Pierre NOËL
le 13/09/10
Oui pour le pagure anachorète.
En ce qui concerne la coquille, il faut également penser au cérithe alucastre
Cerithium alucastrum (=
Cerithium alucaster ou
Cerithium alucastra) qui remplace
C. vulgatum (=
Cerithium rupestre fide CLEMAM) dès que l'on descend un peu. >, selon l'endroit et la turbidité, et l'exposition (il y a des coins sombres dans une épave), on est à la limite possible de l'étage infralittoral et du circalittoral, bien que des macrophytes photophiles puissent descendre plus bas si les eaux sont particulièrment limpides. Le cérithe goumier est essentiellement associé aux algues photophiles de surface, dans les étangs littoraux et les baies abritées. En Méditerranée, d'après Dauvin et al. (1994)
C. vulgatum est caractéristique de la biocénose des sables vaseux superficiels de mode calme.
Les cérithes que j'ai pu étudier en provenance des amphores de l'épave romaine du Miladou à Port-Cros (photo ci-contre) étaient tous des
Cerithium alucastrum. La différence morphologique entre les 2 espèces est très subtile et peut difficilement être décelée sur des photos
in-situ.
Un pagure peut néanmoins transporter un peu plus profond une coquille obtenue en surface, mais les pagures sont assez sédentaires et ne se déplacent habituellement que de quelques mètres. En surface, le "pagure" que l'on trouve dans les coquilles de cérithes est le plus souvent
Clibanarius erythropus bien que ce pagure des rochers choisisse souvent d'autres coquilles pour se loger. Le pagure anachorète descend un peu plus profond que le pagure des rochers, mais pas tant que çà.
La taille de la coquille est également une aide :
Cerithium alucastrum atteint des tailles plus grandes que
vulgatum. Des précisions sur la localité de l'observation ("Méditerranée", c'est vague...), sur la topographie des fonds entre la côte et le lieu d'observation (descente douce sur sédiment ou tombant?), sur les écosystèmes avoisinants (macro-algues photophiles ou algues calcaires encroûtantes style coralligène), et la distance horizontale de l'épave au rivage (10 à 50 m, versus 100 à 500m ou davantage?) permettrait d'affiner le diagnostic.
Pour celles et ceux qui plongent profond en Méditerranée, ce serait intéressant d'avoir des photos de cérithes à partir de 30m jusqu' à 50 m (et davantage), photos du gastéropode vivant pour avoir une coquille "propre" (ou à dafaut du pagure squatter de la coquille).
Epave du Miladou, -42m, Port-Cros, Var
Pierre NOEL