Bouclier céphalique à l'avant et bouclier postérieur terminé en deux courts lobes arrondis
Parapodes remontant de chaque côté et s'incurvant vers le centre du corps
Tête arrondie et « bossue »
Coloration : brun très foncé à noir de jais avec bordures des parapodes et des « queues » contournées d'une bande bleu vif
Parfois des lignes crème/jaune
Gardiner’s Philinopsis (GB)
Doridium gardineri Eliot, 1903
Chelidonura velutina Bergh, 1905 (un de 2 dessins au même nom)
Aglaja velutina (Bergh, 1905)
Philinopsis gardineri (Eliot, 1903)
Aglaja splendida Er. Marcus, 1965
Régions tropicales des océans Indien et Pacifique Ouest
Zones DORIS : ● Indo-PacifiqueDe la Tanzanie et l'Afrique du Sud jusqu'à Okinawa (Japon) et les Îles Fidji.
Philinopsis gardineri se trouve dans les zones intertidales de sable ou sablo-vaseuses peu profondes jusqu'à 10 m.
Opisthobranche au corps assez large comparé à sa longueur, composé d'un bouclier céphalique à l'avant, d'un bouclier postérieur qui se termine en deux courts lobes arrondis, et de deux parapodes* qui remontent de chaque côté et s'incurvent vers le centre du corps. Peut atteindre 70 mm. Le bouclier céphalique l'aide à s'enfouir et à se glisser dans les fonds de sable ou sablo-vaseux.
L'arrière du bouclier céphalique est plus pointu et est parfois redressé lorsque T. gardineri se déplace.
Sur la tête arrondie se trouve une « bosse » due au système buccal (voir description en « Alimentation »).
Sa coloration est assez frappante : brun très foncé à noir de jais avec les bordures des parapodes et des « queues lobées » contournées d'une bande de bleu vif ou turquoise. Parfois quelques lignes crème/jaune se trouvent sur le corps.
Tous les Aglajidés sont des prédateurs carnivores ; il est probable que Tubulophilinopsis gardineri se nourrit de vers polychètes. Son système buccal, qui n'a pas de radula*, est composé d'un long tube musculaire. Il n'est toujours pas déterminé exactement comment il mange sa proie, mais il est possible qu'il dévagine ce long tube pour chercher sa proie dans des trous ou des petites anfractuosités pour ensuite l' "aspirer". Lorsque le tube est retiré dans le corps, il forme une « bosse » dans la tête de T. gardineri.
Espèce hermaphrodite*. Chez les Aglajidés, le pénis se trouve au niveau de la tête du côté droit et les organes femelles à l'arrière du corps du côté droit.
Un accouplement observé pour la première fois en 2015 à La Réunion (cf. photo Reproduction) montre un acte entre deux individus, qui forment un cercle et interconnectent ainsi leurs organes génitaux pour procéder à un échange de gamètes* mâles.
Chacun des protagonistes pourra ensuite aller pondre de son côté.
Comme beaucoup d'Aglajidés, Tubulophilinopsis gardineri se déplace assez vite et suit les traces de mucus d'autres philinopsis ainsi que de ses proies.
C'est une espèce plutôt diurne.
Les Philinopsis et Tubulophilinopsis ont perdu leur vrai pied original laissant à sa place un pied secondaire qui s'est développé à partir d'une partie de l'arrière manteau. Pour se déplacer, des milliers de cils battent sur une couche de mucus produite par des glandes près de la tête.
Au lieu de rhinophores, T gardineri, comme toutes les espèces de cette famille, est équipé de poils sensoriels de chaque côté de sa bouche pour explorer son environnement.
Comme tous les Aglajidés, T. gardineri possède une glande qui émet une sécrétion jaune qui est capable de paralyser et de tuer d'autres organismes. Pourtant ces substances toxiques ne sont pas toujours produites et au vu de la position de cette glande à l'arrière du corps, il n'est pas encore déterminé si ces sécrétions sont utilisées pour attaquer ou pour se défendre.
Dans le bouclier postérieur se trouve une fine coquille très réduite.
Philinopsis de Gardiner : francisation de l'ancien nom scientifique, Philinopsis gardineri.
Tubulophilinopsis : du latin [tubulus] = petit tube ; du grec [Philine] = nom de femme donné à un genre de Cephalaspidé et du grec [ops-] = aspect. Cela pourrait donc se traduire par : à l'aspect de Philine (le genre) avec un tube (le long appendice musculaire buccal) .
gardineri : dédié à John Stanley Gardiner (1872-1946) qui a étudié la faune des Maldives et Laquedives entre autres.
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Mollusca | Mollusques | Organismes non segmentés à symétrie bilatérale possédant un pied musculeux, une radula, un manteau sécrétant des formations calcaires (spicules, plaques, coquille) et délimitant une cavité ouverte sur l’extérieur contenant les branchies. |
Classe | Gastropoda | Gastéropodes | Mollusques à tête bien distincte, le plus souvent pourvus d’une coquille dorsale d’une seule pièce, torsadée. La tête porte une ou deux paires de tentacules dorsaux et deux yeux situés à la base, ou à l’extrémité des tentacules. |
Sous-classe | Heterobranchia | Hétérobranches | |
Ordre | Cephalaspidea | Céphalaspides | Coquille externe ou interne, spiralée, très fine et réduite. Tête élargie en bouclier. Yeux développés. Pas de rhinophores. Cavité palléale à droite avec une branchie plissée. Parfois des parapodes. Marins et fouisseurs sur les fonds de sédiments. |
Famille | Aglajidae | Aglajidés | Coquille à dernier tour étalé couverte par le manteau, bouclier céphalique, bouclier dorsal postérieur, et 2 parapodies relevées. Pas de tentacules (sauf Navanax). |
Genre | Tubulophilinopsis | ||
Espèce | gardineri |
Taille
Il s'agit d'un opisthobranche au corps assez large comparé à sa longueur. Il peut néanmoins atteindre atteindre les 70 mm de long, ce qui en fait un animal bien visible.
Détroit de Lembeh, Indonésie, 8 m
23/11/2008
Identification
Caractères morphologique remarquables :
- Bouclier céphalique à l’avant ;
- bouclier postérieur terminé en deux courts lobes arrondis ;
- Parapodes remontant de chaque côté et s’incurvent vers centre du corps :
- Tête arrondie et largement "bossue".
Lembeh, Sulawesi, Indonésie, 25 m
25/01/2012
Bosse
La tête bossue de l'espèce est spectaculaire. La tache oculaire, sorte d’œil extrêmement rudimentaire est bien visible.
Étang Salé, La Réunion, océan Indien, 1,5 m, de nuit et en PMT
Frédérique & Sébastien VASQUEZ
28/01/2016
Coloration
L'espèce est généralement brun très foncé à noir de jais avec bordures des parapodes et des "queues lobées" contournées d’une bande bleu vif.
Parfois, on observe une ou des lignes crème-jaune, transversales ici.
Lembeh, Sulawesi, Indonésie, 4 m
19/01/2014
Coloration sombre
Cet individu montre une robe quasiment noire !
Lembeh, Sulawesi, Indonésie, 25 m
19/01/2014
Coloration pâle avec marques crème
Ce bel individu réunionnais porte une couleur gris bleu assez pâle sur laquelle les lignatures bleu électrique des parapodes ressortent bien. En outre, il y a plusieurs marques jaune crème sur la partie centrale du corps, ainsi qu'une iridescence du meilleur goût sur les lobes de la partie arrière.
Etang Salé, La Réunion, océan Indien, 1,5 m, de nuit et en PMT
Frédérique & Sébastien VASQUEZ
28/01/2016
Drôle de tête !
La "bosse" sur la partie céphalique de Tubophilinopsis gardineri, qui lui donne une "drôle de tête" pointue est liée à la conformation de son système buccal. Celui-ci est constitué d'un "tube" qui, rétracté, participe probablement à cet aspect inhabituel chez les Aglajidés.
Lembeh, Sulawesi, Indonésie, 4 m
19/01/2014
Reproduction
Voici probablement l'une des premières observations photographiées pour cette espèce !
Le pénis se trouve au niveau de la tête du côté droit et les organes femelles à l'arrière du corps du côté droit. Le "cercle" constitué par les deux individus hermaphrodites leur permet de mettre en relation les organes mâle et femelle et de s'échanger ainsi leurs spermatozoïdes respectifs.
Dans certaines espèces d'Aglajidés, l'acte sexuel se passent à plusieurs individus en ligne, le premier ne jouant que le rôle unique de femelle et le dernier de mâle. Mais Tubulophilinopsis gardineri pratique-t-il ainsi aussi ?
Etang Salé, La Réunion, océan Indien, 1,5 m, de nuit et en PMT
Frédérique & Sébastien VASQUEZ
03/03/2015
Biotope
Tubulophilinopsis gardineri se trouve dans les zones intertidales de sable ou sablo-vaseuses, généralement peu profondes.
Nouméa, Nouvelle-Calédonie, 7 m
30/12/2007
Rédacteur principal : Lindsay WARREN
Rédacteur : Alain-Pierre SITTLER
Vérificateur : Jean-Pierre COROLLA
Responsable historique : Jean-Pierre COROLLA
Responsable régional : Alain-Pierre SITTLER
Eliot C.N.E., 1903, Notes on some new or little known members of the family Doridiidae, Proceedings of the Malacological Society, London, 5(5), 331-337.
Rudman W.B., 1972, Structure and functioning of the gut in the Bullomorpha (Opisthobranchia), Journal of Natural History, 6, 547-560.
Rudman W.B., 1972, A comparative study of the genus Philinopsis Pease, 1860 (Aglajidae, Opisthobranchia), Pacific Science, 26, 381-399.
Zamora-Silva A., Malaquias A.E., 2017, Molecular phylogeny of
the Aglajidae head-shield sea slugs (Heterobranchia: Cephalaspidea): new
evolutionary lineages revealed and proposal of a new classification, Zoological Journal of the Linnean Society, XX, 1–51.