Tubastraea : Premier signalement en Martinique ?

Anne PROUZET le 15/01/15

de nuit  ?

La prochaine fois alors, on la met au programme !

Romain (OCEANvironnement) FERRY le 14/01/15

Bonsoir à tous, bonsoir Anne,
En ce qui concerne nos observations dans la grotte aux chauves-souris près d'anse noire (Martinique) date au moins de 2005 et donc de plusieurs années avant.
Des colonies sont apparues dans une grotte à vetivert (Martinique). Nous suivont sa lente colonisation depuis 2010. On trouve une carte de sa progression sur les caraïbes dans le Humann.
à voir de nuit absolument !

Anne PROUZET le 30/12/14

oui mais à quelle date ? 
:)

Jean-Michel SUTOUR le 30/12/14

Tant qu'on y est : aux Iles Vierges britaniques !

Anne PROUZET le 30/12/14

Bravo JM !  ça y ressemble fichtrement.... prem's !

Pour le spécimen de la photo principale:  quel dommage !  c'était dans les dernière minutes de la dernière plongée du dernier jour... sinon j'y retournerai tout de suite pour voir les éventuelles  excroissances tissulaires !

un nouveau livre sur les Scléractiniaires des Caraïbes  ? ça m'intéresse :)
(réponse à suivre en mp pour les photos)

Jean-Michel SUTOUR le 30/12/14

Bonjour,

J'avais photographié cela en 2009 dans une grotte près de l'Anse Noire en Martinique
Sans pourvoir l'identier cependant.

JMS

Véronique LAMARE le 30/12/14

En faisant la mise à jour de la fiche, j'avais vu des photos de T. tagusensis. L'aspect n'est pas tout à fait le même, les calices sont plus longs et étroits.
De ce qu'on peut dire sur photo, je vote pour T. coccinea.

Adrien WECKEL le 30/12/14

Merci Patrick pour toutes ces informations très intéressantes.
Par rapport à l'habitat, vous dites que dans le golfe du mexique on la retrouve essentiellement sur substrat artificiel, ou en profondeur sur substrat naturel. Mais dans le cas de la photo d'Anne, elle est présente à très faible profondeur et sur substrat naturel. j'ai aussi des photos de Guadeloupe prises à 4 ou 5m de profondeur et sur substrat naturel.Est ce qu'il pourrait s'agir de T.tagusensis ?Avez vous des pistes pour différencier ces deux espèces sur photo ?
D'après ce que j'ai vu sur internet, T.tagusensis est présent plutôt plus au sud (Brésil en particulier où l'espèce est très envahissante et semble poser problème).Est ce qu'elle a pu se propager au nord en Caraibe ?
Adrien

SCAPS Patrick le 30/12/14

Il s'agit très probablement de Tubastrea coccinea, espèce normalement présente dans l’Indo-Pacifique, vraisemblablement introduite dans la mer des Caraïbes fixée sur des coques de bateaux provenant du Pacifique oriental ou de l’Indo-Pacifique tropical. Elle a été signalée pour la première fois en 1943 à Porto Rico et à Curaçao (Antilles néerlandaises). Sa présence s’est ensuite étendue au reste des Caraïbes ; l’extension de ses populations coïncidant avec la direction des courants dominants. Elle a ainsi progressivement colonisée les côtes du Venezuela, de la Colombie, du Belize, du Mexique ainsi que les Bahamas et la chaîne des petites et des grandes Antilles. Au début des années 2000, elle a été signalée en Floride ainsi que sur les côtes du Brésil. Elle a colonisé de façon très importante les nombreuses plateformes pétrolières localisées dans le nord du Golfe du Mexique à tel point qu’elle est devenue actuellement l’espèce la plus abondante de scléractiniaires au niveau des plateformes pétrolières (densité pouvant atteindre 36 colonies/m²). Il convient cependant de noter qu’au niveau du Golfe de Mexique, bien que très abondante au niveau des substrats artificiels, elle demeure rare en milieu naturel (Flower Garden Banks, bancs profonds) où elle est présente en faible densité et où elle occupe des habitats cryptiques. Il semble donc que cette espèce soit moins bonne compétitrice pour l’occupation de l’espace au niveau des récifs naturels par rapport aux substrats artificiels. Le fort pouvoir colonisateur de cette espèce peut s’expliquer par ses traits d’histoire de vie particulièrement favorables à l’expansion de ses populations. En effet, T. coccinea peut se propager de manière sexuée ou asexuée et peut engendrer des larves de façon asexuée. Elle présente un taux de croissance particulièrement important (3,02 cm²/an) et se reproduit de façon précoce (1 an et demi). La dispersion des larves par les courants marins est favorisée car elles ont une durée de vie planctonique importante (jusqu’à 100 jours). En outre, lorsque cette espèce occupe des habitats cryptiques, elle a développé une nouvelle stratégie de croissance afin d’éviter la compétition pour l’espace avec les autres espèces d’invertébrés benthiques (principalement les éponges). Dans ces conditions, elle forme une fine excroissance tissulaire dépourvue de polype qui s’étend à la surface du substrat jusqu’à ce qu’elle rencontre une partie du substrat non occupé (taux de croissance maximal 10,4 cm/an). Puis, généralement, un nouveau polype se met en place à l’extrémité de l’excroissance qui demeure connectée à la colonie adulte. L’excroissance la plus longue observée mesurait 12,6 cm. Parfois, ce phénomène se répète et engendre un réseau intimement intriqué de polypes connectés par des excroissances. Par ailleurs, c’est une espèce très résistante qui tolère les fortes variations de température et de profondeur ainsi que la dessiccation. De plus, le seul prédateur connu de cette espèce est l’annélide polychète Hermodice carunculata.

Je suis en train de rédiger un livre sur les scléractiniaires des Caraïbes et serait intéressé par cette photographie afin d'illustrer ce guide. Ne pas utiliser le texte que je viens d'envoyer car if fera parti du livre en fin de rédaction.

 

Anne PROUZET le 29/12/14

Alors, on peut rajouter une des photos d'Adrien s'il le veut bien comme illustration de la présence en Gwada.. avec les préacautions d'usage sur l'idientification sur photo !
Et pour la Martinique, pas mieux pour l'espèce...

Véronique LAMARE le 29/12/14

Comme j'ai fait récemment la mise à jour de la fiche DORIS de la tubastrée orange T. coccinea, j'ai signalé la présence (attestée par l'INPN) de cette espèce en Guadeloupe.
L'INPN ne mentionne pas la Martinique. Alors ??? :) 

Anne PROUZET le 29/12/14

Merci Adrien et Pierre !
Impossible d'en dire plus sur l'espèce sur simple photo.
 
En effet Tubastraea sp est attesté à la Guadeloupe, mais (je crois) pas encore en Martinique.

Ce qui m'interpelle ici c'est l'âge probablement très récent de ces colonies (je ne les retourve pas sur des photos du même pan de mur des années passée, que je suis en train de désarchiver). Je suppose que les plus petites taches jaunes ont 1 an, les plus petits bouquets avec un gros polype central et une couronne de plus petits autour, peut-être 2 ou 3 ans, mais la grosse colonie centrale, combien ?

Seraient-ils arrivés en même temps que les première larves de Pterois ?
A ma connaissance, la première photo d'un Pterois (adulte) sur ce même site remonte à 2011. (voir ici)

Pierre NOËL le 29/12/14

Bonjour,
     Le genre Tubastraea est natif de l'Indopacifique mais plusieurs espèces ont été introduites dans l' Atlantique tropical américain : Tubastraea tagusensis ou Tubastraea coccinea ; Tubastraea micranthus est assez différent...
     Pourrait-il s'agir d'une des deux premières espèces ? Comment les distinguer ?

Adrien WECKEL le 29/12/14

avec la photo c'est mieux :-)

Adrien

Adrien WECKEL le 29/12/14

Un autre exemple sur l'épave du Franjack.
Elle a l'air d'aprécier les épaves. Je l'ai vu sur les trois épaves présentes à proximité de la Réserve Cousteau:Le Gustavia, Le Franjack et l'Augustin Fresnel.

Adrien

Adrien WECKEL le 29/12/14

Bonjour Anne,
Je ne sais pas si c'est rare en Martinique, mais en Guadeloupe on en rencontre de temps en temps. un exemple ci-joint.Il n'y a aucune illustration de Tubastraea coccinea prise en zone Caraibe sur la fiche. C'est dommage, elle est bien présente.
Adrien