Taille comprise entre 25 et 40 mm
Coquille piriforme de couleur marron plus ou moins foncé
Base de couleur rouge orangé à jaune orangé
2 à 3 bandes transversales plus claires parfois présentes
Zonaria (I), Birnen-Kaurischnecke (D)
Cypraea pyrum Gmelin, 1791
Cypraea fulva Gmelin, 1791
Cypraea maculosa Gmelin, 1791
Cypraea variolosa Gmelin, 1791
Cypraea cinnamomaea Olivi, 1792
Cypraea siciliana von Salis, 1793
Cypraea pyrum var. minima Dunker, 1803
Cypraea rufa Lamarck, 1811
Cypraea guttata Risso, 1826
Cypraea petitiana Crosse & Fischer, 1872
Cypraea piriformis Roberts in Tryon, 1885
Zonaria piriformis Locard, 1886
Cypraea bifasciata Monterosato, 1897
Cypraea pyrum var. fusca Monterosato, 1897
Cypraea pyrum var. grandis Monterosato, 1897
Cypraea pyrum var. minor Monterosato, 1897
Cypraea pyrum var. normalis Monterosato, 1897
Cypraea pyrum var. trifasciata Monterosato, 1897
Cypraea pyrum var. typica Monterosato, 1897
Cypraea pyrum var. pallida Pallary, 1900
Cypraea pyrum var. undata Pallary, 1904
Cypraea pyrum var. lacticolor Pallary, 1906
Cypraea porcella var. angolensis Odhner, 1923
Cypraea insularum Schilder, 1928
Cypraea pyrum insularum Schilder, 1928
Cypraea pyrum senegalensis Schilder, 1928
Cypraea pyrum var. hepatica Coen, 1933
Cypraea pyrum var. physoides Coen, 1933
Cypraea pyrum var. aurantia Coen, 1949
Cypraea pyrum var. compressa Coen, 1949
Cypraea pyrum var. confusa Coen, 1949
Cypraea pyrum var. cruenta Coen, 1949
Cypraea pyrum var. elongata Coen, 1949
Cypraea pyrum var. nivosa Coen, 1949
Cypraea pyrum var. piperitoides Coen, 1949
Citons la principale sous-espèce reconnue : Zonaria pyrum angolensis (Odhner, 1923)
Méditerranée, Atlantique proche et Afrique de l'Ouest
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française]On peut rencontrer cette espèce rare en Méditerranée, principalement dans la partie méridionale et orientale. Elle est également présente en Atlantique et notamment en Espagne et au Portugal ainsi que sur les côtes d'Afrique de l'Ouest jusqu'au Gabon et les îles du Cap Vert.
Pour la sous-espèce Zonaria pyrum angolensis, la zone de distribution couvre principalement l'Angola et le nord de la Namibie.
Espèce vivant dans la zone infralittorale, Zonaria pyrum se cache sous les pierres, dans le sable vaseux et les herbiers.
Elle peut se rencontrer dans une fourchette de températures allant de 12° à 23°C.
Zonaria pyrum est une porcelaine pouvant atteindre 30 à 40 mm de long.
La coquille est piriforme (en forme de poire) avec un dos marron qui laisse apparaître au travers de macules, de bandes et de taches, la couleur de fond beige. Deux à trois bandes transversales beiges sont parfois présentes. On peut apercevoir, comme souvent chez les porcelaines, une ligne longitudinale sombre qui correspond au lieu de jonction des deux parties du manteau.
La base de la coquille est orange. L'ouverture se fait tout du long et porte, sur les deux côtés, des dents bien apparentes avec des éminences plus claires.
Le manteau de Z. pyrum est rouge orangé, avec des zones réticulées blanc crème, des papilles coniques, charnues et espacées, beiges avec un dessin ligné marron.
Le pied de la porcelaine-poire est de couleur jaunâtre et l'animal est entièrement couvert de petites taches blanches.
Au niveau de la partie céphalique, les tentacules sont rouges. L'extrémité du siphon, de couleur gris clair, est frangée, ces franges allant jusqu'au noir sur la partie basse.
La sous-espèce Z. pyrum angolensis montre une coquille de même forme. Le côté et la base en sont de couleur rouge orangé, avec au dessus, entre le haut de base et le dôme, une bande blanche qui fait tout le tour de la coquille. Le dos de cette coquille est marron maculé de clair.
Concernant l'espèce-type Zonaria pyrum, peu de risque de confusion avec une autre espèce de même zone.
Zonaria pyrum est considérée comme une espèce omnivore. Mais son régime alimentaire n'est pas connu avec précision (il n'existe pas encore d'étude sur les contenus stomacaux de cette espèce).
Chez les porcelaines, les sexes sont séparés et la fécondation est interne.
Il existe un dimorphisme sexuel entre les sexes. En effet, les femelles sont généralement de taille supérieure et de morphologie plus arrondie que les mâles.
La femelle pond une grande quantité d'œufs rassemblés dans des capsules ovigères et elle restera ensuite sur sa ponte pour la protéger des prédateurs.
La porcelaine-poire est une espèce nocturne. Le jour, elle vit cachée sous des pierres, des failles de rocher ou dans l'herbier. Elle sort la nuit pour se nourrir.
Ce mollusque est, comme toutes les porcelaines, doté d'une radula* située dans une invagination du plancher buccal et portée par l'odontophore*. La radula est une lame chitineuse*, garnie de denticules (petites dents disposées en rangées transversales), elle a la forme d'une râpe et fonctionne de la sorte. Adaptée au régime alimentaire de l'animal, l'organisation radulaire est propre à l'espèce. Zonaria pyrum possède une radula taenioglosse (en forme de ruban qui comporte une dent centrale et trois dents latérales par rangée). Ce ruban râpeux a une croissance continue, se déroulant d'arrière en avant et une partie usée sera ainsi tout de suite remplacée.
La radula est considérée comme une caractéristique ancestrale des gastéropodes et est un élément taxonomique important pour la classification. Son observation, grâce à des instruments optiques, n'est possible qu'après dissection de l'animal et est donc affaire de spécialistes.
Cette espèce, Zonaria pyrum, semble avoir disparu de nos côtes méditerranéennes françaises continentales. Peut-être est-ce un phénomène cyclique ? Citons à titre d'exemples, les dernières signalisations sur deux points géographiques précis. Pour Saint-Raphaël (83) : Entre 12 et 15 m, signalement en 1978, juillet 1982, le 9 août 1982, juillet et mars 1992. Pour le Grau du Roi : dans les années 1955 à 1963, des Zonaria pyrum étaient régulièrement ramenées par les chalutiers accompagnées de grosses ophiures marron clair. Depuis, ces ophiures ont disparu du site, et les porcelaines aussi.
Pour chaque espèce, il existe un milieu optimal. Il s'agit du lieu le plus favorable où l'espèce trouve son biotope idéal afin d'assurer nourriture et reproduction. C'est là qu'elle se trouve en plus grand nombre.
Mais des larves transportées par les courants vont coloniser d'autres biotopes. Et parfois elles vont se retrouver isolées et se reproduire entre elles. Ce sont des populations locales qui vont s'adapter à un environnement particulier et qui vont développer des caractères morphologiques ou de couleurs différents de l'espèce type. Ainsi des populations d'Afrique du Nord ont été décrites comme Cypraea pyrum maculosa, des populations du Sénégal comme C. pyrum senegalensis... Des différences notables sont visibles sur la coquille rendant difficile la taxonomie. Mais des spécimens intermédiaires avec des caractères communs à l'espèce type les ont fait classer en une même et seule espèce. C'est ce qui explique cette synonymie importante.
C'est une espèce protégée.
Zonaria pyrum a été inscrite à la liste ajoutée en annexe II de la convention de Berne (Convention relative à la conservation de la vie sauvage et du milieu naturel de l'Europe) à la réunion du 2 au 6 décembre 1996 à Strasbourg et ratifiée par la France. Elle est également présente dans l'annexe II de la convention de Barcelone (Protection de la biodiversité en Méditerranée).
Porcelaine-poire : le mot "porcelaine" vient du latin [porcellana] = petite cochonne, diminutif de [porcus] = cochon, le porc domestique. Si certains dictionnaires étymologiques renvoient donc à une analogie avec "une vulve de truie" (pour l'ouverture de la coquille), on saura être plus prudent et penser que l'analogie était moins orientée vers la femelle porcine que vers le corps de la femme (Ernoult & Meillet : Dictionnaire étymologique de la langue latine).
Quant au mot "poire", il est naturellement en rapport avec la forme de sa coquille.
Zonaria : du latin [zonarius] = en rapport avec les ceintures, et par analogie : qui présente des bandes circulaires ;
pyrum : du latin [pyrum] = petite poire.
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Mollusca | Mollusques | Organismes non segmentés à symétrie bilatérale possédant un pied musculeux, une radula, un manteau sécrétant des formations calcaires (spicules, plaques, coquille) et délimitant une cavité ouverte sur l’extérieur contenant les branchies. |
Classe | Gastropoda | Gastéropodes | Mollusques à tête bien distincte, le plus souvent pourvus d’une coquille dorsale d’une seule pièce, torsadée. La tête porte une ou deux paires de tentacules dorsaux et deux yeux situés à la base, ou à l’extrémité des tentacules. |
Sous-classe | Caenogastropoda | Caenogastropodes | |
Ordre | Littorinimorpha | Littorinimorphes | |
Famille | Cypraeidae | Cypréidés | Coquille ventrue ou piriforme, conique, ovoïde, globuleuse, fusiforme ou presque cylindrique, coloration variable, souvent avec des bandes transversales.Callosité au niveau de l'apex. Ouverture étroite avec des dents. couche d'émail épaisse, brillante. D'après Lindner 2011:81 |
Sous-famille | Pustulariinae | Pustulariinés | |
Genre | Zonaria | ||
Espèce | pyrum |
Rare !
Une porcelaine-poire bien vivante, rencontrée en Corse après des années d'absence dans le sud-est…
Ajaccio (2A), 7 m
05/08/2010
Inerte sur le sable...
La couleur orange vif à la base est caractéristique. La coquille posée au milieu du sable est-elle encore vivante ? Elle est encore d’un brillant éclatant.
Ajaccio (2A), 7 m
05/08/2010
Vivante ?
... Retournée, on distingue difficilement la présence d’un animal à l’intérieur de la coquille... Mais la macro permet de voir la bordure d’un manteau. L’animal serait vivant ? Sur la coquille, les dents presque blanches et au relief très marqué sont bien visibles...
Ajaccio (2A), 7 m
05/08/2010
Elle se déplace !
... Elle est bien vivante !
L’animal se déplace, en sortant timidement son manteau et ses antennes.
Ajaccio (2A), 7 m
05/08/2010
Couleurs
Si la base de la coquille est orange, la couleur de fond est beige avec un dos marron qui laisse apparaître au travers de macules, la couleur de fond. Deux bandes transversales beiges sont ici visibles.
Le manteau ne semble pas facilement exhibé par l'animal. Est-ce une particularité de l'espèce ?
Ajaccio (2A), 7 m
05/08/2010
Antennes, siphon et papilles du manteau
Le siphon forme une corolle frangée au devant de la coquille.
On voit ici les papilles du manteau, qui sont coniques et beiges.
Ajaccio (2A), 7 m
05/08/2010
La coquille
La coquille de Zonaria pyrum sous tous les angles.
Montage, prise de vue ex-situ
2010
Sous-espèce Z. pyrum angolensis
La coquille de la sous-espèce Zonaria pyrum angolensis montre une coloration quelque peu différente de l'espèce-type.
On la rencontre vers l'Angola et le nord de la Namibie, dans une fourchette de températures allant de 17° à 19°C, témoignage d'une adaptation par rapport à l'espèce-type.
Montage, prise de vue ex-situ
08/2010
Rédacteur principal : André HOARAU
Rédacteur : Dominique HORST
Vérificateur : Alain-Pierre SITTLER
Responsable régional : Alain-Pierre SITTLER
Sidois J.-P., 1997, Espèces protégées de la convention de Washington à la convention de Berne, Xenophora, Bulletin de l'Association Française de Conchyliologie, 80, 7-14.
La page de Zonaria pyrum dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN