Ver annélide de 20 à 80 mm
Clitellum en forme de selle
Derrière le clitellum, corps de section quadrangulaire
Square tail worm (GB), Ufer-Regenwurm (D)
Enterion tetraedrum Savigny, 1826
Eiseniella intermedius (Jackson 1931)
Les naturalistes ont différencié de nombreuses sous-espèces sur base de la position de l'orifice génital mâle (par exemple : les sous-espèces Eissenielle tetraedra tetraedra, Eis. t. intermedia et Eis. t. hercynia présentent respectivement leurs pores mâles sur les segments 13, 14 et 15). Il y a débat sur la pertinence de ce critère.
Cosmopolite
Zones DORIS : ● Eau douce d'Europe, ● Atlantique Nord-OuestD'origine paléarctique*, il a été largement introduit dans toutes les zones tempérées du monde entier.
Eiseniella tetraedra a une préférence marquée pour les habitats humides. On le trouve dans et sur les bords des lacs, des étangs, des rivières, des ruisseaux et même des mares isolées. La vase grossière, humide et aérée, constitue son biotope de prédilection.
Ver annélide amphibie de 20 à 80 mm de long pour un diamètre de 1,5 à 4 mm. De couleur rouge brique, parfois rouge-brun à jaune-brun, il possède de 60 à 100 segments. Le clitellum* forme une selle qui recouvre partiellement les segments 22 à 27 et présente des tubercules latéraux au niveau des segments 23 à 26. Derrière le clitellum, le corps est de section carrée.
Les soies, peu nombreuses (huit par segment et uniformément réparties par paires sur deux rangées), ne sont guère visibles à l'œil nu.
Pas d'yeux mais des cellules photo-réceptrices sont présentes dans tous les segments du corps.
Son corps, de section ovale avant le clitellum et de section carrée après le clitellum, permet de le distinguer des autres vers.
Il se nourrit de la matière organique de petite taille présente dans le sédiment : algues vivantes, matières végétales en décomposition, bactéries et champignons.
Son activité se ralentit en hiver qui est une période où il perd jusqu'à 80 % de son poids.
Eiseniella tetraedra est hermaphrodite. Cependant, comme seulement 10 % des individus ont des spermatozoïdes mûrs, la parthénogenèse est le principal mode de reproduction.
Parthénogenèse*
Les œufs sont pondus dans un cocon sécrété au niveau du clitellum. Le cocon est de forme ovoïde. Il a une longueur de 1,2 à 2,6 mm pour un diamètre de 1,1 à 2,3 mm. Opaque, il est de couleur jaune pâle avec souvent un reflet verdâtre.
Les œufs non fécondés se développent normalement et donnent des individus capables de se reproduire.
Sexuée
La maturité sexuelle est atteinte vers un ou deux ans et se caractérise par l'apparition du clitellum*.
Les vers s'accouplent par deux en position tête-bêche et sont étroitement unis par une sécrétion du clitellum. Les deux paires de testicules libres sont internes et présentes au niveau des segments corporels 10 et 11. Le sperme émis par un individu suit un trajet assez compliqué avant d'être recueilli par les deux paires de réceptacles séminaux de son partenaire situées dans les segments 9-10 et 10-11.
Quelques jours plus tard, les œufs sont pondus dans un cocon sécrété au niveau du clitellum. Le ver fait glisser ce cocon vers l'avant de manière à ce qu'il passe devant ses réceptacles séminaux permettant ainsi aux spermatozoïdes qui y sont stockés de pénétrer le cocon. La fécondation a alors lieu (elle s'opère dans le cocon).
La durée de développement des embryons dépend de la température.
L'espérance de vie est de cinq à huit ans.
Les lombrics sont les hôtes et les vecteurs d'un grand nombre d'espèces parasitaires et de bactéries.
Comme tous les vers de terre, Eiseniella tetraedra a une importante capacité de régénération. Par exemple, il peut régénérer l'extrémité arrière de son corps s'il vient à la perdre. Cependant, contrairement à la croyance populaire, il n'est pas capable de se régénérer s'il est coupé en deux à la hauteur du milieu du corps. La capacité de régénération dépend de l'endroit où la section a eu lieu.
A queue carrée : en référence à la section quadrangulaire du corps derrière le clitellum*.
Eiseniella : en hommage à Gustaf August Eisen (1847-1940) naturaliste suédois puis probablement américain.
tetraedra : du grec [tetra] = quatre et du grec [hedra] = base, siège ou face ; soit à quatre faces en allusion au corps à section carrée derrière le clitellum*.
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Annelida | Annélides | Vers segmentés (annelés) à section cylindrique, à symétrie bilatérale constitués de segments semblables. Le premier segment porte la bouche et le dernier l’anus. Nombreuses formes marines, dulcicoles ou terrestres, libres ou parasites. |
Classe | Clitellata | Clitellates | Annélides hermaphrodites, dont quelques segments sont enveloppés dans une enveloppe glandulaire. |
Sous-classe | Oligochaeta | Oligochètes | |
Ordre | Haplotaxida | Haplotaxides | |
Sous-ordre | Lumbricina | Lumbricines | |
Famille | Lumbricidae | Lumbricidés | |
Genre | Eiseniella | ||
Espèce | tetraedra |
Identification
Ver annélide de 20 à 80 mm de long pour un diamètre de 1,5 à 4 mm. De couleur terre de Sienne, parfois rouge-brun à jaune-brun, il possède de 60 à 100 segments. Le clitellum* forme une selle qui se trouve sur les segments 22 à 27. Derrière le clitellum, le corps est de section carrée.
La Gombe (Liège – Belgique), 8 m
21/02/2015
Clitellum
En forme de selle, cette glande de l'épiderme qui s'étend sur plusieurs anneaux, sécrète un cocon muqueux dans lequel les œufs sont déposés. Le cocon apporte des substances nutritives essentielles aux embryons.
Lac Léman
08/2008
Soies
Les soies, peu nombreuses (huit par segment et sur deux rangées), ne sont guère visibles à l'œil nu. Ici, sous l'éclairage artificiel, elles prennent un aspect bleuté.
Lac Léman
08/2008
Pas d'yeux
Pas d'yeux mais des cellules photo-réceptrices sont présentes dans tous les segments du corps.
Lillé (Liège – Belgique), 8 m
21/02/2015
Biotope
La vase grossière, humide et aérée, constitue son biotope de prédilection.
Lac Léman
08/2009
Rédacteur principal : Jean-Pierre COROLLA
Vérificateur : Gaël ROCHEFORT
Responsable régional : Jean-Pierre COROLLA
Responsable régional : Michel KUPFER
Boumezzoug A., 1984, Les communautés animales ripicoles du bassin versant de la rivière Aille (Var-France). III : Composition biotique du peuplement endogé, Ecologia Mediterranea, 10 (3-4): 9-28
Gavrilov K., 1939, Sur la reproduction de Eiseniella tetraedra (Sav.) Forma typica, Acta Zoologica, 20: 439–464
Sims R., Gerard B., 1985, Earthworms: keys and notes for the identification and study of the species, Linnean Society of London and the Estuarine and Brackish-Water Sciences Association, Synopses of the British fauna, 31: 90-92
La page sur Eiseniella tetraedra dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN