Taille comprise entre 4 et 5 cm
Coquilles ovales plus pointues antérieurement
Fines stries concentriques et rayonnantes
Charnière à trois dents cardinales sur chaque valve
Ligament externe fin, long et bien visible
Coloration extérieure blanc crème, fauve clair ou gris clair
Dessins brun jaunâtre, fins et symétriques sur partie postérieure de la coquille
Byssus présent
Palourde géographique, palourde bleue
Corrugated venus, pullet carpet shell (GB), Almeja babosa (E), Teppichmuschel (D), Teppeskjel (Norvège), Gewone tapijtschelp, Tapijtschelp (NL)
Venus corrugata Gmelin, 1791
Venus geographica Gmelin, 1791
Venus punctulata Gmelin, 1791
Venerupis senegalensis (Gmelin, 1791)
Venus senegalensis Gmelin, 1791
Venerupis saxatilis (Fleuriau de Bellevue, 1802)
Venus saxatilis Fleuriau de Bellevue, 1802
Tapes pullastra (Montagu, 1803)
Venerupis pullastra (Montagu, 1803)
Venus perforans Montagu, 1803
Venus pullastra Montagu, 1803
Venus obsoleta Dillwyn, 1817
Venerupis nucleus Lamarck, 1819
Pullastra vulgaris G. B. Sowerby I, 1826
Petricola rugosa Menke, 1829
Venus tenorii O. G. Costa, 1829
Venus plagia Jeffreys, 1847
Tapes dactyloides G. B. Sowerby II, 1852
Tapes disrupta G. B. Sowerby II, 1852
Venerupis corrugata Deshayes, 1853
Venus saxicola Danilo & Sandri, 1856
Manche, Atlantique Est, Manche, Méditerranée
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française], ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises]Cette espèce est présente en Atlantique des côtes de Norvège à l'Afrique du Sud, en Manche et en Méditerranée.
C'est une espèce fouisseuse qui peut s'enfoncer dans le sédiment jusqu'à 5 cm de profondeur et que l'on trouve jusqu'à 35 m de profondeur, sur des fonds de sable fin ou sablo-vaseux. On trouvera ce coquillage dans les endroits très abrités comme les baies, les golfes ou les estuaires. C'est à mi-hauteur de l'estran* que ce coquillage est le plus abondant.
C'est un mollusque bivalve fouisseur, qui vit dans le sédiment. Ses coquilles forment un ovale allongé avec l'extrémité antérieure légèrement pointue et la postérieure un peu plus droite, la dimension de ce coquillage varie entre 4 et 5 cm. Les 2 coquilles sont symétriques et ornées de fines stries concentriques et rayonnantes, ces dernières étant plus marquées vers l'arrière. La couleur extérieure de ce coquillage est généralement blanc crème, fauve clair ou gris clair, l'intérieur est blanc nacré tacheté, avec le bord postérieur violacé clair plus ou moins important. Chaque coquille extérieure est ornée sur la partie postérieure de dessins particulièrement fins et relativement symétriques brun jaunâtre et rarement identiques d'une palourde à l'autre. La coquille est plutôt mince sans être pour autant fragile, le sinus* palléal est large et profond, la bordure inférieure est fusionnée avec le reste de l'impression palléale* (limite d'adhérence du manteau sur la coquille).
La charnière présente sur chaque valve* trois dents cardinales (principales) dont 2 bifides* (qui se terminent par une fourche), elles servent de gonds pour l'articulation des 2 valves, et ne permettent qu'un mouvement restreint, dans un seul sens. Le ligament externe est fin, assez long et bien visible.
L'animal possède un pied* triangulaire blanc crème légèrement translucide et 2 siphons d'égale longueur accolés dont seules les extrémités sont séparées. Ce bivalve est muni d'un byssus* (ensemble de fins filaments cornés permettant la fixation d'un coquillage sur le substrat*) qui lui permet de s'ancrer sur un caillou ou une coquille vide enfouie dans le sédiment.
Venerupis decussata (Linnaeus, 1758) : la palourde commune, est plus grande, jusqu'à 75 mm de longueur, et se rencontre de la mer du Nord jusqu'à la Méditerranée.
Polititapes rhomboides (Linnaeus, 1767) : la palourde rose est plus grande 60 mm et plus rosée. On la trouve de la Norvège au nord-ouest de l'Afrique et en Méditerranée.
Venerupis aurea (Gmelin, 1791) : la palourde dorée est plus petite 1,5 à 2 cm, et ne vit qu'en Méditerranée.
C'est un animal suspensivore* (qui se nourrit de particules en suspension dans l'eau), à l'aide de ses siphons, il établit un courant d'eau et filtre les particules de plancton* (terme générique incluant toutes les particules animales ou végétales en suspension dans l'eau) pour en extraire les matières organiques ou végétales comme les algues unicellulaires dont il se nourrit.
C'est une espèce gonochorique* (les sexes sont séparés) dont la maturité sexuelle intervient à l'âge de 1 an. Cependant, il arrive que certains individus soient hermaphrodites*. Les gamètes* mâles et femelles sont expulsés dans le milieu, la fécondation est donc externe. Au bout de 48 heures, les œufs vont donner des larves* véligères* qui vont mener une vie planctonique entre une semaine et demie et un mois. Après métamorphose*, elles se déposent sur le fond et mesurent alors 0,5 mm de longueur. La période de reproduction est très variable, en général une fois par an entre mai et septembre, mais dans certaines conditions climatiques, entre 2 à 4 périodes de frai ont été enregistrées en une seule année.
Les principaux prédateurs naturels de ces coquillages demeurent les oiseaux de rivage comme l'huîtrier pie ou le goéland argenté, les étoiles de mer et les crabes.
La palourde-poulette peut être infectée par des bactéries, virus, planaires et trématodes.
La palourde-poulette s'enfouit dans le sédiment. Seuls ses siphons affleurent la surface de celui-ci. L'eau apportant la nourriture mais également l'oxygène est aspirée par un siphon et rejetée par un autre.
"Les siphons en extension peuvent atteindre la largeur de la coquille (voire plus), ils sont soudés sur à peu près la moitié de leur longueur puis divergent, l'exhalant est courbé vers l'arrière et l'inhalant vers l'avant. Les orifices des siphons sont teintés de brun, rouge, orange ou des flocons blancs et bordés de fins tentacules ciliés, ceux du siphon exhalant étant simples, et ceux du siphon inhalant disposés en une double rangée." (description originale de Jeffreys, 1863).
La durée de vie de ce bivalve est comprise entre 5 et 10 ans. Au delà de 8 ans, la mortalité devient importante et certainement liée à la sénilité.
Dans certaines régions, ces coquillages sont ramassés par les pêcheurs à pied.
L'aquaculture de Venerupis corrugata (on parle de vénériculture) existe en France, Espagne, Portugal et Italie. Il faut entre 12 et 28 mois pour atteindre la taille commerciale. Des études ont été réalisées pour élever ces coquillages en aquaculture, dans les effluents issus de l'aquaculture des poissons.
La pêche de Venerupis corrugata est réglementée au niveau de l'Union Européenne par l'article 1 règlement 1298/2000 modifiant le règlement 850/94. La taille minimale de récolte est de 38 mm.
Pour la Méditerranée, le Règlement (CE) No 1967/2006 du Conseil du 21 décembre 2006 concernant des mesures de gestion pour l'exploitation durable des ressources halieutiques en Méditerranée et modifiant le règlement (CEE) no 2847/93 et abrogeant le règlement (CE) no 1626/94, limite les prises à une taille minimale de 25 mm pour toutes les espèces du genre Venerupis.
Le mot palourde est apparu dans la langue française au XVIème siècle, il vient du latin "peloris" qui désigne un gros coquillage.
Poulette est la francisation du nom anglais de ce coquillage "pullers ou pullets" qui désigne une petite poule.
Venerupis : nom de genre créé par Lamarck en 1818 avec la racine [vene] dérivée de "Venus", déesse grecque de la beauté, et du latin [rupes] = sol rocailleux, rocher.
corrugata : du latin [corrugata] = ridé.
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Mollusca | Mollusques | Organismes non segmentés à symétrie bilatérale possédant un pied musculeux, une radula, un manteau sécrétant des formations calcaires (spicules, plaques, coquille) et délimitant une cavité ouverte sur l’extérieur contenant les branchies. |
Classe | Bivalvia / Lamellibranchia / Pelecypoda | Bivalves / Lamellibranches / Pélécypodes | Mollusques aquatiques, filtreurs, au corps comprimé latéralement. Coquille composée de 2 valves articulées disposées de part et d’autre du plan de symétrie. Absence de tête, de pharynx, de radula et de glande salivaire. |
Ordre | Venerida | Vénérides | Coquille mince, allongée, dure et costulée, bâillante à une ou aux deux extrémités. Ligament à la fois interne et externe. |
Famille | Veneridae | Vénéridés | Coquille équivalve pour la plupart des espèces. De forme ronde, ovale ou encore oblongue. Ecusson distinct, présence de stries concentriques et parfois d’éléments rayonnants |
Genre | Venerupis | ||
Espèce | corrugata |
Sur l'estran du Cotentin
Cette palourde-poulette a été trouvée à marée basse sur l'estran. Les siphons déployés sont bien visibles.
Agon Coutainville (50), estran
25/01/2012
Pied
Le pied sert à l'animal pour s'enterrer dans le sable. Les siphons servent à générer un courant d'eau apportant la nourriture et servant aussi aux échanges gazeux.
Agon Coutainville (50), estran
25/01/2012
Coquille ouverte
Coquille ouverte montrant les fins dessins symétriques.
Agon Coutainville (50), estran
25/01/2012
Animal fouisseur
Un individu en train de s'enfouir dans le sable
Agon Coutainville (50), estran
25/01/2012
Coquille striée
La coquille est parcourue de stries rayonnantes et circulaires.
Agon Coutainville (50), estran
25/01/2012
Dans les rochers
Cette palourde-poulette est cachée dans un trou dans les rochers.
Plestin-les-Grèves (22), estran
2011
Face interne
Sur cette photo d'une coquille ouverte, on peut voir les taches bleutées sur la face intérieure ainsi que le sinus palléal*.
Agon Coutainville (50), estran
25/01/2012
Charnière et dents
Sur cette photo prise au microscope les dents servant de gonds à la charnière sont bien visibles.
Agon Coutainville (50), estran
25/01/2012
Dents cardinales
Photo au microscope, montrant les dents cardinales de la charnière de la coquille de Venerupis corrugata.
Agon Coutainville (50), estran
25/01/2012
Variabilité
Ces différentes coquilles montrent bien la symétrie des dessins et leurs diversités.
Agon Coutainville (50), estran
25/01/2012
Rédacteur principal : Murielle TOURENNE
Vérificateur : Sylvain LE BRIS
Responsable régional : Sylvain LE BRIS
Jeffreys J.G., 1863, BRITISH CONCHOLOGY OR AN ACCOUNT OF THE MOLLUSCA WHICH NOW INHABIT THE BRITISH ISLES AND THE SURROUNDING SEAS. VOLUME II: MARINE SHELLS COMPRISING THE BRACHIOPODA AND CONCHIFERA FROM THE FAMILY OF ANOMIIDAE TO THAT OF MACTRIDAE, John Van Voorst, London, United Kingdom : 466 p., 8 pl.
La page de Venerupis corrugata dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN