Individus non fixés, de forme allongée et de couleur marron, pouvant atteindre une quarantaine de cm de longueur
Sillon central bien marqué pouvant traverser le polype sur toute sa longueur
Sillon central portant une ou plusieurs bouches selon l'espèce
Septes bien individualisés, allant de la bouche jusqu'à la périphérie
Larges dents septales triangulaires, plus ou moins pointues selon l'espèce
Corail-champignon à épines (C. echinata), corail-champignon à rayons épais (C. crassa), corail-champignon allongé
Rough feather coral (GB) pour Ctenactis echinata
Indo-Pacifique tropical
Zones DORIS : ● Indo-Pacifique, ○ [Mer Rouge]C. echinata et C. crassa ont sensiblement la même aire de répartition. Elles sont présentes en mer Rouge, dans le golfe d'Aden, puis du sud de l'Inde jusqu'en Polynésie française.
Pour ces deux espèces, la limite nord-sud va des îles Ryükyü à l'Australie tropicale.
En eaux françaises, elles sont présentes en Nouvelle-Calédonie, Wallis et Futuna et en Polynésie française.
On rencontre les Ctenactis sur les pentes récifales entre 1 et 20 m pour C. echinata, 3 et 25 m pour C. crassa. Ces deux espèces fréquentent aussi les lagons.
Ces coraux-champignons sont des espèces non fixées au substrat. Le genre Ctenactis se caractérise par une forme allongée portant un sillon central bien marqué qui renferme une ou plusieurs bouches. Les septes* sont clairement séparés et portent de larges dents triangulaires bien individualisées. Ils partent de la bouche et vont jusqu'à la périphérie du polypier. La couleur du polype est marron.
Le genre Ctenactis regroupe les trois espèces suivantes : Ctenactis echinata (Pallas, 1766), Ctenactis crassa (Dana, 1846) et Ctenactis albitentaculata (Hoeksema, 1989). Les deux premières espèces sont très ressemblantes :
C. echinata peut atteindre 44 cm de longueur. Elle a des dents septales et costales très développées. Le polype ne comporte qu'une seule bouche.
C. crassa peut atteindre 48 cm de longueur. Elle a des dents septales un peu plus arrondies. Le sillon central traverse le polype sur presque toute sa longueur et porte plusieurs bouches.
La troisième espèce du genre Ctenactis, C. albitentaculata, se distingue des deux autres par ses tentacules de couleur blanche épanouis aussi de jour. Le sillon central porte plusieurs bouches. Son aire de répartition est plus restreinte (du Vietnam aux îles Fidji).
A première vue on peut aussi confondre les Ctenactis avec d'autres coraux-champignons de forme allongée appartenant aux genres Herpolitha et Pleuractis. Citons en particulier :Ces coraux-champignons vivent en symbiose avec des algues unicellulaires qui leur fournissent une partie de leur nourriture, via la photosynthèse que ces algues font in situ dans leurs tissus.
Ils sont aussi carnivores et capturent de petites proies qui passent à portée de leurs tentacules armés de cellules urticantes, les cnidocytes*.
Ces coraux se reproduisent de manière sexuée et asexuée.
Ces espèces sont gonochoriques* (à sexes séparés). C. crassa et C. echinata sont des espèces protandres* qui peuvent éventuellement rechanger de sexe (espèces bidirectionnelles). Lors de la reproduction sexuée, les gamètes* mâles et femelles sont simultanément lâchés dans l'eau pendant la nuit. A Okinawa, ce phénomène est observé principalement en juillet et août. Les œufs donnent naissance à des larves* planulas* qui tombent sur le substrat. Comme la plupart des coraux-champignons, les juvéniles sont attachés au substrat puis s'en séparent.
Les morceaux de corail peuvent donner naissance à de nouveaux individus par reproduction asexuée.
Parmi les trois espèces du genre Ctenactis, l'espèce la plus commune est C. echinata. La moins commune est C. albitentaculata qui peut être localement abondante mais a une aire de répartition plus réduite.
Ces deux espèces figurent sur la liste II de la CITES depuis janvier 1990 (référence aux annexes de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction), sans quotas d'exportation.
C. crassa et C. echinata sont classées dans la liste rouge 2010 UICN* sous le statut LC (Least Concern), soit « préoccupation mineure », du fait de leur abondance.
Corail-champignon à rayons se réfère au nom de genre. Les autres noms se réfèrent aux noms d'espèces (voir § suivant). Tous sont des suggestions du site DORIS, sauf corail-champignon allongé qui est un nom générique souvent rencontré mais qui peut aussi désigner d'autres coraux-champignons comme Pleuractis paumotensis.
Ctenactis : du grec [ctenion] = petit peigne et [aktis] = rayon de soleil. Ce nom de genre se réfère aux septes bien individualisés comme des rayons.
echinata : du grec [echinos] = hérisson, soit avec des épines,
crassa : du latin [crassus] = épais, grossier.
Numéro d'entrée WoRMS : 216132
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Cnidaria | Cnidaires | Organismes aquatiques (marins pour la plupart) libres ou fixés, carnivores, principalement à symétrie radiaire, caractérisés par des cellules urticantes : les cnidocytes. Deux morphologies principales : le polype et la méduse. La larve est une planula. |
Classe | Anthozoa | Anthozoaires | Cnidaires exclusivement marins, solitaires ou coloniaux, uniquement sous la forme polype (jamais de phase méduse dans le cycle de vie). |
Sous-classe | Hexacorallia / Zoantharia | Hexacoralliaires / Zoanthaires | Anthozoaires coloniaux ou solitaires, tentacules lisses, polypes à symétrie d’ordre 6. |
Ordre | Scleractinia | Scléractiniaires / Madréporaires | Hexacoralliaires coloniaux (quelques espèces solitaires) produisant un exosquelette calcaire abritant de petits polypes. |
Famille | Fungiidae | Fungiidés | Coraux-champignons. |
Genre | Ctenactis | ||
Espèce | echinata / crassa |
Ctenactis echinata, vue de dessus
Les coraux-champignons à rayons sont de forme allongée et de couleur marron. Ils portent un sillon central bien marqué et des septes bien denticulés qui partent de la bouche et vont jusqu’à la périphérie du corail. Sur cet individu, le sillon central ne va pas jusqu’à la bordure du polype, ce qui laisse supposer que ce serait un Ctenactis echinata.
Sulawesi Nord (Indonésie), île de Siau, 10 m
09/04/2010
Ctenactis echinata, détail des dents septales
Cette photo représente un détail de l’individu de la photo précédente. Le sillon central bien marqué renferme une ou plusieurs bouches, une seule pour l’espèce Ctenactis echinata (non visible ici). Les septes sont clairement séparés et portent de larges dents triangulaires bien développées et individualisées.
Sulawesi Nord (Indonésie), île de Siau, 10 m
09/04/2010
Ctenactis echinata, vue de dessous
Cette photo est une vue de dessous de l’individu de la photo précédente. Les dents costales sont bien développées.
Sulawesi Nord (Indonésie), île de Siau, 10 m
09/04/2010
Ctenactis echinata, de Nouvelle-Calédonie
La couleur des Ctenactis est marron, mais des zones blanches sont fréquentes. Sur cet individu, le sillon central ne va pas jusqu’à la bordure du polype, ce qui laisse supposer que ce serait une Ctenactis echinata.
Nouvelle-Calédonie, Prony, 10 m
29/06/2008
Ctenactis echinata, de Thaïlande
Seul le nombre de bouches (pas toujours visible sur une photo) et le sillon central permettent de distinguer C. echinata de C. crassa. Sur cet individu, le sillon ne va pas jusqu’à la bordure du polype, ce qui laisse supposer que ce serait une Ctenactis echinata.
Thaïlande, Beacon Reef
24/04/2010
Ctenactis echinata, de mer Rouge
Cela ne se voit pas sur la photo, mais le photographe a bien remarqué que cet individu n'avait qu'une seule bouche.
Mer Rouge, Safaga (Egypte), 10 m
06/10/2010
Ctenactis crassa, vue de dessus
Seul le nombre de bouches (pas toujours visible sur une photo) et le sillon central permettent de distinguer C. echinata de C. crassa. Le sillon central de cet individu se prolonge jusqu’à la bordure du polype, ce qui laisse supposer que ce serait une Ctenactis crassa.
Thaïlande, Shark Point, 16 m
05/04/2010
Ctenactis crassa, vue de dessous
Il s’agit du même individu que sur la photo précédente.
Thaïlande, Shark Point, 16 m
05/04/2010
Ctenactis crassa, de nuit
De nuit, les tentacules sont épanouis. L’éclair du flash met en valeur le sillon central qui traverse la presque totalité du polype.
Maldives, Addu Atoll, 5 m
03/2007
Ctenactis crassa, de nuit
Les tentacules sont épanouis de nuit et de couleur grise, ce qui distingue cette espèce de C. albitentaculata.
Thaïlande, Koh Haayai
05/04/2010
Ctenactis crassa, de Nouvelle-Calédonie
Les trois espèces de Ctenactis sont présentes en Nouvelle-Calédonie.
Nouvelle-Calédonie, Prony, 15 m
29/06/2008
Ctenactis crassa moins typique
Cet individu a des septes relativement espacés et avec des dents septales peu serrées. Néanmoins, la forme du polypier, les septes qui partent de la bouche vers la périphérie, la forme des dents septales ainsi que la longueur du sillon central plaident pour une Ctenactis crassa.
Sulawesi Nord (Indonésie), Lembeh, 9 m
14/04/2010
Ctenactis crassa, avec excroissances
Les dents septales sont bien visibles sur cet individu. Deux bouches sont visibles dans le sillon central. On voit aussi des excroissances inhabituelles.
Nouvelle-Calédonie, Poindimié, Tibarama, 15 m
10/10/2009
Rédacteur principal : Véronique LAMARE
Correcteur : Patrick SCAPS
Responsable régional : Véronique LAMARE
Hoeksema B.W., 1989, Taxonomy, Phylogeny and Biogeography of Mushroom Corals (Scleractinia : Fungiidae), Zoologische Verhandelingen, 1-295.
Loya Y., Sakai K., Heyward A., 2009, Reproductive patterns of fungiid corals in Okinawa, Japan, Galaxea, Journal of Coral Reef Studies, 11, 119-129.
Scaps P., Denis V., Berhimpon S., Runtukahu F., 2007, Forte biodiversité en coraux-champignons (Scléractiniaires : Fungiidés) dans la région de Pulisan (nord-est de l'île de Sulawesi, Indonésie), Bulletin de la Société Zoologique de France,132, 1, 87-110.
La page de Ctenactis echinata dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN
La page de Ctenactis crassa dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN