Cosmopolite, eaux douces
Zones DORIS : ● Eau douce d'EuropeOriginaire du sud-est des U.S.A. cette espèce a été largement répandue en Asie (Chine), en Afrique (Kenya) et en Europe (Espagne) à des fins d’élevage. En France, elle est bien présente sur la face atlantique du territoire et des populations isolées occupent l’Ile de France, la Bourgogne, l’Hérault, le Gard et le Pas de Calais.
Cette écrevisse est adaptée aux zones humides marécageuses. On la trouve aussi dans des rizières et elle supporte sans dommage des périodes sèches prolongées. Peu exigeante, elle s’accommode de milieux très variés, pourvus de substrats* meubles pour y creuser des terriers très profonds (40 à 100 cm). Les étangs, les canaux et les lacs peu profonds représentent leurs milieux de prédilection.
D’une taille de 10 à 12 cm et d’un poids de 25 g, elle possède une coloration rouge foncé ponctuée de petites taches grises et bleues en face dorsale et rouge vif en face ventrale. Cette espèce ne possède pas de crête médiane sur le rostre et les bords de ce dernier se rétrécissent progressivement des yeux jusqu’à l’apex* (pointe du rostre). Rugueux au toucher, le céphalothorax est marqué par une seule crête post-orbitale. Les sillons branchio-cardiaques se touchent quasiment sur la face supérieure de la carapace. Le carpopodite* (article précédant la pince) porte un ergot proéminent (comme l'écrevisse américaine). De plus, les mâles possèdent un éperon sur le deuxième article de la troisième et quatrième paire de pattes.
Il est difficile de la confondre avec une autre espèce de métropole.
Les écrevisses sont omnivores mais sont surtout opportunistes. Cette espèce consomme beaucoup de végétaux mais elle préfère les mollusques, les larves d’insectes, les vers et autres macroinvertébrés. Son activité alimentaire varie d’ intensité et de nature en fonction de la température.
Contrairement aux autres espèces, l’écrevisse rouge peut se reproduire deux fois dans l’année et cette espèce est mature à 3 mois, alors qu'il faut 2 à 3 ans pour les autres.
Le plaquage, « accouplement », se déroule de la même manière que pour les autres espèces d'écrevisses : le mâle retourne la femelle afin de déposer entre les pattes des spermatophores* (petits sacs collants renfermant les spermatozoïdes). De 200 à 700 ovules sont pondus. Après fécondation les œufs se fixent sur les pléopodes* de l’abdomen de la femelle. Ils ne mettront que quelques semaines pour donner des centaines de juvéniles. Leur croissance est très rapide et ils peuvent atteindre la masse de 10 g en 3 à 4 mois. C’est, pour le moment, l’écrevisse la plus prolifique.
L’écrevisse rouge de Louisiane est très peu exigeante sur la qualité de son milieu et elle supporte d’ailleurs des conditions d’oxygène dissous très défavorables. Bien que son développement soit optimum quand la température de l’eau se situe entre 22 et 25 °C. Elle supporte aussi des conditions extrêmes supérieures à 30 °C, ainsi que des périodes de froid allant jusqu’à -10 °C. Très prolifique, elle est considérée comme un excellent crustacé d’élevage.
Son introduction dans le milieu naturel engendre des dégradations très importantes sur les berges qui sont minées par les terriers.
De plus, elle propage un germe fongique (Aphanomycose) qui est fatal pour les écrevisses autochtones. Ainsi ces dernières résistent peu de temps et c'est une menace pour la biodiversité naturelle des milieux aquatiques. Cette écrevisse est malgré tout un très beau crustacé, très coloré. Son observation reste difficile car les milieux où elle vit sont baignés d’une eau chargée de matières en suspension, ce qui limite la visibilité à quelques dizaines de centimètres. Cependant, des traces sur les berges trahiront sa présence, sous la forme de restes de repas de prédateurs ou encore de terriers à fleur d’eau. Cette espèce est aussi active le jour mais l’aube et le crépuscule sont les plus favorables pour espérer la rencontrer en plongée.
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Arthropoda | Arthropodes | Animaux invertébrés au corps segmenté, articulé, pourvu d’appendices articulés, et couvert d’une cuticule rigide constituant leur exosquelette. |
Sous-embranchement | Crustacea | Crustacés | Arthropodes à exosquelette chitineux, souvent imprégné de carbonate de calcium, ayant deux paires d'antennes. |
Classe | Malacostraca | Malacostracés | 8 segments thoraciques, 6 segments abdominaux. Appendices présents sur le thorax et l’abdomen. |
Sous-classe | Eumalacostraca | Eumalacostracés | Présence d’une carapace recouvrant la tête et tout ou partie du thorax. |
Super ordre | Eucarida | Eucarides | Présence d'un rostre. |
Ordre | Decapoda | Décapodes | La plupart marins et benthiques. Yeux composés pédonculés. Les segments thoraciques sont fusionnés avec la tête pour former le céphalothorax. La première paire de péréiopodes est transformée en pinces. Cinq paires d'appendices locomoteurs (pinces comprises). |
Sous-ordre | Astacidea | Astacoures | Les Astacoures regroupent des crustacés allongés possédant une puissante paire de pinces : homards, langoustines (avec larves) et écrevisses (développement direct). |
Famille | Cambaridae | Cambaridés | |
Genre | Procambarus | ||
Espèce | clarkii |
De face
Peu farouche, elle fait face au plongeur.
10 h, gravière de Moèze (17)
19/07/2007
Devant son terrier
Ecrevisse à l'entrée de son terrier à fleur d'eau.
Gravière de Moèze (17), à l'aube
19/07/2007
Un peu d'air
Ecrevisse de Louisiane récupérant de l'air dans son céphalothorax quand les conditions d'oxygènation de l'eau sont défavorables.
Gravière de Moèze (17), à l'aube
19/07/2007
Détail de la tête
Détails des mandibules et des capteurs sensoriels.
Gravière de Moèze (17)
19/07/2007
La plaquage
Le mâle retourne la femelle sur le dos et l'immobilise le temps de déposer ses spermatophores sur l'abdomen, à proximité des orifices génitaux.
Gravière de Moèze (17), à l'aube
19/07/2007
Rédacteur principal : Mickäel BEJEAN
Vérificateur : Michel KUPFER
Responsable régional : Michel KUPFER