Taille d'environ 60 cm (maximum 80 cm)
Tête ornée de nombreuses lignes bleues ondulées
Lèvres épaisses
Nageoires dorsale, anale et caudale de couleur jaune, parfois brunes bordées de jaune
Juvénile : série de 3 à 8 barres verticales brunes sur les côtés
Taches noire et blanche, se superposant presque, sous les premiers rayons mous de la nageoire dorsale
Vivaneau blubberlip, vivaneau griffonné, vivaneau moucheté, vivaneau multicolore, brème maorie, lutjan écriture, lutjan à taches bleues, lutjan maori, perche maorie, perche tachetée, sarde manglier (île Maurice), haputu (Tahiti)
Blubberlip snapper, blue-spotted sea-perch, maori snapper, maori bream, maori seaperch, maori sea-perch, multi-coloured snapper, scribbled snapper, speckled snapper, yellowfin snapper (GB), Pargo maorí (E), Pargo maori (P), Gespikkelde snapper, Spikkel-snapper (Afrique du Sud), Mu-mafalaugutu (Samoa), Chali, Janja (Tanzanie)
Diacope rivulata Cuvier, 1828
Lutianus rivulatus (Cuvier, 1828)
Lutjanus rivalatus (Cuvier, 1828)
Lutjanus rivuturus (Cuvier, 1828)
Diacope caeruleopunctata Cuvier, 1828
Diacope coeruleopunctata Cuvier, 1828
Diacope alboguttata Valenciennes, 1831
Mesoprion myriaster Liénard, 1839
Diacope revulina Swainson, 1839
Diacope rivuline Swainson, 1839
Diacope sinal Montrouzier, 1857
Mesoprion quadripunctatus Günther, 1859
Mesoprion parvidens Macleay, 1882
Océan Indien et océan Pacifique Ouest
Zones DORIS : ● Indo-PacifiqueLutjanus rivulatus a une large distribution indo-pacifique. On trouve ce poisson, vers l’est, depuis la côte est de l'Afrique jusqu’à Tahiti et les îles Australes et, vers le sud, du nord du Japon au sud de l’Australie.
Dans les eaux françaises, il est présent à La Réunion, à Mayotte, aux îles Eparses, en Polynésie française et en Nouvelle-Calédonie.
Le vivaneau maori se rencontre à des profondeurs comprises entre 1,5 et 100 m. Il fréquente les récifs coralliens, notamment les pentes externes où il recherche les grottes et anfractuosités. Les juvéniles vont préférer les eaux peu profondes des lagons* et des côtes, ainsi que la proximité des estuaires.
Lutjanus rivulatus est un poisson de forme imposante qui, à l'âge adulte, atteint une taille d'environ 60 cm (maximum 80 cm). Le poids maximum relevé est de 11 kg.
Son corps est de couleur générale gris argenté à brune. Les écailles sont marquées d'une petite tache blanche.
La tête est ornée de nombreuses lignes bleues ondulées. Le front est fortement incliné et les lèvres sont épaisses.
Les nageoires dorsale, anale et caudale sont de couleur jaune, parfois brunes bordées de jaune. La nageoire dorsale est continue. Elle est constituée d’une première moitié épineuse (10 épines) et d'une seconde partie molle (15 à16 rayons). Son profil arrière est pointu. La nageoire caudale est tronquée. La nageoire anale est pointue et comporte 3 épines et 8 rayons mous. Les nageoires pectorales sont brunes et possèdent 17 rayons mous.
Les juvéniles ont une série de 3 à 8 barres verticales brunes sur les côtés, dont la plus visible se situe au niveau des nageoires pectorales. Deux taches, une noire et une blanche, qui se superposent presque, apparaissent au niveau de la ligne latérale* sous les premiers rayons mous de la nageoire dorsale. Ces caractéristiques propres aux jeunes individus s'estompent avec l'âge.
Le vivaneau maori ressemble au vivaneau étoilé (Lutjanus stellatus) qui n'est connu qu'en mer de Chine orientale, depuis le sud du Japon jusqu'aux environs de Hong Kong. Ce dernier n'a pas de lignes bleues sur les joues ni de points blancs sur les écailles.
Comme beaucoup d'autres vivaneaux, cette espèce se nourrit de poissons, de céphalopodes et de crustacés.
Lutjanus rivulatus est une espèce gonochorique* (sexes séparés) ovipare*. Ces poissons forment des agrégations pour frayer*. La maturité sexuelle est atteinte lorsque leur taille est d'environ 50 cm de longueur. Cependant des individus sexuellement matures ont été mesurés à des tailles inférieures (37 cm par exemple). Pour le reste, il y a peu d'information sur la façon dont ce poisson se reproduit. On peut toutefois penser que sa reproduction s'apparente à celle des autres Lutjanidés.
En période de marées de bonne intensité propices à la diffusion des larves*, les mâles et les femelles, arrivés à maturité sexuelle, se regroupent pour former un large banc. Le frai* commence le plus souvent à la tombée de la nuit. La fécondation est externe. Pour cela, mâles et femelles entament une parade nuptiale et finissent par nager en spirale vers la surface pour relâcher leurs gamètes* en pleine eau, juste en dessous de la surface. Les femelles fraient habituellement plusieurs fois au cours d’une saison de reproduction.
Les œufs de Lutjanidés sont des œufs pélagiques*, de forme sphérique, d’un diamètre compris entre 0,65 et 1,02 mm, qui contiennent, à quelques exceptions d'espèces près, une goutte d’huile qui assure leur flottabilité. Les œufs éclosent au bout de 17 à 36 heures, selon l’espèce et la température d’incubation, pour donner des larves.
Les larves nouvellement écloses mesurent moins de 2 mm. Elles n'ont pas encore de bouche et ni d'yeux qui voient. Leurs capacités de natation étant limitées, elles utilisent les courants océaniques pour se disperser. Les premiers jours, elles subsistent en puisant les réserves dont elles ont besoin dans le sac vitellin*, une excroissance de l'intestin sous la forme d'une poche ventrale. Le sac vitellin se conserve pendant 3 à 4 jours le temps aux yeux et à la bouche de devenir fonctionnels. Après quelques jours, les larves de vivaneaux développent des épines sur la tête et certaines ont des nageoires dorsales et pelviennes particulièrement longues ce qui les rend relativement faciles à identifier à ce stade parmi le zooplancton*. Ces épines permettent une meilleure flottabilité aux larves et leur assure une certaine protection contre les prédateurs. Pendant leur vie pélagique, les larves évitent les eaux de surface en journée, ne remontant que la nuit pour se nourrir. Elles finissent par s'établir dans des eaux peu profondes, le long des côtes ainsi que dans les estuaires et les mangroves*, pour continuer leur croissance.
Les juvéniles restent généralement dans cette "pouponnière" pendant une période de 2 à 4 ans, selon l'espèce, puis se déplacent vers d’autres zones pour rejoindre enfin la population adulte.
A partir de la quantité de larves* contenues dans le zooplancton*, deux types de modèles de reproduction saisonniers ont été constatés pour la famille des Lutjanidés. Les populations continentales ont une saison de frai restreinte à la période estivale tandis que les populations insulaires se reproduisent tout au long de l'année avec des pics d’activité au printemps et à l’automne.
Malgré sa grande taille, c'est un poisson particulièrement farouche. Il évolue seul ou en petits groupes d'une vingtaine d'individus maximum. Cependant, ce n'est pas un poisson que l'on rencontre fréquemment.
Le nom anglais de "snappers", qui signifie "happeurs" et donné aux lutjans, vient du fait que ceux-ci ont l'habitude de claquer des mâchoires lorsqu'ils sont capturés.
Dans certaines régions, la consommation de la chair de ce poisson est susceptible de provoquer une intoxication alimentaire appelée la ciguatera*, notamment lorsqu'il s'agit d'individus de grande taille. En Polynésie française, suite à de nombreux cas, Lutjanus rivulatus est interdit à la commercialisation.
On pense que, comme d’autres poissons prédateurs, il accumule la toxine responsable (ciguatoxine) en se nourrissant de poissons herbivores qui mangent une algue microscopique de la famille des Dinoflagellées (Gambierdiscus toxicus) proliférant sur les coraux morts ou malades.
Depuis 2015, ce poisson est classé LC, soit Least Concern, dans la liste rouge de l'UICN*, c'est-à-dire dont le statut de conservation est jugé de préoccupation mineure. Cela signifie que les informations recueillies sur l’espèce ne permettent pas de la classer dans les autres catégories, en particulier celles qui alertent sur une menace (CR : En danger critique d’extinction, EN : En danger, VU : Vulnérable).
Vivaneau : dénomination générique utilisée pour désigner un ensemble d'espèces appartenant à la famille des Lutjanidés. Elle vient du nom de l'espèce Lutjanus vivanus et signifie "vivant, vivace", probablement en rapport avec son activité débordante dans le récif ;
maori : les Maoris sont les premiers habitants de la Nouvelle-Zélande. Ils vivent principalement sur l'île du Nord, une des deux îles principales qui composent ce pays. Et justement, un des poissons qui a servi à Georges Cuvier (1769-1832) pour la description de cette espèce venait de la péninsule de Coromandel située sur l'île du Nord. Il y avait été collecté par Jean-Baptiste Leschenault de la Tour (1773-1826), botaniste en chef, entre 1800 et 1803, de l'expédition de Nicolas Baudin vers la région de l'Australie. Le premier nom donné à ce poisson par Cuvier était "diacope à lignes flexueuses" (Diacope rivulata).
Lutjanus : du malais "ikan lutjang" : nom d'un poisson, latinisé par Marcus E. Bloch, ichtyologue allemand (1723-1799) pour la première espèce de ce genre. Bloch croyait à tort que ce nom venait du Japon. Dans la description qu'il fait de ce poisson, il écrit : " Le Japon produit ce poisson où il porte le nom de Ikan Lutjang ; nom qui m'a servi pour la dénomination du genre de ces poissons. Le poisson présent s'appelle comme nous venons de le dire Ikan Lutjang, au Japon, Lutian chez les François, les Allemands et les Anglois". (Histoire naturelle générale et particulière des poissons, 7ème partie, p. 85).
rivulatus : du latin [rivulus] = petit cours d'eau, filet d'eau, marqué de stries irrégulières. Cela fait référence aux nombreuses lignes bleues ondulées sur la tête.
Numéro d'entrée WoRMS : 218494
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Chordata | Chordés | Animaux à l’organisation complexe définie par 3 caractères originaux : tube nerveux dorsal, chorde dorsale, et tube digestif ventral. Il existe 3 grands groupes de Chordés : les Tuniciers, les Céphalocordés et les Vertébrés. |
Sous-embranchement | Vertebrata | Vertébrés | Chordés possédant une colonne vertébrale et un crâne qui contient la partie antérieure du système nerveux. |
Super classe | Actinopteri | ||
Classe | Teleostei | ||
Ordre | Eupercaria (incertae sedis) | ||
Famille | Lutjanidae | Lutjanidés | |
Genre | Lutjanus | ||
Espèce | rivulatus |
Spécimen représentatif
Un front fortement incliné, des lèvres épaisses, des ondulations bleues sur les joues, des points blancs sur les écailles, des nageoires jaunes à jaune brun, une allure massive, nous voilà bien en présence d'un vivaneau maori.
Raja Ampat, Indonésie, océan Pacifique, 9 m
06/12/2014
Lignes bleues ondulées
Cette photo, d'un individu qui gisait au fond de l'eau, permet d'observer de près les lignes bleues ondulées qui sillonnent les joues de cette espèce. Evoquant des petits ruisseaux, elles sont à l'origine du nom scientifique donné à ce poisson. On aperçoit aussi les taches blanches sur les écailles.
Indonésie, océan Pacifique, 12 m
23/11/2023
Juvénile à Mayotte
Sur la série de 3 à 8 barres brunes, une seule est encore bien visible sur la livrée de ce jeune individu. En revanche, les deux taches, une noire et une blanche qui se superposent presque, placées au niveau de la ligne latérale, sous les premiers rayons mous de la nageoire dorsale, sont toujours présentes. Ces caractéristiques propres aux juvéniles s'estompent avec l'âge.
Baie aux tortues, Mayotte (976), océan Indien, 3 m
27/05/2010
Biotope
Le vivaneau maori se rencontre à des profondeurs comprises entre 1,5 et 100 m. Il fréquente les récifs coralliens, notamment les pentes externes.
Cape Kri, Raja Ampat, Indonésie, océan Pacifique, 9 m
06/12/2024
En Polynésie française
En Polynésie française, ce poisson est appelé Haputu (îles de la Société). Les autorités locales le signalent comme impliqué dans des cas d'intoxication alimentaire de type ciguatéra.
Tahiti, Polynésie française, océan Pacifique, 20 m
29/06/2020
Rédacteur principal : Jean-Michel SUTOUR
Vérificateur : Sylvie DIDIERLAURENT
Responsable régional : Jean-Michel SUTOUR
Cuvier G., Valenciennes A., 1828, Histoire naturelle des poissons. Tome second. Livre troisième. Des poissons de la famille des perchoirs ou des percoïdes, 414, Pl. 38.
La page de Lutjanus rivulatus sur le site de référence de DORIS pour les poissons : Fishbase
La fiche de Lutjanus rivulatus dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN
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