Corps fusiforme avec museau pointu, taille modeste : 14 à 15 cm
Moitié supérieure du corps rose orange
Moitié inférieure du corps blanche avec bandes orange
Trois taches sombres : pédoncule caudal, queue et nageoire dorsale
Exclusivement dans le coralligène profond, à partir de 30 m
Lappanella
Point-snouted goldsinny (GB), Tordo canino (I), Donzell (E), Gestreifter Lippfisch (D)
Coricus fasciatus Cocco, 1833
Ctenolabrus iris Valenciennes in Cuvier & Valenciennes, 1839
Crenilabrus aurantiacus Facciolà, 1888
Méditerranée occidentale et Atlantique proche
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française]Ce poisson fréquente la Méditerranée occidentale et l'Adriatique, et il a été observé également à Madère.
C'est un poisson caractéristique des niveaux bas des fonds coralligènes*, observé essentiellement à proximité des gorgones pourpres Paramuricea clavata et des gorgones jaunes Eunicella cavolinii. Répertorié comme espèce profonde, vivant essentiellement à plus de 100 m de profondeur et jusqu'à 200 m environ, il est parfois observé par des plongeurs à des profondeurs heureusement plus modestes, mais jamais inférieures à 30 m.
Le labre iris possède une taille modeste (pour un Labridé) : 14 à 15 cm au maximum. Le corps est fusiforme, avec un museau assez pointu. Les yeux possèdent une pupille noire presque ronde, souvent cerclée de jaune. Deux zones distinctes divisent son corps en ce qui concerne la coloration. La moitié supérieure est vivement colorée par une teinte rose orangé qui se prolonge dans 6 bandes obliques qui viennent traverser à l'arrière la moitié inférieure du corps, essentiellement blanche sinon.
Trois taches sombres sont disposées de manière caractéristique. La plus importante se situe au milieu de la queue, dans sa partie terminale, elle est cerclée de blanc. Le pédoncule caudal, dans sa partie supérieure, porte une petite tache sombre, elle aussi cerclée de blanc. La troisième tache, de taille moyenne, se situe à l'arrière de la nageoire dorsale.
Acantholabrus palloni, mais celui-ci ne possède pas des couleurs aussi vives et son ventre n'est pas blanc. Par ailleurs, ce Labridé est rarement vu à découvert, préférant les surplombs et les anfractuosités rocheuses.
Le labre iris se nourrit de petits invertébrés : crustacés, vers polychètes et mollusques gastéropodes.
La période de reproduction serait comprise entre fin avril et juin et amènerait ces individus solitaires à former des petits groupes.
Le labre iris est un poisson très actif, nageant constamment et avec vivacité.
C'est un poisson plutôt solitaire, mais des groupes de 3 à 4 individus ont déjà été observés au large de Marseille, par 35 m de fond, au printemps (comportement de reproduction ?).
Aux profondeurs accessibles par les plongeurs, les individus sont d'une taille voisine de 10 cm. A plus grande profondeur (observations effectuées entre 80 et 125 m de fond), les labres iris atteignent leur taille maximale. Leur robe ne change toutefois pas en fonction de la profondeur.
Les premières observations et prises de vues de ce poisson dans le milieu ne datent que de 1988 (par Jo Harmelin), et c'est grâce au sous-marin Cyana de l'IFREMER que certaines informations au sujet de cette espèce ont pu être collectées !
Les observations de Lappanella fasciata à "faibles profondeurs" (entre 30 et 40 m) semblent récentes (années 90). Un suivi régulier devrait permettre de savoir s'il s'agit d'une nouvelle répartition de l'espèce ou si les observations précédentes avaient été lacunaires.
Le labre iris évite d'ordinaire le plongeur sans être toutefois trop craintif.
Cette espèce est évaluée et classée dans la liste rouge 2010 UICN sous le statut LC (Least Concern), soit "préoccupation mineure".
Un ancien nom scientifique de ce poisson a été Ctenolabrus iris Valenciennes in Cuvier & Valenciennes, 1839.
Iris était dans la mythologie grecque fille de Thaumas et d'Électre et à la fois messagère et confidente d'Héra. Elle fut aussi l'épouse de Zéphyre et la mère d'Éros.
Lappanella : signification inconnue, mais origine possible de ce nom en Sicile...
fasciata : directement repris du latin, et qui veut dire : orné de bandes.
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Chordata | Chordés | Animaux à l’organisation complexe définie par 3 caractères originaux : tube nerveux dorsal, chorde dorsale, et tube digestif ventral. Il existe 3 grands groupes de Chordés : les Tuniciers, les Céphalocordés et les Vertébrés. |
Sous-embranchement | Vertebrata | Vertébrés | Chordés possédant une colonne vertébrale et un crâne qui contient la partie antérieure du système nerveux. |
Super classe | Osteichthyes | Ostéichthyens | Vertébrés à squelette osseux. |
Classe | Actinopterygii | Actinoptérygiens | Ossification du crâne ou du squelette tout entier. Poissons épineux ou à nageoires rayonnées. |
Sous-classe | Neopterygii Teleostei | Néoptérygiens Téléostéens | Poissons à arêtes osseuses, présence d’un opercule, écailles minces et imbriquées. |
Super ordre | Acanthopterygii | Acanthoptérygiens | Rayons épineux aux nageoires, écailles cycloïdes ou cténoïdes, présence d'une vessie gazeuse et pelviennes thoraciques ou jugulaires, sans être systématiquement présents, sont des caractères que l'on ne rencontre que chez les Acanthoptérygiens. |
Ordre | Perciformes | Perciformes | Nageoires pelviennes très rapprochées des nageoires pectorales. |
Sous-ordre | Labroidei | Labroïdes | Une seule dorsale, dents molariformes formant un puissant appareil masticatoire. |
Famille | Labridae | Labridés | Lèvres épaisses. |
Genre | Lappanella | ||
Espèce | fasciata |
Bel individu queue déployée
Un labre iris dans son biotope privilégié : parmi les gorgones pourpres. Sa queue, largement déployée, laisse bien voir la tache centrale. Celle du pédoncule caudal semble par contre être placée plutôt au bord de la queue.
Marseille (13), 35 m
15/07/2000
Nageoire dorsale
Sur ce cliché on remarque bien que la tache située sur la nageoire dorsale se situe précisément à la jonction entre sa partie épineuse et sa partie molle. Cette partie terminale molle est d'ailleurs transparente, mais elle est bien visible ici.
Marseille (13), 35 m
15/07/2000
Bouche et œil
La petite bouche terminale, ouverte ici, et l'œil à la pupille légèrement en poire, sont bien visibles sur ce cliché.
Marseille (13), 35 m
15/07/2000
Ligne latérale
On remarque bien ici la ligne latérale très recourbée.
Marseille (13), 35 m
15/07/2000
Biotope
Un labre iris dans son biotope privilégié : les rameaux d'une gorgone pourpre.
Marseille (13), 35 m
06/08/2006
A Saint-Raphaël
Les observations concernant le labre iris viennent surtout de Marseille, mais il peut être vu ailleurs sur nos côtes, comme ici à Saint-Raphaël (83), mais toujours à grande profondeur.
Saint-Raphaël (83), 35 m
03/2007
Sur le Togo
C'est individu a été photographié sur l'épave du Togo, à Cavalaire.
Le Togo, Cavalaire (83), 50 m
12/07/2018
Prudent
Ce labre n'est pas très farouche mais, prudent, il préfère se réfugier dans un abri à l'approche du plongeur.
Marseille (13), 35 m
15/07/2000
Trés rare en Corse
Ce petit Labridé est rarement observé, notamment en Corse. Les captures et observations sont vraiment rares. Il est dans son habitat et peut être rencontré plus profondément.
Taille : 10 cm environ.
Golfe d'Ajaccio, Corse (2A), 60 m
15/09/2018
Rédacteur principal : Vincent MARAN
Correcteur : Bruno CHANET
Responsable régional : Frédéric ZIEMSKI
Responsable régional : Vincent MARAN
Sartoretto S., Francour P., Harmelin, J.-G., Charbonnel E., 1997, Observations in situ de deux Labridae profonds, Lappannella fasciata et Acantholabrus palloni, en Méditerranée nord-occidentale, Cybium, 21(1), p. 37-44.
La page sur Lappanella fasciata sur le site de référence de DORIS pour les poissons : FishBase
La page de Lappanella fasciata dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN