Vivaneau queue noire

Lutjanus fulvus | (Forster, 1801)

N° 2935

Indo-Pacifique

Clé d'identification

Taille d'environ 25 cm (maximum 40 cm)
S
érie de rayures horizontales jaunes ou brun doré sur les flancs
E
cailles disposées en oblique au-dessus de la ligne latérale
Tache jaune sur le dessus de l'œil
Nageoires dorsale et caudale noirâtres
Nageoires pectorales, pelviennes et anale jaunes

Noms

Autres noms communs français

Dorade de palétuvier, lutjan fauve (Nouvelle-Calédonie), Vara-vara, casse marmite, carpe rouge, dorée (La Réunion), Perche à bordures jaunes, to'au (Polynésie française), Tangau (Wallis et Futuna)

Noms communs internationaux

Blacktail snapper, yellow-margined sea-perch, redmargined seaperch, yellow striped snapper (GB), Pargo rabo negro (E), Pargo rabo negro (P), Geelstreep-snapper (Afrique du Sud), Sorthalet snapper (Danemark), Sumpehlea (Indonésie), Agawin, bambangin, dapak, pargo, tingarog (Philippines), Tamala (Samoa), Changu (Tanzanie)

Synonymes du nom scientifique actuel

Holocentrus fulvus Foster, 1801
Lutianus fulvus (Foster, 1801)
Diacope vaigiensis Quoy & Gaimard, 1824
Lutjanus vaigiensis (Quoy & Gaimard, 1824)
Lutianus vaigiensis (Quoy & Gaimard, 1824)
Diacope marginata Cuvier, 1828
Lutjanus marginatus (Cuvier, 1828)
Diacope immaculata Cuvier, 1828
Diacope xanthopus Cuvier, 1829
Diacope flavipes Valenciennes, 1830
Diacope analis Valenciennes, 1830
Diacope aurantiaca Valenciennes, 1830
Mesoprion argenteus Hombron & Jacquinot, 1853
Mesoprion maus Montrouzier, 1856
Mesoprion gaimardi Bleeker, 1859
Mesoprion marginipinnis Macleay, 1883
Genyoroge nigricauda De Vis, 1885
Mesoprion kagoshima Steindachner & Doederlein, 1886
Lutjanus marginatoides Kendall & Goldsborough, 1911

Distribution géographique

Indo-Pacifique

Zones DORIS : ● Indo-Pacifique

Lutjanus fulvus a une large distribution indo-pacifique. On le trouve, vers l'est, de l’Afrique de l’Est jusqu'aux îles Marquises et, vers le sud, du sud du Japon au sud de l’Australie. Il est aussi présent dans tout l’archipel hawaïen suite à son introduction dans les années 1950.

Dans les eaux françaises, on peut le rencontrer à Mayotte, à la Réunion, en Polynésie française, en Nouvelle-Calédonie et à Wallis et Futuna.

Biotope

Lutjanus fulvus évolue entre 2 à 75 m de profondeur au-dessus des récifs, à l'intérieur des lagons* comme sur les pentes externes. Il a une préférence pour les zones abritées et les structures sous-marines, telles que les grottes et les rochers, lui permettant de se protéger des prédateurs. Il peut aussi fréquenter des zones plus profondes, notamment pendant la journée.

Les juvéniles, tolérants aux eaux saumâtres*, s'installent dans les mangroves* et les estuaires le temps de leur croissance, avant de regagner ensuite les récifs.

Description

Lutjanus fulvus est un poisson de forme oblongue qui, à l'âge adulte, atteint une taille d'environ 25 cm (maximum 40 cm).

Son corps, comprimé latéralement, d'aspect trapu, présente une couleur dominante, pour le dessus de la tête, le dos et les flancs, qui va du brun orangé ou brunâtre au jaune doré. Le ventre et le dessous de la tête sont blanchâtres à jaunâtres.

Les flancs peuvent être traversés par une série de rayures horizontales jaunes ou brun doré plus ou moins marquées. Ces bandes sont toujours présentes chez les juvéniles. Sur l'ensemble du corps, les écailles ont une marge brune à jaune. Sur le dos, ces dernières sont disposées en oblique au-dessus de la ligne latérale*. Elles sont cténoïdes*, avec de petits denticules alignés qui donnent à la peau un toucher râpeux.

Le profil de la tête est plutôt droit. Une tache jaune est visible sur le dessus de l'œil. Le préopercule* possède une encoche bien développée. Comme chez beaucoup de vivaneaux, les dents sont acérées.

La nageoire dorsale est continue. Elle est constituée d’une première moitié épineuse (10 épines) et d'une seconde partie molle (14 rayons). Elle est parcourue de tout son long par une bande noirâtre située près de la marge, plus large sur la partie molle, ainsi que par une bordure blanche.

La nageoire caudale est légèrement échancrée, noirâtre avec un fin liseré blanc.

Les nageoires pectorales, pelviennes et anale sont jaunes. La nageoire anale comporte 3 épines et 8 rayons mous et les nageoires pectorales 16 rayons mous.

Espèces ressemblantes

Avec ses nageoires dorsale et caudale noirâtres et ses nageoires pectorales, pelviennes et anale jaunes, ce vivaneau se différencie des autres espèces de poissons fréquentant les mêmes eaux.

Alimentation

Lutjanus fulvus est un carnivore opportuniste qui se nourrit principalement de poissons, de crustacés (crabes, crevettes), d'échinodermes (holothuries,...) et de mollusques. Il chasse plutôt la nuit, seul ou en petit groupe.

Reproduction - Multiplication

Lutjanus fulvus est une espèce gonochorique* (sexes séparés) ovipare*. Pour le reste, la reproduction de ce poisson s'apparente à celle des autres Lutjanidés.

En période de marées de bonne intensité propices à la diffusion des larves*, les mâles et les femelles, arrivés à maturité sexuelle, se regroupent pour former un large banc. Le frai* commence le plus souvent à la tombée de la nuit. La fécondation* est externe. Pour cela, mâles et femelles entament une parade nuptiale et finissent par nager en spirale vers la surface pour relâcher leurs gamètes* en pleine eau, juste en dessous de la surface. Les femelles fraient habituellement plusieurs fois au cours d’une saison de reproduction.

Les œufs de Lutjanidés sont des œufs pélagiques*, de forme sphérique, d’un diamètre compris entre 0,65 et 1,02 mm, qui contiennent, à quelques exceptions d'espèces près, une goutte d’huile qui assure leur flottabilité. Les œufs éclosent au bout de 17 à 36 heures, selon l’espèce et la température d’incubation, pour donner des larves.

Les larves nouvellement écloses mesurent moins de 2 mm. Elles n'ont pas encore de bouche et ni d'yeux qui voient. Leurs capacités de natation étant limitées, elles utilisent les courants océaniques pour se disperser. Les premiers jours, elles subsistent en puisant les réserves dont elles ont besoin dans le sac vitellin*, une excroissance de l'intestin sous la forme d'une poche ventrale. Le sac vitellin se conserve pendant 3 à 4 jours le temps aux yeux et à la bouche de devenir fonctionnels. Après quelques jours, les larves de vivaneaux développent des épines sur la tête et certaines ont des nageoires dorsales et pelviennes particulièrement longues ce qui les rend relativement faciles à identifier à ce stade parmi le zooplancton*. Pendant leur vie pélagique, les larves évitent les eaux de surface en journée, ne remontant que la nuit pour se nourrir. Elles finissent par s'établir dans des eaux peu profondes, le long des côtes ainsi que dans les estuaires et les mangroves*, pour continuer leur croissance.

Les juvéniles restent généralement dans cette "pouponnière" pendant une période de 2 à 4 ans, selon l'espèce, puis se déplacent vers d’autres zones pour rejoindre enfin la population adulte.

A partir de la quantité de larves* contenues dans le zooplancton*, deux types de modèles de reproduction saisonniers ont été constatés pour la famille des Lutjanidés. Les populations continentales ont une saison de frai restreinte à la période estivale tandis que les populations insulaires se reproduisent tout au long de l'année avec des pics d’activité au printemps et à l’automne.

Concernant Lutjanus fulvus, des regroupements ont été observés entre avril et octobre dans les eaux du Japon. Les tailles et âges de première maturité des poissons ont été estimés à 22,5 cm et 4 ans pour les femelles et 20,7 cm et 3 ans pour les mâles. Dans les eaux de la Papouasie-Nouvelle-Guinée, la longueur à laquelle 50 % des individus deviennent matures a été estimée à 18,8 cm pour les femelles et 13,5 cm pour les mâles.

Vie associée

On le voit parfois accompagné d'autres lutjans.

Divers biologie

Le vivaneau queue noire évolue en solitaire ou en petit groupe.

Le nom anglais de "snappers" qui signifie 'happeurs" donnés aux lutjans vient du fait que ceux-ci ont l'habitude de claquer des mâchoires lorsqu'ils sont capturés.

Une étude menée au Japon, au sujet de cette espèce, a révélé que l’individu le plus âgé avait environ 34 ans.

Informations complémentaires

Dans certaines régions du Pacifique, la consommation de la chair de ce poisson est susceptible de provoquer une intoxication alimentaire appelée la ciguatera*, notamment lorsqu'il s'agit d'individus âgés. On pense que, comme d’autres poissons prédateurs, il accumule la toxine responsable (ciguatoxine) en se nourrissant de poissons herbivores qui mangent des algues microscopiques de la famille des Dinoflagellées proliférant sur les coraux morts ou malades.

Statuts de conservation et réglementations diverses

Depuis 2015, le vivaneau queue noire est classé LC, soit Least Concern, dans la liste rouge de l'UICN*, c'est-à-dire dont le statut de conservation est jugé de préoccupation mineure. Cela signifie que les informations recueillies sur l’espèce ne permettent pas de la classer dans les autres catégories, en particulier celles qui alertent sur une menace (CR : En danger critique d’extinction, EN : en danger, VU : Vulnérable).

Origine des noms

Origine du nom français

Vivaneau : dénomination générique utilisée pour désigner un ensemble d'espèces appartenant à la famille des Lutjanidés. Elle vient du nom de l'espèce Lutjanus vivanus et signifie "vivant, vivace", probablement en rapport avec son activité débordante dans le récif ;

queue noire : en raison de la couleur de la nageoire caudale.

Origine du nom scientifique

Lutjanus : du malais "ikan lutjang" : nom d'un poisson, latinisé par Marcus E. Bloch, ichtyologue allemand (1723-1799) pour la première espèce de ce genre ;

fulvus : du latin [fulvus] = couleur fauve, jaunâtre. Ce nom d'espèce est raccord avec la couleur dominante de la robe de ce poisson.

Lutjanus fulvus a été décrit pour la première fois en 1801 comme Holocentrus fulvus par le naturaliste allemand Johan Reinhold Forster (1729-1798) à partir d'un spécimen collecté à Tahiti lors du second voyage de James Cook, expédition à laquelle il a participé entre 1772 et 1775. La description de Forster a été publiée dans Systema Ichthyologiae par Marcus Elieser Bloch et Johann Gottlob Schneider, ce qui fait que celle-ci leur est parfois attribuée.

Classification

Numéro d'entrée WoRMS : 159791

Termes scientifiques Termes en français Descriptif
Embranchement Chordata Chordés Animaux à l’organisation complexe définie par 3 caractères originaux : tube nerveux dorsal, chorde dorsale, et tube digestif ventral. Il existe 3 grands groupes de Chordés : les Tuniciers, les Céphalocordés et les Vertébrés.
Sous-embranchement Vertebrata Vertébrés Chordés possédant une colonne vertébrale et un crâne qui contient la partie antérieure du système nerveux.
Super classe Actinopteri
Classe Teleostei
Ordre Eupercaria (incertae sedis)
Famille Lutjanidae Lutjanidés
Genre Lutjanus
Espèce fulvus

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