Petite palourde de 20 à 30 mm
Coquille relativement arrondie, jaune pâle à crème
Stries d'accroissement bien marquées et assez espacées
Présence de 2 siphons, visibles quand l'animal est enfoui
Palourde asiatique
Asian clam, prosperity clam, asiatic clam (GB), Asiatishe Körbchenmushel (D), Aziatische korfmossel (NL)
Corbicula fluviatilis Müller 1774
Asie, Amérique, Europe, Afrique
Zones DORIS : ● Eau douce d'Europe, ● Atlantique Nord-OuestToute l'Asie, Amérique du Sud et du Nord, Europe et quelques régions de l'Afrique.
Ce mollusque supporte une eau turbide et est très résistant aux pollutions. Le développement est plus important en eau bien oxygénée. Corbicule et moule zébrée, Dreissena polymorpha, cohabitent dans les mêmes rivières ou lacs. Le premier occupe les fonds de graviers et sables et le second est fixé sur des éléments solides (rochers, branches, autres coquilles...) par un byssus*.
Les deux espèces ont trouvé dans les canaux des conditions écologiques favorables à la reproduction. Ces canaux ont largement contribué à leur diffusion.
Mollusque bivalve, la corbicule est une petite palourde d'une taille d'environ 3 cm, de teinte plutôt claire, jaune pâle à crème avec une coquille relativement arrondie ornée de stries d'accroissement bien marquées et assez espacées.
Son pied musculeux lui permet l'enfouissement dans la vase. On n'aperçoit alors que les passages formés par les deux siphons qui conduisent l'eau chargée de particules nutritives à l'animal complètement enfoui. Les deux valves s'ouvrent légèrement pour les laisser sortir et se rétractent en cas de danger.
La grande variabilité, le polymorphisme de Corbicula spp. ont conduit certains auteurs à définir plusieurs espèces et sous-espèces.
Brancotte V. et Vincent T. (voir bibliographie) distinguent deux types à partir de la morphologie de la coquille : Corbicula fluminea et Corbicula fluminalis (O. F. Müller, 1774)
Corbicula fluminalis est définie comme une espèce à la coquille de teinte plutôt foncée, brun noirâtre, de forme triangulaire, avec un rapport largeur/hauteur plus petit (0,97 pour C. fluminalis et 1,1 pour C. fluminea). Les stries de la coquille sur cette espèce sont plus serrées (13-26/cm pour C. fluminalis et 7-14/cm pour C. fluminea).
Elle se nourrit principalement de phytoplancton*. A l'aide de ses deux siphons, elle produit une circulation d'eau qui sera filtrée par l'animal puis rejetée.
C'est une espèce hermaphrodite*, sans autoreproduction.
Chaque individu pourra libérer, après 4 à 5 jours d'incubation, jusqu'à 40 000 larves*.
Ces larves, en nageant, vont rapidement coloniser leur milieu.
Très envahissante, on peut compter, en certains endroits, plusieurs centaines d'individus adultes par m².
Corbicula fluminea est une espèce originaire du sud-est de l'Asie. Dans ces pays (Corée, Chine), elle est cultivée et consommée comme "fruit de mer".
Elle est citée en France, dès 1980, dans l'estuaire de la Dordogne. Ce bivalve a colonisé assez rapidement les bassins de la Garonne, du Rhône, de la Loire et de la Seine. Introduite sans doute accidentellement en 1990 dans l'embouchure du Rhin, elle est remontée jusqu'à la Suisse. On la trouve actuellement dans le lac de Neuchâtel.
Dès la première moitié du XXe siècle, ces palourdes, introduites avec l'eau des ballasts des bateaux, ont envahi la côte est des Etats-Unis, devenant si abondantes qu'elles provoquent des obstructions de canalisations.
Une autre espèce de mollusque, Dreissena polymorpha, a, de la même manière, au cours du XXe siècle, colonisé nos fleuves et rivières, profitant sans doute des canaux pour passer d'un bassin à l'autre.
Comme elle, la corbicule est une espèce invasive qui, en 30 ans, a occupé toutes les zones en aval des cours d'eau européens. Elle est un concurrent potentiellement dangereux pour les espèces indigènes.
La corbicule a encore peu de prédateurs : quelques canards plongeurs (Fuligules) et les rats musqués.
Traduction du latin Corbicula.
Du latin [corbicula] = petite corbeille, petit panier : sans doute à cause de la forme de la coquille et des stries.
fluminea du latin [flumen] = fleuve : qui vit dans les fleuves.
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Mollusca | Mollusques | Organismes non segmentés à symétrie bilatérale possédant un pied musculeux, une radula, un manteau sécrétant des formations calcaires (spicules, plaques, coquille) et délimitant une cavité ouverte sur l’extérieur contenant les branchies. |
Classe | Bivalvia / Lamellibranchia / Pelecypoda | Bivalves / Lamellibranches / Pélécypodes | Mollusques aquatiques, filtreurs, au corps comprimé latéralement. Coquille composée de 2 valves articulées disposées de part et d’autre du plan de symétrie. Absence de tête, de pharynx, de radula et de glande salivaire. |
Sous-classe | Heterodonta | Hétérodontes | Charnière à dents dissociées. Siphon bien développé permettant aux organismes de se nourrir et de respirer tout en restant enfouis. |
Ordre | Venerida | Vénérides | Coquille mince, allongée, dure et costulée, bâillante à une ou aux deux extrémités. Ligament à la fois interne et externe. |
Famille | Corbiculidae | Corbiculidés | |
Genre | Corbicula | ||
Espèce | fluminea |
Enfouissement
Cette corbicule a longuement étiré son pied musculeux qui va lui permettre de s'enfoncer dans le sable en rive du lac.
Banc de sable à Estavayer-le-lac, lac de Neuchâtel (Suisse), 1,5 m
10/07/2008
Enfouissement (suite)
Le pied est maintenant bien enfoncé dans le sable et va permettre l'enfouissement de la corbicule.
Banc de sable à Estavayer-le-lac, lac de Neuchâtel (Suisse), 1,5 m
10/07/2008
Siphons dans le sable
Des corbicules enfoncées dans le sable, on n'aperçoit que la trace des deux siphons qui prélèvent et rejettent l'eau que l'animal filtre pour se nourrir.
Lac du Bourget, 1 m
06/2007
Coquille de corbicule
La coquille, vide, sert maintenant de support aux moules zébrées.
Lac de Neuchâtel, plage de Boudry, 3 m
02/08/2008
Triptyque
La corbicule est une petite palourde d'une taille d'environ 3 cm, de teinte plutôt claire, jaune pâle à crème avec une coquille relativement arrondie ornée de stries d'accroissement bien marquées et assez espacées.
La Gombe (Belgique), 3 m
23/07/2010
Alimentation
La corbicule asiatique se nourrit principalement de phytoplancton. A l'aide de ses deux siphons, elle produit une circulation d'eau qui sera filtrée par l'animal puis rejetée.
La Gombe (Liège - Belgique), 8 m
14/07/2011
Rédacteur principal : Michel KUPFER
Correcteur : Jean-Pierre HEROLD
Responsable régional : Michel KUPFER
Brancotte V., Vincent T., 2002, L'invasion du réseau hydrographique français par les Mollusques Corbicula spp., modalité de colonisation et rôle prépondérant des canaux de navigation, Bull. Fr. Pisc., 365/366, 325-337.
Vincent T., Brancotte V., 2000, Le bivalve invasif asiatique Corbicula fluminea (Heterodonta, Sphaeriacea) dans le bassin hydrographique de la Seine : première prospection systématique et hypothèse sur la colonisation, Hydroécol. Appl., 12, 147-158.
La page de Corbicula fluminea dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN