Murène verte

Gymnothorax funebris | Ranzani, 1839

N° 1827

Atlantique tropical Ouest et Est

Clé d'identification

Couleur uniformément verte, parfois brune
Pas de nageoires pectorale et ventrale
Nageoires dorsale, caudale et anale fusionnées
Nombreuses dents pointues
Ouverture branchiale réduite à un trou

Noms

Noms communs internationaux

Green moray, green congo (GB), Morena verde, culebra murena (E), Groene murene (NL), Moréia verde (P)

Synonymes du nom scientifique actuel

Lycodontis funebris (Ranzani, 1839)

Distribution géographique

Atlantique tropical Ouest et Est

Zones DORIS : ● Caraïbes

C'est une espèce commune de la zone tropicale de l'Atlantique, depuis la Floride et les Bahamas, ainsi que dans le golfe du Mexique et la mer des Caraïbes, jusqu'au sud du Brésil. En Atlantique Est, elle est également présente au Cap Vert et le long des côtes du Sénégal.
Il est probable qu'elle soit emportée par le Gulf Stream ; c'est pourquoi on en rencontre occasionnellement dans d'autres zones.
Enfin, elle est signalée en mer de Cortez, dans le Pacifique Est.

Biotope

Elle vit dans les zones rocheuses, les récifs coralliens, les herbiers et même les mangroves. Le jour, elle est cachée dans un abri d'où elle sort la nuit ou au crépuscule. Elle est sédentaire et solitaire. On la rencontre entre 3 et 40 m de profondeur.

Description

La murène verte, comme toutes les murènes, est un poisson au corps allongé, serpentiforme et sans écaille. Sa couleur est uniformément verte, parfois brune ou noirâtre et elle peut atteindre 2,30 m de long. Sa longueur courante est cependant de 1,50 m : c'est la plus grosse murène de la zone Caraïbes. Les nageoires dorsale, caudale et anale sont reliées et forment un pli cutané continu. Elle n'a ni nageoire pectorale ni nageoire ventrale.
Elle est entièrement recouverte d'un mucus jaune qui lui sert de protection contre les parasites et les bactéries. C'est lui qui donne à la murène cette couleur verte.
La bouche de la murène verte s'ouvre largement, jusque derrière les yeux, et on la rencontre très souvent la gueule ouverte. Cette bouche est garnie de nombreuses petites dents crochues. Chez les individus âgés, on peut trouver deux rangées de dents sur la mâchoire supérieure. En avant de la tête, les narines s'étirent en petits tubes. En arrière, les orifices branchiaux, réduits à des trous, sont sombres.
Les juvéniles peuvent parfois être bruns ou noirâtres.

Espèces ressemblantes

Du fait de sa répartition géographique, de sa taille et de sa couleur générale, la murène verte ne peut être confondue avec d'autres murènes.

Alimentation

C'est un poisson carnivore qui se nourrit en particulier de poissons, de seiches et de crustacés (dont elle peut broyer la carapace). La murène détecte ses proies grâce à un odorat très développé.
Elle sait déchiqueter une proie trop grosse pour être avalée en une fois.

Reproduction - Multiplication

Les murènes sont ovulipares*. On connaît mal leurs zones de frai, même si l'on pense qu'elles se situent à grande profondeur (400 m).
Le stade larvaire est caractérisé par une forme en "feuille de saule" (leptocéphale) et les larves, de 5 à 10 cm de long, possèdent des nageoires pectorales. Elles ont un aspect gélatineux, transparent. Elles se nourrissent de zooplancton.
Ensuite, deux étapes de maturation sexuelle sont nécessaires pour arriver au stade adulte : une étape hermaphrodite*, puis une étape de détermination du sexe. Lors de cette dernière étape, l'environnement semble un facteur important puisqu'un milieu stressant produit plus de femelles.

Divers biologie

Elle peut peser 29 kg au maximum mais son poids moyen est plutôt de 13 kg environ.
L'encre des seiches amoindrit l'odorat des murènes.

Informations complémentaires

Des substances toxiques sont présentes dans le mucus qui recouvre la peau des murènes.

La murène verte est peu craintive et donc facile à approcher. Mais elle peut être dangereuse si on la dérange. Il faut donc se méfier de ses morsures douloureuses qui s'infectent rapidement, car les dents sont très sales.

La murène verte de grande taille est souvent ciguatérique*.

Origine des noms

Origine du nom français

Murène : du grec [smyraina] ou [myraina], nom donné par Aristote à un poisson dans son "Histoire des animaux",
verte : car c'est la couleur de cette espèce.

Origine du nom scientifique

Gymnothorax : du grec [gymno-] = nu et [thorax] = poitrine, à cause de l'absence de nageoires pectorales. En effet, le descripteur du genre, Bloch, lie très explicitement « nu » à l’absence de pectorales (en particulier pour les distinguer des anguilles, parmi lesquelles, plus tôt, Linné les rangeait).
funebris : du latin [funebris] = funèbre, très certainement du fait de la couleur plutôt morbide de cette murène.

Classification

Numéro d'entrée WoRMS : 158583

Termes scientifiques Termes en français Descriptif
Embranchement Chordata Chordés Animaux à l’organisation complexe définie par 3 caractères originaux : tube nerveux dorsal, chorde dorsale, et tube digestif ventral. Il existe 3 grands groupes de Chordés : les Tuniciers, les Céphalocordés et les Vertébrés.
Sous-embranchement Vertebrata Vertébrés Chordés possédant une colonne vertébrale et un crâne qui contient la partie antérieure du système nerveux.
Classe Actinopterygii Actinoptérygiens Ossification du crâne ou du squelette tout entier. Poissons épineux ou à nageoires rayonnées.
Super ordre Elopomorpha Elopomorphes La larve leptocéphale* se métamorphose en un individu morphologiquement très différent.
Ordre Anguilliformes Anguilliformes Corps allongé, serpentiforme, nageoires anale et dorsale en continuité avec la caudale, pas de nageoires pelviennes.
Sous-ordre Muraenoidei Murénoïdes Pas de nageoires pectorales.
Famille Muraenidae Murénidés Absence de nageoires paires, peau sans écaille.
Genre Gymnothorax
Espèce funebris

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