Rhinophores et manteau noirs
Longueur maximale de 35 mm
Tubercules roses, gris, bleutés ou verdâtres, formant des crêtes longitudinales fines discontinues
Face ventrale uniformément grise
Phyllidiopsis striée (dérivé de l'ancien nom de genre, mais à éviter)
Phyllidiopsis striata Bergh, 1889
Phyllidia nobilis, Edmunds 1972
Phyllidia empelia Yonow, 1984
Phyllidia mediocris Yonow & Hayward, 1991
Océan Indien, océan Pacifique Ouest et central
Zones DORIS : ● Indo-PacifiquePhyllidiella striata est connue de l'océan Indien : Maldives, île Christmas, Mozambique. En eaux françaises, sa présence est attestée à Mayotte et sa présence a été récemment confirmée en Nouvelle-Calédonie.
Cette espèce se rencontre dans les récifs coralliens, de 1 à 50 m de profondeur.
La phyllidie striée peut atteindre 35 mm de longueur. Elle a un manteau* noir et des tubercules roses, gris, bleutés ou verdâtres, formant des crêtes longitudinales fines discontinues. Les tubercules situés juste derrière les rhinophores* sont inclinés vers le milieu du dos.
Les rhinophores sont noirs avec une base rose. Les tentacules* oraux sont gris clair, parfois, il peut y avoir un peu de noir.
La face ventrale est de couleur gris uniforme.
Toutes les espèces du genre Phyllidiella ont des rhinophores noirs. Elles n’ont pas de lignes noires transverses en périphérie du manteau (contrairement aux Phyllidiopsis similaires), sauf Phyllidiella backeljaui. Les tentacules oraux sont bien séparés, ils ont une base large. Les espèces les plus ressemblantes à Phyllidiella striata sont :
Phyllidiella rosans (Bergh, 1873) : les crêtes de la phyllidie rose sont continues, rarement rompues, tandis que celles de la phyllidie striée sont toujours discontinues. Ces deux espèces peuvent aussi être distinguées par la face ventrale : uniforme chez P. striata et avec deux bandes foncées chez P. rosans.
Phyllidiella pustulosa (Cuvier, 1804) : parfois la phyllidie pustuleuse n’a que des crêtes, sans agrégats de tubercules, mais celles-ci sont continues, contrairement à celles de la phyllidie striée. Cette espèce a une large répartition géographique, depuis la mer Rouge jusqu'à la Polynésie. Néanmoins, elle est rarement observée dans l'océan Indien.
L’identification actuelle de cette espèce est basée sur une publication de Nathalie Yonow en 2012. Elle-même précise à cette époque que des études moléculaires pourraient révéler plus d’espèces de phyllidies que celles qui sont valides actuellement. Les auteurs du guide NUDIBRANCH & SEA SLUG IDENTIFICATION - INDO-PACIFIC - 2nd Edition, Gosliner et al, considèrent cette espèce comme l’une des variantes de Phyllidiella pustulosa. Enfin, WoRMS maintient actuellement Phyllidiella striata comme espèce valide.
Les Phyllidiidés se nourrissent d'éponges. Les phyllidies n'ont ni mâchoires, ni radula* et n'ont pas d'estomac. Elles dévaginent un intestin céphalique sur la proie. Les substances acides prédigèrent les tissus des éponges puis les produits prédigérés sont aspirés.
La reproduction a lieu deux à deux, en position tête-bêche comme pour la grande majorité des nudibranches. En effet, l'appareil génital émerge du pied, sur la partie droite de l'animal, un peu derrière sa tête. Les individus étant hermaphrodites*, il y a un échange réciproque des gamètes* mâles et chaque individu va ensuite pouvoir produire une ponte.
La famille des Phyllidiidés est caractérisée par l'absence de branchie dorsale. Les branchies se trouvent, sous forme de lamelles, situées des deux côtés le long du pied, cachées par le manteau.
Comme d’autres Phyllidiidés, P. striata sécrète dans ses glandes dorsales une substance de couleur blanc laiteux pour se défendre. Cette substance est toxique, elle contient des composés terpéniques cyanurés, et est synthétisée à partir des éponges dont la phyllidie se nourrit.
A cause de son ancien nom de genre Phyllidiopsis, il existe sur le web une confusion rémanente avec l'espèce Phyllidiopsis xishaensis (Lin, 1983), qui ne lui ressemble pas, mais partage les mêmes noms vernaculaires et une ancienne synonymie. Cette espèce correspond aux noms vernaculaires Striped Phyllidiopsis (GB) et Gestreife Phyllidiopsis (D).
Cette confusion se retrouve dans les informations de distribution géographique.
Phyllidielle striée est la francisation du nom scientifique actuel de cette espèce. C'est une proposition du site DORIS.
Phyllidiella : du latin [Phyllis –idis] (lui-même d'origine grecque), nom féminin. Phyllis était la fille du roi de Thrace, Lycurgue. Devenue à son tour reine, elle tomba amoureuse du fils de Thésée et de Phèdre, Démophoon (ou parfois Acamas, son frère). Après une tendre union, Démophoon dut retourner à Athènes pour régler quelques affaires et promit de revenir. Mais il laissa passer le jour prévu. Phyllis, se pensant abandonnée, céda au désespoir et dans un accès de délire, se jeta à la mer ! On dit que les Dieux, prenant en pitié cette reine, si tendre et si jeune, la changèrent en amandier. Lorsque, quelques jours plus tard, Démophoon revint d'Athènes, l'amandier fleurit. Comme si Phyllis était sensible au retour de celui qu'elle avait si ardemment aimé.
striata : du latin [striatus] = cannelé, strié.
Numéro d'entrée WoRMS : 599828
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Mollusca | Mollusques | Organismes non segmentés à symétrie bilatérale possédant un pied musculeux, une radula, un manteau sécrétant des formations calcaires (spicules, plaques, coquille) et délimitant une cavité ouverte sur l’extérieur contenant les branchies. |
Classe | Gastropoda | Gastéropodes | Mollusques à tête bien distincte, le plus souvent pourvus d’une coquille dorsale d’une seule pièce, torsadée. La tête porte une ou deux paires de tentacules dorsaux et deux yeux situés à la base, ou à l’extrémité des tentacules. |
Sous-classe | Heterobranchia | Hétérobranches | |
Super ordre | Nudipleura | Nudipleures | |
Ordre | Nudibranchia | Nudibranches | Cavité palléale et coquille absentes chez l’adulte. Lobes pédieux souvent absents aussi. Respiration cutanée, à l’aide de branchies, de cérates ou d’autres appendices. Tête portant une ou deux paires de tentacules, les tentacules postérieurs ou rhinophores peuvent parfois être rétractés dans des gaines. Principalement marins ou d’eau saumâtre. |
Sous-ordre | Doridina | Doridiens | Corps aplati. Anus dorsal entouré complètement ou partiellement par des branchies de remplacement ramifiées qui peuvent être rétractées (voire absentes). Mangeurs d’éponges, habituellement armés de spicules calcaires internes. |
Famille | Phyllidiidae | Phyllidiidés | Corps ovale, pas de branchies dorsales (lamelles sous le manteau autour du pied), rhinophores lamellés rétractiles, manteau dur avec des tubercules, motifs et couleurs contrastés. |
Genre | Phyllidiella | ||
Espèce | striata |
Crêtes roses discontinues
Les tubercules sont étroits, ce qui laisse la part belle à la couleur de fond noire du manteau. Notez les discontinuités des crêtes.
Mayotte, îlot M'Bouzi, 15 m
17/05/2012
Face ventrale
Contrairement à Phyllidiella rosans, la face ventrale de cette espèce est uniformément grise.
Mayotte
11/2003
Crêtes fines
Chez cette espèce les crêtes sont fines, étroites.
Mayotte
11/2003
Spécimen ambigu
Phyllidiella rosans ou Phyllidiella striata ? Il suffit de voir la face ventrale pour confirmer. Elle est uniformément grise, c’est donc une P. striata.
Mayotte
11/2003
Rédacteur principal : Marina PODDUBETSKAIA OSSOKINE
Vérificateur : Véronique LAMARE
Responsable régional : Véronique LAMARE
Héros V., Lozouet P., Maestrati P., von Cosel R., Brabant D., Bouchet P., 2007, Mollusca of New Caledonia, In: Payri C. , Richer De Forges B. [Eds]. Compendium of marine species of New Caledonia, Doc. Sci. Tech. IRD, Nouméa, II7(2), 199-254.
Tibiriçá Y., Pola M., Cervera J.L., 2017, Astonishing diversity revealed : an annotated and illustrated inventory of Nudipleura (Gastropoda: Heterobranchia) from Mozambique, Zootaxa, 4359(1), 1-133.
Yonow N., Anderson N.C., Buttress S.G., 2002, Opisthobranch molluscs from the Chagos Archipelago, Central Indian Ocean, J. Nat. Hist., 36, 831-882.
Yonow N., 2012, Opisthobranchs from the western Indian Ocean, with descriptions of two new species and ten new records (Mollusca, Gastropoda), ZooKeys, 197, 1-130.
La page de Phyllidiella striata dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN