Coquille conique, en spirale, pointue
15 à 18 mm de long
Ouverture arrondie, épaisse
Couleur très variable
Tache foncée sur le canal siphonal
Nasse des rochers, nasse à lèvres épaisses, petite nasse
Thick-lipped dog whelk (GB), Verdikte fuikhoren (NL)
Hinia incrassata (Ström, 1768)
Buccinum incrassatum (Ström, 1768)
Nassarius incrassatus (Ström, 1768)
Méditerranée, Atlantique Est, mer du Nord, Manche
Zones DORIS : ● Europe (côtes françaises), ○ [Méditerranée française], ○ [Atlantique Nord-Est, Manche et mer du Nord françaises]Elle est présente sur toutes les côtes européennes de l'Atlantique (de la Norvège et l'Islande jusqu'aux Canaries, en passant par les côtes britanniques), en Méditerranée ainsi qu'en mer Noire.
Depuis la zone de balancement des marées jusqu'à une vingtaine de mètres de profondeur, cette nasse vit quelque peu enfouie sous les pierres, dans le sable ou la vase et ne laisse dépasser que son siphon qui lui sert à créer un courant d'eau pour respirer.
Les nasses sont caractérisées par une coquille conique en spirale fuselée, qui se termine en pointe. La nasse épaisse mesure de 15 à 18 mm de long, avec généralement huit spires. La sculpture de la coquille est constituée de lignes spirales fines et de côtes axiales larges et renflées. L'ouverture est arrondie (bien qu'ovale chez la plupart des nasses) et épaisse, échancrée à la base par le canal siphonal. Une dizaine de dents y est présente sur les spécimens adultes. La columelle* (axe creux de la coquille) est marquée d'une épaisse callosité dans sa partie haute.
La coquille et la lèvre sont épaisses, d'où le nom donné à cette nasse.
La coquille de la nasse épaisse est de couleur très variable : grise, brune, orangée, beige, avec ou sans bande plus foncée. En revanche, elle a souvent une tache foncée à la base du canal siphonal. Ce canal est court et profond.
L'animal présente une longue trompe dévaginable et un siphon flexible. Son pied possède deux tentacules métapodiaux* visibles en arrière.
Tritia reticulata (Linnaeus, 1758), la nasse réticulée, est de couleur variable elle aussi (beige ou brune, parfois rayée de roux ou de bleu). Sa coquille est quadrillée de petits reliefs (d'où son nom), avec des côtes axiales très marquées. Elle vit sur toutes les côtes métropolitaines et mesure de 25 à 30 mm. C'est la plus grosse nasse de nos régions.
Nassarius nitidus (Jeffreys, 1867) : elle ressemble beaucoup à la précédente mais elle est plus lisse et possède moins de côtes axiales. La coquille est foncée, avec des bandes rousses ou bleutées. Elle vit en sympatrie avec l'espèce précédente.
Tritia pygmaea (Lamarck, 1822) : c'est l'espèce la plus petite (8 mm). Les spires sont courtes et les varices claires. La coquille est brun pâle, avec des taches violacées.
Tritia mutabilis (Linnaeus, 1758), la nasse changeante, à la coquille légère et lisse, ne vit qu'en Méditerranée où sa population est dense dans les faibles fonds. Elle mesure 2 à 3 cm.
La petite nasse se nourrit d'animaux morts (régime nécrophage), des poissons et des crustacés en particulier. Elle s'enfouit légèrement dans le sédiment et détecte alors des cadavres grâce à son odorat, efficace jusqu'à une trentaine de mètres. Un long siphon sensoriel, très innervé, possède un capteur d'odeurs : l'osphradium* est situé à la base du siphon qui sert aussi à fouiller le sédiment. Le proboscis* (trompe protactile), équipé de la radula*, rose, s'insère alors dans la chair en décomposition de la charogne repérée.
Cette espèce est gonochorique* : les sexes sont séparés. Il y a copulation et la fécondation est interne.
La reproduction a lieu au printemps et en été.
Les pontes des nasses sont très spécifiques : il s'agit de petites capsules transparentes et aplaties, regroupées entre 5 et 10 et déposées sur les algues, les zostères ou les pierres. Les larves ont une longue vie pélagique.
Une coquille vide est souvent récupérée par de petits pagures.
Les principaux prédateurs de la nasse épaisse sont certaines étoiles de mer auxquelles elle peut cependant échapper par bascules successives de la coquille et du pied.
Les nasses se déplacent rapidement sur le substrat.
On les retrouve souvent en laisse de mer.
Nasse : en référence au dessin en filet sur sa coquille,
épaisse : car l'ouverture de la coquille est épaisse.
incrassata : du latin [incrassare] = épaissir.
Numéro d'entrée WoRMS : 876825
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
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Embranchement | Mollusca | Mollusques | Organismes non segmentés à symétrie bilatérale possédant un pied musculeux, une radula, un manteau sécrétant des formations calcaires (spicules, plaques, coquille) et délimitant une cavité ouverte sur l’extérieur contenant les branchies. |
Classe | Gastropoda | Gastéropodes | Mollusques à tête bien distincte, le plus souvent pourvus d’une coquille dorsale d’une seule pièce, torsadée. La tête porte une ou deux paires de tentacules dorsaux et deux yeux situés à la base, ou à l’extrémité des tentacules. |
Sous-classe | Caenogastropoda | Caenogastropodes | |
Ordre | Neogastropoda | Néogastéropodes | Coquille avec canal siphonal bien développé. Un repli du manteau forme un tube extensible : le siphon. La plupart sont des prédateurs ou nécrophages. Tous marins sauf le genre Clea. |
Famille | Nassariidae | Nassariidés | Coquille solide ovoïde à globuleuse, de petite taille (4-75mm); sculpture spiralée, axiale ou dans les deux sens (treillissage). Ouverture circulaire-ovale, souvent avec une découpe circulaire et un sillon (siphon anal) en haut, généralement tronquée en bas et avec un canl siphonal court ou un sillon recourbé en arrière. Labre à bord interne denté. Columelle en général plissée, callosité columellairesouvent large (spécimens adultes). Opercule corné, arrondi-triangulaire ou en forme de griffe, à nucléus terminal et souvent à bord dentelé. Lindner 2011:111. |
Sous-famille | Nassariinae | Nassariinés | |
Genre | Tritia | ||
Espèce | incrassata |
Trompe en extension
Un bel individu rampe sur le substrat rocheux, trompe en extension. Sur la droite, un deuxième individu dont on distingue le pied.
Trébeurden (22), 15 m
13/07/2007
Coquille orangée
Cette vue est une bonne illustration des différentes couleurs que peut prendre la coquille de la nasse épaisse. En haut, l'astérie naine, Asterina phylactica, et à gauche, un flocon pédonculé orange, Aplidium punctum.
Trébeurden (22), 15 m
13/07/2007
En chasse
Les varices de cette coquille sont très marquées.
Baie de Morlaix (29), 5 m
06/2003
Détail
Ce gros plan permet de bien comprendre les reliefs en quadrillage visibles sur la coquille.
Plougastel, rade de Brest (29), 2 m
08/2008
Pied moucheté
Le pied de cet animal est beige, moucheté de blanc et noir. Idem pour la trompe déployée.
Le Graillon, Cap d'Antibes (06), 10 m
15/08/2010
Ouverture
Cette coquille renversée permet de montrer l'opercule, l'ouverture arrondie et l'épaisseur des lèvres de la coquille. On note aussi que le canal siphonal est très marqué.
Le Graillon, Cap d'Antibes (06), 10 m
15/08/2010
Variabilité
Ce montage présente un échantillon des différentes couleurs que peut revêtir cette nasse.
Côte d'Azur
N/A
Rédacteur principal : Sylvie DIDIERLAURENT
Vérificateur : Jacques PELORCE
Responsable régional : Sylvie DIDIERLAURENT
La page de Tritia incrassata dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN