Raton laveur

Procyon lotor | Linnaeus, 1758

N° 6139

Amérique du Nord, Antilles, Europe

Clé d'identification

Longueur totale de 65 à 105 cm
Masque facial noir bordé de blanc autour des yeux noirs
Museau pointu
Fourrure épaisse et laineuse, grise avec teintes pâles
Queue touffue, striée de 4 à 7 anneaux sombres sur fond clair
Pattes dotées de 5 doigts griffus non rétractiles

Noms

Autres noms communs français

Chat sauvage, raton (Québec), chat chouage (français du Missouri)

Noms communs internationaux

Northern raccoon, coon (GB), Procione, orsetto lavatore (I), Mapache (E), Waschbär (D), Aroughcoone (qui gratte avec ses mains) (Algonquin), Rakoun, ti-racoon (Guadeloupe)

Synonymes du nom scientifique actuel

Ursus lotor Linnaeus, 1758
Procyon priscus Leconte, 1848
Procyon maynardi Bangs, 1898
Procyon simus Gidley, 1906
Procyon minor Miller, 1911
Procyon nanus Simpson, 1929
Procyon gloveralleni Nelson & Goldman, 1930

Distribution géographique

Amérique du Nord, Antilles, Europe

Zones DORIS : ● Atlantique Nord-Ouest, ● Caraïbes, ● Europe (côtes françaises), ● Eau douce d'Europe

Le raton laveur est présent en Amérique du Nord (sud du Canada, aux États-Unis, au Mexique, en Amérique Centrale), d’où il est originaire, et dans certaines îles des Caraïbes comme la Guadeloupe (introduit au début du XIXe siècle), considéré comme une espèce invasive.
Il est naturalisé en Europe occidentale ainsi que dans les pays du Caucase.
En France métropolitaine, le raton laveur est reconnu comme une espèce invasive, désormais implantée en Picardie, Île-de-France, Gironde, Auvergne-Rhône-Alpes (notamment dans le Puy-de-Dôme et l’Allier), Bourgogne-Franche-Comté, Normandie, Bretagne, Pays de la Loire, ainsi que dans l’ensemble du Grand Nord-Est. Il colonise rapidement de nouvelles régions.

Biotope

Il vit en forêt mixte à proximité des cours d'eaux : estran, lacs, rivières, marais et marécages. Il dort dans les troncs d'arbres, sous des souches ou des cavités rocheuses. On le rencontre également en milieu urbain sans doute en raison de la réduction de son habitat suite à la densification des habitations humaines. En hiver, il se met à l'abri du froid et de la neige avec d'autres congénères.

Description

Le raton laveur est un mammifère plantigrade massif et trapu, de taille moyenne. Sa longueur totale varie de 65 à 105 cm, sa hauteur est d'environ 30 cm. Le poids moyen du mâle est de 8 kg et de 4.5 kg pour la femelle.
Sa tête est reconnaissable au masque facial noir bordé de blanc autour des yeux noirs. Ce masque recouvre une partie du museau. Ses yeux luisent la nuit et réfléchissent la lumière ; cependant, il est myope et daltonien. Sa tête est large et son museau est pointu. Ses oreilles sont pointues, larges et grandes ; elles mesurent de 5 à 7 cm. Sa fourrure épaisse et laineuse est grise avec des teintes pâles. Sa queue touffue mesure de 18 à 27,5 cm ; elle est striée de 4 à 7 anneaux sombres sur fond clair et son extrémité est toujours noire.
Les pattes antérieures et postérieures sont dotées chacune de 5 doigts à griffes acérées non rétractiles. Les pattes antérieures préhensiles mesurent en moyenne 6 cm ; elles lui permettent de saisir et de fouiller. Les pattes postérieures plus robustes mesurent en moyenne 11 cm de long ; elles lui permettent de marcher, grimper et nager.

Espèces ressemblantes

Bassariscus astutus, le chat à queue annelée, est présent au Mexique et dans le sud-ouest des États-Unis. Son corps est plus petit, sa silhouette plus fine et sa queue plus longue (31 à 41 cm).

En France, il peut être confondu avec le chien viverrin Nyctereutes procyonoides. Son masque facial recouvre les yeux mais pas le museau. Sa queue est de couleur noire (non annelée). Il n’a aucune faculté de préhension des pattes antérieures.

Alimentation

L'alimentation du raton laveur varie avec les saisons. Au printemps, il apprécie particulièrement les écrevisses, grenouilles, têtards, salamandres, petits mulots, escargots, palourdes, moules, huîtres, crabes et tortues (y compris leurs œufs). En été, il consomme également les œufs des poulaillers, baies sauvages, noix et graines. En automne, il complète son régime avec des sauterelles, grillons, scarabées, miel d'abeilles, maïs, pommes et raisins.
Contrairement à ce que son nom fait penser, il ne lave pas ses aliments avant de se nourrir. C'est davantage par curiosité naturelle qu'il manipule et joue avec dextérité. Le trempage des aliments dans l'eau permettrait en réalité d'augmenter la sensibilité tactile de ses pattes, l'aidant à mieux identifier la nourriture. Opportuniste, il n'hésite pas à ouvrir les poubelles en milieu urbain et manger tout ce qui lui tombe entre les pattes.

Reproduction - Multiplication

La maturité sexuelle est atteinte entre 1 et 2 ans. Les accouplements ont lieu en février-mars et entre juin et août. Un mâle peut féconder plusieurs femelles. La femelle a une seule portée annuelle de 4 à 7 ratonneaux.

La gestation dure 9 semaines. Aveugles et sourds à la naissance, les bébés ratons ouvrent les yeux après 21 jours. Ils mesurent environ 10 cm et pèsent 60 grammes. Les poils sont gris, clairsemés et ébouriffés. Le masque facial et les anneaux de la queue sont visibles après deux semaines. Les jeunes font leurs premières sorties à l’extérieur du nid à 2 mois ; ils sont sevrés à l’âge de 4 mois, ce qui correspond à l’apparition des premières dents. Ils passent le premier hiver avec leur mère et la quittent à la fin du printemps. Le mâle ne s’occupe pas des jeunes.

Vie associée

Ses principaux prédateurs mammifères sont les grands carnivores : loup, coyote, lynx et renard. Chez les oiseaux, ce sont les rapaces tels que le grand-duc, le pygargue à tête blanche et le faucon. La prédation varie selon les régions et les habitats.

Divers biologie

En hiver, il regagne son gîte (arbre creux, caverne,…), entre en somnolence et vit sur ses réserves de graisse accumulées à l’été et à l’automne.
Il peut se déplacer à plus de 25 km/h. C’est également un bon nageur.
Il émet des grognements et des sifflements bruyants.

Informations complémentaires

Sédentaire, discret et solitaire, il préfère sortir la nuit. Dressé sur ses pattes postérieures, il est suffisamment habile pour dévisser des pots, ouvrir des poignées de porte et grimper avec agilité.

Sa longévité est de 2 à 3 ans en milieu naturel. Les principales causes de décès sont la prédation, les maladies (maladie de Carré), les parasites, la famine, les collisions routières, le piégeage et la chasse.

Le raton laveur est parfois porteur de la rage. Des campagnes régulières de vaccination des carnivores sauvages sont menées par le ministère de la Faune et des Parcs du Québec à l’aide d’appâts vaccinaux. L’animal croque l’appât qui contient le vaccin sous forme liquide.

Il convient de rester prudent et de ne pas s’approcher d’un raton laveur au comportement inhabituel ou agressif, ni de le laisser s’approcher.

Statuts de conservation et réglementations diverses

L’espèce est classée LC depuis 2015, soit Least Concern, dans la Liste rouge de l’UICN* (Union internationale de conservation pour la nature), c’est-à-dire que son statut de conservation est jugé de préoccupation mineure. Cela signifie que les informations recueillies sur l’espèce ne permettent pas de la classer dans les autres catégories, notamment celles qui alertent sur une menace : CR (En danger critique d’extinction), EN (En danger), VU (Vulnérable).

Au Canada : le raton laveur est une espèce indigène. Il n’est pas considéré comme une espèce en péril par le COSEPAC (Comité sur la situation des espèces en péril au Canada). Il n’a jamais été évalué ni inscrit sur la liste officielle.

Au Québec : le raton laveur n’est pas une espèce menacée. Il fait l’objet d’une interdiction de déplacement des animaux capturés dans certaines municipalités du Québec, d’octobre à décembre, pour des raisons sanitaires (rage). La chasse et le piégeage sont autorisés d’octobre à mars.

En Europe : depuis 2016, il est inscrit dans la liste des espèces exotiques envahissantes (éradication conseillée).

En France métropolitaine : introduit vers 1920, le raton laveur est une espèce exotique envahissante (EEE) établie dans plusieurs régions (voir distribution). Il est soumis à des mesures de surveillance, de piégeage et de contrôle localisé. Il ne peut être relâché, transporté ou commercialisé sans autorisation. Il est classé nuisible sur l’ensemble du territoire métropolitain (arrêté ministériel du 2 septembre 2016 relatif au contrôle par la chasse des populations de certaines espèces non indigènes et fixant, en application de l’article R. 427-6 du Code de l’environnement, la liste, les périodes et les modalités de destruction des espèces non indigènes d’animaux classés nuisibles sur l’ensemble du territoire métropolitain). Il peut être piégé toute l’année et peut être détruit par tir sur autorisation préfectorale individuelle hors période de chasse.

En Guadeloupe : c’est une espèce exotique envahissante réglementée, introduite et non indigène, avec des impacts potentiels sur la biodiversité locale. Il aurait été introduit par l’humain au XIXème siècle, probablement depuis les Bahamas ou les États-Unis. Il a été décrit pour la première fois en 1911 par un naturaliste américain, G. S. Miller, à partir d’un jeune mâle collecté à Pointe-à-Pitre.

Origine des noms

Origine du nom français

Le mot « laveur » a été attribué à l’habitude qu’il a de manipuler ses aliments, donnant l’impression qu’il les lave.

Origine du nom scientifique

Procyon : du grec [pro] = avant et [cyon] = chien. Le nom a sans doute été utilisé par analogie à sa taille intermédiaire entre celle d'un chat et d'un petit chien. Procyon désigne également l'étoile du même nom, dans la constellation du Petit Chien (Canis Minor).

lotor : du latin [lavare] = laver.

Classification

Termes scientifiques Termes en français Descriptif
Embranchement Chordata Chordés Animaux à l’organisation complexe définie par 3 caractères originaux : tube nerveux dorsal, chorde dorsale, et tube digestif ventral. Il existe 3 grands groupes de Chordés : les Tuniciers, les Céphalocordés et les Vertébrés.
Sous-embranchement Vertebrata Vertébrés Chordés possédant une colonne vertébrale et un crâne qui contient la partie antérieure du système nerveux.
Classe Mammalia Mammifères Vertébrés possédant des poils et des glandes mammaires produisant du lait.
Sous-classe Theria Thériens La paroi latérale du crâne est constituée de deux os particuliers: l'alisphénoïde et le squamosal.
Ordre Carnivora Carnivores Présence de dents carnassières et de crocs. Pour la plupart carnivores.
Sous-ordre Caniformia Caniformes Le bulbe tympanique est constitué d'une chambre unique.
Famille Procyonidae Procyonidés
Sous-famille Procyoninae Procyoninés
Genre Procyon
Espèce lotor

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