Algue encroûtante rouge de Lenormand

Phymatolithon lenormandii | (J.E. Areschoug) W.H. Adey

N° 1529

Cosmopolite

Clé d'identification

Algue rouge à thalle calcifié sous forme de plaque encroûtante
Croûte très fine souvent margée de blanc
Irrégularités marginales écailleuses, texture rugueuse
Couleur variable : rose, rouge, mauve, voire grise
Surface du thalle : quelques cm²

Noms

Autres noms communs français

Phymatolithon de Lenormand

Synonymes du nom scientifique actuel

Lithothamnion lenormandii est le synonyme le plus couramment rencontré
Citons aussi :
Melobesia lenormandii J.E. Areschoug 1852
Lithophyllum lenormandii (J.E. Areschoug) Rosanoff 1866
Lithothamnion squamulosum Foslie 1895
Lithothamnion annulatum Foslie 1906
Squamolithon lenormandii (J.E. Areschoug) Heydrich 1911

Distribution géographique

Cosmopolite

Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française], ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises], ○ [Terres antarctiques françaises]

Cette algue est présente dans l'Atlantique Nord-Est, depuis l'Islande et la Scandinavie jusqu'aux côtes nord-africaines et aux îles du Cap Vert, dans l'Atlantique Ouest, en Antarctique et en Asie. On la signale également en Méditerranée et jusqu'en mer Noire.

Biotope

L'algue encroûtante rouge de Lenormand est une espèce photophile* présente depuis la zone de balancement des marées jusqu'à l'infralittoral* peu profond. Elle colonise tout type de substrats durs : blocs, cailloux, galets, coquilles de mollusques, carapaces de crustacés, bouteilles en verre... Elle est présente sur les rochers exposés, sur les tombants. Sa finesse et sa solide fixation au substrat lui permettent de résister à la force du ressac.

Description

Phymatolithon lenormandii est une algue rouge dont le thalle calcifié se présente comme une plaque encroûtante très fine (moins de 1 mm d'épaisseur). Sa surface est dure, rugueuse, et ses bords, lisses, lobés et brillants, présentent souvent des irrégularités écailleuses. La couleur du thalle présente toutes les nuances du rose-rouge et du mauve, il peut aussi être gris en période de reproduction. Sa marge est souvent de couleur blanche. Chaque thalle s'étend sur une petite surface de quelques centimètres carrés.

Espèces ressemblantes

Il existe de nombreuses espèces d'algues rouges encroûtantes, et les différencier est presque toujours affaire de spécialistes.

Citons le maërl, Phymatolithon calcareum, une autre espèce très proche, au thalle libre d'aspect très différent, mais qui cependant, lorsqu'il est jeune, adopte exactement le même port encroûtant et mince ;

le thalle de Lithophyllum incrustans est semblable, mais bien plus épais (jusqu'à 4 centimètres d'épaisseur) et recouvre de plus grandes surfaces ;

Mesophyllum lichenoides, le mésophylle, ressemble aussi beaucoup à Phymatolithon lenormandii, mais il arbore des structures foliacées superposées caractéristiques, jamais observées chez l'algue rouge encroûtante de Lenormand.

Alimentation

Comme toutes les algues, il s'agit d'un organisme autotrophe qui tire son énergie de la photosynthèse grâce à l'absorption de la lumière du jour, du dioxyde de carbone, d'eau et des sels minéraux contenus dans l'eau. L'algue fabrique ainsi les matières organiques nécessaires à son développement.

Reproduction - Multiplication

La reproduction peut se faire :
- par voie végétative : la fragmentation du thalle engendre de nouveaux individus (principe du bouturage).
- par le biais de gamètes et de spores : le cycle, trigénétique, passe par une phase gamétophytique* et une phase tétrasporophytique*. Ces deux stades du cycle de vie de l'algue diffèrent par leur couleur et par le nombre d'ouvertures visibles sur les conceptacles* : le gamétophyte est rouge, un seul pore sur chaque conceptacle, le sporophyte est gris ou mauve, chaque conceptacle présentant plusieurs pores.

Vie associée

La calcification du thalle peut recouvrir certains organismes : tubes de vers, carapaces de crustacés (balanes et décapodes), coquilles de mollusques en tous genres, etc...

Divers biologie

Phymatolithon lenormandii est consommée par des mollusques brouteurs, gastéropodes et chitons, qui grâce à leur puissante radula* parviennent à décaper la roche.

Origine des noms

Origine du nom français

Il n'existe pas à ce jour de nom vernaculaire pour cette espèce dans la littérature naturaliste. Il existe de nombreuses espèces d'algues rouges encroûtantes, et les différencier est presque toujours affaire de spécialistes.
Nous avons choisi d'attribuer à cette espèce le nom d'algue rouge encroûtante de Lenormand, ou phymatolithon de Lenormand, propositions du site DORIS.

Origine du nom scientifique

Phymatolithon : du grec [phymat-] = tumeur, excroissance et [lithos] = pierre, caillou, en référence à sa consistance minérale ;
lenormandii : dédié à Sébastien Lenormand (1796-1871), algologue qui vivait à Caen.

Classification

Numéro d'entrée WoRMS : 145202

Termes scientifiques Termes en français Descriptif
Embranchement Rhodobionta / Rhodophyta Rhodobiontes Algues rouges, pour la plupart marines.
Sous-embranchement Eurhodophytina Eurhodophytinés
Classe Florideophyceae Floridéophycées

Thalle élaboré formé de fins filaments branchés ou en lames.

Sous-classe Corallinophycidae Corallinophycidées
Ordre Corallinales Corallinales Calcification très importante qui donne au thalle un aspect minéral.
Famille Lithothamniaceae Lithothamniacées
Genre Phymatolithon
Espèce lenormandii

Nos partenaires