Ostéichthyens | Vertébrés à squelette osseux. |
Classe | Actinopterygii | Actinoptérygiens | Ossification du crâne ou du squelette tout entier. Poissons épineux ou à nageoires rayonnées. |
Ordre | Perciformes | Perciformes | Nageoires pelviennes très rapprochées des nageoires pectorales. |
Sous-ordre | Labroidei | Labroïdes | Une seule dorsale, dents molariformes formant un puissant appareil masticatoire. |
Famille | Labridae | Labridés | Lèvres épaisses. |
Genre | Acantholabrus | ||
Espèce | palloni |
Sous le coralligène
Un individu nage sous un surplomb de coralligène du Grand Congloue. Cette photo "historique" est une des premières de cette espèce dans le milieu, elle a illustré l'article scientifique cité dans les références bibliographiques.
Marseille (13), 39 m
12/1989
Environnement cryptique
Cet individu possède une ligne latérale légèrement marquée d'une ligne couleur marron-chocolat. Son environnement montre bien qu'il affectionne les zones rocheuses cryptiques, c'est à dire de type "grottes".
Marseille (13), 28 m
03/12/2006
Parmi les gorgones pourpres
Témoignant d'une présence qui n'est pas trop proche de la surface, des gorgones pourpres (Paramuricea clavata) forment l'environnement de cet acantholabre.
Tiboulen, Marseille (13), 30 m
20/07/2013
7 taches claires
Sur la partie supérieure des flancs de l'acantholabre on peut compter 7 taches claires, les dernières plus ou moins distinctes.
Tiboulen, Marseille (13), 30 m
20/07/2013
Très farouche
Ce poisson est particulièrement farouche, peu facile à photographier.
Tiboulen, Marseille (13), 30 m
20/07/2013
Rédacteur principal : Vincent MARAN
Correcteur : Benjamin GUICHARD
Responsable régional : Frédéric ZIEMSKI
Sartoretto S., Francour P., Harmelin J.-G., et Charbonnel E., 1997, Observations in situ de deux Labridae profonds, Lappannella fasciata et Acantholabrus palloni, en Méditerranée nord-occidentale, Cybium, 21(1), 37-44.
La page sur Acantholabrus palloni sur le site de référence de DORIS pour les poissons : FishBase
La page d'Acantholabrus palloni dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN