Jean-François MURTIN le 28/08/18
Bonjour
Vu lors d'une plongée sur Villefranche par environ 13 m de fond, je me suis approché car je me demandais ce qui lui était arrivé et quel était ce drôle de boudin rose. Au bout d'un moment la nacre a expulsé cette substance, puis cela a recommencé à "suinter" de l'ouverture.
Quelqu'un peut-il me dire à quoi correspond ce comportement ?
Merci de votre aide
Jeff
Marie-Claude SALLES le 16/12/18
Bonjour ! Mais avec ces transferts n'y a t-il pas un risque d'amener le "tueur" dans ces zones aussi ? Ou il pourrait s'habituer à l'eau saumâtre ?
Alain-Pierre SITTLER le 16/12/18
Il semblerait que les individus en eaux saumâtres soient moins touchés que ceux en mer. Il y a, je crois, des opérations visant à déplacer des vifs de mer vers des eaux lagunaires, comme l'étang de Thau.
Pascal GIRARD le 15/12/18
Bonjour, voici mes observations de ce jour :
- Matin : Sentier sous-marin de Banyuls, 5 individus, tous morts, taille 30-40 cm, profondeur 5 m
- Aprés-midi : Etang de Leucate, 4 jeunes individus, tous vivants, taille env. 10cm, profondeur 2 m.
Alain-Pierre SITTLER le 30/10/18
Pour information.
L'analyse par l'IFREMER sur la nacre morte dont je parlais dans mon post du 11/10/18 infra (prélèvement -avec autorisation et par un professionnel- dans la rade de Villefranche-sur-mer, 06) s'est révélée positive, hier, à la présence du parasite.
Notre recensement du 20/10 dans une zone à deux centaines de mètres env. au nord de la nacre morte concernée a rapporté plus de 1000 nacres* dans l'herbier, quasi-toutes vivantes (ou mortes pour d'autres raisons). Espérons que le froid venant les préserve... :-/
Pour Jean de Vaugelas qui suit le dossier de près :
" il serait intéressant d’en savoir plus sur la zone qui va
de Marseille aux Embiez, ainsi que sur la zone des Iles d’Hyères (
Porquerolles, Port-Cros, Levant, Lavandou)."
Il existe un tableau de suivi pour cette épizootie létale.
Toutes nos observations sont donc importantes, dans le format du tableur en ligne, à envoyer, pour validation, à Nardo Vicente.
* Les chiffres du recensement : 1045 nacres ont été recensées dont 85.17 % de spécimens vivants et en bon état.
NB. Je rebaptise ce fil avec le tag RéseauDORIS pour le retrouver plus facilement.
Alain-Pierre SITTLER le 15/10/18
Non, on ne détruit pas les populations et quand on prélève, c'est a des fins d'analyses. Pour ce que j'en sais, l'axe de recherche était de chercher pourquoi certains individus ne sont pas touchés et arrivent à se défendre contre le protozoaire. En particulier, il semblerait que les individus "profonds" (en deçà de 30 m) soient intéressants sur ce point mais je ne suis pas le plus près du front (des news et des recherches) dans ce combat et les avis de spécialistes seront les bienvenus.
Marie-Claude SALLES le 15/10/18
Bonjour ! Question : dans le cas d'un sujet malade faut-il le prélever pour tenter d'éviter la contagion ou même détruire la population du site ( comme pour les troupeaux de porcs ) ? Cela me semble d'ailleurs impossible pour des espèces fragiles ou protégées, sauf peut-être le sujet mourant...
Jean-François MURTIN le 15/10/18
Salut Alain Pierre
Je crois bien etre tombe sur un individu malade hier ennbais de Villefranche. Je préviens Jean ce matin.
A+
Jeff
ndAPS :
Alain-Pierre SITTLER le 13/10/18
Je ne sais pas encore, Jean-François.
Nous avons une opération sous-marine sur les nacres d'une zone de la rade de Villefranche (Rochambaud) samedi 20 octobre et Jean sera là.
On devrait en savoir plus à ce moment (et les résultats des analyses sur les prélèvements ?).
Bruno CHANET le 11/10/18
OK, pas de souci. Le principal était de faire passer l'idée, on affine () après selon intérêt
Alain-Pierre SITTLER le 11/10/18
Tout à fait, Bruno.
Identifié le mois dernier par Catanese G., Grau A., Valencia J.M., Garcia-March J.R., Vázquez-Luis M., Alvarez E., Deudero S., Darribae S., Carballa M.J., Villalba A., 2018, Haplosporidium pinnae sp. nov., a haplosporidan parasite associated with mass mortalities of the fan mussel, Pinna nobilis, in the Western Mediterranean Sea, Journal of Invertebrate Pathology, 157, 9-24.
Je n’utilisais les mots "virus et viral" que pour souligner le coté "épizootie qui progresse" mais c'était effectivement malvenu. C'était corrigé dans le texte de Jean. ;-)
Bruno CHANET le 11/10/18
Haplosporidium pinnae n'est pas un virus, d'un point de vue strictement biologique.
c'est un "protozoaire" proche des Foraminifères, des Euglènes et des Radiolaires...
plusieurs espèces de la même famille (Haplosporiidae) sont des parasites de Bivalves.
Alain-Pierre SITTLER le 11/10/18
Pour info, puisque j'écrivais en début de fil, il y a un peu plus d'1 mois, qu'à ma connaissance, il n'y avait pas trace du virus sur la Côte d'Azur.
Voici donc au sujet de l'épidémie de mortalité virale qui touche les grandes nacres, depuis l'Espagne et qui avance à grands pas vers l'est de nos côtes méditerranéennes, les propos du jour (11/10/2018) par Jean de Vaugelas (du labo Ecomer, fac de Nice, qui suit les populations de Pinna nobilis dans la réserve du Larvotto à Monaco).
Alain-Pierre,
Il y avait hier, à Marseille, une réunion de bilan concernant le protozoaire Haplosporidium pinnae qui commence à faire des ravages aussi en France métropolitaine (Banyuls
depuis le début de l’année mais maintenant également du côté de
Marseille (Calanques, La Ciotat) et plus à l’est (Riou, Cassis). Il y a aussi une forte suspicion concernant Scandola où des prélèvements ont été faits et envoyés pour analyse.
Par ailleurs, hier, David Luquet, le plongeur de la Station de Villefranche et mon binôme pour le suivi des nacres à Monaco, a récupéré, au sein de 3 nacres mortes récemment (restes d’organes encore présents), l’une de celles qui avaient encore la totalité de ses organes. Ils ont été congelés et vont être envoyés pour analyse à un labo de l’Ifremer.
Il y a donc des faisceaux convergents de probabilité pour que H. pinnae soit déjà arrivé dans notre région ! (lire la Côte d'azur, ndAPS).
Voila, ça continue donc d'évoluer...
Jean-François MURTIN le 18/09/18
Bonjour Vincent
J'ai reçu un mail de la part du professeur Nardo Vicente, tu peux le contacter directement, il te donnera toutes les explications dont tu as besoin.
Amicalement
Edit APS : j'ai passé l'adresse de Nardo en lien. (évitons de donner à manger aux robots spammeurs ! ;-)
Vincent MARAN le 18/09/18
Grand merci pour toutes ces infos, ce fil est vraiment très intéressant !
Ainsi donc, ce que j'avais pris pour des grandes poches, n'est en fait qu'un ruban gélatineux, ce qui est plus logique et plus conforme à ce que nous connaissons par ailleurs chez les mollusques. Les œufs sont libérés par désagrégation de la substance gélatineuse..
Alain-Pierre SITTLER le 17/09/18
Pour info : un article sur ces photos, suite aux contacts établis par Jean-François, vient d'être émis par le Pr. Nardo Vicente sur le site de l’Institut océanographique Paul Ricard.
http://www.institut-paul-ricard.org/?Observation-e...u
Vincent MARAN le 17/09/18
Post coitum pinna non tristis...
Jean-François MURTIN le 16/09/18
Je pose la question et je reviens vers toi, j'ai plongé dessus ce matin, elle est en pleine forme et est maintenant référencée sous le N°001.
Je terminerai la première partie du référencement la semaine prochaine.
Amicalement
Jeff
Vincent MARAN le 13/09/18
Bonjour Jean-François
Puisque tu as eu un contact avec un scientifique au sujet de la reproduction de la grande nacre, as-tu eu confirmation qu'il est bien normal que les gamètes soient libérés lors d'un processus qui prend cette allure, c'est-à-dire qu'ils semblent encore enfermés dans des grandes et longues poches au moment de la sortie du bivalve ?
Comme nous allons enrichir la fiche de cette animal, nous allons essayer d'être précis au maximum.
Grand merci pour ta contribution.
Marie-Claude SALLES le 12/09/18
Bonjour ! Au dessous de la température requise, il n'y a peut-être pas de "ponte" ? C'est le cas pour les huitres dans certains secteurs de production...
Jean-François MURTIN le 12/09/18
pas de souci
Alain-Pierre SITTLER le 07/09/18
Oui, tu as eu de la chance, Jeff. Peut-être que justement, cette année, l'eau ayant été plus chaude que les années précédentes, le bon seuil de température a-t-il été atteint ? Mais comment cela se passe-t-il sinon... Mystère. :-)
En tout cas, merci pour ce super témoignage visuel !
Accepterais-tu que ta photo participe à l'iconographique de la fiche ?
BOISLEUX Géraldine, PEAN Michel, HARMELIN Jean-Georges in : DORIS, 31/07/2018 : Pinna nobilis Linnaeus, 1758, http://doris.ffessm.fr/ref/specie/311
Jean-François MURTIN le 07/09/18
Alain-Pierre
Tu avais raison, cela vient de m'être confirmé par Leonardo Vicente de l'institut océanographique Paul Ricard. A ce que j'ai compris le phénomène a été observé et reproduit en bassin contrôlé avec des températures élevées de l'ordre de 26° Il semblerait cependant que cela n'avait pas été observé en milieu naturel. J'ai donc eu un grand coup de chance de pouvoir faire ses photos.
Je suis donc maintenant en contact avec lui et Jean Vaugelas pour mettre en place la surveillance des nacres de la rade.
Amicalement et merci de toutes vos réponses.
Alain-Pierre SITTLER le 29/08/18
Bonjour Jean-François,
Je n'imagine rien d'autre de bien évident qu'une émission gamétique massive ! :-o Ca ne ressemble pas trop à des tissus de l'animal.
Et nous sommes encore dans la période de repro.
Ce qui m'étonne, c'est que ce soit un spectacle (si c'est bien cela dont il s'agit !) dont il y ait si peu de témoignages de plongeurs... :-O)
Les grandes nacres sont régulièrement suivies autour du cap d'Antibes et de Cannes par l'association NaturDive et Samuel, un de nos doridiens et fondateur de l'assoc', ceci sous le regard du labo Ecomer de la fac de Nice.
Ils n'ont pas rencontré à ma connaissance de nacres malades sur leur zone. Pour Villefranche-sur-mer Il n'y a rien de protocolarisé (c'est mon terrain de jeu régulier également) mais je n'observe pas de malades non plus. Où est-elle, celle-ci ?
Si la personne s'occupant des nacres à Monaco dont tu parles est Jean De Vaugelas, il doit avoir une opinion la-dessus. Sinon, c'est un copain, je le contacte et lui demande.
ps : si tu veux organiser une surveillance sérieuse de Pinna nobilis dans la rade (outils, protocole, etc) rapproche-toi de Sam et de son assoc' ! Ils cherchent à étendre la surveillance de notre côté.
François ROCHE le 29/08/18
Bonjour Marie-Claude,
Tu fais une demande ici... ;-)
https://www.service-public.fr/professionnels-entre...
François
Edit APS : mais sinon, sans autorisation, Marie-Claude, c'est pas touche. :-)
Pinna nobilis est sur la liste des invertébrés dont "la
destruction, la capture ou l'enlèvement, la naturalisation ou, qu'ils
soient vivants ou morts, le transport, le colportage, la mise en vente,
la vente ou l'achat" sont interdits (arrêté du 26 novembre 1992).
Marie-Claude SALLES le 29/08/18
Bonjour ! Question "légale" : si on trouve une valve de nacre sur la plage, que peut-on faire ? la prendre ou la laisser ?
Jean-François MURTIN le 29/08/18
Bonjour,
J'ai eu l'occasion d'échanger sur les Nacres malades avec une des personnes en charge de la surveillance des nacres de Monaco, Il m'a donné tout le protocole pour reconnaitre un individu malade. Comme je plonge très régulièrement sur Villefranche (c'est mon terrain d'entrainement pour la photo), je me suis proposé de surveiller les nacres dans le coin, j'attends sa réponse.
En ce qui concerne l'individu concerné, non elle ne présentait aucun symptôme de maladie de même que les autres nacres du coin, mais je vais surveiller particulièrement la nacre photographiée.
Jean-Jacques RIUTORT le 29/08/18
Bonjour,
Je partage l'avis de Vincent. S'il s'agit de gamètes, le mode d'expulsion n'est pas du tout "classique". Par ailleurs la seconde photographie me semble présenter un coquillage bien vide. Sur la Corse, nous sommes confrontés à une mortalité massive chez la grande nacre qui atteint localement 100%.
Peut-être y a-t-il un rapport avec l'hécatombe que nous observons ?
Si c'est possible, il serait très intéressant de retourner voir si cet individu est toujours en vie et/ou si d'autres individus dans la zones sont morts. Toute information est la bienvenue.
Juste une remarque pour signaler que, l'espèce étant protégée, le ramassage des individus est interdit même s'ils sont morts.
Vincent MARAN le 28/08/18
Bonjour
Le contenu de ce qui semble bien être des grandes poches sortant des valves évoque bien des gamètes femelles. Ceci est étrange néanmoins car d'ordinaire les gamètes sont libérés depuis l'intérieur du corps d'un bivalve et non pas ainsi...
Florian BERNIER le 28/08/18
peut-être la ponte de la grande Nacre ? une première en photo??