Vivaneau à bande blanche

Lutjanus biguttatus | (Valenciennes, 1830)

N° 3886

Indo-Pacifique central tropical

Clé d'identification

Taille entre 15 et 20 cm
Large bande blanc nacré du museau jusqu'à la base de la nageoire caudale

Deux petites taches blanches sur le haut du dos
Nageoires dorsale, anale et caudale de couleur jaune

Noms

Autres noms communs français

Jaunet à deux taches, vivaneau à bandes blanches

Noms communs internationaux

Two-spot banded snapper, two-spot banded seaperch, two spot snapper, twospot snapper (GB), Pargo de banda blanca (E), Zweipunktschnapper (D), Toplettet båndsnapper (Danemark), Bodu reendhoo mas (Maldives), Kesebii (Palau), Agahon, labongan, maransing, maya-maya, parquito (Philippines), Gaumare (ïles Salomon)

Synonymes du nom scientifique actuel

Serranus biguttatus Valenciennes, 1830
Lutianus biguttatus (Valenciennes, 1830)
Lutjanus bigguttatus (Valenciennes, 1830)
Mesoprion elongatus Hombron & Jacquinot, 1853
Mesoprion bleekeri Günther, 1859

Distribution géographique

Indo-Pacifique central tropical

Zones DORIS : ● Indo-Pacifique

L'aire de répartition de cette espèce comprend l’océan Indien central et oriental et l'ouest de l'océan Pacifique. Elle s'étend, vers l'est, des Maldives aux îles Salomon et vers le sud, des Philippines à la péninsule du Cap York (extrême nord de l'Australie).

Dans les eaux françaises, la présence de ce poisson à Wallis-et-Futuna est documentée.

Biotope

Sédentaire, le vivaneau à bande blanche fréquente les récifs coralliens à des profondeurs comprises entre 5 et 25 m, seul ou le plus souvent en banc pouvant parfois dépasser la centaine d'individus.

Description

Lutjanus biguttatus est un poisson fusiforme, très élancé qui, à l'âge adulte, atteint une taille entre 15 et 20 cm.

Le dos et la partie supérieure des flancs sont de couleur brun foncé. Les flancs inférieurs et le ventre sont brun doré à jaunâtres. Une large bande blanc nacré parcourt le corps, du museau, en passant sous l'œil, jusqu'à la base de la nageoire caudale. Deux petites taches blanches sont visibles sur le haut du dos, sous la base de la dorsale, la première sous la septième épine, la seconde sous le cinquième rayon mou. Parfois, chez certains individus, une troisième tache de couleur identique mais de plus petite taille, apparaît sur le haut du pédoncule* caudal.

Au-dessus de la ligne latérale*, les rangées d'écailles s’élèvent en oblique. Elles sont disposées à l'horizontale au-dessous.

Le museau est pointu, la bouche terminale et l'œil relativement gros. La mâchoire supérieure est dotée de canines assez longues pour être visibles au niveau de la mâchoire inférieure.

Les nageoires dorsale, anale et caudale sont de couleur jaune. La nageoire dorsale est continue. Elle est constituée d’une première moitié épineuse (10 épines) et d'une seconde partie molle (12 rayons). La nageoire caudale est tronquée. La nageoire anale comporte 3 épines et 8 rayons mous. Le profil postérieur des nageoires dorsale et anale est légèrement pointu voire angulaire. Les nageoires pectorales sont translucides à légèrement brunes et possèdent 15 ou 16 rayons mous. Les nageoires pelviennes sont translucides.

Espèces ressemblantes

Avec sa coloration tirant sur le doré, sa bande blanche et ses deux taches blanches sur le dos, le vivaneau à bande blanche fait partie des poissons aisés à identifier. Un autre vivaneau, le vivaneau-chien rouge (Lutjanus bohar) possède deux taches blanches sur le dos au stade juvénile. Mais les similitudes s'arrêtent là car ce dernier est bien plus imposant, de couleur grise à rougeâtre et ne possède pas de bande blanche.

Alimentation

Le vivaneau à bande blanche se nourrit principalement de petits poissons et crustacés. Il chasse en solitaire pendant la nuit.

Reproduction - Multiplication

Lutjanus biguttatus est une espèce gonochorique* (sexes séparés) ovipare*. Il forme des agrégations pour frayer*. Pour le reste, il y a peu d'information sur la façon dont ce poisson se reproduit. On peut toutefois penser que sa reproduction s'apparente à celle des autres Lutjanidés.

En période de marées de bonne intensité propices à la diffusion des larves*, les mâles et les femelles, arrivés à maturité sexuelle, se regroupent pour former un large banc. Le frai* commence le plus souvent à la tombée de la nuit. La fécondation est externe. Pour cela, mâles et femelles entament une parade nuptiale et finissent par nager en spirale vers la surface pour relâcher leurs gamètes* en pleine eau, juste en dessous de la surface. Les femelles fraient habituellement plusieurs fois au cours d’une saison de reproduction.

Les œufs de Lutjanidés sont des œufs pélagiques*, de forme sphérique, d’un diamètre compris entre 0,65 et 1,02 mm, qui contiennent, à quelques exceptions d'espèces près, une goutte lipidique qui assure leur flottabilité. Les œufs éclosent au bout de 17 à 36 heures, selon l’espèce et la température d’incubation, pour donner des larves.

Les larves nouvellement écloses mesurent moins de 2 mm. Elles n'ont pas encore de bouche, ni d'yeux totalement formés. Leurs capacités de natation étant limitées, elles utilisent les courants océaniques pour se disperser. Les premiers jours, elles subsistent en puisant les réserves dont elles ont besoin dans le sac vitellin*, une excroissance de l'intestin sous la forme d'une poche ventrale. Le sac vitellin se conserve pendant 3 à 4 jours, le temps aux yeux et à la bouche de devenir fonctionnels. Après quelques jours, les larves de vivaneaux développent des épines sur la tête et certaines ont des nageoires dorsales et pelviennes particulièrement longues ce qui les rend relativement faciles à identifier à ce stade parmi le zooplancton*. Ces épines permettent une meilleure flottabilité aux larves et leur assurent une certaine protection contre les prédateurs. Pendant leur vie pélagique, les larves évitent les eaux de surface en journée, ne remontant que la nuit pour se nourrir. Elles finissent par s'établir dans des eaux peu profondes, le long des côtes ainsi que dans les estuaires et les mangroves*, pour continuer leur croissance.

Les juvéniles restent généralement dans cette "pouponnière" pendant une période de 2 à 4 ans, selon l'espèce, puis se déplacent vers d’autres zones pour rejoindre enfin la population adulte.

A partir de la quantité de larves* contenues dans le zooplancton*, deux types de modèles de reproduction saisonniers ont été constatés pour la famille des Lutjanidés. Les populations continentales ont une saison de frai restreinte à la période estivale tandis que les populations insulaires se reproduisent tout au long de l'année avec des pics d’activité au printemps et à l’automne.

Concernant Lutjanus biguttatus, une étude menée dans les eaux de Papouasie-Nouvelle-Guinée a permis de constater que la maturité sexuelle était atteinte à une taille de 15 cm pour les mâles et à 20 cm pour les femelles.

Vie associée

Comme la plupart des poissons, le vivaneau à bande blanche prend régulièrement le temps de se faire toiletter par le labre nettoyeur (Labroides dimidiatus).

Divers biologie

Le nom anglais de "snappers", qui signifie "happeurs" et donné aux lutjans, vient du fait que ceux-ci ont l'habitude de claquer des mâchoires lorsqu'ils sont capturés.

En tant que prédateur, Lutjanus biguttatus joue un rôle régulateur sur les populations de petits poissons et crustacés. Il participe également à la chaîne trophique* en servant de proie à de plus gros carnivores.

Statuts de conservation et réglementations diverses

Depuis 2015, ce poisson est classé LC, soit Least Concern, dans la liste rouge de l'UICN*, c'est-à-dire dont le statut de conservation est jugé de préoccupation mineure. Cela signifie que les informations recueillies sur l’espèce ne permettent pas de la classer dans les autres catégories, en particulier celles qui alertent sur une menace (CR : En danger critique d’extinction, EN : En danger, VU : Vulnérable).

Origine des noms

Origine du nom français

Vivaneau : dénomination générique utilisée pour désigner un ensemble d'espèces appartenant à la famille des Lutjanidés. Elle vient du nom de l'espèce Lutjanus vivanus et signifie "vivant, vivace", probablement en rapport avec son activité débordante dans le récif ;

à bande blanche : en raison de la large bande blanche sur les flancs.

Origine du nom scientifique

Lutjanus : du malais "ikan lutjang" : nom d'un poisson, latinisé par Marcus E. Bloch, ichtyologue allemand (1723-1799) pour la première espèce de ce genre. Bloch croyait à tort que ce nom venait du Japon. Dans la description qu'il fait de ce poisson, il écrit : " Le Japon produit ce poisson où il porte le nom de Ikan Lutjang ; nom qui m'a servi pour la dénomination du genre de ces poissons. Le poisson présent s'appelle comme nous venons de le dire Ikan Lutjang, au Japon, Lutian chez les François, les Allemands et les Anglois". (Histoire naturelle générale et particulière des poissons, 7ème partie, p. 85) ;

biguttatus : du latin [bi] = deux et [guttatus] = tacheté, moucheté. En lien avec les deux points blancs situés sur le dos, au-dessous de la nageoire dorsale.

Le nom que le zoologiste français Achille Valenciennes (1794-1865) donne à ce poisson lorsqu'il en fait la description est "serran à deux gouttelettes" (Serranus biguttatus). (Cuvier G., Valenciennes A., 1830, Histoire naturelle des poissons, tome sixième, livre sixième).

Classification

Numéro d'entrée WoRMS : 276525

Termes scientifiques Termes en français Descriptif
Embranchement Chordata Chordés Animaux à l’organisation complexe définie par 3 caractères originaux : tube nerveux dorsal, chorde dorsale, et tube digestif ventral. Il existe 3 grands groupes de Chordés : les Tuniciers, les Céphalocordés et les Vertébrés.
Sous-embranchement Vertebrata Vertébrés Chordés possédant une colonne vertébrale et un crâne qui contient la partie antérieure du système nerveux.
Super classe Actinopteri
Classe Teleostei
Ordre Eupercaria (incertae sedis)
Famille Lutjanidae Lutjanidés
Genre Lutjanus
Espèce biguttatus

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