Taille de 8 à 14 cm
Ressemble à un petit lézard
Queue aplatie latéralement
Peau rugueuse avec des verrues à pointe foncée
Dos gris, olive ou noir
Ventre jaune à rouge-orange
Euprocte des Pyrénées
Pyrenean brook salamander, pyrenean newt, pyrenees mountain salamander (GB), Tritone dei Pirenei (I), Tritón pirenaico (E), Pyrenäen-Gebirgsmolch (D), Pyreneeënbeeksalamander (NL)
Euproctus asper (Dugès, 1852)
Hemitriton asper Dugès, 1852
Calotriton asper (Gray, 1858)
Des recherches taxonomiques récentes (2005) ont scindé le genre Euproctus en deux :
- Euproctus : deux espèces E. montanus et E. platycephalus
- Calotriton :deux espèces C. arnoldi et C. asper
Le triton des Pyrénées était autrefois subdivisé en deux sous-espèces : Calotriton asper asper (Dugès, 1852) et Calotriton asper castelmouliensis (Wolterstorff, 1925).
Pyrénées
Zones DORIS : ● Eau douce d'EuropeC'est une espèce endémique* de la chaîne des Pyrénées (versants français et espagnol).
A la bonne saison, le triton des Pyrénées a un mode de vie plutôt aquatique. Il se tient dans les eaux froides et oxygénées des torrents, des sources et des cours d'eau souterrains de la chaîne des Pyrénées. Il évite les eaux boueuses et préfère les substrats rocheux. Il est également visible profondément enfoui dans des cavités souterraines.
Il passe la période hivernale à hiberner dans des caches
humides telles les anfractuosités
des berges.
Il est présent entre 150 et 2 500 m d'altitude, avec une très nette augmentation de la concentration en population entre
1000 m et 2 000 m d'altitude.
Calotriton asper ressemble à un petit lézard ou une petite salamandre, de 10 à 16 cm de longueur à l'âge adulte, muni d'une queue aplatie latéralement. La queue est aussi longue que le reste du corps. La partie supérieure du corps est de couleur grise, olive ou noire. Il y a parfois une ligne plus claire, jaune-orange, sur le dos qui tend à disparaître avec l'âge. Le ventre est plus clair, jaune à rouge-orange (couleur qui se prolonge sous la queue chez les femelles). Les individus vivant plus en altitude sont plus foncés (présence en plus forte concentration de mélanophores protégeant des rayonnements UV et absorbant la chaleur). La peau est toujours rugueuse, en particulier sur les flancs et la queue, et porte des verrues ayant une pointe plus foncée voire noire. Les pattes portent des griffes. La queue est préhensile et permet au triton de s'accrocher et de se maintenir dans les eaux agitées des torrents.
Le mâle est plus petit que la femelle avec une queue plus courte et plus épaisse.
La femelle a un cloaque protubérant en forme de cône, tandis que celui du mâle est arrondi.
Le juvénile est d'un noir uniforme avec une bande dorsale jaune.
Il n'y a pas de crête dorsale et les glandes parotoïdes* sont peu visibles.
Sa peau rugueuse permet de le différencier aisément des autres tritons et salamandres : triton palmé, triton ponctué (absent des Pyrénées), triton alpestre (absent des Pyrénées) ou salamandre.
Les deux espèces d'euproctes n'ont pas la même distribution géographique :
- Euproctus montanus (Savi, 1838), l'euprocte corse : uniquement en Corse,
- Euproctus platycephalus (Gravenhorst, 1829), l'euprocte de Sardaigne : uniquement en Sardaigne.
De même Calotriton arnoldi est appelé triton de Montseny car son aire de répartition est limitée au Massif El Montseny en Catalogne (Espagne). Il n'y en aurait que 1 500 individus.
Le triton des Pyrénées est un chasseur de nuit et un mangeur opportuniste.
- sur terre : des vers, des limaces, des escargots et d'autres petits invertébrés ;
- dans l'eau : des vers, des crustacés, des mollusques (bivalves, escargots), des larves* d'insectes et probablement des têtards de grenouille rousse. Il y a peut-être cannibalisme sur ses propres larves.
Il ne s'alimente pas en hiver (dès que la température descend en dessous de 6 °C).
Les individus troglodytiques sont capables de survivre pendant plusieurs mois avec très peu (voire pas du tout) de nourriture.
En fonction de la température (nuits > 6°C), la migration vers les points d'eau se déroule d'avril à août. La reproduction se passe dans l'eau.
Le mâle attire la femelle en soulevant sa queue à la verticale (presque à angle droit). Il peut rester dans cette position pendant plusieurs heures. Il s'attache à la femelle en l'entourant de sa queue et renforce sa prise à l'aide de ses pattes antérieures. Il stimule le cloaque de la femelle avec ses pattes postérieures. Une fois les deux cloaques en contact direct, les spermatophores* sont transférés. Cela peut durer jusqu'à 30 heures.
La femelle pond de 20 à 60 œufs par an, d'un diamètre de 4 à 6 mm. Entourés de gelée, ils sont déposés individuellement sous les pierres et dans les anfractuosités du cours d'eau.
Dans une eau à 12 °C, les larves en sortent après 5 à 6 semaines. Longues d'environ 12 mm, elles présentent des branchies réduites, la queue arrondie et le corps fuselé. Elles commencent à se nourrir pour passer ensuite l'hiver enfouies dans le sable des torrents. Au printemps, elles recommencent à s'alimenter. Ce n'est qu'après un an (deux ans en haute montagne) et à une taille de 50 à 60 mm (90 mm en haute montagne), qu'elles se métamorphosent.
La métamorphose est lente et cela prend près d'un mois dans une eau à 12 °C avant que l'individu puisse sortir à l'air libre.
La maturité sexuelle est atteinte après 2 ans à 3 ans et demi pour les mâles et jusqu'à 6 ans pour les femelles (variable selon l'altitude).
L'espérance de vie est de 20 ans pour les mâles et de 26 ans pour les femelles.
Malgré la (très) faible abondance de nourriture qu'offre la plupart des grottes, les cavernicoles ont certains avantages sur leurs homologues vivant à l'air libre : il n'y a pas de prédateurs, les températures sont relativement stables (sans excès) et le risque de déshydratation est pratiquement nul.
Communautaire :
Directive Habitats-Faune-Flore : Annexe IV
International :
Convention de Berne : Annexe II
De portée nationale :
Amphibiens et Reptiles protégés : Article 2
Le triton des Pyrénées est une espèce en déclin dans certaines régions en raison de l'introduction de la truite brune dans son écosystème proche, d'une pollution accrue, d'une augmentation du tourisme de masse, d'une perte d'habitat due à la construction de barrages sur les ruisseaux et cours d'eau d'élevage, de la construction de routes. Toutefois, certaines populations continuent à prospérer lorsque leurs zones restent inaccessibles.
Triton : du grec [triton] ;
des Pyrénées : allusion à sa distribution géographique strictement limitée aux Pyrénées.
Calotriton : peut-être du grec [call(o)-] = calleux, callosité et de [Triton] = dieu grec fils de Poséidon.
asper : du latin [asper] = âpre (au toucher), rude, rugueux, qui a du relief, piquant ; en allusion à sa peau rugueuse.
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Chordata | Chordés | Animaux à l’organisation complexe définie par 3 caractères originaux : tube nerveux dorsal, chorde dorsale, et tube digestif ventral. Il existe 3 grands groupes de Chordés : les Tuniciers, les Céphalocordés et les Vertébrés. |
Sous-embranchement | Vertebrata | Vertébrés | Chordés possédant une colonne vertébrale et un crâne qui contient la partie antérieure du système nerveux. |
Classe | Amphibia | Amphibiens | Vertébrés tétrapodes caractérisés par deux stades distincts : un stade larvaire aquatique et un stade adulte en partie terrestre. Quelques formes tropicales apodes. |
Sous-classe | Lissamphibia | Lissamphibiens | Tous les amphibiens actuels. |
Ordre | Caudata | Urodèles | Amphibiens dont la queue ne disparaît pas après la métamorphose. Ce sont les tritons et les salamandres. |
Famille | Salamandridae | Salamandridés | |
Genre | Calotriton | ||
Espèce | asper |
Identification
Calotriton asper ressemble à un petit lézard ou une petite salamandre, de 10 à 16 cm de long à l'âge adulte, muni d'une queue aplatie latéralement. La queue est aussi longue que le reste du corps. La partie supérieure du corps est de couleur grise, olive ou noire.
Vallée du Rioumajou, Saint-Lary Soulan, Hautes-Pyrénées (65)
04/08/2006
Ligne dorsale
Il y a parfois une ligne plus claire, jaune-orange, sur le dos qui tend à disparaître avec l'âge.
Vallée du Rioumajou, Saint-Lary Soulan, Hautes-Pyrénées (65)
04/08/2006
Face ventrale
Le ventre est plus clair, jaune à rouge-orange.
Chez la femelle, cette couleur se prolonge sous la queue et le cloaque protubérant est en forme de cône (celui du mâle est arrondi).
Vallée du Rioumajou, Saint-Lary Soulan, Hautes-Pyrénées (65)
04/08/2006
Peau rugueuse
La peau est toujours rugueuse, en particulier sur les flancs et la queue, et porte des verrues ayant une pointe plus foncée voire noire.
Vallée du Rioumajou, Saint-Lary Soulan, Hautes-Pyrénées (65)
04/08/2006
Biotope
Il se tient dans les eaux froides et oxygénées des torrents, des sources et des cours d'eau souterrains de la chaîne des Pyrénées.
Rivère Ariège, 1 m
08/2008
Substrat rocheux
Il évite les eaux boueuses et préfère les substrats rocheux. Il est également visible profondément enfoui dans des cavités souterraines.
Vallée du Rioumajou, Saint-Lary Soulan, Hautes-Pyrénées (65)
04/08/2006
Présent en altitude
Il est présent entre 150 et 2500 m d'altitude, avec une très nette augmentation de la concentration en population à partir de 2000 m d’altitude.
Vallée du Rioumajou, Saint-Lary Soulan, Hautes-Pyrénées (65)
04/08/2006
Larve
La larve présente des branchies réduites, la queue arrondie et le corps fuselé. Ce n'est qu'après un an (deux ans en haute montagne) et à une taille de 50 à 60 mm (90 mm en haute montagne), qu'elle se métamorphose.
Vallée du Rioumajou, Saint-Lary Soulan, Hautes-Pyrénées (65)
04/08/2006
Juvénile
Le juvénile est d'un noir uniforme avec une bande dorsale jaune.
Vallée du Rioumajou, Saint-Lary Soulan, Hautes-Pyrénées (65)
04/08/2006
Rédacteur principal : Jean-Pierre COROLLA
Vérificateur : Gaël ROCHEFORT
Responsable régional : Jean-Pierre COROLLA
Responsable régional : Michel KUPFER
Issartel J., Voituron Y., Guillaume O., Clobert J., Hervant F., 2010, Selection of physiological and metabolic adaptations to food deprivation in the Pyrenean newt Calotriton asper during cave colonisation, Comparative Biochemistry and Physiology, Part A, 155, 77–83.
La page sur Calotriton asper dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN