Cinq bras se terminant en nombreux filaments entortillés et emmêlés
Disque brun jaunâtre à brun sombre, 100 mm de diamètre
Bras de couleur blanc cireux, jusqu'à 360 mm de long
Ophiure panier, gorgonocéphale
Northern basket star (GB), Gorgonenhaupt (D), Medusahode (N)
Astrophyton agassizi Stimpson, 1853
Gorgonocephalus agassizi
Atlantique Nord-Ouest
Zones DORIS : ● Atlantique Nord-OuestAtlantique Nord et Nord-Ouest. Des régions de l'Arctique au Cap Cod. Au Québec on relève sa présence dans le golfe du Saint-Laurent et dans le fjord du Saguenay. Elle est également identifiée dans l'archipel de Saint-Pierre-et-Miquelon.
On observe la tête de méduse arctique sur des fonds rocheux balayés par de forts courants à des profondeurs variables de 5 à 1500 m.
La tête de méduse arctique est une très grosse ophiure. Le diamètre de son disque de forme pentagonale est de 102 mm. Elle possède cinq bras ramifiés pouvant atteindre jusqu'à 360 mm. Chacun de ses bras se divise près du disque en deux vigoureuses branches, chacune d'elles se ramifiant encore jusqu'à cinq fois. Les extrémités de ces branches s'entortillent en filaments enchevêtrés. La couleur du disque varie du brun jaunâtre au brun plus sombre. Les bras sont de couleur blanc cireux.
Gorgonocephalus eucnemis Müller & Troschel, 1842 montre des variations qui portent surtout sur le nombre et la dimension des tubercules de la face dorsale du disque. Cette ophiure se distingue en outre de G. arcticus par la structure des côtes radiales présentes sur le disque. Sa couleur peut varier du brun au beige, de l'orange-rouge au rose à presque blanc, mais le disque central est d'habitude plus sombre que les bras. Enfin, le diamètre de Gorgonocephalus eucnemis est habituellement plus grand.
Gorgonocephalus arcticus a un régime carnivore, et se nourrit de jour de zooplancton en suspension comme le krill. Elle capture ses proies en utilisant ses multiples ramifications qu'elle étale perpendiculairement au courant et constitue ainsi un filtre circulaire. Elle porte ses proies une à une à sa bouche, celles-ci sont ensuite broyées par de puissantes mâchoires.
Les têtes de méduse arctiques peuvent se réunir, et former un piège très efficace auquel le zooplancton n'a que peu de chance d'échapper.
Les têtes de méduse arctiques sont gonochoriques* (à sexes séparés) et ovipares*. Les gamètes* sont libérés en pleine eau où a lieu la fécondation. La forme larvaire* ne semble pas connue.
Cette espèce semble avoir une occurrence forte avec la framboise de mer Gersemia rubiformis.
Jean François Hamel et Annie Mercier ont réalisé en 1993, au profit de l'Université du Québec, à Rimouski, une étude comportementale visant à démontrer la capacité de discrimination tactile de Gorgonocephalus arcticus par des réponses proportionnelles aux intensités de stimulation. Ils ont ainsi démontré qu'une pression exercée sur le disque central provoquait l'enroulement général des bras et le recouvrement du disque par les zones radiaires. La rapidité de cette réaction est proportionnelle à la force exercée.
Gorgonocéphale est la traduction exacte du nom de genre scientifique Gorgonocephalus.
Dans la mythologie, les deux divinités marines Phorkys et Céto (elles-mêmes à l'origine du mot Cétacés) eurent trois filles : les sœurs Gorgones nommées Sthéno, Euryale (immortelles) et Méduse (seule mortelle des trois). Méduse avait le pouvoir de pétrifier ceux qui croisaient son regard. Avec la magnifique chevelure qu'elle possédait, elle séduisit Poséidon. Irritée, Athéna se vengea en transformant ses cheveux en serpents.
L'allure générale d'un gorgonocéphale fait penser à une chevelure de serpent d'où son nom : "tête de Gorgone" ou "tête de méduse".
Arctique est la traduction directe de arcticus, en relation avec sa distribution nordique.
Gorgonocephalus : du grec [Gorgŏnes] = Gorgones (les trois filles de Phorcus : Sthéno, Euryale et Méduse, qui avaient une tête énorme hérissée d'une chevelure de serpent), et du grec [kephale] = tête,
arcticus : du grec [arctos] = ours, d'où partie de la terre située du côté de la constellation de l'Ourse (grande et petite).
Numéro d'entrée WoRMS : 124966
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Echinodermata | Echinodermes | Symétrie radiale d'ordre cinq (chez les adultes). Squelette de plaques calcaires bien développé sous le derme. Présence d'un système aquifère auquel appartiennent les podia souvent visibles extérieurement. |
Sous-embranchement | Asterozoa | Astérozoaires | Echinodermes de forme étoilée. Les bras, simples et parfois absents, sont en nombre variable, et contiennent des organes. |
Classe | Ophiuroidea | Ophiuroïdes | Echinodermes benthiques, 5 bras à la base, serpentiformes, parfois ramifiés. |
Ordre | Phrynophiurida | Phrynophiurides | Ophiures à bras ramifiés. Ce sont les gorgonocéphales. |
Sous-ordre | Euryalina | Euryales | |
Famille | Gorgonocephalidae | Gorgonocéphalidés | |
Genre | Gorgonocephalus | ||
Espèce | arcticus |
Une très grosse ophiure
En effet le diamètre de son disque central peut atteindre jusqu'à 102 mm, ses bras jusqu'à 360 mm. La forme de panier prend ici tout son sens. On distingue en arrière-plan des framboises de mer Gersemia rubiformis.
Port-au-Persil, Québec, Canada, 20 m
31/08/2007
Des bras très ramifiés
Le surnom de tête de méduse prend ici tout son sens : ses ramifications sont telles une chevelure entremêlée.
Port-au-Persil, Québec, Canada, 20 m
31/08/2007
Extrémités serpentiformes
Les extrémités sont serpentiformes, en spirales d'escargots.
Port-au-Persil, Québec, Canada, 20 m
31/08/2007
Disque de forme pentagonale
Départ des cinq paires de bras.
Saint-Siméon, Québec, Canada, 10 m
09/08/2008
Extrémité d'un bras déployé
Détail de l'extrémité d'un bras déployé. En arrière plan l'anémone rouge du Nord, ou dahlia de mer Urticina felina.
Saint-Siméon, Québec, Canada, 10 m
08/09/2008
Détail des ramifications
Chaque extrémité se termine avec une allure serpentiforme.
Saint-Siméon, Québec, Canada, 10 m
09/08/2008
Détail des bras
Un enchevêtrement très complexe.
Saint-Siméon, Québec, Canada, 10 m
08/09/2008
Alimentation
La tête de méduse arctique capture ses proies en utilisant ses multiples ramifications qu'elle étale perpendiculairement au courant et constitue ainsi un filtre circulaire.
Saint-Siméon, Québec, Canada, 10 m
09/08/2008
Rédacteur principal : Laurent FEY
Vérificateur : Frédéric ZIEMSKI
Responsable régional : Laurent FEY
Hamel J.F., Mercier A., 1993, Comportement de l'ophiure Gorgonocephalus arcticus en réaction à diverses stimulations mécaniques, 61st ACFAS Congress, Rimouski (Québec), Canada, revue Vie et mileu, vol. 43, no4, pp. 197-203
La page de Gorgonocephalus arcticus dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN