Flabelline saumon

Clé d'identification

Noms

Distribution géographique

Atlantique Nord, Pacifique Nord

Ce nudibranche se rencontre de l'Arctique au cap Cod (cap sur la côte est des États-Unis). Il est présent dans l'estuaire du fleuve Saint-Laurent, dans l'Atlantique Ouest au sud de la Nouvelle-Angleterre, au nord du golfe du Maine, à l'est et l'ouest du Groenland, dans l'Atlantique Est en Islande, aux îles Féroé, au Spitzberg, dans la mer de Barents et sur la côte norvégienne, ainsi qu'autour des îles Britanniques. On note également sa présence dans le Pacifique Nord en Colombie Britannique.

Biotope

La flabelline saumon est surtout observée sur des fonds d'algues et de roches dans des zones semi-abritées mais exposées aux courants de marées. Surtout présente à faible profondeur (de la surface jusqu'à 20 m environ), elle a été observée jusqu'à 700 m de fond ! Mais on peut aussi l'observer (plus rarement) sur des fonds sableux.

Description

Ziminella salmonacea est un éolidien qui mesure de 20 à 50 mm de longueur et en moyenne 10 mm de large. Son corps est blanc translucide. La tête est large avec une bouche en forme de V. Les tentacules buccaux sont blanc translucide et portent des taches blanc opaque à leur extrémité. Il en est de même pour les rhinophores*, ridés et coniques.
Les tentacules buccaux sont longs et fins, ils sont habituellement plus longs que les rhinophores.
Les nombreux cérates* (ou papilles dorsales) ne sont pas disposés en bouquets, ils sont régulièrement espacés et de forme lancéolée : les plus longs sont disposés au centre, les plus courts latéralement. Ces cérates contiennent une extension de la glande digestive, généralement de couleur brun-orangé, saumonée à rouge-brun foncé, avec une tache blanche au sommet. Sa queue est pointue et présente une ligne blanche.

Espèces ressemblantes

Ziminella salmonacea peut être confondue avec F. verrucosa, F. gracilis ou F. browni ainsi qu'avec des juvéniles d'autres espèces du genre Flabellina.

- Flabelina verrucosa : légèrement plus petite que F. salmonacea. Corps blanc translucide. Cérates marron, brun rouge, orangés ou rouges. Extrémité des cérates, des rhinophores et des tentacules oraux blanche.
- Fjordia browni : les cérates se terminent par un plus large anneau blanc. Sa taille adulte est sensiblement la même que celle de F. verrucosa. Pas de ligne blanche sur la queue.
- Flabellina gracilis : entre les tentacules oraux, la tête porte une légère entaille en forme de V. Chez les adultes (10 à 12 mm) on peut observer, par transparence, de petites boules blanches au centre du dos (ovotestis*). La glande digestive visible par transparence dans les cérates est brun-vert.
- Flabellina pellucida : ses cérates sont plus longs avec une apparence hirsute. Pas de ligne blanche sur la queue.

Alimentation

La flabelline saumon juvénile se nourrit principalement d'hydraires du genre Tubularia, la flabelline adulte affectionne également les tuniciers tels Amaroucium constellatum.

Reproduction - Multiplication

Cette espèce est hermaphrodite* synchrone : chaque individu porte en même temps les sexes mâle et femelle. Pour qu'une reproduction ait lieu, il est indispensable qu'il y ait copulation entre 2 individus distincts. Pour cela, ils se placent tête-bêche, leur flanc droit face à face, et se fécondent mutuellement. Le pénis est de forme tubulaire.
Les pontes ont lieu entre décembre et mars. Elles ont la forme d'un cordon blanc torsadé contenant plusieurs milliers d'œufs posé de façon irrégulière à proximité de tiges d'hydraires. Déposé sur une surface plane, le cordon forme un motif cranté (frise grecque) et est enroulé en une spirale lâche. L'éclosion a lieu après sept à dix jours et produit des larves* planctotrophiques*. Six à huit semaines plus tard les larves se déposent sur le substrat. On observe les juvéniles de la fin de l'été jusqu'au début de l'automne sur les tiges d'hydraires.

Vie associée

Les hydraires du genre Tubularia.

Divers biologie

Comme la plupart des Éolidiens, Z. salmonacea récupère les cnidocytes* embryonnaires (les cellules urticantes) des cnidaires qu'elle consomme. Ces cellules sont conservées, intactes, dans des cnidosacs* situés juste sous l'extrémité des cérates* où elles terminent leur maturation. L'animal peut les éjecter en cas d'attaque par un prédateur. Les opisthobranches qui, comme Z. salmonacea, utilisent des moyens de défense très efficaces (recyclage de cnidocytes, sécrétions d'acides puissants, etc.) présentent souvent des colorations très vives, que leurs prédateurs apprennent à associer aux désagréments subis lors d'un premier contact et à éviter ensuite.
Ce mécanisme de défense (dissuasion) par couleurs voyantes est appelé aposématisme (cf. aposématique*). Il bénéficie parfois aussi à des espèces inoffensives mais très ressemblantes.

L'animal possède, dans la bouche, une radula*, sorte de langue râpeuse dentelée mobile, munie de denticules acérés, qui lui sert à attaquer les polypes d'hydraires lui servant de proies.

Origine des noms

Origine du nom français

Flabelline est la traduction directe du nom de genre Flabellina.
saumon : en référence à la couleur habituelle des cérates.

Origine du nom scientifique

Ziminella : en l’honneur de Olga Zimena, scientifique de l’Institut de Biologie Marine de Mourmansk qui a contribué considérablement à la collecte des espèces paracoryphellidés. Le suffixe latin [-ella] est un diminutif.

Flabellina : du latin, diminutif de [flabellum] = en éventail, en référence à la disposition des cérates.

salmonacea : du latin [salmo] = saumon, en référence à la couleur habituelle des cérates.

Classification

Numéro d'entrée WoRMS : Ziminella salmonacea