Phyllidie peinte

Phyllidia picta | Pruvot-Fol, 1957

N° 3577

Indo-Pacifique tropical Ouest

Clé d'identification

Phyllidie à dominante noire et tubercules bleu clair coiffés de jaune
Rhinophores jaunes
3 rangées de tubercules isolés à base large de couleur bleu clair, non contigus
Bord du manteau bleu clair avec des coulures noires
Pas de ligne noire sur la sole pédieuse
Anus ventral

Noms

Noms communs internationaux

Painted phyllidia (GB)

Synonymes du nom scientifique actuel

Fryeria picta (Pruvot-Fol, 1957)
Fryeria menindie
Brunckhorst, 1993
Phyllidia menindie (Brunckhorst, 1993)

Distribution géographique

Indo-Pacifique tropical Ouest

Zones DORIS : ● Indo-Pacifique

La phyllidie peinte est présente de la mer d'Andaman, l'Indonésie, jusqu'aux îles Fidji ; la limite nord se situe au Japon. Elle a été vue dans l'océan Indien aux îles Christmas. En eaux françaises, elle est présente en Nouvelle-Calédonie.

Biotope

Cette phyllidie se rencontre sur les récifs coralliens.

Description

Phyllidia picta est un nudibranche allongé qui peut atteindre 60 mm de longueur, néanmoins sa taille moyenne se situe plutôt autour des 30 mm.
La couleur de fond est bleue mais une large zone dorsale noire laisse "couler" des extensions noires, parfois jusqu'à la marge du manteau*, formant comme des arches au-dessus du bleu de fond. L'espèce porte trois rangées de gros tubercules* bleus, isolés, dont l'apex* est jaune d'or et qui émergent de la zone noire. Ces tubercules sont non contigus entre eux. Les deux rangées de tubercules latéraux sont un peu décalées par rapport à la rangée médiane et l'on peut souvent observer que de dessus, il y a un motif en quinconce présentant 2 tubercules latéraux puis 1 tubercule central, puis 2 latéraux, 1 central, etc.
On trouve également des petits tubercules bleus, dont certains chapeautés de jaune, dans les zones bleues résiduelles près de la marge du manteau.
Les deux rhinophores* lamellés sont jaune d'or. Les rhinotubercules* (tubercules placés juste derrière les rhinophores) sont longs et étroits, de couleur bleue, coiffés de jaune.
Cachés par le manteau, les deux tentacules* oraux, courts et coniques, sont gris pâle uni. Les branchies*, de la même couleur, ne sont également visibles qu'en regardant l'animal de dessous, coincées entre pied* et manteau. La sole* pédieuse est aussi gris pâle et ne présente pas de ligne longitudinale noire.
Phyllidia picta
a un anus ventral.

Espèces ressemblantes

Tous les nudibranches du genre Phyllidia ont des rhinophores jaunes. Plusieurs phyllidies du genre Phyllidia ayant les mêmes couleurs de base, peuvent être confondues avec la phyllidie peinte :

Phyllidia varicosa Lamarck, 1801 a les mêmes couleurs de base, mais a de 3 à 5 crêtes de tubercules continues, sur un fond de couleur bleu-gris, dont une centrale. Ces crêtes sont alternées de bandes noires. Contrairement à P. picta, la sole pédieuse porte une ligne longitudinale noire. L'anus est dorsal. Cette phyllidie a une large distribution dans l'Indo-Pacifique Ouest, le Pacifique central et la mer Rouge. En eaux françaises, elle est présente à La Réunion, Mayotte et en Nouvelle-Calédonie.

Phyllidia rueppelii (Bergh, 1869) a une couleur dominante bleu sombre à noire sur le manteau dorsal qui forme des coulures qui rejoignent le bord du manteau, laissant apparaître des zones bleu clair. Elle présente une ligne orange sur le bord du manteau dorsal, ce qui n'est pas le cas de P. picta. Les tubercules centraux sont arrondis, larges et ovales. Leur base est bleu clair et leur sommet est jaune. Les zones noires portent des tubercules. L'anus est ventral. Elle est présente en mer Rouge et dans le golfe d'Oman.

Phyllidia tula Er. Marcus & Ev. Marcus, 1970 possède une ligne longitudinale sur la sole et le pied est d'un gris beaucoup plus foncé que chez P. picta, les protubérances sont arrondies et séparées, ne formant pas de crête sur le manteau dorsal. Elle ne se rencontre qu'en Micronésie.

Phyllidia marindica (Yonow & Hayward, 1991) a les mêmes couleurs de base, mais présente une crête centrale bleu-gris pouvant être discontinue et portant des tubercules jaunes, flanquée de part et d'autre d'une bande noire. Les côtés et le bord du manteau sont bleu-gris, parcourus de lignes noires transversales. La face ventrale et le pied sont gris, il n'y a pas de ligne noire sur la sole pédieuse. Elle est peu plus allongée que P. picta et se rencontre dans l'océan Indien de l'Afrique de l'Est à l'Australie de l'Ouest. En eaux françaises, elle est visible à Mayotte et à La Réunion.

Phyllidia guamensis (Brunckhorst, 1993) porte également les trois mêmes couleurs de base : bleu, noir et jaune, avec des tubercules en relief. Un peu plus allongée que P. picta, la nuance à l'apex des tubercules est plus pâle que chez cette dernière : jaune clair plutôt que jaune d'or. On la trouve dans la région de Guam et des îles Mariannes, peut-être vers les Marquises.

Phyllidia coelestis Bergh, 1905 est plus petite et de forme ovale. Le manteau porte trois bandes longitudinales noires, deux latérales et une centrale, séparées par des bandes bleues qui supportent les tubercules coiffés de jaune. Les bandes noires peuvent être interrompues. Il y a toujours 2 à 4 gros tubercules disposés sur la ligne noire centrale, mais ceux-ci ne se rejoignent jamais pour former une crête continue. La sole pédieuse n'a pas de ligne noire longitudinale. En eaux françaises, elle est présente à La Réunion, Mayotte et en Nouvelle-Calédonie.

Phyllidia carlsonhoffi Brunckhorst, 1993 a un manteau noir avec des tubercules de couleur gris bleuté ou crème coiffés de jaune. Les tubercules sont espacés. Ils ont une base élargie et ne forment pas de rangées. Des tubercules de grande taille et de forme conique alternent avec de petits tubercules ronds. Un tubercule isolé se trouve à l'avant des rhinophores formant un triangle avec ceux-ci. La sole pédieuse est grise et porte une ligne longitudinale noire. On la rencontre dans le Pacifique Ouest et central.

Alimentation

Les Phyllidiidés se nourrissent d'éponges. Elles n'ont ni mâchoires, ni radula* ; les phyllidies n'ont pas d'estomac. Elles dévaginent un intestin céphalique sur la proie. Les substances acides prédigèrent les tissus des éponges et ensuite aspirent les produits prédigérés.

Reproduction - Multiplication

La reproduction a lieu deux à deux, en position tête-bêche comme pour la grande majorité des nudibranches. En effet, l'appareil génital émerge du pied, sur la partie droite de l'animal, un peu derrière sa tête. Les individus étant hermaphrodites*, il y a un échange réciproque des gamètes* et chaque individu va ensuite pouvoir produire une ponte.
Les Phyllidiidés font une ponte en ruban. Celle de Phyllidia picta est de couleur crème, très plate, enroulée dans le sens antihoraire sur le substrat*.

Divers biologie

La famille des Phyllidiidés est caractérisée par l'absence de branchie dorsale. Les branchies se trouvent, sous forme de lamelles, situées des deux côtés le long du pied, cachées par le manteau.

Informations complémentaires

Depuis la publication de Valdès en 1999, le genre Fryeria, qui se distinguait du genre Phyllidia uniquement par la position de l'anus (ventral pour Fryeria, dorsal pour Phyllidia), n'est plus considéré comme valide. Toutes les Fryeria ont été rebaptisées Phyllidia, Phyllidiella ou Phyllidiopsis. Néanmoins, l'ancien nom de genre est encore visible dans de nombreux livres et sites web.
La validité de l'espèce Phyllidia picta a été longtemps controversée (considérée comme un synonyme de P. coelestis), mais est maintenant établie.

Origine des noms

Origine du nom français

Phyllidie peinte est la traduction littérale du nom scientifique.

Origine du nom scientifique

Phyllidia : de Phyllis = nom féminin de la mythologie grecque, et du suffixe [-idis].
Phyllis était la fille du Roi de Thrace, Lycurgue. Devenue à son tour reine, elle tomba amoureuse du fils de Thésée et de Phèdre, Démophoon (ou parfois Acamas, son frère). Après une tendre union, Démophoon dut retourner à Athènes pour régler quelques affaires et promit de revenir. Mais il laissa passer le jour prévu. Phyllis, se pensant abandonnée, céda au désespoir et dans un accès de délire, se jeta à la mer ! On dit que les Dieux, prenant en pitié cette reine, si tendre et si jeune, la changèrent en amandier. Lorsque, quelques jours plus tard, Démophoon revint d'Athènes, l'amandier fleurit. Comme si Phyllis était sensible au retour de celui qu'elle avait si ardemment aimé.

picta : du latin [pictus] = peinte.

Classification

Numéro d'entrée WoRMS : 536615

Termes scientifiques Termes en français Descriptif
Embranchement Mollusca Mollusques Organismes non segmentés à symétrie bilatérale possédant un pied musculeux, une radula, un manteau sécrétant des formations calcaires (spicules, plaques, coquille) et délimitant une cavité ouverte sur l’extérieur contenant les branchies.
Classe Gastropoda Gastéropodes Mollusques à tête bien distincte, le plus souvent pourvus d’une coquille dorsale d’une seule pièce, torsadée. La tête porte une ou deux paires de tentacules dorsaux et deux yeux situés à la base, ou à l’extrémité des tentacules.
Sous-classe Heterobranchia Hétérobranches
Super ordre Nudipleura Nudipleures
Ordre Nudibranchia Nudibranches Cavité palléale et coquille absentes chez l’adulte. Lobes pédieux souvent absents aussi. Respiration cutanée, à l’aide de branchies, de cérates ou d’autres appendices. Tête portant une ou deux paires de tentacules, les tentacules postérieurs ou rhinophores peuvent parfois être rétractés dans des gaines. Principalement marins ou d’eau saumâtre.
Sous-ordre Doridina Doridiens Corps aplati. Anus dorsal entouré complètement ou partiellement par des branchies de remplacement ramifiées qui peuvent être rétractées (voire absentes). Mangeurs d’éponges, habituellement armés de spicules calcaires internes.
Famille Phyllidiidae Phyllidiidés Corps ovale, pas de branchies dorsales (lamelles sous le manteau autour du pied), rhinophores lamellés rétractiles, manteau dur avec des tubercules, motifs et couleurs contrastés.
Genre Phyllidia
Espèce picta

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