Corps cylindrique
Dos brun-rouge, orné de petites raies transversales claires
Tête ornée de huit paires de cirres tentaculaires
Cirres dorsaux très longs et bien visibles
Leopard worm (GB), Pantherwurm (D), Luipaardworm (NL)
Hesiona steenstrupi Quatrefages, 1886
Manche, Atlantique Nord-Est, Méditerranée
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française], ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises]Hesione sicula est rencontrée en Méditerranée, en Manche et en Atlantique.
L'espèce est rencontrée sous les pierres ou parmi les herbiers ; elle est parfois également présente sur les fonds vaseux (jusque dans les ports, semble-t-il).
Hesione sicula est une annélide polychète errante facilement reconnaissable. Le corps cylindrique à segments indistincts sauf sur les flancs peut atteindre 5 à 6 cm de longueur. Le dos est brun-rouge ou gris, orné de petites raies transversales claires. La tête porte 4 yeux, deux petites antennes et huit paires de cirres* tentaculaires. De longs cirres dorsaux annelés sont présents au-dessus des parapodes*. Il y a seize paires de parapodes, terminés par de fortes touffes de soies. La trompe exsertile* est lisse.
En Méditerranée, deux espèces très ressemblantes sont présentes : Hesione sicula et Hesione pantherina. La distinction entre ces deux espèces nécessite une observation à la loupe binoculaire. Hesione sicula présente des lobes aciculaires (ce sont des lobes présents à la base des neurochètes) doubles, tandis que Hesione pantherina présente des lobes aciculaires simples. Ces lobes sont malheureusement rétractiles et l’observation est loin d’être aisée. Hesione pantherina n’atteint pas une taille aussi grande que Hesione sicula.
Comme les autres Hésionidés de « grande » taille, Hesione sicula est carnivore. L'espèce repère ses proies à l'aide de chémorécepteurs* et, en particulier, par utilisation de ses longs cirres tentaculaires.
Les sexes sont séparés chez cette espèce. La littérature indique qu'un hermaphrodisme* successif, protandre*, peut être rencontré. La reproduction se produirait chez des sujets âgés de deux ans au moins. Les individus survivent à la période de reproduction et peuvent donc se reproduire plusieurs fois. Les larves* sont planctotrophiques* et restent dans le plancton* pendant environ deux mois.
Comme beaucoup d'annélides, Hesione sicula peut être parasitée par des grégarines, invertébrés unicellulaires et macroscopiques.
Hesione sicula est un ver fragile, qu'il faut éviter de manipuler. Les longs cirres dorsaux ne résistent généralement pas à la manipulation (on ne les voit donc pas sur les espèces conservées). Cette espèce est apparemment sensible à l'eutrophisation* (sa présence diminue dans les milieux eutrophes).
Le genre Hesione a fait l’objet de nombreuses révisions taxonomiques. La dernière en date (Sergio I. Alazar-Vallejo, 2018) établit que le genre comporte mondialement 23 espèces. Ces travaux ont rétabli la validité de l’espèce Hesione sicula delle Chiaje, 1830. Hesione splendida Lamarck, 1818, qui était le précédent nom scientifique valide, est en réalité une espèce d’affinité tropicale.
Nous proposons le nom "ver léopard", tiré d'un ancien nom latin, en référence aux colorations du corps.
Hesione était une Océanide, fille d'Oceanus et Téthys. Elle épousa Prométhée. Le nom des Océanides, ces nymphes des eaux, a souvent été utilisé par les biologistes (Beroe, Amphitrite, Dione, Electra...).
sicula provient du latin [sicula] = petite dague. Stefano delle Chiaje n’a pas donné de détails concernant le choix de ce nom d’espèce (sa description originale est liée à un dessin, sans texte).
pantherina provient du nom du léopard (panthera), en raison de la présence de taches sur le corps de ce ver rappelant celles du félin.
Numéro d'entrée WoRMS : 340189
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Annelida | Annélides | Vers segmentés (annelés) à section cylindrique, à symétrie bilatérale constitués de segments semblables. Le premier segment porte la bouche et le dernier l’anus. Nombreuses formes marines, dulcicoles ou terrestres, libres ou parasites. |
Classe | Polychaeta | Polychètes | Annélides marines. Chaque segment porte des excroissances locomotrices (les parapodes) plus ou moins développées, munies de touffes de soies chitineuses rigides. Chez la plupart des espèces, la tête porte plusieurs organes sensoriels, des mâchoires, et souvent un panache branchial coloré. Animaux libres dans la colonne d'eau ou sur les sédiments mais aussi galéricoles ou tubicoles. |
Sous-classe | Errantia | Annélides Polychètes Errantes | La tête porte plusieurs organes sensoriels et des mâchoires. Animaux très mobiles et prédateurs. Parapodes biramés avec un notopode et un neuropode, chaque lobe du parapode a des baguettes squelettiques (acicule) liant le muscle parapodial aux lobes et aux soies ; cirres parapodiaux dorsaux et ventraux ; deux ou trois palpes sur le prostomium. |
Ordre | Phyllodocida | Phyllodocides | Tous les segments sont identiques, les parapodes sont saillants, bien développés, les soies longues (souvent composées). La région céphalique et les organes sensoriels sont bien développés, la trompe est souvent armée de mâchoires. |
Sous-ordre | Nereidiformia | Néreidiformes | |
Famille | Hesionidae | Hésionidés | Polychètes possédant 2 ou 3 antennes, 4 yeux. Les segments 1 à 4, généralement fusionnés au prostomium, portent chacun 2 paires de cirres tentaculaires. Parapodes uniramés ou biramés. Trompe exsertile avec ou sans mâchoires cornées. |
Genre | Hesione | ||
Espèce | sicula |
Tous les détails sur cet individu de Bretagne
Les taches sombres du corps justifient son nom commun de ver léopard.
Rade de Brest (29), La Cormorandière, 18 m
24/03/2018
Hesione sicula, détail de la région antérieure
Cerbère (66), Anse Pierrefitte, 5 m
05/04/1994
Spécimen marseillais
La tête et les pattes sont bien visibles.
Marseille (13), 8 m, de nuit
29/09/2019
Rédacteur principal : Christophe QUINTIN
Correcteur : Patrick SCAPS
Responsable régional : Véronique LAMARE
Alazar-Vallejo S.I., 2018, Revision of Hesione Savigny in Lamarck, 1818 (Annelida, Errantia, Hesionidae), Zoosystema, 40(3), 227-325.
La page sur Hesione splendida sur l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN
(NB d'octobre 2023 : l'INPN n'est pas à jour pour la révision du genre Hesione)