Adultes au corps de forme allongée, gris très sombre
Juvéniles plus ovales, parfois marbrés
Bouche horizontale fendue jusqu'à l'arrière de la pupille
Nageoire dorsale en arrière de la nageoire pectorale
Mince crête à 3 pointes entre la nuque et la dorsale
Inflexion de la ligne latérale sur l'arrière
Longueur : 60 à 120 cm
Blackfish, rudderfish, black ruff (GB), Fanfano, ricciola di fondale, pesce Paolo (I), Romerillo (E), Scwartzfisch (D), Zwarte vis (NL), Preta (P)
Centrolophus pompilus (Linnaeus, 1758)
Coryphaena pompilus Linnaeus, 1758
Perca nigra Gmelin, 1789
Acentrolophus maculosus Nardo, 1827
Centrolophus liparis Risso, 1827
Gymnocephalus messinensis Cocco, 1829
Centrolophus morio Cuvier, 1833
Schedophilus elongatus Johnson, 1862
Centrolophus valenciennesi Moreau, 1881
Centrolophus maoricus Ogilby, 1893
Centrolophodes irvini Gilchrist & von Bonde, 1923
Mupus bifasciatus Smith, 1961
Zones tempérées : Atlantique, Méditerranée, océan Indien, Pacifique Sud-Ouest
Zones DORIS : ● Indo-Pacifique, ● Atlantique Nord-Ouest, ● Europe (côtes françaises), ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises], ○ [Méditerranée française]Le centrolophe noir est présent en zones tempérées et subtropicales. Dans une large distribution, on le retrouve en Atlantique Nord (de la Norvège au Maroc pour la côte Est et du Canada au Massachussetts pour la côte Ouest) mais aussi en Méditerranée. Il est également présent en Atlantique Sud (du Brésil à la Patagonie et de l'Afrique du Sud à São Tomé), dans l'océan Indien (de l'Afrique du Sud au sud de Madagascar) et le Pacifique Sud-Ouest (Australie et Nouvelle-Zélande).
C'est une espèce pélagique*. Les adultes sont observés lors de pêches au large tandis que de jeunes individus peuvent se trouver plus près de la côte, solitaires ou en petits bancs évoluant autour de lignes de mouillage, par exemple, où ils sont occasionnellement rencontrés par des plongeurs.
Si de jeunes individus ont été observés à seulement 3 m de profondeur, les adultes vivent plutôt entre 300 et 800 m de profondeur.
Le centrolophe noir a un corps de forme allongée pouvant mesurer jusqu'à 150 cm bien que la taille de la plupart des individus communément rencontrés avoisine plutôt les 60 cm à 120 cm.
Généralement d'un gris très sombre, sa couleur peut varier du brun foncé au noir, voire prendre une teinte roussâtre ou bleuâtre. Le ventre, plus clair, est gris cendré. Les nageoires pectorales et pelviennes sont souvent plus foncées que le reste du corps. Chez les juvéniles, plus ovales, les flancs présentent communément des marbrures plus claires et parfois des barres sombres.
La bouche est petite, horizontale et fendue jusqu'à l'arrière de la pupille. La longueur du museau, arrondi et court, est légèrement supérieure au diamètre de l'œil. Chaque mâchoire porte une rangée de petites dents crochues, alors que le palais est lisse. La langue est blanche, pointillée de noir.
La nageoire dorsale débute en arrière de l'insertion de la nageoire pectorale. Elle comporte 4 à 5 épines de plus en plus longues et 32 à 37 rayons mous. Elle est longue et ses rayons sont courts. Devant cette nageoire, la nuque est marquée d'une mince crête longitudinale, avec 3 pointes alignées et espacées. La nageoire caudale est échancrée alors que les nageoires pectorales sont plutôt ovales.
Le corps est entièrement recouvert de petites écailles lisses. La ligne latérale* est fléchie vers l'arrière et s'éloigne de la courbure du dos.
Dans sa large zone de répartition, le centrolophe noir peut principalement être confondu avec d'autres espèces de la famille des Centrolophidés qui en compte 31. Citons en particulier :
Hyperoglyphe perciformis (le rouffe des épaves) : son front est plus bombé et il est plus petit, ne mesurant que 60 à 90 cm à l'âge adulte. C'est aussi une espèce du large mais encore plus rarement observée et qui n'est normalement présente qu'en Atlantique Nord : des îles Britanniques au Portugal et du Canada à la Louisiane.
Schedophilus ovalis (le rouffe impérial) : sa forme est plus ovale, sa bouche oblique et son front très bombé au-dessus des yeux. Il mesure de 70 à 80 cm en moyenne (100 cm au maximum). Les jeunes peuvent facilement ressembler au centrolophe noir mais chez le rouffe impérial, l'origine de la nageoire dorsale se situe en avant de la nageoire pectorale. Voir photo comparative "en compagnie" sur la fiche DORIS du rouffe impérial.
Schedophilus medusophagus (le rouffe des méduses) : la tête est très petite par rapport au corps. La nageoire dorsale, basse sur toute sa longueur, s'insère avant la pectorale. C'est une espèce plus petite : 40-50 cm environ. Espèce du large, les jeunes peuvent être observés à la côte associés à des méduses, de la Norvège au Maroc et du Canada à la Floride ainsi qu'en Méditerranée occidentale.
Il est parfois difficile de différencier ces espèces, particulièrement les juvéniles qui sont les plus observés en plongée. Le meilleur critère reste le nombre de rayons épineux (en chiffres romains) et de rayons mous (en chiffres arabes) de la nageoire dorsale (D) et de la nageoire anale (A) que vous pourrez compter sur une bonne photo de profil !
Centrolophus niger : D IV-V 32-37 ; A III 20-24
Hyperoglyphe perciformis : D VI-VIII 19-21 ; A III 15-17
Schedophilus ovalis : D VI-VIII 31-32 ; A III 20-24
Schedophilus medusophagus : D 41 ; A 30 comptés sur un individu par Iglésias S.P. ; D 44 – 50 (tous rayons) pour Whitehead P.J.P. et al. ; D41-45 (rayons mous uniquement) pour Fischer W. et al.
Il se nourrit de crustacés pélagiques, de mollusques et de petits poissons.
Peu d'informations sont disponibles quant au cycle de vie de cette espèce. Le frai aurait lieu de l'automne à l'hiver. La croissance des jeunes serait très rapide : de 2 à 17 cm en 5 mois pour un spécimen méditerranéen étudié.
On peut noter que les observations de cette espèce par les plongeurs près des côtes ont souvent lieu au printemps (mars, avril ou mai) et qu'il s'agit souvent de jeunes individus. Des nouveaux nés quelques mois auparavant ?
Le centrolophe peut vivre en banc de quelques individus. Sous les objets flottants au large ou autour de bouées et mouillages près de la côte : il peut aussi cotoyer d'autres espèces de Centrolophidés. Il est également possible qu'il évolue en compagnie d'autres espèces pélagiques.
Les jeunes en surface peuvent trouver abri auprès de méduses ou de Salpidés.
C'est une espèce qui est parfois sujette au parasitisme (cf. photos).
Ce n'est pas une espèce rare à proprement parler, mais elle vit au large et en profondeur : on ne la rencontre donc que peu souvent en plongée.
Pour le voir, privilégiez le printemps et cherchez-le autour des épaves, des DCP (Dispositif de Concentration de Poissons), d'objets flottants ou de mouillages. Les individus qu'il est possible de rencontrer en plongée sont généralement peu farouches, voire curieux. Ils s'installent parfois au même endroit pour plusieurs jours. Il est donc assez facile de les observer, même s'il faudra être rapide pour les prendre en photo car, tout en restant dans un périmètre restreint, ils nagent sans arrêt.
Le centrolophe ne se retrouve pas souvent sur les étals des poissonniers mais il est parfois remonté dans les filets des chalutiers et mord à la ligne. C'est une espèce comestible dont la chair est savoureuse.
Cette espèce est classée dans la liste rouge 2010 UICN (Union Internationale pour la Conservation de la Nature) sous le statut LC (Least Concern), soit "préoccupation mineure".
Centrolophe noir : traduction du nom scientifique.
Centrolophus : du grec [centron] = aiguillon et [lophos] = crête, en référence à la crête épineuse sur la nuque ;
niger : du latin [niger] = noir, de couleur noire.
Numéro d'entrée WoRMS : 126831
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Chordata | Chordés | Animaux à l’organisation complexe définie par 3 caractères originaux : tube nerveux dorsal, chorde dorsale, et tube digestif ventral. Il existe 3 grands groupes de Chordés : les Tuniciers, les Céphalocordés et les Vertébrés. |
Sous-embranchement | Vertebrata | Vertébrés | Chordés possédant une colonne vertébrale et un crâne qui contient la partie antérieure du système nerveux. |
Classe | Actinopterygii | Actinoptérygiens | Ossification du crâne ou du squelette tout entier. Poissons épineux ou à nageoires rayonnées. |
Ordre | Perciformes | Perciformes | Nageoires pelviennes très rapprochées des nageoires pectorales. |
Famille | Centrolophidae | Centrolophidés | |
Genre | Centrolophus | ||
Espèce | niger |
Un profil
Les photos 1 à 5 ont toutes été prises au même moment sur une des lignes de balisage du Donator.
On voit ici le profil d’un individu.
Epave du Donator, Porquerolles (83), 3 m
18/04/2014
Curieux
Peu farouches voire curieux, ces deux poissons sur le flotteur de sub-surface à 3 m ont accompagné les plongeurs pendant les 15 minutes de palier !
Epave du Donator, Porquerolles (83), 3 m
18/04/2014
En groupe
Habituellement, le centrolophe noir est une espèce pélagique qui vit loin des côtes et par grands fonds : c’est pourquoi il est rarement rencontré en plongée. On croise plus facilement de jeunes individus.
Epave du Donator, Porquerolles (83), 6 m
18/04/2014
Poissons sombres
La couleur de son corps est toujours foncée, en général noirâtre. Les nageoires sont aussi très foncées.
Epave du Donator, Porquerolles (83), 3 m
18/04/2014
Flancs marbrés
Les flancs de Centrolophus niger peuvent présenter plus ou moins de marbrures.
Epave du Donator, Porquerolles (83), 3 m
18/04/2014
Au mouillage
On le rencontre souvent évoluant le long d'un mouillage.
Cavalaire (83), 6 m
07/05/2011
Nageoires caractéristiques
Sur un beau profil comme celui-ci, facile d’identifier avec certitude le centrolophe noir : comptez les rayons des nageoires dorsale et anale !
Sec du Langoustier, Porquerolles (83), 2 m
03/04/2011
Portrait
Un superbe portrait ! On dirait vraiment qu’il vous regarde à travers l’écran, non ?
Sec du Langoustier, Porquerolles (83), 2 m
03/04/2011
Livrée claire
Les jeunes individus semblent souvent revêtir une livrée claire. Cet individu n’est pas marbré.
Le Grec, Porquerolles (83), 6 m
09/03/2014
Parasite en vue rapprochée
Sur l’agrandissement, on distingue une boursoufflure, signe local de la réaction immunitaire du poisson contre le parasite.
Sec du Langoustier, Porquerolles (83), 2 m
03/04/2011
Rédacteur principal : Lucas BERENGER
Vérificateur : Sylvie DIDIERLAURENT
Responsable régional : Sylvie DIDIERLAURENT
Volume I (plates), version 9, 273p.
Sur le site de l'UICN (liste rouge) : Yokes, B., Pollard, D., Bizsel, C. Goren, M. & Kara, M.H. 2011. Centrolophus niger. The IUCN Red List of Threatened Species. Version 2014.3. Downloaded on 03 March 2015.
Sur le site Marine Species Identification Portal : Centrolophus niger.
La page sur Centrolophus niger sur le site de référence de DORIS pour les poissons : FishBase.
La page de Centrolophus niger dans l’Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN