Carapace piriforme dure
Corps et pinces couverts de tubercules et d'épines
Largeur maximale de la carapace 120 mm
Rostre long et bifide
Chélipède droit nettement plus robuste que le gauche, 3 paires de pattes longues et grêles
Cinquième paire de pattes cachée sous l'abdomen
Coloration marron ou rouge-orange
Lithode arctique, crabe royal de Norvège, crabe épineux du Nord, crabe royal de l'Atlantique, araignée épineuse, crabe caillou du Nord
Norway king crab, northern stone crab, atlantic king crab, thorny spider crab (GB), Granchio di pietra del Nord (I), Centolla de roca, arana espinosa (E), Nördliche Steinkrabbe, Nordische Steinkrabbe, Seespinne (D), Stentrollkrabba, piikikäs kivirapu, konge-troldkrabbe (Finlande), Trollkrabbe (Norvège)
Cancer Maja Linnaeus, 1758
Inachus maja (Linnaeus, 1758)
Parthenope maja (Linnaeus, 1758)
Cancer spinosus amboinensis Seba, 1759
Cancer spinosus Ascanius, 1776
Cancer horridus Pennant, 1777
Maia vulgaris Bosc, 1801
Lithodes arctica Latreille, 1806
Lithodes dubius Brandt, 1848
Arctique et Atlantique Nord
Zones DORIS : ● Atlantique Nord-Ouest, ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises]Il est observé en Atlantique Nord-Ouest de Terre-Neuve et Labrador au Canada jusqu'aux États-Unis au New Jersey. Présence plausible et cohérente dans les eaux de l'Archipel de Saint-Pierre-et-Miquelon en raison de sa proximité avec Terre-Neuve et des Îles de la Madeleine ; il a en effet été observé en 2024 à 20 m.
On le trouve également au nord-ouest de l'Europe jusqu'aux Iles Britanniques comme limite sud. L'espèce n’est pas présente en France métropolitaine (Mer du Nord et Manche).
Le crabe royal de roche vit sur des fonds sableux, vaseux et rocheux. Sa présence est relevée entre 10 et 1000 m de profondeur dans des eaux froides où la température est comprise entre 0 et 9.3 degrés Celsius. Il a été identifié en septembre 2025 à Les Escoumins dans l'estuaire du Saint-Laurent à 30 m. La salinité de l’eau à cet endroit varie selon les marées et les saisons, oscillant généralement entre 28 et 32 PSU (unités pratiques de salinité), ce qui correspond à une eau de mer typique.
Le crabe royal de roche possède une carapace piriforme* dure couverte d'épines robustes et proéminentes. Les plus longues sont situées sur le bord de la carapace. Celle-ci est légèrement plus longue que large. La taille moyenne connue des mâles est comprise entre 80 et 120 mm pour un poids de 1 kg. Celle des femelles de 93 mm pour un poids de 429 g.
Le rostre* est long et bifide* (en forme de Y) avec des épines latérales et une épine ventrale entre les pédoncules* oculaires. Le crabe royal de roche possède 5 paires de pattes : la première paire de pattes, les chélipèdes*, porte les pinces, plus courtes que les autres pattes ambulatoires qui peuvent mesurer jusqu'à 60 cm. Le chélipède droit est nettement plus robuste que le gauche. Les 3 paires suivantes sont longues et grêles. La cinquième paire de pattes est cachée sous l'abdomen. Les pattes et les pinces sont également toutes recouvertes de nombreux tubercules et épines plus ou moins allongés. Le corps et les pattes sont de couleur brun clair, rougeâtre violacé à rouge jaunâtre ; les épines sont plus foncées, la face ventrale est plus pâle. L'abdomen est replié sous la carapace, il est constitué de plaques calcifiées. Soit 3 paires de plaques latérales, 1 paire de grandes plaques distales, des plaques marginales plus petites. Chez la femelle, les grandes plaques sont hypertrophiées et les plaques marginales plus petites sont absentes du côté gauche.
Chionoecetes opilio, le crabe des neiges, est une grosse araignée de mer des mers froides de l'Atlantique Nord-Ouest. La taille de la carapace est plus grande, elle varie de 9,5 à 16,5 cm de large. Son corps presque circulaire est un peu plus large à l'arrière, son rostre* est court. Elle ne possède pas d'épines comme Lithodes maja.
Maja brachydactyla l'araignée de mer Atlantique ; sa carapace peut mesurer jusqu'à 25 cm de long et 18 cm de large. Elle est fortement bombée et arrondie. Distribution : de la mer du Nord et Irlande jusqu'aux îles du Cap Vert, Açores et Canaries.
Paralithodes camtschaticus, le crabe royal rouge, a été introduit en zone arctique au nord de la Scandinavie. Il est relativement massif et sa carapace est pentagonale, peu épineuse avec un minuscule rostre pointu. La carapace mesure jusqu'à 20–25 cm de long sur 28-30 cm de large.
Le crabe royal de roche se nourrit principalement de petits mollusques, de pétoncles, de moules, de gastéropodes mais également de vers et d’autres crustacés. Il peut être charognard à l'occasion.
La biologie et le cycle de vie de cette espèce sont peu connus. Les mâles atteignent leur maturité sexuelle à une largeur de carapace d’environ 9,8 cm, tandis que les femelles sont matures à 6,5 cm. Les femelles ovigères portent les œufs sous l’abdomen. Celles capturées lors de l'évaluation des stocks de 1998 faite par le ministère canadien Pêches et Océans portaient entre 1500 et 4900 œufs de 2,55 mm de diamètre à un stade de développement avancé. Le moment de l'éclosion n'est pas connu. La fécondité de l'espèce est donc relativement faible.
Un article de Brown (2018) explique comment des spécimens adultes de L. maja ont été capturés à l’aide de casiers appâtés à environ 60 m de profondeur en Suède en 2011, puis conservés en aquarium. Les éclosions ont eu lieu en moyenne 27 jours plus tard. Les larves* lécitotrophes* sont passées par trois stades planctoniques zoés* et un stade mégalope* en environ 7 semaines avant de se métamorphoser* en juvénile. Les larves de L. maja ont montré une fenêtre de tolérance thermique étroite et n’ont réussi leur métamorphose qu’à 6 °C. Brown estime que le réchauffement continu des océans devrait entraîner des déplacements biogéographiques chez L. maja.
La morue franche Gadus morhua, le brosme Brosme brosme et l'églefin Melanogrammus aeglefinus sont identifiés comme ses prédateurs. Il ne semble pas y avoir de parasites ni de maladies mentionnés chez L. maja.
Le crabe royal de roche mue pour croître : il rejette son ancienne carapace, absorbe de l’eau et gonfle pour atteindre une taille supérieure. La nouvelle carapace durcit après plusieurs mois. Le rythme de mue diminue avec l’âge, à mesure que la croissance ralentit. Contrairement aux araignées de mer qui ont une mue terminale, L. maja continue de muer tout au long de son existence.
Lithodes maja fait partie des Anomoures (Anomura en latin, infra-ordre des Anomoures en français).
L'espèce est souvent capturée en prise accessoire mais n'a jamais fait l'objet de pêche commerciale. Il n’existe aucune réglementation ni directive de gestion spécifique encadrant la capture ou la manipulation du crabe royal de roche à Terre-Neuve-et-Labrador, en Nouvelle-Écosse et au Québec.
L'espèce n’a pas encore été évaluée par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN*). Elle ne figure pas dans la Liste rouge de l’UICN, faute d’évaluation formelle de son risque d’extinction.
Crabe royal de roche : le terme "royal" est probablement dû à sa grande taille ou aux épines de sa carapace qui s'apparentent à la forme d'une couronne.
Lithodes du grec [lithos] = pierre et du suffixe [-odes] = qui a l’apparence de, semblable à : faisant référence à son aspect robuste.
Maja ou Maia : nom d'une espèce de Crustacé dans Aristote (Perrier fasc II), sorte de crabe ou fille d'Atlas et de Pleioné, mère de Mercure, également une des Pléiades ou fille de Faunus, divinité romaine incarnant le printemps, dont la fête se déroulait en mai.
Numéro d'entrée WoRMS : 107205
| Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
|---|---|---|---|
| Embranchement | Arthropoda | Arthropodes | Animaux invertébrés au corps segmenté, articulé, pourvu d’appendices articulés, et couvert d’une cuticule rigide constituant leur exosquelette. |
| Sous-embranchement | Crustacea | Crustacés | Arthropodes à exosquelette chitineux, souvent imprégné de carbonate de calcium, ayant deux paires d'antennes. |
| Super classe | Multicrustacea | ||
| Classe | Malacostraca | Malacostracés | 8 segments thoraciques, 6 segments abdominaux. Appendices présents sur le thorax et l’abdomen. |
| Sous-classe | Eumalacostraca | Eumalacostracés | Présence d’une carapace recouvrant la tête et tout ou partie du thorax. |
| Super ordre | Eucarida | Eucarides | Présence d'un rostre. |
| Ordre | Decapoda | Décapodes | La plupart marins et benthiques. Yeux composés pédonculés. Les segments thoraciques sont fusionnés avec la tête pour former le céphalothorax. La première paire de péréiopodes est transformée en pinces. Cinq paires d'appendices locomoteurs (pinces comprises). |
| Sous-ordre | Pleocyemata | Pléocyémates | Incubation des œufs sous l'abdomen. |
| Super-famille | Paguroidea | Paguroides | |
| Famille | Lithodidae | Lithodidés | |
| Sous-famille | Lithodinae | Lithodinés | |
| Genre | Lithodes | ||
| Espèce | maja |
Crustacés Malacostracés (crabes, crevettes...)
Bernard-l'ermite, galathées, crabes-porcelaines... (Anomoures)
Tubercules et épines
La carapace et les pinces sont recouvertes de nombreux tubercules et d'épines proéminentes.
Les Escoumins, Québec, Canada, 30 m
03/10/2025
Crustacés Malacostracés (crabes, crevettes...)
Bernard-l'ermite, galathées, crabes-porcelaines... (Anomoures)
Couronne d'épines
Les épines disposées sur sa carapace, évoquant une couronne, sont à l'origine de son nom.
Les Escoumins, Québec, Canada, 30 m
03/10/2025
Deux individus
Non pas un, mais bien deux individus ont été observés, confirmant que la présence à Les Escoumins n’est pas fortuite. La salinité de l’eau dans cette zone varie selon les marées et les saisons, oscillant généralement entre 28 et 32 PSU (unités pratiques de salinité), ce qui correspond à une eau de mer typique.
Les Escoumins, Québec, Canada, 30 m
27/09/2025
De face
Les épines sont robustes, et les yeux sont portés par un pédoncule oculaire.
Les Escoumins, Québec, Canada, 30 m
03/10/2025
Habitat
Cet individu évolue sur un fond rocheux caractéristique de Les Escoumins. On note la présence des anémones criblées Cribrinopsis similis.
Les Escoumins, Québec, Canada, 30 m
03/10/2025
Les 3 paires de pattes ambulatoires et les pinces
Elles sont longues et grêles, pouvant atteindre jusqu’à 60 cm.
On remarque que la pince droite est plus robuste que la gauche.
Les Escoumins, Québec, Canada, 30 m
03/10/2025
Le rostre
Le rostre est long et bifide (en forme de Y).
Sud Irlande, 80-100 m
25/05/2017
Vue d'ensemble du crabe royal de roche
Ce spécimen a été pêché dans le sud de l’Irlande, lors d’une campagne de pêche à la langoustine du Nord.
Sud Irlande, 80-100 m
25/05/2017
Vue dorsale d'une femelle
Dessin de Anselme-Gaëtan Desmarest 1825.
Reproduction de documents anciens
1825
Rédacteur principal : Laurent FEY
Vérificateur : Pierre NOËL
Responsable régional : Laurent FEY
Brown A., Thatje S., Morris J P., Oliphant A., Morgan E A., Hauton C., Jones D O.B.,Pond D W., 2017, Metabolic costs imposed by hydrostatic pressure constrain bathymetric range in the lithodid crab Lithodes maja, Journal of Experimental Biology, 220(22), 3916–3926
Brown A., Smith J., Thatje S., 2018, Larval thermal tolerance and biogeographic implications in the northern stone crab Lithodes maja, Journal of Experimental Marine Biology and Ecology, 506, 10p.
Desmarest A. G., 1825, Considérations générales sur la classe des Crustacés et descriptions des espèces de ces animaux qui vivent dans la mer, sur les côtes ou dans les eaux douces de la France, Éditions F.-G. Levrault, Paris, Strasbourg : i-xix + 1-446
Department of Fisheries and Aquaculture., 2000, Atlantic King Crab (Lithodes maja): Emerging Species Profile Sheet. Fisheries Diversification Program, Project Summary FDP 84 St John's, Government of Newfoundland and Labrador, Resource Development Division, 4p.
Dufour R., 1998, Crabe épineux de l’estuaire et du golfe du Saint-Laurent, Rapport sur l’état des stocks C4-04, Mont-Joli, Québec : Pêches et Océans Canada, Institut Maurice-Lamontagne, 8p.
Elner R W., 1985, Les crabes de la côte atlantique du Canada, Le monde sous-marin, Ministère des Pêches et des Océans, Canada, 43, 8p.
Erwin D., Picton B., 1987, Guide to Inshore Marine Life, The Marine Conservation Society, Immel Publishing, London : 1-120
Holthuis L. B., 1950, Decapoda (K. IX) A. Natantia, Macrura Reptantia, Anomura en Stomatopoda (K X) in H. Boschma (ed.), Fauna van Nederland, A. W. Sijthoff, Leiden, The Netherlands, 15: 1-166
Mbakwe C A B., 2016, Investigating Factors That Influence the Catch Rates of Northern Stone Crab (Lithodes maja). Master’s thesis, Memorial University of Newfoundland, 86p.
Milne Edwards H., 1837, Histoire naturelle des crustacés, comprenant l'anatomie, la physiologie et la classification de ces animaux, Librairie encyclopédique de Roret, Paris, vol. 2: 1-532
Pohle G W., 1990, A guide to decapod Crustacea from the Canadian Atlantic: Anorrora and
Brachyura, Can. Tech. Rep. Fish. Aquat. SCi, 1771, iv + 30 p.
Stephensen K., 1928, Marine Crustacea Decapoda, Zoology of the Faeroes, 2 (1) (22): 1-24
Thiriot A., 1976; Larves de Décapodes Macrura et Anomura, espèces européennes; caractères morphologiques et observations écologiques, Thalassia Jugoslavica, 10 (1/2), 341-378
Tremblay M J., Reeves A., Worcester T., 2001, Major Features of the Distribution and Life History of Some Commercially Fished Benthic Invertebrates in the Sydney Bight Area, Research Document 2001/122, Canadian Science Advisory Secretariat, Fisheries and Oceans Canada, 30p.
La page de Lithodes maja dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN (temporairement indisponible)
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