Hydrocaule de couleur brun sombre
Hydrocaule unique rarement ramifié
Ramifications latérales incurvées légèrement en zigzag
Pédicelle présentant jusqu'à une vingtaine d'étranglements
Grande colonie pouvant atteindre 35 cm de haut
Obelia plana
Obelia commissuralis McCrady, 1859
Obelia articulata (A. Agassiz, 1865)
Obelia flabellata (Hincks, 1866)
Obelia borealis Nutting, 1901
Obelia corona Torrey, 1904
Campanularia fasciculata Fraser, 1941
Mer du Nord, Manche, océan Atlantique, Méditerranée
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française], ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises], ● Atlantique Nord-OuestOn peut rencontrer cette colonie sur toutes les côtes britanniques, en mer du Nord, en Manche, au N.E. de l’Atlantique ainsi qu’en Méditerranée. De façon plus détaillée en Atlantique Nord-Ouest : estuaire moyen et maritime du Saint Laurent (Nord et Sud), Côte Nord, Gaspésie, Nouveau-Brunswick, Ile-du-Prince-Edouard.
On trouve Obelia longissima de la zone intertidale à l’étage circalittoral peu profond et souvent dans les eaux saumâtres. Elle se fixe sur les grandes algues et les substrats fermes, notamment en zone portuaire.
Obelia longissima est une colonie de 35 cm de haut maximum qui naît d’un stolon rampant, l'hydrorhize*, et qui s’érige en un long axe principal, l'hydrocaule*, de couleur brun sombre qui vire au marron foncé/noir avec le vieillissement. Le long de cet axe unique rarement ramifié sont implantées des ramifications latérales incurvées qui se divisent en 2 voire en 3 leur conférant un léger aspect en zigzag. Ces ramifications latérales sont de couleurs plus claires que l'axe principal et s’atténuent sur la longueur de la colonie. De même, les nœuds au niveau des jeunes ramifications sont de couleur plus sombre.
Les hydrothèques* sont en forme de cloches allongées et les hydranthes* sont rattachés par un pédicelle qui peut présenter jusqu'à une vingtaine d'étranglements, le pédicelle évoquant alors un empilement d'anneaux.
En plus des autres espèces du genre Obelia (O. geniculata, O. bidentata, O. dichotoma, etc...), il existe de nombreuses espèces d'hydraires d'aspect semblable à Obelia longissima, peu discernables en plongée, étant donnée la taille des polypes. Un examen plus poussé des colonies à la loupe binoculaire voire au microscope est pratiquement toujours requis pour identifier à coup sûr une espèce d'hydraire.
Les polypes nourriciers (gastérozoïdes) ont pour fonction de nourrir l'ensemble de la colonie. Ces polypes possèdent des tentacules classiquement garnis de nombreux cnidocytes*, qui servent à la capture des petites proies du zooplancton. Les nutriments issus de la digestion sont distribués dans toute la colonie grâce à l'hydrocaule* et à l'hydrorhize*.
La reproduction s’effectue grâce aux polypes reproducteurs, les gonozoïdes. Chez Obelia le gonozoïde est formé d'un axe central appelé blastostyle, sur lequel bourgeonnent de minuscules méduses, qui sortent de la gonothèque. Une colonie d'Obelia est soit mâle, soit femelle; toutes les méduses issues d'une même colonie sont donc du même sexe. Ces méduses sont sexuées et émettent dans l'eau les deux types de gamètes. La fécondation a lieu en pleine eau ou dans la cavité sous-ombrellaire des méduses femelles.
Elle produit une larve nageuse pélagique, la planula, qui ira se fixer sur un substrat. Elle s'étire alors en étoile et forme d'abord un hydrorhize. Ensuite, de ce stolon s'élèveront de nouveaux hydrocaules, qui bourgeonneront des méduses, etc...
Obelia longissima est fréquemment fixée sur les grandes algues, notamment les fucales, ou sur les plantes marines.
Cette espèce d'hydraire est fréquemment broutée par certains nudibranches.
Comme cette espèce est fréquemment fixée sur substrat végétal (frondes d'algues diverses) ou animal (carapace de crustacés, valves de mollusques, etc...), on pourra la trouver fréquemment dans les laisses de mer, associée à des fragments de ces différents supports.
"Obelia longissima fabrique une protéine bioluminescente, l'obéline, qui est un complexe constitué d'une apoprotéine, d'un chromophore nommé coelentérazine et d'une molécule d'oxygène. L'intérêt particulier de l'obéline est qu'elle est luminescente seulement en présence de Ca2+. En effet, en présence de ce cation divalent, l'obéline subit une modification structurale qui permet l'oxydation du chromophore qui émet alors de la lumière. Matveev, et al (1999) ont pu produire avec succès une chimère de cette protéine tout en conservant ses propriétés bioluminescentes".
(Extrait de l'article "Protéines chimériques" disponible ici.)
L'obéline permet de pister et de marquer certaines protéines et ainsi d’étudier différents phénomènes moléculaires à l’échelle cellulaire sur des maladies comme le sida, le cancer ou l’Alzheimer.
Traduction directe du nom de genre scientifique.
Obelia est un genre de méduse établi par Péron et Lesueur en 1810.
Du latin [longissima] : la colonie peut atteindre 35 cm de hauteur, ce qui en fait la plus grande espèce du genre Obelia dans les eaux françaises métropolitaines.
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Cnidaria | Cnidaires | Organismes aquatiques (marins pour la plupart) libres ou fixés, carnivores, principalement à symétrie radiaire, caractérisés par des cellules urticantes : les cnidocytes. Deux morphologies principales : le polype et la méduse. La larve est une planula. |
Classe | Hydrozoa | Hydrozoaires | Cnidaires dont le cycle de vie est alterné, mais de façon inconstante, par deux phases différentes : le polype et la méduse. Présence d’un velum dans la méduse (dite craspédote), gonades ectodermiques, perte des septes, perte des cnidocytes endodermiques. Coloniaux ou solitaires. Quelques espèces d’eau douce. |
Sous-classe | Hydroidolina | Hydroïdes | Hydrozoaires dont le cycle de vie présente toujours une phase polype. |
Ordre | Leptothecata / Leptomedusa | Leptothécates / Leptoméduses | Hydroïdes coloniaux dont les polypes sont protégés par une enveloppe chitineuse, la thèque. Méduses (quand elles existent) aplaties, parfois de grande taille, portant des statocystes sur le bord de l’ombrelle, et des gonades sur les canaux radiaires. |
Famille | Campanulariidae | Campanulariidés | |
Genre | Obelia | ||
Espèce | longissima |
Colonies d'Obelia longissima
Quatre longs hydrocaules sont visibles ici. Ils ne sont pas ramifiés et portent des rameaux latéraux en zigzag d'où émergent des polypes nourriciers en forme de cloche. Sur chaque polype rayonne une couronne de tentacules fins. Les hydrocaules sont ici recouverts d'épibiontes ou de vase. La colonie de gauche présente une couleur naturelle brune.
Le Havre (76), 10 m
13/06/2005
Détail d'une colonie
Les hydrocaules ne sont pas ramifiés et portent des rameaux latéraux en zigzag d'où émergent des polypes nourriciers en forme de cloche. Sur chaque polype rayonne une couronne de tentacules fins.
Le Havre (76), 10 m
13/06/2005
Population dense sur substrat dur
Les colonies d'Obelia longissima forment parfois des populations denses sur substrats durs si les conditions le permettent.
Boulogne-sur-mer (62), 15 m
12/08/2003
Rédacteur principal : Sylvie KUBALA
Vérificateur : Frédéric ZIEMSKI
Correcteur : Horia GALEA
Responsable régional : Frédéric ZIEMSKI
Matveev S.V., Lewis J.C., Daunert S., 1999, Genetically Engineered Obelin as a Bioluminescent Label in an Assay for a Peptide, Anal. Biochem., 270, 69-74.