Forme ovale, bombée et anguleuse
Longueur 40 mm, largeur 19 mm
Brun roussâtre à marbrures variables rouge sombre
Ceinture d'aspect lisse dépourvue d'écailles
Mottled red chiton (GB)
Chiton marmoreus Fabricius, 1780
Tonicella submarmorea (Middendorf, 1847)
Atlantique Nord et Nord-Ouest
Zones DORIS : ● Atlantique Nord-OuestOn pourra observer le chiton rouge marbré sur les façades ouest et est atlantique.
À l'ouest : il est présent au nord de la Grande-Bretagne, au nord de la mer du Nord et au Danemark. Il est présent dans l'estuaire (moyen Nord et Sud, maritime Nord et Sud), dans le golfe du Saint-Laurent, en Haute-Côte-Nord, et du Groenland au Massachusetts. Cette espèce est probablement absente de métropole (P. Noël, 2020, info personnelle).
Le chiton rouge marbré affectionne le domaine intertidal et plus particulièrement les zones battues par le ressac. On peut les trouver en zone infralittorale et jusqu'à 100 mètres de profondeur. Ces animaux vivent collés au substrat rocheux, on peut les retrouver également sur les structures de bois des quais. Leur résistance à la dessication à marée basse est limitée, c'est pour cette raison qu'on les trouvera le plus souvent cachés sous les pierres. Exposés au soleil, les chitons recherchent l'ombre pour se protéger. Immergés, ils se déplacent en rampant lentement sur les rochers à la recherche de nourriture.
Tonicella marmorea est un chiton dont la longueur atteint 40 mm et la largeur 19 mm. Sa forme est ovale, son profil bombé et anguleux. Sa couleur est brun roussâtre avec des marbrures variables rouge sombre. Les plaques dorsales sont granuleuses, d'apparence lisse. Elles sont légèrement crochues vers l'arrière dans leur partie centrale. La ceinture marginale est dépourvue d'écailles et présente un aspect lisse.
A la loupe binoculaire : la plaque antérieure présente de 8 à 10 encoches, la plaque postérieure de 8 à 9, les plaques médianes une seule. L'intérieur des plaques est rosé.
Généralités :
Il existe de nombreuses espèces de chitons sur les côtes françaises. Les différencier est souvent affaire de spécialistes. Ces animaux présentent tous la même forme ovale, et la couleur et les motifs ne peuvent, presque toujours, pas être pris en compte comme critères d'identification.
Quelques clés peuvent cependant permettre de cibler :
- La taille du chiton peut parfois permettre d'écarter telle ou telle espèce ;
- Le rapport longueur/largeur est souvent déterminant : certaines espèces sont larges, d'autres sont plus effilées ;
- L'importance de la carène médiane : chez certains chitons, elle est très marquée. Chez d'autres, elle est moins importante, et les plaques peuvent être arrondies ou aplaties ;
- La forme des plaques dorsales et le nombre et la disposition des encoches qu'elles présentent sont les critères les plus fiables. Ces caractères, visualisables en laboratoire sous loupe binoculaire, et nécessitant au minimum l'anesthésie du chiton, ne sont bien évidemment pas appréciables en plongée...
- Enfin les différents ouvrages naturalistes proposent un examen (à la loupe binoculaire) du bord de la ceinture périphérique (manteau) : sa texture peut être plus ou moins granuleuse, hérissée d'épines, de spicules ou de tubercules. La ceinture peut être plus ou moins large, et dans certains cas, recouvrir plus ou moins les plaques.
Dans le cas du chiton rouge marbré :
Le chiton rouge du Nord, Tonicella rubra lui ressemble beaucoup. Il est cependant plus petit : il mesure jusqu'à 20 mm de long. Sa ceinture est pourvue d'épines sur sa marge externe contrairement à celle de Tonicella marmorea qui est lisse.
Le chiton rouge marbré est un animal herbivore. Il est équipé d'une solide radula* avec plusieurs rangées de dents qui lui permettent de brouter la couche d'algues calcaires qui recouvre la roche. Il consomme également des bryozoaires, des éponges et des hydroïdes. Les dents de cette radula sont minéralisées avec une teneur élevée en phosphates et en fer, et donc parfaitement adaptées au décapage de la roche. L'animal se nourrit également d'algues unicellulaires présentes sur le substrat, comme les diatomées. Les chitons sont plus actifs la nuit.
Le chiton rouge marbré est gonochorique*. La reproduction est sexuée, sans accouplement. Les individus mâles émettent des spermatozoïdes qui sont dans un premier temps retenus au sein de leur cavité palléale. Relâchés dans un courant d'eau, ils pénètrent dans la cavité palléale des femelles, où a lieu la fécondation. Celle-ci donne une larve trochophore* qui mène une courte vie pélagique* avant de tomber sur le substrat et de se métamorphoser en un chiton minuscule dont la face dorsale n'est recouverte dans un premier temps que par 6 plaques. Les jeunes chitons gagnent immédiatement la face inférieure des pierres.
Les plaques du chiton rouge marbré peuvent être colonisées par de petits organismes, comme les spirorbes.
Il est souvent difficile de décoller un chiton de la roche. L'adhérence est permise par une contraction du pied, dont l'effet est comparable à une ventouse très puissante.
Manipulé, le chiton s'enroule en boule à la manière des cloportes ou des gloméris. On peut alors observer que ses plaques dorsales sont indépendantes et s'enracinent latéralement dans la ceinture périphérique.
Le chiton rouge marbré est la proie des canards eiders et de certains mollusques.
Chiton : du grec [chiton] = tunique courte. L'animal est en effet protégé par 8 plaques calcaires articulées qui ne recouvrent pas la ceinture marginale, qui par conséquent "dépasse", comme sous une tunique courte. Il doit son nom français à ses marbrures rouge sombre.
Tonicella : diminutif du nom de genre Tonicia Gray, 1847,
marmorea : du latin [marmoreus] = marbré.
Numéro d'entrée WoRMS : 140151
Termes scientifiques | Termes en français | Descriptif | |
---|---|---|---|
Embranchement | Mollusca | Mollusques | Organismes non segmentés à symétrie bilatérale possédant un pied musculeux, une radula, un manteau sécrétant des formations calcaires (spicules, plaques, coquille) et délimitant une cavité ouverte sur l’extérieur contenant les branchies. |
Classe | Polyplacophora | Polyplacophores | Mollusques à symétrie bilatérale, de forme ovale, aplatis dorso-ventralement avec tête, pied, et masse viscérale nettement distincts. La partie dorsale du manteau sécrète une coquille constituée de huit plaques calcaires articulées entre elles. Brouteurs. Ce sont les chitons. |
Ordre | Neoloricata | Néoloricates | Tous les chitons actuels. |
Sous-ordre | Ischnochitonina | Ischnochitoninés | Plaques calcaires toujours denticulées sur leur bord externe. Le manteau ne s'étend pas sur les plaques. |
Famille | Ischnochitonidae | Ischnochitonidés | |
Genre | Tonicella | ||
Espèce | marmorea |
Vue d'ensemble
Tonicella marmorea est le chiton le plus courant aux Escoumins, sa longueur atteint 40 mm et sa largeur 19 mm.
Quai des pilotes, Les Escoumins, Québec, Canada, 10 m
13/07/2008
Collé !
La plupart du temps les chitons vivent collés au substrat rocheux.
Quai des pilotes, Les Escoumins, Côte Nord, Québec, Canada, 8 m
18/10/2008
La coquille
Le chiton rouge marbré est de forme ovale, son profil est bombé et anguleux ; ses valves sont de couleur brun roussâtre à marbrures variables rouge sombre. La patelle sur la gauche est Tectura testudinalis.
Quai des pilotes, Les Escoumins, Québec, Canada, 10 m
13/07/2008
La ceinture
La ceinture, dépourvue d'écailles, présente un aspect lisse.
Quai des pilotes, Les Escoumins, Québec, Canada, 10 m
14/07/2008
Alimentation
Les dents de la radula sont minéralisées avec une teneur élevée en phosphates et en fer, et donc parfaitement adaptées au décapage de la roche.
Quai des pilotes, Les Escoumins, Québec, Canada, 12 m
13/11/2007
Pied
Le chiton se fixe très solidement sur le substrat rocheux grâce à la contraction de son pied. Cette adhérence lui permet de résister à la houle et au ressac. Autour du pied de couleur jaune orangé, le sillon palléal, où sont situées les branchies, est parcouru continuellement par un courant d'eau.
Quai des pilotes, Les Escoumins, Québec, Canada, 10 m
17/05/2009
Bouche
En bas à gauche se situe la tête, où l'on distingue la bouche.
Quai des pilotes, Les Escoumins, Québec, Canada, 10 m
17/05/2009
Plusieurs individus
Il n'est pas rare de voir plusieurs individus de taille différente collés sur le substrat rocheux. Six individus sont ici visibles. On distingue également dans l'anfractuosité de la roche les bras d'ophiures pâquerettes Ophiopholis aculaeta.
Quai des pilotes, Les Escoumins, Côte Nord, Québec, Canada, 8 m
17/05/2008
Rédacteur principal : Laurent FEY
Vérificateur : Frédéric ZIEMSKI
Responsable régional : Laurent FEY
La page de Tonicella marmorea dans l'Inventaire National du Patrimoine Naturel : INPN