Jean-Pierre COROLLA
le 27/07/08
Bonjour Corinne,
On ne peut parler de prolifération que dans une partie des eaux zélandaises, à savoir le Grevelingenmeer.
Cette partie a été isolée de la mer du Nord par une digue en pierre. Pendant de nombreuses années, il n'y a pas eu de brassage des eaux sauf lors de l'ouverture d'une écluse permettant aux bateaux de passer de la mer au bassin fermé (et inversement). Les conditions y étaient donc très différentes de l'Oosterschelde qui lui est ouvert en permanence sur la mer du Nord.
Si ma mémoire ne me trompe pas, c'est en 2002 que les autorités zélandaises ont décidé de laisser ouverte en permanence une canalisation reliant la mer du Nord et le Grevelingenmeer. Elle se trouve à la hauteur de Scharendijke. Le diamètre doit être d'environ 1 m. Vu la taille du Grevelingenmeer, c'est insuffisant pour avoir un effet de marée significatif mais c'est largement suffisant pour faire entrer des larves et alevins de nombreuses espèces souvent entraînées par le courant local et violent dû aux différences de niveaux des 2 plans d'eau.
C'est ainsi que les crustacés, en particulier les homards (les crevettes étaient déjà très présentes auparavant), se sont mis à se multiplier.
Le même phénomène est en cours depuis 2005 dans le Veerse Meer. Lui aussi était complètement fermé et on y comptait qu'une dizaine d'espèces observables par le plongeur. La molgule (
Molgula manhattensis) y était très abondante (plusieurs milliers observées par plongée alors qu'ailleurs sa présence était confidentielle). L'ouverture en 2005 d'un passage (tu peux l'observer de ta voiture lorsque, venant de France et juste après Goes, tu franchis une écluse) à complètement changé le milieu. En quelques mois, la molgule a disparu du paysage sous-marin et nous assistons à l'arrivée de "nouvelles" espèces. Je crois que les scientifiques hollandais font un suivi de cette évolution.