Taille moyenne et forme allongée
Pied beige à marron avec des lignes claires irrégulières dans le sens de la longueur
Couronne de tentacules de couleur crème.
Très nombreux tentacules fins et assez courts.
Anémone du pagure
Hermit anemone (GB), Attinia del paguro (I), Anémona del ermitaño (E), Einsiedler-seerose, Schmarotzerrose (D), Heremietanemoon (NL)
Actinia parasitica Couch, 1842
Sagartia parasitica Gosse, 1860
Atlantique, Manche et Méditerranée
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française], ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises]Calliactis parasitica est commune depuis les côtes du sud de l’Angleterre jusqu’à la Méditerranée.
Cette anémone de mer se rencontre le plus fréquemment en association avec des bernard-l’ermite : Dardanus, Pagurus... en Méditerranée ou Pagurus bernhardus dans l’Atlantique.
Elle peut également être rencontrée seule accrochée à une pierre ou à un mollusque vivant : Buccinum undatum en Atlantique, Manche. Sa répartition en profondeur est très variable.
Anémone de mer très caractéristique.
- Le pied :
Il la forme d’une colonne ou d’une « patate » allongée lorsque les tentacules sont repliés. Sa couleur varie entre le beige, le marron et le jaune, avec des stries claires longitudinales plus ou moins marquées. Il est souvent moucheté de petites taches noires, rouges ou violettes. Pour un sujet adulte, sa longueur est de l’ordre de la dizaine de centimètres et son diamètre environ 8 cm.
- La couronne de tentacules :
Le disque qui porte les tentacules est de couleur crème. Les tentacules sont de couleur crème avec, souvent des zébrures marron. Les tentacules sont très nombreux et assez fins : jusqu’à 700 tentacules.
- Les aconties* :
Lorsqu’elle est dérangée ou que le pagure qui vit avec elle est inquiété, Calliactis parasitica émet des filaments de défense appelés aconties. Très visibles car de couleur blanche ou mauve, ces filaments sont collants et urticants.
Calliactis parasitica peut être confondue avec d’autres anémones de mer associées à des bernard-l’ermite, comme Adamsia palliata. Toutefois une observation attentive permet de les différentier facilement :
L'anémone parasite peut aussi être confondue avec Anthopleura ballii qui possède des rangées de verrues mais qui sont différentes des stries longitudinales de Calliactis parasitica. Ses tentacules sont plus charnus et en nombre bien moins important (96 maximum).
Animal carnivore, les anémones de mer se nourrissent de proies qu’elles capturent avec leurs tentacules collants et urticants. Il est fréquemment dit dans la littérature que les anémones associées à un pagure profitent des restes du repas de leur hôte.
Reproduction sexuée avec émission des œufs par la cavité gastrale. Certaines anémones de mer peuvent également se reproduire par scissiparité*.
Calliactis parasitica vit en association (commensalisme*) avec plusieurs espèces de pagures : les Dardanus calidus et arrosor en Méditerranée et Pagurus bernhardus dans l’Atlantique. Plusieurs Calliactis peuvent recouvrir entièrement la coquille d’un gros bernard-l’ermite.
Lorsque le pagure trouve une nouvelle coquille, et qu’après l’avoir essayée, il choisit de s’y établir, il décolle avec ses pinces une ou plusieurs anémones et la ou les replace sur sa nouvelle demeure. Les actinies favorisent cette transplantation en décollant leur disque adhésif de l’ancienne coquille sous la stimulation des pinces du crustacé.
Lorsque Calliactis parasitica est inquiétée, elle émet des filaments de défense appelés aconties. Ces filaments urticants sont de couleur blanche ou mauve suivant les individus.
Il a été montré que la présence ou l’absence d’anémones sur la coquille des pagures a une influence sur le taux de prédation des pagures par les poulpes. Les pagures qui ne sont pas accompagnés par un (ou des) spécimen(s) de Calliactis parasitica sont soumis à un taux de prédation beaucoup plus élevé. Les poulpes réagissent au système de défense de ces actinies et les évitent. Calliactis parasitica émet un peptide neurotoxique par l’intermédiaire de ses nématocystes lors des réactions de défense.
Lors de la manipulation d’une communauté pagure / anémones, l’émission des aconties est inévitable et on pourrait se demander s’il y a communication du stress entre les deux partenaires. Les plongeurs doivent veiller à éviter tout stress à ces animaux car le système de défense de l’anémone risque de ne plus être efficace, pendant un certain temps, face à un prédateur comme un poulpe.
Anémone parasite : probablement à cause de sa relation avec certaines espèces de bernard-l’ermite. Le nom peut prêter à confusion car la relation établie avec les pagures est à bénéfice réciproque, il ne s’agit donc pas de parasitisme.
Calliactis : du grec [kallos] = beau et [actis] = rayon,
parasitica : du grec [parasitos] = qui mange auprès de, en référence à l'association commensale* avec des pagures.
Numéro d'entrée WoRMS : 100946
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Cnidaria | Cnidaires | Organismes aquatiques (marins pour la plupart) libres ou fixés, carnivores, principalement à symétrie radiaire, caractérisés par des cellules urticantes : les cnidocytes. Deux morphologies principales : le polype et la méduse. La larve est une planula. |
Classe | Anthozoa | Anthozoaires | Cnidaires exclusivement marins, solitaires ou coloniaux, uniquement sous la forme polype (jamais de phase méduse dans le cycle de vie). |
Sous-classe | Hexacorallia / Zoantharia | Hexacoralliaires / Zoanthaires | Anthozoaires coloniaux ou solitaires, tentacules lisses, polypes à symétrie d’ordre 6. |
Ordre | Actiniaria | Actiniaires | Polypes solitaires souvent colorés, en général fixés à un substrat dur par un large disque pédieux. Organismes parfois mobiles. |
Sous-ordre | Nynantheae Thenaria | Nynanthées Thenaria | |
Famille | Hormathiidae | Hormathiidés | Sphincter fort, mésogléal. Aconties présentes. Septes non divisibles en macro ou microcnèmes, seulement 6-12 paires (de mésentères). Colonne résistante tuberculée. Souvent sur des substrats « détachés », carapaces, coquilles, gorgones… |
Genre | Calliactis | ||
Espèce | parasitica |
Anémone parasite couronne de tentacules déployée
Anémone parasite avec sa couronne de tentacules bien ouverte lorsqu’elle n’est pas inquiétée. On peut voir sur cette photo la différence de couleur entre le pied et la couronne de tentacules qui est de couleur crème.
Beaumerousse, Côte bleue, Ensuès-la-Redonne (13), 10 m
11/06/205
Bouche et disque oral
Au milieu de la couronne de tentacules on distingue clairement la bouche plissée en deux lèvres charnues.
Plougastel, rade de Brest (29), 2 m
08/2008
Anémones parasites sur leur pagure
Dans une situation de défense, la première réaction des anémones est de rétracter leur couronne de tentacules. La coquille de ce pagure du genre Dardanus est recouverte par au moins quatre anémones parasites.
Planier, rade de Marseille, 8 m
03/10/2004
Calliactis parasitica a libéré des aconties*
Dès qu’un plongeur manipule l’association anémone / bernard-l’ermite, des filaments de défense urticants appelés aconties* sortent du pied de l’anémone par des orifices. Ici les aconties* sont de couleur blanche, mais ils peuvent être également mauves.
Port-Cros, 8 m
09/2004
Pagure entièrement recouvert par 5 spécimens de Calliactis parasitica
Les pagures peuvent recueillir plusieurs anémones sur leur coquille. Ici il y a au moins cinq anémones, ce qui représente un poids à déplacer et un certain encombrement pour le bernard-l’ermite. Mais les bénéfices que retire le crustacé de cette relation sont prépondérants, et dans ce cas, sa protection est bien assurée.
Beaumerousse, Côte bleue, Ensuès-la-Redonne (13), 10 m
11/06/2005
De nuit et sur Pagurus anachoretus
Complètement ouverte, l'anémone parasite peut s'étirer pour prendre une forme cylindrique. La nuit, le plancton est plus abondant, dans ces conditions, l'anémone est sans doute en phase active de prédation.
Ici, sur Pagurus anachoretus.
La Vesse, Côte Bleue (13), 12 m de nuit
09/09/2005
Tractée par son bernard l'ermite
Cette anémone solitaire se fait tracter dans le courant par son bernard l'ermite. Nous somme ici dans l'étang de Thau où les eaux sont souvent bien chargées de matière en suspension (eaux turbides), propices à la croissance de cette anémone carnivore.
Ponton est, étang de Thau (34), 6m
07/10/2006
Fixée à la roche sur l'estran
Sur l'estran à marée basse, cette anémone parasite a été trouvée au pied d'une roche laissant tremper ses tentacules dans une petite flaque. Notez la couleur caractéristique du pied et des tentacules.
Trebeurden, Bretagne nord, sur l'estran à marée basse
11/08/2006
Couronne tentaculaire rétractée
Complètement rétractée, la couronne de tentacules n'est plus du tout visible. Dans ces conditions, l'anémone parasite prend une forme sphérique. Sur l'estran à marée basse, cette anémone parasite a été trouvée au pied d'une roche laissant tremper ses tentacules dans une petite flaque. Dérangée par le photographe, elle s'est rétractée.
Trebeurden, Bretagne nord, sur l'estran à marée basse
11/08/2006
La bouche 2
Au milieu de la couronne de tentacules on distingue clairement la bouche plissée en deux lèvres charnues.
Etang de Thau (34), 4 m
07/10/2006
Amande de mer parasitée
La charnière et son ligament sont visibles sur cette amande de mer commune. Notez plusieurs anémones parasites sur la gauche.
Epave du Cyrano, île de Groix, 17 m
27/08/2011
Rédacteur principal : Hervé THEDY
Vérificateur : Emmanuel BERNIER
Responsable régional : Michel PEAN