Disque arrondi
Face dorsale brun rougeâtre
Events pourvus de papilles ou de tubercules
Présence d'ocelles bleus cerclés de noir, auréolés de blanc-jaunâtre
- ordinairement 5
- disposition sur le milieu de la face dorsale
Tremoulina, troupiale à tâches ocellée, torpille à tâches, dourmillouse, dormillouse, galina (provençal et catalan), trimasgionu (corse)
Cramp ray, common torpedo, ocellated torpedo (GB), Tremmula ucchiata (I), Tremblador, tremolina común (E), Augenfleck-Zitterrochen (D), Tremelga de olhos (P), Haddiela mtebba' (Malte)
Narcacion torpedo (Linnaeus, 1758)
Raja torpedo (Linnaeus, 1758)
Torpedo narke (Delaroche, 1809)
Torpedo narce (Risso, 1810)
Torpedo unimaculata (Risso, 1810)
Torpedo ocellata (Rafinesque, 1810)
Atlantique Est en partie centrale et Méditerranée
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française]Atlantique Est : depuis le sud du golfe de Gascogne à l'Angola, avec l'ensemble de la Méditerranée.
Plus commune en eaux tropicales et dans le sud de la Méditerranée, elle est néanmoins observée ponctuellement sur le littoral comme en Corse ou en Sardaigne.
Les rares captures dans les eaux belges semblent discutables.
La torpille ocellée fréquente les fonds sablo-vaseux entre 2 m et 70 m de profondeur. Elle descend néanmoins occasionnellement jusqu'à 400 m de profondeur.
Chez la torpille ocellée, la couleur du dos est brune souvent marbrée de jaune ; la face ventrale est d'un blanc laiteux, gris ou crème avec des bords plus sombres. La peau est lisse (absence de denticules dermiques). Ordinairement, on dénombre 5 ocelles (mais le nombre varie de 1 à 9 ; au-dessus de 6, ces taches rondes sont plus petites). Leur coloration est bleue cerclée de noir, auréolée de blanc jaunâtre. Torpedo torpedo se présente sous forme d'un disque épais et arrondi, prolongé par un long appendice caudal assurant la propulsion par battements. Cette raie possède deux nageoires dorsales bien développées et proches l'une de l'autre ; la première est plus grande que la seconde. Ses spiracles* se trouvent juste en arrière des yeux et sont de même proportion. Leur ouverture est en étoile et comporte de courtes papilles. La longueur totale maximale recensée est de 60 cm pour les mâles et de 39 à 41 cm pour les femelles. La littérature évoque parfois des spécimens d'un mètre. Un dimorphisme sexuel semble se manifester par une différence de taille entre mâles et femelles, au bénéfice de ces dernières.
Il existe une vingtaine de raies-torpilles ; seules trois autres espèces fréquentent les mêmes eaux et sont éventuellement source de confusion :
Prédatrice d'embuscade, la torpille ocellée se pose sur les fonds sédimenteux, s'ensable et attend ses proies qu'elle électrise. Son régime est essentiellement piscivore* (comprenant notamment des soles, des rougets, des gobies, des pagres, des dragonnets...) et consomme, dans une moindre mesure, des crustacés. Les juvéniles ont une alimentation plus large que les adultes. Le régime varie également selon les saisons : ainsi, en mer Tyrrhénienne, la sole (Solea solea) juvénile constitue la proie privilégiée en automne et en hiver ; au printemps et en été, sa disponibilité chutant, d'autres cibles sont alors recherchées.
Chez Torpedo torpedo, la taille des mâles à maturité atteint 18 cm et 22 cm pour les femelles.
Ces dernières peuvent venir très près du bord lors de la mise à bas.
La reproduction se rythme de manière annuelle et saisonnière, selon un mode de viviparité aplacentaire (ovoviviparité*).
L'accouplement se produit entre décembre et février dans le bassin oriental de la Méditerranée.
L'ovulation suit en mars-avril, les spermatozoïdes* étant préalablement stockés dans des glandes nidamentaires* jusqu'à la période de fécondation. La gestation se déroule en cinq ou six mois et les naissances interviennent à partir de fin août et en septembre.
La taille moyenne des embryons s'échelonne entre 4,6 et 8,2 cm.
La femelle engendre jusqu'à une vingtaine de jeunes raies.
Phyllobothrium lactuca est un endoparasite* spécifique de la valvule spirale* du sélacien Torpedo torpedo (Linnaeus, 1758). On connaît encore Contracaecum sp. et, se fixant aux branchies : Amphibdella paronaperugiae et Amphibdelloides benhassinae.
La sangsue marine Branchellion torpenidis est un parasite externe commun des raies-torpilles ; de couleur brun-noir pointillé de blanc jaunâtre.
La taille moyenne de cette raie se situe aux alentours de 60 cm. Le spécimen de torpille ocellée le plus imposant officiellement recensé pesait 4,8 kg.
Un cas d'albinisme pour une femelle adulte a été signalé (côtes nord-tunisiennes).
Les organes électriques de la torpille ocellée sont contrôlés par le système nerveux central. Ils se situent de part et d'autre de la tête, sous la peau qui est nue. Ils sont constitués d'empilements de cellules ; chacune agit comme une pile Volta. Le pôle négatif se situe sur la face ventrale.
Pour se défendre, cette raie peut générer des chocs électriques de l'ordre de 45 à 200 V.
Au Sénégal, les artisans utilisent la peau de cette torpille pour fabriquer des amulettes (qu'il n'est pas conseillé d'acheter comme souvenir exotique) mais la chair n'est pas consommée.
Le choc électrique peut être sévère pour l'Homme mais on n'enregistre aucun décès.
C'est en profondeur, jusqu'à 400 m, que cette raie fait parfois l'objet de capture au chalut.
Les données manquent pour permettre d'évaluer sérieusement le statut de l'espèce (classement UICN : DD = données déficientes).
Par mesure de précaution, l'état des stocks étant inconnu, l'UICN incite les pêcheurs à relâcher toute prise vivante de Torpedo torpedo. On ne connaît pas ses aires de nursery qu'il faudrait protéger. La surveillance de cette espèce est recommandée.
"Torpille" est issue du latin "torpedo"; avec changement de suffixe, il pourrait s'agir d'un terme d'origine provençale : "torpin" (XVIe siècle).
"ocellée" renvoie évidemment aux taches constituant un caractère distinctif de l'espèce.
Torpedo du latin [Torpedo] = torpeur, engourdissement, en raison de l'état dans lequel se trouve celui qui reçoit une décharge électrique.
La première utilisation du mot torpedo semble devoir être attribuée à Pline ; ce terme serait la traduction du mot grec [närke], soulignant précisément l'aspect produit par la décharge électrique.
Numéro d'entrée WoRMS : 271691
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Chordata | Chordés | Animaux à l’organisation complexe définie par 3 caractères originaux : tube nerveux dorsal, chorde dorsale, et tube digestif ventral. Il existe 3 grands groupes de Chordés : les Tuniciers, les Céphalocordés et les Vertébrés. |
Sous-embranchement | Vertebrata | Vertébrés | Chordés possédant une colonne vertébrale et un crâne qui contient la partie antérieure du système nerveux. |
Classe | Chondrichthyes | Chondrichthyens | Squelette cartilagineux, deux nageoires dorsales et une anale (primitivement), nageoire caudale hétérocerque*, deux paires de nageoires paires, bouche disposée sur la face ventrale. |
Sous-classe | Elasmobranchii | Elasmobranches | Squelette des nageoires pectorales tribasal. Deux nageoires dorsales. 5 ou 6 paires de fentes branchiales et des spiracles. |
Super ordre | Euselachii | Sélaciens | Raies et requins. |
Ordre | Torpediniformes | Torpédiniformes | Raies électriques. |
Famille | Torpedinidae | Torpédinidés | |
Genre | Torpedo | ||
Espèce | torpedo |
De forme arrondie
Torpedo torpedo se présente sous forme d'un disque épais et arrondi.
Palombaggia, Corse (2A)
06/07/2010
Robe brune
La couleur du dos est brune, souvent marbrée de points jaunes ; la peau est nue avec absence de denticule cutané.
Cap d'Antibes (06), de nuit
14/09/2007
Ocelles bleus
On dénombre généralement 5 ocelles (mais le nombre varie de 1 à 9 ; au-dessus de 6, ces taches rondes sont plus petites). Leur coloration est bleue, elles sont cerclées de noir et auréolées d'un liseré blanc jaunâtre.
Serra di Fium Orbu, u Quarciulu, Corse (2B), 1,50 m
4/10/2011
Spiracles
Ses spiracles*, se trouvent juste en arrière des yeux et sont de même proportion. Ils s'ouvrent en étoile et comportent de courtes papilles.
Cap d'Antibes (06), de nuit
06/02/2007
Nageoires impaires
La torpille ocellée possède deux nageoires dorsales proéminentes et rapprochées ; la première est la plus grande.
Une forte caudale hétérocerque* assure la propulsion par battement.
Serra di Fium Orbu, u Quarciulu, Corse (2B), 1,50 m
4/10/2011
Electrique !
La torpille ocellée s'ensable à l'affût de ses proies, qu'elle électrocute par une décharge électrique.
Le choc électrique, compris entre 45 et 200 V peut être sévère pour l'Homme.
Palombaggia, Corse (2A)
06/07/2010
Prédateur
Prédatrice d'embuscade, la torpille ocellée se pose sur les fonds sédimenteux et attend ses proies qu'elle électrocute. Son régime est essentiellement piscivore.
Cap d'Antibes (06), de nuit
06/02/2007
Fonds sableux
La raie ocellée évolue solitaire la plupart du temps. Elle se positionne volontiers sur les fonds sableux.
Palombaggia, Corse (2A)
12/06/2010
De nuit
La livrée de Torpedo torpedo ne varie guère la nuit et garde sa teinte brune ainsi que ses ocelles bleus.
Plage de la Siesta, Antibes (06), 5 m, de nuit
07/02/2007
Un record d'ocelles !
En général et d'après la littérature, on compte en général de 1 à 9 ocelles sur le corps de cette espèce, avec une moyenne de 5. Ce spécimen montre 19 ocelles bleus, en comptant ceux sur chaque face de la caudale (non visibles sur la photo mais constatés sur une vidéo).
Qu'en penser ? Mutant ? Simple aberration chromosomique ? Variant local ? population distincte ? Autre espèce ?
Narbonne-plage (11), 1,5 m, de nuit
28/08/2021
Rédacteur principal : Vincent MALIET
Vérificateur : Alain-Pierre SITTLER
Correcteur : Bruno CHANET
Responsable régional : Daniel BURON
Abdel-Aziz S.H., 1994, Observations on the biology of the common torpedo (Torpedo torpedo), Linnaeus, 1758) and marbled electric ray (Torpedo marmorata), Risso, 1810) from Egyptian Mediterranean waters, Australian Journal of Marine and Freshwater Research, 45(4), 693–704.
Ben Brahim R., Seck A.A., Capapé C., 1998, Albinisme chez une torpille ocellée, Torpedo (Torpedo) torpedo, Cybium, Ed. Société Française d'Ichtyologie, 22(1), 83–86.
Quignard J.-P., 1973, Recherche sur la biologie d'un sélacien du golfe de Tunis, Torpedo torpedo Linné 1978 (Croissance relative, croissance absolue, coefficient de condition), Ann. Inst. Michel Pacha, 6, 72-110.
Serena F., Notarbartolo di Sciara G. & Ungaro N., 2009, Torpedo torpedo in IUCN 2011, IUCN Red List of Threatened Species, Version 2011.2, www.iucnredlist.org.
Tazerouti F., Neifar L. & Euzet L., 2006, Nouveaux
Amphibdellatidae (Platyhelminthes, Monogenea, Monopisthocotylea)
parasites des Torpedinidae (Pisces, Elasmobranchii) de Méditerranée, Zoosystema, 28(3), 607-616.
La page de Torpedo torpedo sur le site de référence de DORIS pour les poissons : FishBase
La fiche de Torpedo torpedo dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN